Nirvana Politain Sam 14 Nov 2020 - 19:16
Là où Cochignon me paraissait endommagé comparé aux autres villes que j'avais pu voir auparavant lors de mes déplacements, Fricke faisait office de véritable raz-de-marée de souffrance de mort et de destruction. Déjà à l'arrivée, la ville qui resplendissait le luxe, et par conséquent de couleur, possédait des teintes proches du noir, du rouge et du gris. Tout n'était de loin qu'un vaste champ de ruine couvert de sang et de morceau de bâtiments qui n'auraient jamais du s'y trouver un jour ou un autre. La mer elle même semblait plus terne que d'ordinaire, comme en deuil face au carnage du cavalier de la Guerre et de la Famine. Car oui, j'avait trouvé qui était ce petit être à dos de Galopa. Voir les esprits aide. Et heureusement que je n'avait pas découvert avant ce que celui qui est mort à Carcakrok avait fait, je l'aurai égorgé de mes propres mains pour ça, et pire encore si j'apprend que le dernier de mes remparts n'est plus.
Plus l'approche de la bâtisse familiale approche de moi, plus les doutes s'écartent. J'aurai pu dire bien des choses, faire bien des choses. Tout ce qui était important pour moi avait décidé de foutre le camp en l'espace d'un tout petit mois. Que pouvais-je vous dire de plus ? La demeure tenait encore debout. On peut dire pour le coup que mes parents avaient de quoi être fier de ce qui leur servait de toit. La porte était couverte de poussière et de cendre, tout allait bien hormis cela. Même les fenêtres n'avais pas cassée.
Je dépose un pied à l'intérieur.
Si je n'avais pas vomi à l'extérieur par reflexe, j'aurai tâché le sol d'encore plus de saleté et d'horreur...
Un... carnage. Je n'osais à peine regarder les personnes ensanglantées, je ne voulais pas savoir qui était qui. Au-delà de mon estomac à présent au sol, mes yeux, il m'étais impossible de pleurer. Oui, je me retenais certes. Tout en moi actuellement trahissait une profonde tristesse et ce n'est que grâce à mes entraînement de théâtre que je pouvais retenir tout ceci à ma limite. C'était comme une seconde nature maintenant de ne pas laisser paraître mes faiblesses. Et là, cet instinct artificel me faisait un mal de Ponchien. Tiraillée de partout, de la tête au coeur, je remarque les traces... Ils ont eu l'air de s'être entretués... Des couteaux, un pistolet ici... Le mobilier en vrac et tout autant ensanglanté que les armes dispersées entre leurs mains...
Un espoir me traverse, il y avait peut-être des survivants ici ? Père, mère, Alfredo, Sebas, Thais ? Il y avait'il d'autre membre ici que mes parents et les domestiques ? Je m'écarte des cadavres et tente, animé par une énergie qui me semble dérisoire, de trouver quelqu'un d'encore debout...
Mais rien. Il n'y a personne d'autres que les personnes dans l'entrée. Tout le monde ici s'est semble-t'il revolté les uns contre les autres, avec comme seule but de bloquer la sortie... En fait, à part l'entrée, le reste de la maison semblait irréprochable...
N'ayant plus les forces nécessaires pour me déplacer et pour repasser devant l'horrible scène, je sors Chaos pour qu'il me déplace un peu plus loin, et une fois sur les pavés en morceau à l'extérieur, je flanche.
Mes genoux, ceux qui restaient haut pour maintenir ma stature déjà bien diminuée par rapport à d'autres, tombent au sol. Ma main libre s'accroche de toute ses forces à ce qui peut l'être et tout mon corps tremble d'une émotion encore jamais découverte, bien qu'aucune larme ne coule. Toujours pas.
En bon pokemon, Chaos referme la porte de la maison, finissant de couper les derniers liens qui me maintenait encore...
Ma tête commence à bourdonner plus que jamais. Zoroarck s'était encore barrée mais à mon intention pour ne pas le perdre...
Il n'y a plus à hésiter.
Si je n'ai pu rien, je ne serai pas la seule, je vous déteste tous autant que vous êtes.
URF MA TETE !
Une main sur la tempe ne suffit pas à faire passer ce mélange de mélancolie, de colère, et de douleur physique.
Un verre.
J'ai besoin d'alcool.
Tout de suite.