Un soupire passe le mur de mes lèvres. Il faut que je prenne une décision. Enfermé à double tour dans un petit bureau, assise dans un recoin de la pièce silencieuse je m'efforce d'ignorer le son pesant de l'air.
Plus rien ne bouge à Fricke.
Après avoir fuit le cimetière, j'ai pris la direction du lieux qui pour moi, est une maison. Le refuge. J'espérais y retrouver Karl, ou n'importe qu'elle autre connaissance. J'espérais trouver des survivants, de l'aide. J'espérais... Quelque chose, un geste, un parole, un plan. Mais rien. Rien que le silence ne m'a répondus. La volière est vide ainsi que le terrain. Là où mes pokémon d'élevages sont normalement je ne les trouve plus. Ils sont certainement devenue sauvage eux aussi. Je ne comprends pas trop. Pourquoi les miens et pas ce lézard?
Car il est toujours là ce caméléon. Après s'être accroché à ma bicyclette, la créature ne m'a plus relâché. J'imagine que tout comme moi, elle est terrorisé. Sans doute, le monstre ne provient pas d'une famille de pokémon au tempérament violent de base. Lorsque je suis rentré dans le bâtiment, le lézard ma suivit. Lorsqu'une parcelle d'un mur est tombé, il a soudainement changé sa couleur afin de se camouflée. Il est devenu presque invisible, ne laissant plus qu'un zigzag jaune flotter dans les airs.
Cette capacité est étrange, mais mignonne. Nous avons trouvé refuge dans un bureau du centre. À travers les objets abandonnés sur place, un seule feuille avec des notes gribouillés m'offre quelques indices sur la localisation potentiel de Karl. Ce bout de papier, je le fixe toujours, le tenant fermement d'une main alors que j'utilise l'autre pour grattouiller doucement les écailles du lézard. Ce simple contact me permets de garder les pieds sur terre, de ne pas perdre la tête. Et je crois que lui aussi en a besoin puisqu'il reste tout prêt de moi.
Un nouveau soupire passe le mur de mes lèvres. Je n'entends plus rien à l'extérieur. Plus de cri, plus de destruction, plus de coup de sabot contre le pavée de Fricke. Il est l'heure. Je regarde une dernière fois le papier avant de prendre ma décision.
Je me lève d'un bond, décidé. Allez, me morfondre ne donneras rien! Je m'approche du bureau, laisse une petite note et retourne vers la porte. Le caméléon me suit aussitôt. Il a peur de se retrouver seul je crois... Sauf que l'appelé Lézard sans arrêt, c'est pas super.
-Si tu veux me suivre, il te faudrait un nom en attendant...En attendant quoi? Son dresseur est mort, je l'es vue se faire trancher la gorge. Ce pauvre pokémon ne le retrouvera jamais... Donc en attendant... En attendant je ne sais pas, mais je le saurais quand j'y serais. Loin de perdre le nord, la créature se dirige vers une armoire au contenue révélé par les portes ouverte en toute hâte. Hum? Une bouteille d'alcool? Pourquoi tient-il tant à en apporter une avec lui? Car oui, le voilà qu'il coince la bouteille dans sa queue préhensile, bien décidé à la trimballer. Fait-il cela par habitude? Ou parce que je parle de lui offrir un nom?
-Alcool? Apéritif? Apé? Non? Hum... Anis? Pasti? Oh! Pasti, tu aimes? T'es étrange, mais je t'aime bien. Alors en attendant, ce seras ton nom Pasti. Allez viens!
Si un jour on m'aurait dit que le seul pokémon qui m'écouterait ne serait même pas le mien...
Sally part en direction de Cochignon