Saison Un

: Obscure Prophétie

Après la montagne, une nouvelle épreuve attendait l'escouade d'Adalbert : la grotte givrée, aussi belle que dangereuse. De quoi ne pas trop s'attarder dans le coin et pourtant ce serait en ce lieu qu'ils bivouaqueraient pour la nuit. L'obscurité était bien trop présente pour qu'ils puissent s'avancer un peu plus dans les entrailles enneigées de la terre et ils avaient souffert suffisamment du froid pour s'autoriser une halte.

Les parois de la caverne leur servirait d'abris et les quelques fagots qu'ils avaient accumulés leur permettrait d'alimenter un feu pour remonter leur température corporelle. Malheureusement il n'avait plus de ration et leurs maigres forces ne leurs permettraient pas de chasser sans risquer leur vie. Mieux valait les garder pour voyager jusqu'à la prochaine bourgade où les attendrait sûrement un bon rôti et quelques autres victuailles chez l'aubergiste. Pour l'heure, il faudrait se contenter de se serrer la ceinture.

À l'aide d'un silex, il réussi à allumer un feu qui leur permit de réchauffer leurs membres engourdis. Regardez-moi ce travail, il avait de la glace jusque dans sa moustache et les pauvres membres de l'Hexadron avaient des stalactites qui s'étaient formées sur leur casque. De ses grands bras recouverts par la fourrure de sa cape, il les attrapa et les installa contre lui. Lui veillerait pendant qu'eux se reposeraient, après tout c'était le rôle du chef de veiller sur ses troupes.

De toute façon, il avait déjà bien trop dormi à son goût. Combien de temps avait-il été enfermé dans cette prison de glace ? Sûrement que les paysans pourraient lui apporter la réponse, ainsi qu'une monture afin qu'il puisse regagner le château dans les plus brefs délais. Alors sa quête serait enfin terminée. À cette pensée, un léger sourire remua sa barbe. Dame Adeline, il lui tardait de revoir son doux minois. Il espérait ne pas trop l'avoir fait attendre.

Il fut sorti de ses rêveries par un bruit. Si son corps massif resta immobile, ses yeux perçants se focalisèrent sur leur origine : un amas de poils informe et blanc qui s'avançait vers eux tout en les reniflant. Curieux mais tout de même sur ses gardes, il laissa approcher la créature qui se mit à aboyer joyeusement à sa présence. Le bruit réveilla tous les membres de l'Escouade qui, d'un bond, avaient prit leur posture d'attaque. Une large main les en dissuada et la boule de poil s'avança gaiement jusqu'à s'asseoir devant le vieux garde.

De nouveau aboiements emplis de gaieté se firent entendre et ce qui s'apparentait à une queue se mit à remuer. Il posa alors sa main sur sa tête et caressa la créature qui en sembla plus heureuse. Avant de s'éloigner de quelques mètres et aboyer de nouveau, comme les incitant à la suivre. Leur problème de direction étant réglé, la troupe se mit donc à suivre leur étrange sauveur qui les conduit finalement vers Fricke.

« - Merci à toi, mon ami. Tu es certes laid, mais ton cœur est bien bon. »

La créature tourna la tête sur la coté mais ne se démotiva pas pour autant. La voilà même les diriger vers ce qui semblait être un chenil. Il y avait-il un noble dans les environs qui faisait élever ses chiens ? Ce truc était-il d'ailleurs un chien ? Aux vues des formes, difficile à dire mais au moins sa toison l'avait protégé du froid.

Il suivi alors l'animal jusqu'à la première personne qu'il croisa, une vieille dame, qui s'avéra être l'éleveuse de cette moumoute vivante. Il s'avéra qu'elle était en réalité une éleveuse de Couafarels et que ce qui venait de sauver était en réalité l'un de ses pensionnaires. Ou plutôt l'une. Car oui, il s'agissait d'une Couafarel assez farouche d'après les dires de la vieille paysanne. Pourtant il avait été en présence d'une créature assez docile et même serviable. De quoi se poser quelques questions sur son niveau de sénilité.

Mais au moins il avait trouvé pour la fin de la nuit un coin au chaud, de la nourriture et un nouveau plaide qui ne voulait nullement le quitter.

Autant dire qu'elle ne fut pas la surprise le lendemain lorsqu'à la place de la pelote de laine se trouvait un Couafarel avec une coupe Kabuki qui aboyait joyeusement pour le sortir de son sommeil et lui montrer à quel point elle pouvait être belle. Il semblerait que ses paroles, la veille, firent mouche et la bête était partie se laisser toiletter... pour la première fois de sa vie.

Ainsi, lorsqu'il quitta sa bienfaitrice, ce fut accompagné de sa trouve et de la caniche toute fière qu'il renomma Duchesse. En raison des petites mimiques qu'elle avait, maintenant toute proprette. À défaut, se serait un magnifique présent pour celle qu'il espérait un jour épouser. Mais pour l'heure, il était grand temps d'aller chez l'aubergiste afin d'y quérir victuailles, conseils, monture et équipement pour leur trajet de retour.