Comme c'est silencieux. La cathédrale est toujours un endroit si...mystique. Parfois on ne sait que penser de cet endroit, comme si notre simple présence était indésirable en ces lieux, un endroit sacré qu'on n'ose pas perturber. A cela, il se rapproche certainement d'un cimetière bien qu'avec une ambiance un peu moins mélancolique. Les vitraux magnifiques laissent entrevoir la lueur du jour, douce et chaleureuse comme une invitation à la confession ou la prière. L'écho des lieux se devine et l'orgue caché dans les hauteurs ne l'est plus pour un oeil aguerrit. Il ne demande qu'à ce qu'on le joue. Le piano est son instrument mais l'orgue, c'est si particulier, si puissant. Lorsque d'autres apprennent à jouer du violon ou à la harpe, certains auraient certainement préférés ce genre d'instrument.
Voilà fort longtemps que je n'étais point venu. N'escompte pas une nouvelle visite, car cela sera la dernière.
Seul. Il est seul assit sur le banc tout à droite, certainement le coin le moins éclairé, peut-être pour passer inaperçu, pour ne pas qu'on le dérange pendant qu'il parle au Saint Helix. Son ton est peut-être plus froid et sec que les autres fois. C'est l'histoire d'un garçon croyant, très croyant. L'heure n'est plus aux recueillements, l'heure n'est plus aux supplications, l'heure n'est plus aux pleurs.
En ce jour, j'abjure comme toi tu as abdiquer.
La philosophie de l'église a toujours été de se dévouer corps et âme au Saint Helix et le Saint Helix vous le rendra. C'est aussi ainsi que l'on procède avec son prochain. On le respecte, on l'aime pour qu'en retour il en soit de même. Mais dans la réalité des faits....est-ce le cas? Quand on voit les horreurs dont sont capables les hommes, on se demande comment le Saint Helix a pu créer de telles horreurs. S'ils sont à leur image alors....non, il vaux mieux certainement ne pas y penser et dire du mal de lui dans un endroit sacré comme celui-ci, n'est-ce pas? Peu à peu la lumière des vitraux bougent et éclairent davantage la silhouette qui se précise.
Qu'il est loin le temps où je dédiais une partie de ma vie à ton culte, nous tes fidèles serviteurs, nous qui chantions tes louanges, nous lisions chaque psaume avant d'aller dormir et restions à prier avant d'aller rejoindre la couette.
Le regard de l'ombre se pose sur cette grande statue d'amonita dorée. Si grande, si imposante...si ridicule. Oui, elle lui parait certainement ridicule, comme un être qui aurait définitivement perdu la foi après tant d'années à y croire. Comme si on lui avait annoncé que le Père Noël n'est pas réel, cet éclat dans ses yeux s'est éteint. Ce n'est pas comme s'il était un simple croyant du dimanche, non, il savait tout de lui, tout ce qu'il y avait à savoir et même au-delà, sa leçon il l'avait récité encore et encore. Pour lui, le Saint Helix avait même été comme un membre de la famille, voilà ou allait sa dévotion. Alors si on lui disait qu'il n'était pas croyant simplement parce que c'est un jeune et que c'est "de la nouvelle époque" il en rirait très certainement.
Toi la divinité, l'unificateur des peuples, toi qui a pleuré le chaos engendré par ta nemesis....dis-moi, est-ce que tu as pleuré pour moi? Est-ce que tu as pleuré pour nous? Toi qui étais encore mieux traité que nous ne l'étions dans notre humble demeure?
Il esquisse bientôt un sourire amer, parler de cela le rend vulnérable. Mais si c'est juste pour cela, ce n'est pas bien grave. C'est un adieu, c'est un passage de sa vie qui se tourne, c'est toujours difficile ce genre de chose. Il n'a que trop fait tarder cette discussion, non, parler aux divinités n'est jamais une discussion mais un monologue. Cela ne l'empêche pas d'être indispensable, il ne peut pas juste faire partie de l'organisation et continuer à se pointer ici. Son ancien lui n'est plus, maintenant il est Charles Atan, un arnaqueur professionnel qui adore troller même ses coéquipiers et....bien d'autres choses. Il n'y a plus d'ombre, le soleil en a décidé ainsi, lui qui aurait préféré pouvoir cacher ces quelques larmes qui apparaissent aux coins de ses yeux, c'est raté. Heureusement, aujourd'hui, il n'y a pas grand monde. D'ailleurs, chacun est dans sa bulle alors personne ne fera attention à lui. Qui dit qu'on l'écoute lui en priorité et pas les autres? Ils sont certainement tous en train de lui parler en même temps sans compter ceux qui ne s'adressent pas à lui depuis la cathédrale.
Dis-moi, où étais-tu ô Saint Helix lorsque j'avais le plus besoin de toi? Où étais-tu lorsque nous implorions ton aide?
Nul part. Serrant davantage les dents à cette pensée, il reprit pourtant une expression indifférente.
Non, à notre grand dam, tu n'as jamais été là. Du début à la fin, tu n'es qu'une simple figure illusoire sur laquelle nous nous reposions. Ou peut-être es-tu une divinité bien cruelle qui s'amuse de voir souffrir son peuple? Je suppose que si une catastrophe venait à arriver tu ne bougerais d'aucune façon tes illustres tentacules pour agir.
Tant pis pour Mistral, hein? Ce n'est pas comme s'il en avait quelque chose à faire. Plus maintenant. Maintenant, il n'y a plus que lui qui compte, c'est chacun pour soi. Oh non, il aidera toujours son prochain, bien entendu mais pas pour les preceptes d'une divinité non, pour lui et se sera toujours un service contre un service, ça a toujours marché comme ça dans la rue. Alors qu'il regarda à ses côtés pour prendre un des livres religieux afin de bien pouvoir voir ce qu'on y disait et si c'était aussi fidèle que dans ses souvenirs voilà qu'il aperçu un autre individu qui venait de rentrer dans la cathédrale et se dirigeait vers son côté. Pas gêné pour un sous, le garçon lui faisait déjà coucou de la main et signe de s'installer dans la même rangée de banc que lui. Pourquoi pas après tout, il n'est pas pressé de partir. Enfin si, il en a fini mais eh, un tel endroit pour une rencontre, c'est amusant. Quand on fait parti de la Team Rocket, il faut savoir sauter sur chaque opportunité qui se présente à soi.
Hey salut! J'espère que je ne te déranges pas, je trouvais que cela serait plus sympathique de se réunir ensemble, vu le peu de personnes présentes, pour faire connaissance. Oh ne t'inquiète pas, si tu veux te recueillir, je ne te dérangerais pas.