Saison Un

: Obscure Prophétie

« Aujourd’hui » était un grand jour : Alphonse avait acheté sa licence de Dresseur ! Certes, cela relevait plus du gain de tour que d'un état véritablement prêt, mais cela s'avérerait tout de même important. L'autre grande nouvelle fut la première prise de risque d'Alphonse concernant Méline : la sortir en ville. Cette Méditikka, grande chipie, allait bien devoir apprendre à se comporter correctement dans la rue un jour ou l'autre.

J'espère que tout ira bien...

Si Méline batifolait dans ce nouvel environnement, elle qui ne connaissait pas les milieux urbains, elle se tint tout de même respectueuse sans causer le moindre souci. Elle regardait pacifiquement les diverses enseignes devant lesquelles elle passait aux côtés d'Alphonse et les trois autres Pokémon de l'équipe, eux aussi dehors. Soudainement, une élégante passante attira l'attention de Méline. Sa démarche assurée et la finesse d'esprit qu'elle semblait émaner lui plurent beaucoup. De son côté, Alphonse remarqua tout cela sans spécialement s'émerveiller dessus. Bien que ces traits fussent appréciables et pussent susciter l'admiration, le jeune homme n'avait pas lieu de s'y arrêter pour une personne parmi tant d'autres. Cette personne était très probablement unique en son genre, mais il en fallait davantage pour qu'Alphonse prenne la peine de remarquer spécifiquement quelqu'un. S'il devait faire une halte à chaque numéro qu'il pouvait croiser, a fortiori en arborant une démarche avenante, Alphonse n'aurait rien le temps de faire. Méline constata tout cela, au point de comprendre à quel point Alphonse ne prêtait pas la moindre attention à l'objet de son intérêt. Afin de le faire remarquer, elle décida de léviter en position de yoga juste devant elle. Ainsi, elle pourrait scruter les magnifiques traits de cette personne, tout en incitant Alphonse à la réprimander et donc s'excuser. Il était rare qu'Alphonse se fasse mener à la baguette de la sorte, a fortiori par un de ses amis. Méline s'avérait décidément astucieuse.

Hein !?

Lorsqu'Alphonse vit Méline scruter l'inconnue en lévitant tel un insecte autour d'un être humain sans réfléchir, son accès de panique lui fit faire tomber sa nouvelle licence. Fort heureusement, Oculus, son Hoothoot, la ramassa avec son bec.

« Méline, qu'est-ce que tu fais !? Arrête ! Faut pas gêner les passants ! »

Alors qu'il voulut se précipiter, sa béquille lui rappela que ses jambes ne le lui permettaient pas encore. C'est pourquoi il manqua de tomber avant que Méline intervienne pour le pousser avec ses paumes. Son talent Force Pure fut fort utile en cet instant. Néanmoins, son dosage dut lui faire pousser Alphonse cette fois dans son dos pour le rééquilibrer. Il soupira en voyant Méline toute contente, se retenant de rire.

« Méline, c'est pas un jeu... »

Il la remerciait intérieurement, mais tout était techniquement de sa faute, c'est pourquoi il ne pensa pas à le formuler explicitement. Il préféra plutôt présenter ses excuses à la dame qui avait été dérangée.

« Désolé, madame... C'est sa première fois en ville, donc elle est surexcitée. Déjà que c'est une vraie chipie... Vous avez l'air de lui plaire, en plus. »

Alphonse soupira à nouveau. En effet, il semblait relativement fatigué ces derniers temps. Oculus se posa sur son épaule pour lui rendre sa licence.

« Ah, merci Oculus. »

Alors qu'il s'efforçait de taire ses complaintes intérieures, il réalisa à qui il avait affaire.

« Mais attendez... Vous seriez pas la nouvelle membre du Conseil 4 !? »

L'embarras d'Alphonse atteignit une profondeur abyssale en s'apercevant de l'affront que venait de commettre Méline envers une telle personne. De plus, Alphonse serait un jour amené à l'affronter, ce qui le mettait mal à l'aise car il ne souhaitait pas être en mauvais termes avec les gens pour ce genre de raison aussi stupide. Son embarras absolu fut lisible sur son visage, et la peur qui l'accompagna le paralysa presque.

Autant je crains pas ces personnes humainement, autant j'ai super peur de leur réaction ! Surtout si elles font comme Mamie Ferrance et Maurice quand on leur sort la viennoiserie dont il ne faut pas prononcer le nom ! Entre ça et Kata, j'espère que je vais pas ENCORE m'en prendre plein la gueule de celle-ci ! Franchement, me faire déglinguer pour des conneries... À tous les coups ça va encore faire quelqu'un qui est sûrement très appréciable en soi mais qui va pas pouvoir me blairer ! Non pas que ça m'importe du coup vu que j'y suis pas attaché, mais c'est SUPER chiant et culpabilisant sur le moment !! En plus Kata j'ai juste à pas la croiser, mais elle j'y aurai droit en COMBAT OFFICIEL ! Le malaise !! Je veux pas ENCORE emmerder quelqu'un malgré moi !!

Paradoxalement, Alphonse avait conscience que le seul malaise viendrait surtout de sa propre réaction. C'est pourquoi il parvint à taire intérieurement une grande partie des éléments qui constituaient sa peur et son embarras.

L'élégance de s'amuser.

Tu est encore sous le charme de l'heure passé avec Versa, la Trousseline si gentille et adorable, a jouer dans le parc.
Elle adorait passer du temps avec toi pour explorer et rigoler.
Ce n'est pas.souvent que tu sors seule avec elle.
C'est une petit bijoux de bonté.
Une sorte de perle rare aussi mignonne ne se savourent que dans de rares moment.
Aujourd'hui tel était le cas.

Pourtant, tu dois te rendre a ta chambre d'hôtel.
Chérie et Versa doivent s'entraîner pour se coordonner.
Des rumeurs parle de futur coordinateurs et cette petite troupe compte bien faire valoir ses qualités.
Et puis c'est un nouveau challenge mais qui, cette fois ci, emmène directement d'une demande de ses pokémons.
C'est nouveau, c'est frais, tu as dis oui.

La route vers ton hôtel n'est pas bien longue.
Quelques minutes de marchés, quelques croisement entre deux ruelles commerciales.

Pourtant tu est interrompu assez brutalement.
Une Méditikka se porte à ton visage, te bloquant la route.
Elle semble pas méchante ni vindicative, mais ce n'est pas une raison pour me couper la route.
Ceci dit je dois lui reconnaître une qualité, elle a du cran.
Une légère admiration tenté d'un animosité, voilà comment tu oscille durant ses quelques secondes.
Versa surprise, s'est réfugiée derrière toi.
Prise de panique par cette agression, elle sort progressivement et lentement sa petite bouille.
Daisy laisse transparaître du jugement dans ses yeux de grenat, Versa elle transmet une expression de surprise et de curiosité avec sa bouche formant un cercle parfait en dessous de ses yeux de billes.

La confrontation n'a pas eu le temps de s'installer que voici ce qui semble être le propriétaire de cette intrue.
Une allure quelconque et pourtant déjà en train de se morfondre en excuses.
C'est génétique ou une tendance nouvelle ?
Depuis quand on s'excuse pour un rien avant même d'avoir eu le temps si cela m'avais gênée ou pas !
Pas grave, il semble déjà t'avoir reconnue en plus.
Tu remarque par ailleurs bien des sentiments transcrit par son visage.
Beaucoup trop pour que tu prenne le temps d'accorder une analyse complète pour le comprendre.

Tu prend soins et lui laisser quelques minutes de répit pour avoir affaire a quelqu'un de réceptif a ce que tu va dire plutôt qu'à une loque.

-"Bonjour et on se calme petit.
Pas la peine de partir dans la lune, reste avec moi sur terre tu le veux bien ?"

Ce n'est un ton agressif que tu prend, juste peut être une pointe d'exaspération.

-"Je suis effectivement Daisy Table, enchanté.

Je vois que tu as un jolie papier dans le bec de ton pokémon. Tu te lance dans l'aventure ?"

La curiosité est toujours un jolie défaut.

-"Et toi petite "chipie" je suis heureuse de te rencontrer, tu as un bien beau caractère ahah !"

Elle te plaît bien cette petite Méline.

« Bonjour et on se calme petit. Pas la peine de partir dans la lune, reste avec moi sur terre tu le veux bien ? »

Hein !?

Bien qu'exaspérée à juste titre par le stress qu'émanait Alphonse à des kilomètres à la ronde, madame Rable sembla plus proche de la personne douce et patiente que du dangereux Pokémon dominant. Elle parut presque vouloir discuter, ce qui n'avait rien d'ordinaire et suscitait une pointe de méfiance en lui. Certes, il avait précédemment rencontré son premier ami ici, à savoir Ezekiel, mais Alphonse ne croyait pas une seule seconde qu'il rencontrerait une autre personne comme eux en si peu de temps. De plus, elle émanait quelque chose de complètement différent.

« Je suis effectivement Daisy Rable, enchantée. »

« Oh, heu... Enchanté, madame Rable, je m'appelle Alphonse. »

Alphonse était si peu habituée à si peu d'agressivité récemment qu'il s'en sentit presque plus désemparé qu'en se faisant râler dessus. Il fallait dire que la fabuleuse rencontre avec son nouvel ami Ezekiel demeurait une apparente exception à la règle.



« Je vois que tu as un joli papier dans le bec de ton Pokémon. Tu te lances dans l'aventure ? »

Alphonse craignait justement que son interlocutrice le remarque en tant que Dresseur novice et non en tant que simple passant. Il n'aimait tout simplement pas se faire remarquer, et malgré la gentillesse de l'élégante dame, il ne savait pas sur quel pied danser.

« Ah, heu... On peut dire ça. Comme vous pouvez le voir, je peux pas encore prendre la route en béquille, surtout avec autant de plâtre, mais sinon oui... Du coup en attendant je m'entraîne autrement dans le coin. »

Toutefois, réciproquement à la curiosité qui lui était accordée, le jeune homme guettait intérieurement une occasion de recentrer la discussion sur elle. Il s'en sentirait d'ailleurs plus à l'aise qu'en l'instant présent, durant lequel il parlait uniquement de lui.

« Et toi petite "chipie" je suis heureuse de te rencontrer, tu as un bien beau caractère ahah ! »

La Méditikka s'en félicita, parce que du haut de soixante centimètres, elle trouvait que madame Rable était tout à fait digne de la complimenter. Alors qu'elle lui accorda un sourire aussi franc qu'à son dresseur, ce dernier la présenta.

« Voici Méline. »

Par anticipation, et en constatant que le reste de son équipe appréciait déjà madame Rable, Alphonse en profita pour écluser un bref tour des prénoms. Il mentionna respectivement son Salamèche, son Hoothoot et son Voltoutou. La variation Mistral de ce dernier le ferait peut-être remarquer.

« Ignis ; Oculus ; Fulgur. »



Afin de se débarrasser de cette sensation de vouloir être percé à jour, Alphonse reprit la danse.

« Vous êtes Dresseuse depuis longtemps ? »

Quelle qu'en fût la réponse et la réaction d'Alphonse, celui-ci en profita pour poser une question. Seule madame Rable semblait en mesure d'y répondre parmi les quelques personnes déjà rencontrées à Vigneaux.

« D'ailleurs, vous qui êtes du Conseil 4, j'aurais souhaité en profiter pour poser une question concernant le métier... »

Il reprit son souffle afin de ne pas laisser l'embarras reprendre le pas sur lui. Il tomba néanmoins dans le piège de se révéler un peu trop vite. Son visage s'assombrit, à la fois attristé et résigné.

« ...Que ressentez-vous en voyant vos amis souffrir ? Mon équipe et moi aimons le combat en théorie, mais je n'ai jamais réussi à terminer un véritable combat. J'ai un blocage avec le concept de voir Ignis subir des dégâts – ou les autres mais jusqu'à ce printemps il n'y avait que lui – et d'en infliger à d'autres Pokémon... Ce qui blesse intérieurement l'adversaire par la même occasion. »

Attention cependant : Alphonse demeurait déterminé à devenir plus puissant aux côtés de ses amis Pokémon, afin de survivre dans cette région de fous furieux et de s'accomplir en tant que Dresseur. Il espérait seulement sortir de cette impasse que lui objectaient sa conscience morale, son cœur et sa raison. Plus exactement, il cherchait depuis des années un moyen de résoudre sa dissonance cognitive. Peut-être la belle madame Rable aurait une réponse à lui donner ?

En voici une bien belle question.

Tout avait commencé par un échange des plus simple pourtant.
Il sortait d’une bien mauvaise passe et malgré cela il avait pris de l’avant en choisissant une aventure qui allait lui demander bien du courage et de la force.
la course aux badges pouvait semblait magique à la télé, revêtant des allures de shows et de spectacle pour bien des amateurs.
Attendre ton niveau, était en réalité un chemin de fois et d’introspection.
Oui petit, il y a eu un nombre de fois où j’ai tout remis en cause, et cette question en a fait partis bien plus que tu ne le pense.
Mais si je suis encore là debout, c’est que réponse il y a eu, et réponse tu aura.

Méline, Ignis, Oculus et Fulgur ?
C’est nom sont loin d’être le fruit du hasard.
Mais dis donc, est ce qu’il ne cacherais pas son jeu.
Ce désignant d’une banalité factice cachant une racine plus profonde.
L'étymologie de ses mots bien correspondre à chacun des Pokémons, que cela soit physique ou dans leur caractères sûrement, et à première vue ne serait pas le fruit du hasard.

Tu veux des réponses, soit, alors tu me donnera les tiennes en échanges de mes interrogations.

« ...Que ressentez-vous en voyant vos amis souffrir ? Mon équipe et moi aimons le combat en théorie, mais je n'ai jamais réussi à terminer un véritable combat. J'ai un blocage avec le concept de voir Ignis subir des dégâts – ou les autres mais jusqu'à ce printemps il n'y avait que lui – et d'en infliger à d'autres Pokémon... Ce qui blesse intérieurement l'adversaire par la même occasion. »

-”C’est une question que ne peut se résoudre en une phrase.

Ton interrogation est légitime.
Effectivement, on peut remettre en cause bien des aspect des combats de pokémons.
Pourquoi eux, pourquoi pas nous ?
A quoi cela sert ?

Tu aurait était bien loin du compte si tu m’avais posé ce genre de questions.
Pourtant tu as choisi la question du ressentis.
Cela montre déjà qui tu as avancé sur le chemin du dresseur.

La réponse, il y en a pas une seule.
Loin d’être une multitude, je dirais surtout pour toi de trouver ta réponse.
Ta synergie, ta vision.

La mienne est un beau bordel et un mélange de biens des années d'expériences
Qu’est ce que je ressens quand je les vois souffrir ?
Au début, de la honte, une haine certaine et de la douleur.
La compensation paraît être une faiblesse pour certain, mais elle te rend surtout plus fort.
Tu a mal ? Alors trouve la source.
Si cette source c’est de ne pas les voir à la hauteur du défis qui leur est proposé, alors entraînent les, pousse les limites pour te surpasser avec eux.

Attention. Les pokémons ne sont pas tous réceptifs à cette activités.
Certains les contraindront pour arriver à leurs fins égoïstes.
Mais, est ce qu’ils atteignent les sommet ? Non, bien sur que non.

C’est un travail, une aventure, un histoire en équipe. et pour cela, il faut les écouter comme ils doivent t’écouter.
Ils doivent être d’accord et conscient des risques, mais vouloir surtout te faire confiance quand a tes choix.
Tu est le maîtres, ainsi c’est a toi de faire travail le plus important: Y croire.

Un conseil, ne cesse jamais de te relever.
Ce parcour, il est initiatique car en dehors du combat, ce sont des leçons de vie qui te serviront bien au delà de l’arène.

La souffrance ? Et bien, tout le monde souffre.
Est ce une fatalité pour autant ? Absolument pas.
Elle l’est que si tu te morfond dans une paresse d’excuses.
La vie n’est pas égale et juste, mais elle offre l'opportunité de te laisser la liberté d’aller de l’avant.
Alors pose toi d’autres vrai questions.

Qu’est ce que tu attend de toi ?
Et eux, ils en pensent quoi ?
Ils sont prêt ?
Est tu pret a échoué ?
Car ca m’est arrivée et cela t’arrivera.”

Un petit monologue aux allures de cours.
Cela ressemble fortement, sans le concours de circonstances qui t'avait amené à instruire Kata, a une première leçon.

-”Quel est ton ressentis sur ce que je vient de dire ?”

Versa a assisté à ce discours.
Elle a peur que tu est brusqué le novice, comme c’est mignon.
De petits scintillements viennent s’ajouter à la scène, c’est la Trousselin qui égaille la decros de son sourire et de sa bonne humeur !

« C’est une question qui ne peut se résoudre en une phrase. »

C'est bien ce que je pensais.

« Ton interrogation est légitime.
Effectivement, on peut remettre en cause bien des aspects des combats de Pokémon.
Pourquoi eux, pourquoi pas nous ?
À quoi cela sert ? »

Sans aller jusqu'à se battre en tant qu'êtres humains, puisqu'il culpabiliserait tout autant de blesser son prochain quelle que soit son espèce, Alphonse pensait déjà avoir quelques réponses quant à l'intérêt. Cela permettait de renforcer les liens entre les belligérants, développer leurs forces, dépasser leurs faiblesses, et évoluer à travers ces brutales leçons de vie. Pour certains, cela relevait même d'un moyen d'expression. D'autres encore y percevaient un art à part entière.

Là n'est pas le problème... Je supporte juste pas la culpabilité de blesser autrui. Mais peut-être qu'elle va y venir...

« Tu aurais été bien loin du compte si tu m’avais posé ce genre de question.
Pourtant tu as choisi la question du ressentis.
Cela montre déjà que tu as avancé sur le chemin du dresseur. »

Alphonse ne comprit pas cette partie du discours. À la fois bien loin du compte et visiblement avancé, le jeune homme se demandait ce qu'il en fut finalement. Il remarqua toutefois que Madame Rable, derrière son élégance, s'exprimait verbalement comme les autres. Elle présentait de nombreuses formulations informelles, tel le commun des mortels, y compris Alphonse lui-même. À défaut de mythifier les hauts placés, il craignait de ne pas suivre d'éventuelles formulations trop soutenues pour lui qui manquait de tact.

« La réponse, il y en a pas une seule.
Loin d’être une multitude, je dirais surtout pour toi de trouver ta réponse.
Ta synergie, ta vision. »

C'est bien ce que je craignais : je me sens justement égaré à ce niveau-là...

« La mienne est un beau bordel et un mélange de bien des années d'expérience.
Qu’est-ce que je ressens quand je les vois souffrir ?
Au début, de la honte, une haine certaine et de la douleur.
La compensation paraît être une faiblesse pour certain, mais elle te rend surtout plus fort.
Tu as mal ? Alors trouve la source.
Si cette source c’est de ne pas les voir à la hauteur du défi qui leur est proposé, alors entraîne-les, pousse les limites pour te surpasser avec eux. »

Alphonse ne ressentait rien de tel. Le combat n'insufflait que de la culpabilité et des scrupules en son cœur, rien de plus. Si les sentiments de Madame Rable étaient plus difficiles à supporter en tant que telle, la solution paraissait toutefois plus simple que pour la culpabilité. Néanmoins, Alphonse nuança ce raisonnement en se rappelant que sa position extérieure facilitait nécessairement ce type de réflexion. Toutefois, l'assombrissement de son regard s'amenuisa progressivement, laissant place à une vague lueur. En effet, Madame Rable venait de donner une idée au jeune homme. Il prit toutefois le soin d'écouter jusqu'à la fin, non sans une hâte adroitement dissimulée.

« Attention. Les Pokémon ne sont pas tous réceptifs à cette activités.
Certains les contraindront pour arriver à leurs fins égoïstes.
Mais, est-ce qu’ils atteignent les sommet ? Non, bien sur que non.
C’est un travail, une aventure, une histoire en équipe. Et pour cela, il faut les écouter comme ils doivent t’écouter.
Ils doivent être d’accord et conscient des risques, mais vouloir surtout te faire confiance quant à tes choix.
Tu es le maître, ainsi c’est à toi de faire travail le plus important : y croire. »

Cela ne posait aucun problème : les Pokémon d'Alphonse n'attendaient que ça et son seul égoïsme relevait justement de ses scrupules.

« Un conseil, ne cesse jamais de te relever.
Ce parcours, il est initiatique car en dehors du combat, ce sont des leçons de vie qui te serviront bien au-delà de l’arène. »

Le fondement de ce conseil paraissait déjà clair pour Alphonse, mais l'entendre de la bouche d'une membre du Conseil 4 renforça sa conviction. Il était vrai que le jeune homme aurait bien du mal à garder la tête haute, malgré une volonté résolue même par le plus grand des dépits.

« La souffrance ? Et bien, tout le monde souffre.
Est-ce une fatalité pour autant ? Absolument pas.
Elle l’est que si tu te morfond dans une paresse d’excuses.
La vie n’est pas égale et juste, mais elle offre l'opportunité de te laisser la liberté d’aller de l’avant.
Alors pose toi d’autres vraies questions. »

Le visage d'Alphonse s'éclaircit jusqu'à laisser une mine sérieuse et convaincue, remplaçant ainsi l'expression rongée intérieurement par le remord.

« Qu’est-ce que tu attends de toi ?
Et eux, ils en pensent quoi ?
Ils sont prêts ?
Es-tu prêt à échouer ?
Car ça m’est arrivée et cela t’arrivera. »

Le Trousselin qui accompagnait Madame Rable égaya l'instant à sa façon. Peut-être voulait-elle détendre l'atmosphère ? Quoi qu'il en fût, ladite atmosphère ne fut aucunement tendue. L'intervention n'en demeura pas moins bienvenue et arracha un sourire amical à Alphonse. Ce dernier reprit une expression plus solennelle et grave pour répondre à la resplendissante dame Rable.


« Je déblatère souvent des banalités à mon sujet, mais je n'attends fondamentalement rien de quelqu'un comme moi. Eux, ils en pensent qu'on devrait nous aussi tout faire pour devenir les meilleurs. Ils sont largement prêts depuis fort longtemps, j'étais le seul à la traîne... »

Les quatre Pokémon acquiescèrent. Le jeune homme releva alors le visage vers son interlocutrice, en la regardant droit dans les yeux. Le regard était froid, mais aucunement hostile.

« Quant à l'échec, ça ira. Question d'habitude. »

Peut-être Madame Rable avait-elle mal vécu ses premiers échecs ? Cela irait de pair avec les intenses émotions qu'elle avait ressenti en voyant ses Pokémon blessés. Toutefois, Alphonse se sentait bien trop désabusé pour craindre tout cela.

« Mais vous avez suscité quelque chose de nouveau en moi. C'est tout bête, mais cela m'avait quand même échappé. La meilleure chose que je puisse faire pour racheter la culpabilité que je vais ressentir, c'est de leur garantir la survie, voire la meilleure condition possible, dans cette région de fous furieux. »

Qu'allez-vous en déduire, Madame Rable ? Peut-être en apprendrai-je davantage ?

La méfiance avait complètement laissé place à la curiosité en ce qui concernait Alphonse. Il ne s'aperçut même pas qu'il avait probablement parlé trop franchement de la région. Le désir passager de mieux connaître son interlocutrice atypique guidait ses paroles.

« En tout cas, je vous remercie sincèrement pour votre réponse. C'est un véritable éclaircissement. »

Il marqua une courte pause avant de reprendre sur un ton tout aussi sincèrement compatissant.

« Et puis, je suis content de savoir que je ne suis pas le seul en ce monde à m'être fait la réflexion. »

Ezekiel et moi sommes trop similaires pour que ça compte.

« J'ose imaginer à quel point la réponse fut ardue à déterminer sans conseil extérieur... »

Ressemblance.

Plus tu le cerne plus il est rigolo de le comparer à Ezekiel.
Leur innocence et bien d’autres se juxtapose exactement aux même niveau dans leur personnalité.

Ces réponses ne te révolutionne pas la journée. Tu t’y attendais dans un certain sens.
Mais quand il t'annonce que tes paroles ont quand même susciter chez lui de l'engagement et de la détermination, alors la comparaison se rapproche de celle de la petite Kata.
La jeunesse est toujours aussi charmante à instruire finalement.
Est ce que tu y prendrais pas goût ?
devenir une professeur, en voilà une perspective que tu avais que effleurer légèrement.
Tu te posera sur le sujet une autre fois si cela venait à se confirmer.

Dans tous les cas, ta fierté rayonne à travers ton aura et ton visage qui s'illumine a raison.

-”Ne me remercie pas pour si peux..Je suis juste une gentille personne qui répond à une question hihi !

Tu n'es jamais seul à explorer les voix du monde, mais tu est le seul à explorer la tienne de voix.

Alors, même si j’ai l’air de prôner un certain égocentrisme, et non pas un égoïsme, à ne pas confondre !
Je suis loin d’avoir apprise seule.
J’ai eu des amis qui m’on aider lorsque que j’en avais besoin.
Une équipe, des coéquipier que j’ai appris à écouter au fil des années.
Et surtout le monde.
j’ai fréquentée différents groupes tout au long de mon enfance et parcours: les biopokées, les tsiganes, des associés de la Notra, d’autre dresseurs comme des gothiques, en passant par des infirmier et les rangers, des gentils et des personnes bienveillantes, ou encore des fils de Lipoutou.
Je me suis fait mon propre avis, en réussissant à séparer ce qui m’allait pas et ce que j’aimais comme philosophie, ça ca était le plus difficile et le plus solitaire des réponses.”

Bientôt, tu n’aura plus qu'à noter tout cela dans des livres tant qu'à faire.
Cela fait tout de même philosophie de comptoir à deux balles mais hélas c’est la vérité.

-”Tant que je suis là, pose tes questions, c’est peut être ton seul moment de pouvoir me les poser directement avant que je m’envole pour d’autres aventures, et toi, les tiennes qui ne font que commencer ahah !”

Un petit rire sincère se glisse à la fin de ta phrase.

« Ne me remercie pas pour si peu... Je suis juste une gentille personne qui répond à une question hihi ! »

Alphonse comprit en quoi Madame Rable était familière avec le type Fée : elle s'avérait elle-même féérique ! Sa charmante gentillesse ne pouvait que susciter l'admiration aux yeux du novice.



Alphonse avait presque du mal à percevoir la dame de fer que pouvait révéler Madame Rable dans une situation adéquate. Son mental probablement d'acier et son rayonnement enchanteur reflétait un fabuleux être humain, ayant même raison de la moindre forme de méfiance d'Alphonse. Il ne cherchait même plus précisément à cerner ni percer plus pertinemment Madame Rable, et pressentait qu'il n'y parviendrait pas. Telle était la puissance du Conseil 4, au-delà du combat.

« Tu n'es jamais seul à explorer les voies du monde, mais tu es le seul à explorer la tienne de voie. »

« En effet. »

« Alors, même si j’ai l’air de prôner un certain égocentrisme, et non pas un égoïsme, à ne pas confondre !
Je suis loin d’avoir apprise seule.
J’ai eu des amis qui m’ont aidé lorsque que j’en avais besoin.
Une équipe, des coéquipiers que j’ai appris à écouter au fil des années.
Et surtout le monde.
j’ai fréquenté différents groupes tout au long de mon enfance et parcours : les Biopokés, les tsiganes, des associés de la Notra, d’autres dresseurs comme des gothiques, en passant par des infirmier et les rangers, des gentils et des personnes bienveillantes, ou encore des fils de Lippoutou.
Je me suis fait mon propre avis, en réussissant à séparer ce qui m’allait pas et ce que j’aimais comme philosophie, ça c'était la plus difficile et la plus solitaire des réponses. »

« Je vois... »

Madame Rable se révélait incroyable : elle avait visiblement vécu une jeunesse des plus palpitantes. Si ses aventures étaient narrées d'une quelconque façon, Alphonse se ruerait dessus en première ligne de la communauté des fans. De plus, si elle était réputée pour promouvoir la méritocratie, elle demeurait consciente des faiblesses de l'individu et de la nécessité de pouvoir compter sur autrui. Elle n'était donc pas ce genre de figure malhonnête ou fallacieuse que la majorité valorisait aveuglément. Le jeune homme ressentait lui aussi un ardent désir de toucher à tout et son cumul de licences en fut le premier signe.

« Tant que je suis là, pose tes questions, c’est peut être ton seul moment de pouvoir me les poser directement avant que je m’envole pour d’autres aventures, et toi, les tiennes qui ne font que commencer ahah ! »

En effet, l'âge et l'expérience de vie les séparaient d'un gouffre impressionnant. La distance gargantuesque qui existait entre eux parut fort dommage aux yeux d'Alphonse.

Pourrions-nous devenir amis un jour, malgré tout ce qui nous sépare ?

« Eh bien... Quel rôle jouez-vous aux côtés de vos Pokémon ? Je me sens toujours bizarre à l'idée de ne pas me battre aussi, mais je ne suis qu'un être humain et puis c'est interdit en match officiel pour diverses raisons évidentes... »

Allait-elle jusqu'à se battre littéralement ?

De toute façon, j'ai tout dans l'intellect et pas grand-chose ailleurs. Et puis quand bien même, c'est pas en béquille que je vais faire grand-chose.

Son regard se perdait dans celui de son interlocutrice. Envoûtant, son enthousiasme exerçait une bien étrange influence sur le jeune homme. Néanmoins, il recouvrerait sûrement son recul à la fin de la rencontre.

Intriguant.

Le regard du jeune homme ne cesse de te fixer une fois sa question poser.
Il semble être … content ?
Voir même enjôleur quand a l'idée de te voir ?
Un fan avant l'heure tu as l'impression, mais avant tout, tu as une réponse a fournir.
Ma place avec mes Pokémons ?
Une place de capitaine d'équipe !

-"Une place de capitaine d'équipe !"

Ta pensées et tes paroles se sont confondues, marquant et attestant de la spontanéité et sincérité de tes propos.

-"Pour le coup, c'est une place qui m'est propre.
C'est une dynamique que j'apporte. Je suis avec eux, littéralement.
Je supervise leurs entraînements, comme le mien, car oui, je participe avec eux. Je me bat, même si certains retiennent leurs coups pour m'éviter un destin funeste.
Mais je le conseil pas a tout le monde.
C'est comme cela que je fonctionne, que j'apprécie ma vie et ma méthode de dressage.
Je m'endurcis et leur montre l'exemple, même si je suis qu'une humaine, femme et toute belle, je n'en demeure pas moins une guerrière !
Les apparences sont souvent trompeuse n'est t'il pas ahah ?"

Tu prend alors le temps de reposer ton regard dans le siens, il veut te regarder, alors observe bien ce rouge écarlate intense.

-"Trouve ce qui te conviens toi, et ne t'arrête jamais parce que tu pense que tu n'est pas assez fort ou quoi. Juste fais le et recommence jusqu'à que tu sois satisfait de tes choix."

Une petite pause s'installe au milieu entre vous deux.
La passation du savoir et de l'expérience est en cours et tu en oublie presque tout ce beau monde autours.

-"Fais moi plaisir et mérite ton premier badge."

Tes deux rubis étincelants engendre un brasier de défi à l'encontre d'Alphonse.

Conscient du changement rapide d'altitude en lui, Alphonse l'accueillit avec joie. Il était consciemment sous l'admiration de Madame Rable, et consciemment enthousiaste de la ressentir, puisqu'il l'admirait. Cette étrange boucle l'aurait perturbé s'il n'était pas justement trop admiratif de son élégante interlocutrice.

« Une place de capitaine d'équipe ! »

« Intéressant... »

Alphonse avait déjà une idée du rôle à viser : celui de meneur, très similaire à celui de capitaine. Il écouta néanmoins le développement énoncé par Madame Rable.

« Pour le coup, c'est une place qui m'est propre.
C'est une dynamique que j'apporte. Je suis avec eux, littéralement.
Je supervise leurs entraînements, comme le mien, car oui, je participe avec eux. Je me bats, même si certains retiennent leurs coups pour m'éviter un destin funeste.
Mais je le conseille pas à tout le monde.
C'est comme cela que je fonctionne, que j'apprécie ma vie et ma méthode de dressage.
Je m'endurcis et leur montre l'exemple, même si je suis qu'une humaine, femme et toute belle, je n'en demeure pas moins une guerrière !
Les apparences sont souvent trompeuses n'est-t-il pas ahah ? »

Ooooh oui... Si vous saviez !



« Ah oui, donc vous vous battez littéralement avec eux... C'est très impressionnant pour un être humain, au-delà de tout cliché ! »

« Trouve ce qui te convient toi, et ne t'arrête jamais parce que tu penses que tu n'es pas assez fort ou quoi. Juste fais-le et recommence jusqu'à que tu sois satisfait de tes choix. »



« Mmmmh... »

« Fais-moi plaisir et mérite ton premier badge. »

Alphonse ne sut comment réagir. Quelques mots amicaux et involontairement réconfortants se heurtèrent à des années de remarques symétriquement opposées, dont il voulut faire fi le plus possible. Une vive lueur dans les yeux rouges de Madame Rable semblait atteindre les siens en profondeur. Ce reflet d'un esprit de défi dont elle le pensait capable le déstabilisa. Cela put se remarquer à ses yeux inconsciemment grand ouverts, et sa bouche légèrement bée.

Ouah... Elle en vient à croire en moi ? Sérieusement ? Certes, c'est cohérent... MAIS JE M'Y ATTENDAIS PAS DU TOUT !



Le novice se ressaisit, fronçant doucement les sourcils dans un état d'esprit différent des précédents. Son regard, entraîné par ses duels de regards avec Oculus, soutint sans difficulté celui de la gracieuse dame. Ses yeux, malgré leur couleur d'émeraude, reflétèrent un feu à l'ardeur digne d'un Dracaufeu. Si les deux points de vue pouvaient être perçus, dont l'un seulement par préjugé, alors Alphonse ne devait pas avoir honte de choisir celui qui lui convint le mieux. Il se sentit étrangement résolu à se prendre sérieusement en main. Nul doute : il relèverait le défi sans broncher, malgré une confiance en lui discutable.

« Je vous en fais la promesse, Madame Rable ! »

Alphonse aussi mènerait son équipe sur une voie proche d'un capitaine, et se débrouillerait pour participer physiquement. Il n'y eut là aucun mimétisme, mais une véritable inspiration sincèrement orientée dessus, indépendamment de Madame Rable. Néanmoins, et peut-être comme elle, il ne souhaitait pas perdre de vue l'empathie. Cette notion, fondamentale aux yeux d'Alphonse, se devait selon lui d'être appliquée à tout le monde, même aux prétendus « ennemis ». La voie sur laquelle il comptait s'engager y serait compatible, mais impliquait de nombreux combats qui pouvaient toujours obscurcir la vue du dresseur. Quoi qu'il en fût, Alphonse se retint d'énoncer un remerciement supplémentaire. Il présuma que Madame Rable préférerait infiniment voir le badge au plus tôt en guise de véritable reconnaissance, plutôt qu'une énième formule aussi sincère fût-elle.

Bientôt, un vent émeraude soufflerait sur Mistral.

En revanche, je sais pas quoi dire de plus...

Silence.

Le petite moment de tension se termine par un Alphonse gêné mais convaincu.
Son regard bouge, sautille aux différentes réponses que tu lui fournit.
Ta sincérité et ta détermination semble l'avoir impacter plus que tu ne l'aurais anticipé.
Cela relève sûrement d'un passé qui n'a pas était cajoleur avec lui.
Peut être est ce là la source du secret ?

Dans tous les cas, tu avais finis avec lui, l'objectif était le premier badge, la première pour peut être l'affronter lorsque tu te fera de vieux os, sur l'île de Cosa.

-"Je te souhaite force et courage pour réussir, n'oublie surtout pas que tout reste a faire et c'est cela qui est excitant hihi !"

Tu détourne tes talons pour avancer de quelques pas. Versa s'attache encore à Méline et lui fait des cliquetis mignons, comme une sorte d'adieu et de bénédiction. Elle te rejoint juste au moment où tu lance le dernier regard en arrière, un dernier échange dans une pose de rêve et de classe.

Il fallait travailler ses entrées comme ses sorties.