Quelque chose. Il lui… manquait quelque chose.
Pourquoi elle se sentait si seule, tout à coup ? C’était quoi cette sensation de vide ? Pourquoi… Elle en pleure.
Théa ouvre les yeux. Elle bouge ses doigts. Attends. Elle peut les bouger ? Mais oui, elle… Elle avait le contrôle de son corps ! Elle se relève brutalement.
O… Odyssée ?
Machopeur.
Elle ne le comprends plus. Sa mère ne la possédait plus ? C'était une bonne nouvelle, pourquoi est-ce qu'elle se sentait si seule et si triste ?
Elle se frotte la tête et voit de la nourriture à côté d’elle. Un petit plat copieux. Si Théa savait la valeur de ce genre de choses en cette période.
Son ventre gargouille.
Je suppose que tu ne me laisseras pas sortir ?
Machopeur.
Fantasie, elle, était scotché à la télévision. L’électricité remarchait et pour l’instant, il n’y avait que des pixel blanc et noir. A moins qu’elle n’ait pas changée de chaîne ?
Son ventre gargouille férocement. Rah, elle a trop faim. Il faut qu’elle mange.
La vignelaise se nourrit, puis s’assoit dans son lit. Elle ne sait pas où elle est. Sans doute à Bivouac. Où ? Probablement un logement que Théa avait déjà dû louer et que Phila se souvenait. La vrai question, c’était où était parti Phila ?
Sa mère.
Un vent froid parcourt son échine. Cette présence. Elle la reconnaît. Mais elle est plus forte. Comment est-ce possible ? Comme dans un très mauvais film d’horreur, Théa se retourne brusquement et renverse même quelques objets en reculant.
Maman on peut… On pourrait juste… Discuter. Comme avant…
Tu n’as pas besoin de prendre possession de mon corps. Je t’en prie.
Je t’en prie…
Théa se déplace où elle peut, mais l’ombre grandit. Implacable. Pas d’issue possible. Elle est acculée. Contrairement à sa mère, elle ne traverse malheureusement pas les murs…
AAAAAH !
Théa tombe en arrière sur le matelas. Son souffle se coupe un cours instant, puis elle se relève, parfaitement apaisée.
Je l’admets. Je n’ai pas été une bonne mère. Je t’ai surmené et négligée tes besoins biologiques. Je vais faire plus attention à l’avenir.
Phila se gratte la nuque. En bonne scientifique, elle apprends de ses erreurs, c’est normal. Cependant, si les paroles de sa fille lui disait clairement qu’elle ne voulait pas d’être, ses pensées étaient autre.
Tu dis que tu ne veux pas que je te possède, mais je sens que ton esprit est soulagé de me retrouver.
... Tu lui créer une addiction. C’est sans doute les effets d’une trop longue possession… consciente ? Quelque chose comme ça.
C’est possible. Ou bien, tu n’es qu’une enfant qui a besoin de sa mère. Tout simplement.
Elle se lève et s’étire. Oui. Elle avait gagné en puissance, elle le sentait bien. Les accidents comme tout à l’heure avec Nirvana ne se reproduiront pas. Théa le sait.
Plus aucun contrôle surprise. Elle lui laissait juste le loisir de parler. Parce qu’elle adore l’écouter.
Je ne compte pas poursuivre ce cavalier. C’est trop dangereux.
Je ne veux pas perdre de temps à trouver l’autre scientifique. Je vais reprendre de zéro.
J’espère juste… que cela ne sera pas trop tard…
... On fera de notre mieux.
J’aimerais juste qu’on revienne sur ce qui s’est passé tout à l’heure.
Aie.
Tu m’as désobéi délibérément.
Tu allais la tuer !
Oui. C’était ce qu’il fallait faire. Son Zoroark est une menace, ces autres pokémons aussi. La prochaine fois que je la croise, je la tue. C’est aussi simple que ça.
Cela lui apprendra les bonnes manières.
La gorge de Théa se serre. Quoi ? Vraiment ? Juste parce qu’elle avait de l’assurance et l’audace de la contredire, elle allait l’expédier six pieds sous terre ? Ce n’était pas la mère qu’elle connaissait… Il y avait quelque chose qui la poussait dans les extrêmes.
Comme Blanquette de Tauros.
Enfin, pas sûre qu’elle se repointe après ce que je lui ai dit au bal.
... J’en serais pas si certaine.
Oh… Elle est suicidaire alors. Je me doutais que c’était pas une bonne personne pour toi. Déjà que c’était une femme, donc il y avait un problème de base...
Si quelqu’un m’enlève… Tu irais jusqu’où ?
Quelle question, jusqu’au bout du monde !
Et bien, je peux t’assurer que Daisy est capable de parcourir une galaxie entière pour me retrouver. Deux fois.
Foutaise !
L’écrivaine se lève brusquement et casse la lampe la plus proche, plongeant la pièce dans le noir. Enfin presque, il restait la télévision. La colère monte. La jalousie. Ah mais… N’était-ce pas cela qui s’était produit tout à l’heure ? Etait-ce parce qu’elle était sortie temporairement de ses gonds que Théa avait repris brièvement le contrôle ? Non, maintenant elle était plus forte. Ce ne sera pas aisé pour sa fille de la piéger une nouvelle fois.
C… Comment tu peux être si certaine ! Où est-elle hein ? Elle n’ose pas m’affronter. Une lâche, voilà ce que ta précieuse Pyronille est.
Oh, tu fais bien de la craindre. Elle est loiiiiin d’être bête et moi, j’ai toute confiance en elle.
Tu ne l’as connais que depuis quelques mois, c’est aberrant !
Peut-être, mais moi aussi je suis prête à parcourir la galaxie deux fois pour la retrouver. Parce qu’on gagnera. Ensemble. Si je t’ai pas fait entendre raison d’ici là.
...
Elle se rassoit dans le lit, dépitée. Cette humaine ne devait pas lui faire peur, ce n’était qu’une vilaine tentatrice comme l’autre qui allait tôt ou tard briser le coeur de son enfant. Juste après l’avoir poignardé dans le dos. C’était ainsi que les choses se passent et vont se passer.
Elle empêche pendant un court instant sa fille de répondre. Elle ne sait pas ce qu’elle dit. C’est normal. C’est son bébé.
Tu… Tu es naïve. Tu l’as toujours été. Ton coeur est trop grand, les autres en profitent et le pire ? Tu pardonnes. Mais je… je vais te protéger. Je vais te soigner aussi.
De tout. Les maux de l’univers. Des autres. Elle était qu’à elle.
Rien qu’à elle. Plus personne ne la fera souffrir. Et surtout pas une parvenue venue de nulle part.
Pas une deuxième fois.
***Derrière une fenêtre***... Théa.