Invité Mer 24 Fév 2021 - 2:50
Krystal sourit, ses lèvres se tendant d'abord doucement puis de plus en plus franchement. Vraiment ?! Técla pensait-elle qu'il y avait une si grande différence entre Kratos et elle ? Enfin, peut-être mais comparé à ses pokemons à elle ? C'étaient eux surtout qu'elle avait utilisé pour sa menace. Et pire encore : Técla ne sentirait même pas Kratos...
- Parce que tu crois que Kratos arriverait à te tenir tête alors que tes pokemons pas forcément ? Au moins, avec moi : tu parles avant de cogner donc j'ai une fenêtre d'action ! continua-t-elle de sourire pour bien indiquer qu’elle plaisantait. Plus sérieusement, que ce soit Kratos ou moi : tu ne ferais qu'une bouchée de nous. Donc l'un ou l'autre : c'est pareil au final.
La question suivante de sa camarade surpris sincèrement la tzigane. Elle ne s’attendait pas à ce type de questionnement puisque personne ou presque n'osait lui parler de son clan. Enfin, à part Kata mais celle-ci avait été invitée par les tziganes. Son sourire passa de joyeux à infiniment plus doux alors qu'elle repensait à sa famille.
- Tout dépend de si tu parles de mon clan à moi ou de celui de ma famille. Je fais toujours officieusement partie du clan des tziganes même si officiellement, je l'ai quitté pour réaliser mes rêves...commença-t-elle doucement.
Auriel, sentant venir une histoire, vint s'installer sur la tableau pour être appuyée contre le bras de Krystal. Elle aimait bien écouter sa mère adoptive quand elle prenait ce ton temps puisque les sentiments de la jeune femme étaient souvent alors exceptionnellement porteurs de bonnes choses. Faisant signe à Shebk d'aller leur chercher à boire, Krystal profita qu'il ne soit plus là pour reprendre à voix basse.
- Mon propre clan vient tout juste de démarrer. Il est constitué d'Auriel et Arion pour mes pokemons car ils sont les premiers et les plus importants à m'avoir épaulé dans mes aventures. Les autres en font partie mais plus comme des parents éloignés. Note que je les aime beaucoup mais...ils n'ont pas ce lien particulier entre eux et moi. Il y a aussi les humains les plus chers à mon cœur en dehors de ma famille par le sang : Kata et toi. Je vous considère quelque part comme la petite et la grande sœur que je n'ai jamais eut. On dit que l'on ne choisit pas sa famille mais ce n'est qu'en partie vraie. On choisit celle que l'on veut avoir quand on devient adulte. Et je sais que je veux que nos chemins se croisent régulièrement. Les ancêtres t'ont placé sur ma route quand j'en avais besoin et tu m'as tendu la main comme on le fait dans un clan. Nos liens ne sont cependant encore que balbutiement comparés aux tziganes.
Voyant revenir le fouinar avec un pichet d'eau, Krystal prit le temps de se servir et de boire avant de reprendre.
- Le clan de ma famille...C'est beaucoup de choses à la fois même si cela peut parfois se montrer contradictoire. Ils sont ma famille. Proche et éloignée. Par le sang et par les liens. Nous nous connaissons tous depuis la naissance. Ils étaient là pour m’accueillir dans ce monde et aucun d'entre nous ne le quitte sans que sa Famille soit là. Nous sommes loyaux et honnêtes entre nous. Quelqu'un a besoin d'un coup de main ? On lui donne. Un d'entre nous n'a pas à manger ? On partage. Nous ne formons qu'une seule grande unité et les possessions de concept de propriété existe peu. Tu as besoin de quelque chose ? Tu l'empruntes et tu le ramènes après. Enfin, tant que cela ne nuit pas à la capacité de vivre du clan. Personne n'irait vider les caisses quoi, sourit-elle amusée car les tziganes avaient souvent cette réputation d'être malhonnêtes et voleurs d'argent justement. On peut dire que l'on a le cœur sur la main pour les nôtres quoi. Le clan au complet élève les enfants et les anciens sont très respectés. Ils sont les garants de nos traditions et légendes. Cela te paraitra peut-être bizarre mais je n'ai jamais été à l'école. Ce sont les anciens qui m'ont appris à lire, écrire et respecter la vie.
Reprenant son souffle et buvant une nouvelle fois pour éviter qu'une quinte de toux ne l'emporte, Krystal reprit ensuite avec toujours son regard un peu nostalgique et si rempli d'amour.
- La liberté coule dans nos veines tout comme l'amour des nôtres. Quoi que l'on dit aussi que le feu y coule aussi. Nous sommes des gens passionnés et nous faisons régulièrement des fêtes avec de la danse et surtout de la musique. Nous croquons la vie à pleine dents et n'hésitons pas à le montrer. Nousn'avons qui plus est qu'une seule parole. Si un homme ne respectait pas sa parole, il ne vaudrait rien. Donc nous ne la donnons pas à tort et à travers. Si on devait nous décrire en quelques mots, ce serait incontestablement : famille, honneur, liens et liberté...
Sans se départir de son sourire, le regard de la tzigane revient plus au présent qu'à se perdre dans les méandres du passé. Curieuse d'observer les réactions de sa camarade, Krystal garda un temps de silence alors qu'Auriel baillait joyeusement.