Saison Un

: Obscure Prophétie

Je déglutis. Mes mains étaient moites. Je n’avais aucune envie de revenir dans cette pièce. Juste rester dans cette maison me faisait souffrir. Mais comment pouvais-je avancer quand j’ignorai un part de mon passé ? Mon regard se perdit sur le couloir. Combien de fois j’étais passée devant cette porte ? Combien de fois avais-je été engueulé quand je m’attardais près d’ici ? Ma main se posa sur la poignée.

Comment de fois avais-je entendu ma mère pleurer derrière cette porte ? Comment de fois l’avais-je entendu maudire sa vie ? Demander pardon de devoir me subir ? Demander que son calvaire cesse ? Je ne savais plus et cette pensée me pesait tellement fort. Doucement, j’ouvris la porte. Je cessais de respirer.

Je me revoyais il y a 3 ans. La porte toujours fermée était largement ouverte, le corps de ma mère pendant à une corde, l’odeur répugnante laissée par ses sphincters ouverts m’avaient donnée la nausée. Et puis la lettre… Une lettre dont chaque mot avait été un poignard dans mon cœur. J’avançais d’un pas.

J’étais seule. Je n’avais pas Aurora, je n’avais pas Sally. Même mes pokemons, je les avais laissés de côté. C’était moi face à mon destin. Moi, face à ce que j’étais. Je devais prendre mon courage à deux mains, affronter mon passé. C’était quelque chose dont je devais trouver la force. C’était à moi de faire ce travail. Je fis un pas.

Rien n’avait changé. Seule la poussière s’était accumulée. Je m’approchais doucement, ouvrant la garde-robe. Des tenues chères pour la plupart. Je m’étais toujours demandé comment elle avait pu se payer ça avec notre vie si misérable. Je crois qu’elle vivait aisément avant de m’avoir. Je crois que j’étais haie avant même de naitre.

Mon regard se perdit dans la salle et je fouillais chaque lieu. Je cherchais un indice, une lettre, une photo, n’importe quoi qui pourrait me donner un indice. Et puis, je vis cacher dans son placard, une boite fermée à clé. La serrure ? Un cercle. Ma main se porta à mon cou. Il avait la forme de mon collier.

Ah, oui, ce collier vert… C’était un bijou qu’elle portait constamment. C’était le symbole que je ne devais jamais oublier. Je retirai ce collier. Je savais à quoi il servait. Il était la clé de cette boite. Plaçant l’anneau, j’entendis un clic et le couvercle s’ouvrit. Mon regard se pencha dedans. Les secrets de ma mère étaient là… Et peut-être aussi une piste sur l’identité de mon père.

Une bague. Je l’inspectais attentivement. Elle était plutôt jolie. Je pouvais y lire un nom à l’intérieur. Oh. Un prénom et un nom… Mon père ? Mes yeux brillèrent un instant. J’avais un début de piste, une vraie piste. Mais je n’avais encore aucun vrai lieu. Je serrais avec force l’anneau avant de venir l’accrocher à mon collier. Ce sera mon trésor.

Mais l’espoir fit place rapidement à une peur profonde, une angoisse au fond de mon cœur. L’œil rouge du jugement et de la haine me regardait. Mon corps se glaça. Non, non… Trop de souvenirs mauvais me revenaient… Elle m’attaquait… Non, je ne voulais plus de ça. Je ne voulais pas. Mon esprit se stoppa un instant alors que je fis un pas sur le côté pour esquiver l’attaque.

Je reculais prudemment, ne la lâchant pas du regard. Oui, je ne comptais pas me laisser faire. Le Furaiglon avait bien grandi depuis le temps. Et paf, j’ouvrais la porte pour foncer dans ma chambre. Oh, je l’avais conservé… Le petit trésor qui me permettait de prendre l’ascendance sur les spectres. Bien sûr, je ne l’utilisais plus, mais je l’avais gardé et grâce m’en fit car j’allais pouvoir me défendre.

Arrivant dans ma chambre, j’attrapais l’aspiritomb et je le pointais vers elle, la main bien fixe.

« Il n’y a que haine pour moi, mais tu sais ce que c’est cette chose et ce qu’elle fait. Je ne veux pas l’utiliser sur toi… »


« Tu me hais, mais tu ne hais pas ce Matthew Saint, n’est-ce pas ? Ou alors tu le détestes, mais tu aimerais le revoir. Mais tu as besoin de mon aide. On devrait s’aider mutuellement… ou alors, serais-je obligé d’utiliser cet appareil ? »

Ainsi donc, elle avait fui. Je ne laisserai pas cette histoire se finir ainsi, même si ça doit couter cher. Cette histoire aura sa conclusion. Peut-être pas tout de suite, mais je reviendrai. Et quand je reviendrais, la situation sera réglée. Je partis la tête haute. J’avais quelqu’un à retrouver.

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La nuit de repos fut de courte durée. Car, le lendemain, j’étais déjà à Arnac. Bon, le hic, c’était que j’avais beau avoir un nom et prénom, je devais encore voir si je pouvais avoir accès au registre. Bon, mine de rien, j’étais arrivée à la mairie d’Arnac, un peu anxieuse. C’était une demande un peu particulière. Timidement, je m’approchais du guichet.

« Bon…bonjour… Je m’appelle Vivia Lowine et…euh… Je suis à la recherche de quelqu’un… Est-ce que je pourrais consulter les registres de naissance pour un certain Matthew Saint ? »

Heu, j’avais été extrêmement franche, mais je ne savais honnêtement pas ce que j’aurais pu dire d’autres. Patiente, je me demandais si je pourrais obtenir les informations que je voulais ou s’il me faudra être un peu plus fourbe. Je devais admettre que la fourberie me serait assez complexe à réaliser. Il n’y avait donc plus qu’à prier,n’est-ce pas ?

J’avais fait quelque chose de mal ? Je n’avais pas été assez polie peut-être… En tout cas, je me sentais mal. J’avais l’impression que je l’avais ennuyée. Oh, ce n’était pas mon but et j’en étais triste. Je baissais un peu les yeux, mal à l’aise. Je ne voulais pas lui faire passer une mauvaise journée. Patiente, j’attendis qu’elle revienne avec le dossier… Comment ça, elle revenait les mains vides ? Je clignais des yeux quelques secondes.

Elle me rackettait, pas vrai ? Déjà, je portais la main à mon porte-feuille. Un instant, je m’arrêtais. Non. Ce n’était pas juste. Aurora ne serait pas contente de ça. Chance ne devait pas avoir une maman qui se laisse faire ainsi face à l’injustice. Je devais lui montrer un certain modèle.

« N…Non… Vous pouvez juste aller chercher le dossier et me l’apporter… Cela nous ferait gagner du temps à tout le monde… Je ne paierai pas. »

J’essaie d’affirmer ma position, mais ce n’était guère facile. Je n’étais pas habituée à dire non. En plus, je ne pouvais pas faire grand-chose. Je ne voulais pas être agressif ou autre chose. Ma main était hésitante, mais je finis par composer le numéro.

« Bonjour Lior… C’est Vivia… Oui, désolé de te déranger… Tu n’es pas trop occupée ? Ha… Euh, c’est que… En fait, je suis à la recherche d’informations sur mon papa… Et on veut que je paie… Je ne suis pas sûre que ça soit très légal. …Hm, hm. Oui. Je peux faire quoi ? … Oh, tu arrives ? Je voulais pas… D’accord… Merci, à toute suite… Attends un peu, je préviens la réceptionniste. »

Je mettais mon pokematos un peu en décaler et je parlais avec la réceptionniste.

« La championne Ténèbre va arriver pour nous trouver un compromis. Vous voulez lui adresser un mot ? »

Aucun bluff. Je ne savais pas mentir après tout. Je disais la pure vérité. J’espérai juste qu’un coup de pression suffise à lui faire changer d’avis. Peut-être même qu'elle pensera que Técla viendrait avec? Je ne la connaissais pas vraiment, mais je savais qu'elle se trainait une réputation assez houleuse. Je n’avais vraiment pas envie de faire une scène, mais je ne pouvais pas simplement me laisser faire? Peut-être que la prochaine étape serait de me débrouiller par moi-même, mais je n'étais pas encore à ce stade.

Hrp, soit la réceptionniste change son avis, soit Lior arrive par la suite pour la partie à Arnac