Adèle semblait plus compréhensive qu'Otto ne l'aurait jamais imaginé. Elle préconisait simplement de faire valider la Mission en amont. Rien d'ubuesque. C'est plutôt gentil de sa part, se dit Otto. Il se serait presque attendu à des remontrances en bonne et due forme et il croit même qu'il les auraient comprises. Rien ? Eh beh très bien. Sans demander son reste, Otto rappelle à lui Azobé, lui gratta le dessous du menton, en passant la main sous les mandibules du Fermite qui claquettes frénétiquement de satisfaction. Le tout redonne un faible sourire au Ranger avant que celui-ci et le Pokémon ne disparaissent. L'herboriste s'éloigna de quelques pas supplémentaire du pas de la porte des Pators.
▬ Ok !.. Eh bien faisons ça, dans c'cas. Faisons ça..
Le balafré à beau vouloir préserver un semblant de bonne humeur, son regard noir, son ton mauvais. Rien ne va en ce sens. Il est beaucoup trop énervé pour cela. Il a cependant ce réflexe d'essayer de répondre aux attentes d'Adèle. Pas par hypocrisie, plus par subordination. Ce lien, bien imaginaire, est venu assez naturellement à Otto. Ce n'est pas tellement qu'il a conscience de la considérer comme meilleure, plus expérimentée ou plus compétente, mais c'est que suite aux événements d'aujourd'hui, il le fait. Alors, il ne remettra pas en question les propos de la Ranger une seconde et tentera au mieux et plus vite de remplir son rapport de Mission, voilà tout. Otto ne serait sans doute pas particulièrement décontenancé en réalisant que c'est effectivement comme cela qu'il se sent, pour l'heure vis-à-vis d'Adèle, mais si la demoiselle devait s'en rendre compte, il se pourrait qu'il soit gêné. Pour autant, sa précédente phrase avait plus l'air de sous-entendre qu'il pourrait commettre un meurtre dans la foulée plutôt qu'il prenait, d'une certaine façon, Adèle en exemple pour l'instant. En même temps, quoi de plus normal pour quelqu'un dont la préoccupation principale est la responsabilité, de développer un profond respect pour la personne qui en a fait preuve là où lui n'a pas pu.
▬ Et tu n'as sincèrement pas besoin de t'excuser auprès de moi, c'est plutôt nous qui t'avons perturbé dans ta mission à la base...
Il lève un sourcil, amusé. Comment ça elles l'ont dérangé dans sa Mission. Il ne manquait plus que ça, Adèle qui baisse le ton de sa voix... Elle qui avait fait preuve de fermeté, de résilience, de force, de courage ! La voilà toute penaude en train d'expliquer à Otto par a + b que c'était elle qui, presque, était en tort dans l'histoire. Réalise-t-elle seulement le niveau de violence auquel en serait venu son collègue sans son intervention ? Le brûlé supposait que non. Il gloussa timidement, ne voulant pas trop profondément vexer la jeune fille. Il faut dire que l'image de la cheffe vient d'être fracassé par celle d'un Rocabot abattu, les oreilles baissées, la mine triste parce qu'il vient de renverser sa gamelle. En d'autres termes, Otto aperçoit une Adèle qui vient de se faire voler son goûter et le trop grand contraste entre cette image-là et celle de tout à l'heure à la bonne idée de lui déclencher un fou rire libérateur.
▬ C'eSt PlUtÔt NoUs QuI t'AvOnS pErTuRbE dAnS tA mIsSiOn À lA bAsE !!
Finalement, il y eut plus de peur que de mal. Fort heureusement. La tension se relâchait, retombait, lentement, Otto revenait rapidement sur les événements : il avait tenté de raisonner Roger, essayant de lui démontrer qu'un meilleur traitement de ses Ecrémeuhs obtiendrait de meilleurs rendements. Rien à faire. C'est là où Adèle est intervenue, mais le rustre à rapidement parlé de sortir sa pétoire. C'est en se méprenant sur nos intentions, réfutant le mensonge imaginé par Adèle, qu'il sortit son fusil. Les choses sont allées très vite, j'ai projeté M. Pator en arrière en libérant Gympie, puis renfermé aussitôt. Puis, je suis allé aider l'Ecrémeuh au milieu du champ et on connaît la suite. Ce bref récapitulatif des événements aida un peu le Ranger à relativiser. Certes, l'éleveur était un monstre du point de vu des valeurs du brûlé, mais il n'était jamais qu'un idiot au sang chaud, rien de si spécial pour ce monde. Là est toute la difficulté d'avoir des aspirations si haute dans une région où l'on est si loin de celles-ci. Il faut accepter que si idéalement, Otto souhaite ne voir plus aucun Pokémon n'être mangé, se voir créer le droit du Pokémon, il vit dans un monde où considérer qu'ils sont des êtres-vivants est déjà... Une bonne chose. Même si les gens les voient comme un outil de travail, un animal de compagnie ou de la nourriture, ils sont parfois inquiets quant à leur bien-être ! Et c'est là le mieux qu'il obtiendra de la plupart des habitants de Mistral.
Cette âpre réalité, laisse à Otto un goût plus qu'amer. Il est quelque part assez impatient, pas de manière générale, pas précisément dans son caractère, mais bel et bien, sur cette thématique-là. Que les choses changent, pour se diriger dans son sens. Là-dessus, c'est une idée fixe et il n'a qu'une hâte, c'est que ce soit le cas. C'est un véritable calvaire pour lui que les choses en soient autrement. Il faut dire que vu sa manière de voir les choses, ce n'est que lorsque l'on aura mis en application ce dont il rêve que toute violence à l'égard des Pokémons cessera, ou du moins, qu'elles seront régulés et punissables. Chaque seconde qui passe sans qu'il n'ait concrétisé ses idées, ses pensées, mit en application ses valeurs, des Pokémons souffrent. C'est beaucoup pour de si frêles épaules, mais Otto à le sentiment que c'est le genre pression dont il a besoin pour avancer dans la voie qu'il se choisit.