Au mal une fois fait il n'est pas de remède. |
Jack O'Lope Dim 10 Jan 2021 - 10:37 Pokédollars : 7400 Remède aux maux Par delà la fenêtre, des paysages montagneux. C'était beau à voir, peut-être pas autant que la mer comme il pouvait se l'imaginer, mais cela avait beaucoup de charme. Entre monts et vallées, la petite bourgade de Bayette était la dernière étape avant le blanc et le froid de la neige. Jack aurait pu être un de ces enfants insouciants qui allait jouer à la luge, à la place il avait choisi de s'isoler seul dans sa chambre. Les feuilles s'accumulaient dans la chambre, telles des secondes qui marquaient le temps passé à faire ses recherches. C'était toujours le même rituel : évaluation des échantillons à travers le microscope, récupération des résultats, analyse, hypothèses et conclusions posées sur le tableau à travers une formule. Si cela ratait, alors il n'y avait qu'à tout recommencer. Si cela marchait... et bien pour le moment il n'y était pas parvenu. Le Spododo de Félicia était heureusement là pour pouvoir offrir tous les spores nécessaire aux expérimentations. Champignons et virus, une combinaison mortelle mais qui avait tout de même ses limites. En effet, tous deux avaient un même ennemi naturel : la chaleur. Faire chauffer à très forte température pourrait détruire le virus en même temps que le spore ou du moins le mettre assez à mal pour que le système immunitaire puisse prendre le relais. Le soucis était qu'il ne voulait pas faire cuire Mistral pour autant. Si c'était efficace, cela restait néanmoins tout autant néfaste pour le patient. Mais entre ses échantillons de sang et les spores contaminés du Spododo, il pouvaient aisément pallier à ce problème. Le bon Docteur aurait très certainement cramer une victime et faire un prélèvement d'une souche attaquée afin de trouver un meilleur remède. Pour lui, un sacrifice pouvait être acceptable tant qu'il arrivait à une conclusion satisfaisante. Mais il n'était pas Pestilence. Non, il était Jack. Le petit Jack et bien qu'il ait été un pantin entre ses doigts, il tentait de faire de son mieux pour aider les autres. Être différent de lui. Pour lui, les sacrifices étaient hors de question. Son chemin était plus sinueux et dangereux mais il ne voulait pas abandonner pour autant. Comme on le lui avait martelé, il avait à payer pour ce qu'il avait fait et sa quête de rédemption ne pourrait réellement commencer que quand il arriverait à trouver un moyen de sauver Mistral du Pokérus-B. Une énième tentative du remède. On déverse une dose du prototype sur les souches et on analyse les résultats. Conclusions relativement positives, on met de coté afin de faire de nouvelles constatations un peu plus tard en vue de tracer une courbe d'évolution. Conclusions négatives : on détruit les échantillons pour ne pas créer une nouvelle épidémie. La sécurité de tous avant tout ! Ce protocole devait être respecté le plus scrupuleusement possible afin d'éviter toute autre mutation. Le garçon replaça de nouveau ses lunettes sur son nez en même temps qu'il sentait poindre une migraine. Voilà ce qui pouvait arriver quand on gardait trop longtemps son nez dans la paperasse ou qu'on ne s’aérait pas la tête. Un moindre mal s'il pouvait soigner ses amis. Dans son cahier, quelques hypothèses n'étaient pas encore raturées, mais il y avait beaucoup d'annotations collées. Des modifications liées à ses précédentes analyses afin de peaufiner la formule finale. Combattre le feu par le feu. Trouver une température assez létale pour neutraliser une souche. L'injecter dans un organisme infecté puis attendre que le corps arrive à combattre la force abîmée et fabrique à son tour des anticorps dédiés à la maladie. Pour les personnes non contaminées, cela serait un bon vaccin. Pour les malades, cela permettrait de fortifier le corps le temps avant qu'il ne se soigne. Le problème était que le processus pourrait être létal pour les plus fragiles et ceux le plus atteint. Un léger rayon réussi à traverser l'épais rideau à la fenêtre, comme le soleil réapparaît après la pluie, les mauvais temps finissaient toujours par s'éloigner pour des horizons plus lumineux. Un nouveau résultat tombait, le voilà qui quittait ses papiers pour se concentrer sur le microscope. Un battement de cils et sa vision s'habituait au grossissement. Voyons voir ça... … Les cellules infectées semblaient avoir reprit leur forme naturelles. Une illusion dû à sa fatigue ? Il se frotta les yeux et retourna aux analyses. Non, c'était bien ça ! Le virus était bien en voie d'éradication dans cet échantillon. Là, il y avait enfin un résultat positif. Il isola cet échantillon car il fallait devoir travailler dessus désormais. Recommencer la formule afin de vérifier si ce n'était pas un coup de chance, vérifier toutes les caractéristiques de la situation lorsque l'inoculation avait été faite. Les reproduire. Et attendre les prochains résultats. De plus en plus stressé, le garçon son temps à fixer les plaquettes en espérant qu'ainsi le temps pourrait passer plus vite. Pour une fois, il ne voulait plus qu'il s'arrête. Alors, quand vint le moment d'analyser les conclusions, il ne put s'empêcher de pleurer de joie. Ces larmes étaient toute la tension et le stress accumulés de ces derniers jours. Fatigué mais enfin heureux. Il ne restait plus qu'une dernière ligne droite et tous seraient enfin sauvés. Le temps passa de nouveau et avec lui de nouveaux résultats encourageants. Plus les bonnes nouvelles étaient réitérées et plus le sourire du garçon se fit présent. Ses traits étaient moins tirés et on n'avait plus besoin de le forcer pour qu'il se nourrisse. Alors quand vint le moment de passer à un nouveau test, il n'hésita pas et bien que risqué, il s'injecta tout de même le remède. Pour sa famille. Pour ses amis. Pour sa ville. Pour Mistral. Les jours passèrent à attendre le moindre changement dans son corps. Il prenait tout de même soin de prendre ses constantes matin et soir. Voir s'il y avait des changements. De la fatigue. De la fièvre. Les premiers jours, il cru même qu'il avait précipité sa fin en s'injectant une forme avancé de la maladie. Pour calmer ses symptômes, il prit quelques analgésiques durant sa convalescence. Un soir, fatigué par son corps qui se battait, il se coucha très tôt et ses paupières brûlantes se fermèrent. Et lorsqu'il les ouvrit, après avoir passé une nuit plus que mouvementée, un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. Il avait beau être fatigué, il allait enfin avoir le résultat final. Une prise de sang plus tard, l'échantillon dévoila enfin un résultat qui le fit sourire. Le remède au Pokérus-B était devant ses yeux, il ne restait plus qu'à voir ce que cela faisait sur un habitant non bivouackois... |
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