Saison Un

: Obscure Prophétie

HRP : Bon au départ j'avais juste faire ça en intro de mon RP avec Lior mais j'ai finalement préféré y consacrer un vrai sujet plutôt que quelques lignes.
N'hésitez pas à venir si vous voulez o/

SOUVENIR

Quant à toi, tu ferais mieux d’aller t’excuser.

Les regards déjà hostiles et méfiants se braquèrent sur lui. Foudroyé, Alphonse résista toutefois à la pression. Il était habitué à l'hostilité de son prochain depuis sa plus tendre enfance, et son éducation sociale lui intimait également de savoir se contrôler en cas de nécessité. Alphonse ferait donc une exception en intériorisant fermement son angoisse. Aussi désagréable cette sensation fût-elle, ce choix paraissait nécessaire à ses yeux d'émeraude.

En effet, si d'autres évènements contraignaient le jeune homme à devoir passer par cette ville, que ce fût à l'aller ou au retour, il devrait à tout prix améliorer sa réputation. Autrement, il pourrait finir par risquer de sérieux problèmes à chaque passage, et ne saurait se le permettre au vu de tout ce qu'il aurait à faire dans cette région. En l'occurrence, il venait d'entrer dans cette boulangerie. Un silence religieux mais hostile laissait la parole à Alphonse.



Alphonse insistait sur son expressivité, pour une fois. Par une telle authenticité, à défaut de se garantir le pardon, le jeune homme accepta la corvée chocolatine en guise de réparation. En parallèle, il demeurait prêt à exécuter diverses tâches pour aider les habitants. Par exemple, il aidait les personnes âgées à porter leurs courses, les personnes invalides à passer les endroits difficiles d'accès, et caetera.

Kara avait fait un long chemin de Bivouac à ici, cette ville dont elle ne connaissait ni le nom, ni les lieux. Sur le pavé de pierre, une carte en main, Kara déambulait. A ses côtés Fry, avec qui elle avait déjà un lien assez particulier. Le petit être était un ventre sur pâte, et avait déjà presque fini les rations qu’elle avait acheté à Bivouac avant son départ. Sur son épaule, moi, j’étais là cherchant moi aussi à déchiffrer les pictogrammes.

- Je crois qu’on est ici, dit-elle la carte toujours devant le nez en pointant son doigt dessus

Je n’étais pas vraiment sûr de l’endroit. En tout cas on était bien dans une ville, c’était déjà l’essentiel. Je levais les yeux, attiré par une gouteuse arôme et cherchai l’endroit dont cela pouvait venir. Trouvé ! Je décidai donc de trouver un moyen d’attirer l’attention de ma dresseuse, toujours concentrée sur l’immense carte qu’elle tenait.

- Mais qu’est ce que tu fais !?

J’avais pris sa tête dans mes mains et l’avais tourné sur sa droite pour qu’elle puisse voir l’enseigne et le délicieux pain au chocolat qui décorait la bâtisse.

- Hey ! Une boulangerie !

Fry lui, continua d’avancer. Je n’avais aucunement envie de le prévenir qu’on s’était arrêté. De toute façon, à part manger……..

- Fry !!! Reviens ! On va par-là !

Carreaux rouge et blanc, vitrines transparentes, pas la moindre poussière et des viennoiseries à droite, comme à gauche, c’était le paradis ! Il y avait pas mal de monde en plus, donc à priori, de bonnes pâtisseries.

- Bonjour Monsieur, excusez-moi, vous faite la queue ? dit-elle au jeune homme devant elle

Kara marqua une pause, divertie par la belle vitrine qui se tenait derrière l’homme.

- OOOh nooon, il ne reste qu’un seul pain au chocolat ! Dites ! On peut le partager s’il vous plait ? Enfin, si vous préférez prendre un croissant, ça m’arrange !

- Psyyyyyyyyyykooo Psy psy !!

Pendant ce temps ,Fry, lui, collé sur la vitrine de droite, léchait cette dernière. C'est bizarre, mais à ce moment précis, j'étais pratiquement sûr qu'on allait avoir des ennuis à cause de lui !

Au cours de sa bonne semaine de corvée chocolatine, Alphonse ne crut jamais paniquer autant d'un point de vue boulanger plutôt que client. AU SECOURS !

Oh non, c'est pas vrai...

Cette fois, Alphonse avait de la chance : il était de l'autre côté de la vitrine, s'occupant justement de préparer des chocolatines, même si l'emploi de ce mot lui en coûtait. La viennoiserie dont il ne fallait pas prononcer le nom avait été mentionnée par une personne visiblement nouvelle à Vigneaux. Profondément angoissé par traumatisme à l'idée de dire pain au chocolat à Vigneaux, même s'il s'agissait du véritable terme n'en déplaise à certains.

« Attention, madame ! Ne répétez SURTOUT PAS le nom de cette viennoiserie à voix haute ! Désignez-la comme viennoiserie, ou idéalement chocolatine. Je dis ça pour votre bien, vous n'imaginez pas le danger auquel l'usage de l'autre nom vous expose. J'en ai moi-même fait les frais. »

Mamie Ferrance ne devait surtout pas avoir vent de cet affront, qui coûterait déjà cher à l'inconnue aux yeux de la population.

« Si vous voulez, la prochaine fournée de ces viennoiseries est bientôt prête, mais il va falloir patienter un peu ! »

Pendant ce temps, Alphonse servit le jeune homme devant elle, conformément à l'attente... Jusqu'à remarquer un Psykokwak léchant la vitrine ! Il soupira.

« Madame, ce Psykokwak est-il avec vous ? Je vous prie de lui faire cesser cela... Vous pourriez vous attirer de sérieux ennuis. Et à moi aussi par la même occasion, j'avoue. »

Le temps que la fournée soit prête et de prendre en charge le reste de la queue, Alphonse ne sut que faire d'autre que discuter avec cette étrange personne.

« D'où venez-vous, si ce n'est pas trop indiscret ? Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de voir un Mimiqui ! »

Alphonse serait-il le dommage collatéral l'inconnue comme Kata le fut pour lui ? Si Mamie Ferrance entendait le nom à ne pas prononcer, Alphonse lui ferait poliment mais résolument comprendre qu'il n'avait rien à voir là-dedans cette fois !