Saison Un

: Obscure Prophétie

Ah le confort du centre de courrier...Même si la ville et surtout ses habitants semblaient - comme partout d'ailleurs - avoir subi bien des soucis suite aux attaques des quatre cavaliers de l'apocalypse ayant dévasté la région...Khaos ne connaissait que la moitié de ce qu'il s'était passé et encore. Elle avait passé tellement de temps sur les routes ou à attendre qu'une blessure subie en trajet se soigne pour livrer ce qui pouvait l'être qu'elle avait quasiment l'impression de sortir d'un cauchemar depuis sa chasse avec Sally.

La jeune femme au teint mat était revenue sur Pignouse après sa dernière visite au parc naturel et avait eut la surprise de voir les pokemons de nouveau de sortie. À son dernier passage en ville : ils étaient encore proscrits parce qu'ils attaquaient les humains ! Elle n'y comprenait donc pas grand chose alors qu'elle attendait son prochain lot à distribuer. Assise sur une des chaises placées autour d'une table, la jeune femme se disait que c'était incroyable de voir de nouveau les oiseaux des courriers voler pour les aider. Voilà qui enlèverait beaucoup à sa charge de travail !

Enfin, on l'appela pour lui signaler que son sac était prêt. Khaos put donc prendre la liste déterminant qu'est-ce qui devait être livré à qui et partir dans les rues de Vigneaux. La première personne...c'était une championne si elle ne se trompait pas. Elle ne savait pas si elle serait là ou non mais se rendit sans coup férir à l'adresse indiquée.

Tapant à la porte, la jeune femme attendit qu'on vienne lui ouvrir en tendant l'oreille pour voir si elle pouvait capter des bruits à l'intérieur de la demeure ou non. Elle avait déjà sorti le paquet prévu à livrer, enveloppé dans un linge serré pour que les marchandises ne s'abiment pas. Allait-on lui répondre ?

Je n’avais jamais été spécialement riche. Je n’avais pas vraiment les moyens de me payer plusieurs résidences. Mais j’en avais tout de même deux. Une était à Roc Amadour, un lieu isolé du monde. Celle-là, j’avais pu me l’acheter grâce à mon travail. C’était devenu ma demeure principale. Quand je voulais me reposer, c’était là que j’allais.

Mais j’en avais une deuxième, à Pignouse. C’était ma première demeure. Un cadeau. C’était la demeure qui m’avait été cédée par un ami. Elle était petite et je n’y allais pratiquement jamais. L’endroit avait vite fini à l’abandon. J’y avais pourtant mis cette adresse pour me faire livrer certains colis.

En effet, avec l’ascenseur en panne, accéder à cette zone se révélait ardue. Mais même si j’avais donné cette adresse, l’endroit avait toujours été un peu abandonné. Il n’y avait rien pour se reposer. Limite, je pouvais y manger un repas rapide, et me rafraichir, mais il n’y avait même pas un lit. J’y allais une fois par mois, le jour du passage des croquettes pour mes pokemons. C’était la seule raison de ma présence.

Dans ma maison, où plutôt dans la pièce principale, salon living cuisine, je m’étaise assis sur une chaise, un feu dans la cheminée. Silencieuse, j’observais mon équipe du jour. War, Braségali dragueur, Pendragon, fidèle chevalier, Ponik, laggron dormante, Muse, la timide mackogneur et Blindé, mon Gravalanch couleur Jade. Blindé était le petit nouveau du groupe qui avait bien vite évolué.

Muse semblait d’ailleurs très investie à intégrer le nouveau dans l’équipe. Elle ne cessait de parler avec lui, lui qui était plus ou moins une victime. Si Muse ne s’imposait pas et était discrète, Blindé préférait se mettre en boule et se laissait soumettre par plus ou moins n’importe qui. Ça risquait d’être plus compliqué de prévu d’en faire un pokemon adapté au combat.

Alors que j’attendais, on finit par frapper à la porte. Ne prenant guère la peine de me lever, Pendragon alla de lui-même à la porte pour ouvrir à l’étrangère et la laissa entrer. La factrice. Elle pouvait admirer… Pas grand-chose en fait. Une table avec 3 chaises, deux fauteuils, dont l’un était occupé par War. Une cusine équipée du minimum et c’était tout.

« Salut. Pastis ? »

Une vieille tradition de servir à boire aux facteurs. Elle était un peu… random. Mais je la faisais par pur habitude que par réelle réflexion.

Rapidement, du bruit se fit entendre à l'intérieur alors que quelqu'un, ou quelque chose, se déplacer vers la porte. Khaos s'était attendue à se faire répondre par un humain mais c'était plutôt un pokemon humanoïde qui lui ouvrit la porte.

La surprise se peignit un moment sur ses traits avant qu'elle ne se reprenne avec professionnalisme. Elle allait demander où était la propriétaire des lieux - vu le nom sur l'adresse, ça ne pouvait décemment pas être un homme ! - mais n'en eut guère le temps puisqu'une voix retentit dans la pièce.

Se décalant d'un pas vers la gauche pour voir l'intérieur plus que frugal de la maisonnée, Khaos afficha pourtant son sourire politiquement correct qui était de rigueur pour sa profession. Surtout qu'on l’accueillait gentiment en lui offrant à boire. Et à une telle invitation, elle ne pouvait décemment pas dire non. Ça portait malheur de refuser d'après les superstitions qu'entretenaient ses collègues.

- Bien volontiers ! accepta-t-elle donc en entrant. Madame Thélafasse je suppose ? Ce paquet est pour vous, vint-elle le déposer sur la table sans trop de gêne.

Quelques pokemons étaient présents dans la salle. Peu dont elle reconnaissait vraiment l'espèce. Une boule de roche dans un coin, l'élégant pokemon qui lui avait ouvert, une grenouille qui lui fit penser à une discussion avec une certaine éleveuse et plusieurs pokemons humanoïdes quand on faisait le compte. Quand même pas mal de compagnon donc. Elle aurait dut s'y attendre vu le statut de dresseuse de la personne qu'elle devait rencontrer.

- Les trajets sont plus difficiles alors j'espère que le colis ne se sera pas abimé. N'hésitez-pas à l'ouvrir et me l'indiquer s'il y a un problème pour que je puisse faire un rapport.

Après tout, si elle ne le disait pas et que la cliente se plaignait : c'est elle qui pourrait se retrouver avec un rapport au derrière. Son casier aux postes était impeccable et la malfactrice préférait de loin qu'il reste ainsi pour faire ses affaires tranquillement...Elle suggérait donc automatiquement la vérification à une cliente dont elle savait qu'elle n'avait pas touché au paquet. Un paquet, c'était moins amusant à modifier qu'une lettre de toute façon...

« Técla et pas de vouvoiement. »

Aucune colère, aucun reproche. Juste une pokerface au visage, comme souvent. Les codes sociaux imposaient tellement de politesse pour aucune raison. C’était fatiguant. On était tous des humains dans le fond, non ? Je ne comprendrais jamais ce délire. J’étais aussi convaincue que cela ne la dérangerait pas de me tutoyer vu comme elle se sentait à son aise dans un environnement inconnu.

« Prends une place. Je m’en fous d’où. »

Je me levais et j’allais chercher de quoi lui servir à boire et ouvrir le carton. Oui, je pouvais aisément l’ouvrir d’un mouvement de la main, mais c’était le meilleur moyen pour en mettre partout. Surtout que s’il était abimé, je n’avais aucune envie de l’abimer encore plus.

Fouillant dans mes affaires, j’en sortis un couteau, un seul verre et la bouteille de pastis. Posant le verre à table, je le remplis. Je n’en boirais pas. Je ne buvais jamais d’alcool à vrai dire. Je n’aimais pas ça et je préférais rester sur des boissons qui n’inhibaient pas les sens. C’était d’ailleurs la seule bouteille d’alcool de toute la demeure. Le reste n’était qu’eau et jus de fruits (et encore, c’était parce que je venais de faire le plein). Déposant le verre et la bouteille, je me dirigeais déjà vers le colis.

« Si tu en veux plus, sers-toi. »

D’un coup rapide de couteau, j’observais l’intérieur. Tout me semblait en ordre et relativement en bon état. Satisfaite, je me rassis sur ma chaise. Bon, je n’allais pas chasser la factrice alors qu’elle venait juste de m’apporter mon colis et que je venais de l’inviter à boire un coup.

« Ca me semble en ordre. T’appelles comment ? »

Je n’aimais pas inviter quelqu’un dont je ne connaissais pas le nom. Et puis, c’était la base pour parler.

« Plutôt pas mal que la poste est pas perdu de temps pour distribuer les colis. Avec la merde qui a eu, je m’attendais pas à ce que ça reprenne aussi vite. »

Khaos hocha tranquillement la tête. Elle adorait quand les clients acceptaient le tutoiement. Le vouvoiement était pour elle réservé à certaines personnes uniquement et su elle l'utilisait pour être bien vu à son travail : rien ne valait un "tu" franche et sympathique !

- Merci, dit-elle une fois assise et servie.

Dégustant la boisson à petites lampées tranquilles, elle acquiesça pour que sa cliente du jour comprenne qu'elle avait bien compris qu'elle pouvait en prendre plus à l'envie. Ce qu'elle ne ferait pas. Tecla était après tout sa première cliente de la journée et si tous lui offraient à boire...Elle finirait saoule à prendre toujours plus qu'un petit verre. Ce ne serait ni professionnel ni agréable.

Elle regarda donc la championne alors chercher un couteau dans ses affaires afin d'ouvrir le paquet avec prudence. La femme l'observa rapidement avant de conclure que tout semblait bon. Ce à quoi Khaos hocha une nouvelle fois la tête. Un sourire naquit à ses lèvres, bien contente que son travail soit une nouvelle fois parfait.

- Khaos. Ma mère avait un humour...particulier dans sa jeunesse.

Surtout si on connaissait son nom de famille. Est-ce que la championne oserait cependant demander ou se contenterait-elle de croire que le mot d'humour vienne juste de la déformation du mot chaos ?

- On fait de notre mieux pour reprendre rapidement. Les voyages étaient presque impossibles sur les routes alors que les pokemons pétaient un câble, grimaça-t-elle. La moitié des effectifs des postes étaient tout le temps en convalescence forcée. Au moins, tout le retard peut se rattraper désormais.

Car ça : il y en avait en masse. Une partie des facteurs mobiles était encore opérationnel malgré la maladie qui courait et ses confrères et elle-même étaient surchargés pour tenir le rythme du coup. Khaos en profita donc pour poser une question. Une championne, ça devait bien être au courant non ?

- Du coup, j'ai manqué la plupart de ce qu'il s'est passé dans la région ces dernières semaines. Je ne faisais que courir comme une roucool sans tête. Est-ce que tu saurais ce qu'il s'est passé un peu plus toi ?

Khaosétait curieuse. Et cela lui permettrait certainement de comprendre un peu plus ce qu'il était arrivé de partout et savoir quelle zone éviter. Après tout, elle se demandait bien pourquoi on lui avait recommandé tout particulièrement d'éviter Bivouac et que seuls ses camarades déjà atteint par le pokérus travaillaient dans cette ville...

Khaos, ok. Oui, il y avait peut-être une blague dedans, mais je n’en avais fait rien à faire. Chaos… Elle pouvait s’appeler tartiflette que je m’en battrais les reins. Chacun son nom, je n’allais pas creuser d’avantage. Alors que reçut-elle pour sa déclaration ? Rien.

Visiblement, les bureaux de postes avaient subi des grosses difficultés, mais la vie finissait inlassablement par reprendre son cours. Les lettres et les colis revenaient en circulation Tout le monde reprenait sa vie et tenter de se reconstruire. La vie allait reprendre son cours. Tout sera pareil, mais tout sera différent.

A sa question, je restais un moment silencieuse. Elle était passée où ? C’était plutôt incroyable de voir quelqu’un qui n’était pas vraiment au courant. Quoique… C’était peut-être la norme. Peu de gens avaient des informations. En plus, elle pouvait s’être cachée. J’haussais les épaules.

« Si tu veux. Il y a 4 gamins qui se sont fait possédé par je sais pas quoi et ils ont foutu la merde partout. Ils ont été arrêté à Carkakrok. »

Hm, leurs noms ? Leurs buts ? Leurs motivations ? Leurs méfaits ? J’avais des réponses à certaines questions, d’autres non. Honnêtement, je ne cherchais même pas à m’étendre ou à trouver une réponse. Je n’avais pas la fibre de l’enquête. J’étais essentiellement une arme. Je cherchais seulement les points faibles pour les exploiter.

« Il y a aussi le truc des pokemons qui nous reconnaissaient plus. Mais ça s’est arrangé. Avec un Pitrouille géant, il parait. Je sais pas trop honnêtement. »

Cette histoire m’était assez floue. Je n’avais rien vu de mes yeux. C’étaient les bruits qui m’étaient rapportés. Pas vraiment le plus simple de savoir le vrai du faux. Et il y avait encore un détail.

« Il y a aussi cette merde de pokeruss. Première vue, on peut l’attraper juste en allant à Bivouac. Chiant aussi. »

Ouais, je crois que je venais de faire le tour de la situation actuelle. Je devais peut-être avoir oublié quelques petits détails, mais rien de bien grave. Il y avait aussi une multitude de rumeurs qui courraient. Mais ce n’était rien d’inhabituel.

« En vrai, il y a rien que je sais que tu n’apprendras ailleurs.

Curieuse et surtout intriguée, Khaos écouta volontiers les bribes d'information que la championne de type combat voulait bien partager avec elle. Les champions étaient souvent sur le terrain et leurs informations étaient généralement donc bien plus complètes ou bien plus fraiches que celles du péquenaud des villes.

- Quatre gamins donc un par cavalier ? demanda-t-elle pour voir si cela correspondait bien aux rares informations qu'elle avait eut.

Pauvres gamins...Ils ne devaient pas l'avoir eut facile dans les dernières semaines vu le bordel qu'ils avaient foutu partout. Khaos avait aussi entendu parler de grande bataille mais sans plus d'informations.

- Est-ce qu'ils ont survécu ?

La vie était déjà assez difficile comme ça, la leur deviendrait tout bonnement impossible. La factrice était généralement impassible sous ses dehors de bon allant mais elle n'appréciait pas particulièrement que l'on s'en prenne à des enfants. Résultat de son passé difficile où elle avait dut apprendre à ne dépendre que d'elle-même bien trop vite.

- Ah ? Ça doit être pour ça que la zone de Bivouac est classée rouge chez les postes. Seuls mes collègues qui sont déjà dans le coin y font la livraison. Tous les autres effectifs sont priés de ne pas y mettre les pieds.

Si la maladie partait de là-bas, vu comment les facteurs parcouraient la région en long, en large et en travers : rien de plus normal que les hautes sphères cherchent à éviter qu'ils ne propagent le virus sans le vouloir. La factrice avait pour l'instant de la chance et ne l'avait pas encore attrapé. Elle offrit un sourire un peu désabusé à la championne face à la dernière remarque de celle-ci.

- C'est déjà bien plus que ce que j'obtiens généralement dans les villes. Il y a tellement d'exagérations que je me doutais bien que le monstre à huit têtes dont on m'a parlé avant hier et qui aurait été une création des cavaliers ne devait pas être vrai !

La région avait été bien ravagée et la jeune femme se doutait que ce serait long à ce que tous s'en remettent. Les informations étaient souvent d'ailleurs déformée d'une ville à l'autre avec l'exagération commune à la majorité des gens. Le bouche-à-oreille mistralois n'était pas toujours des plus objectifs.

- Les gens profitent souvent de notre passage, désigna-t-elle sa besace de factrice, pour nous demander des nouvelles. Au moins, je pourrais leur en donner des fiables cette fois-ci. Merci.

« Ouais, c’est ça l’idée. Même si on connait pas l’identité du quatrième. On devrait en savoir plus après leur purification. »

Beaucoup pensaient que le quatrième cavalier était Véronica, mais au final, il s’agissait de quelqu’un d’autre. Un autre enfant (même si Véro n’était pas réellement une enfant). Les trois autres étaient connus et leurs noms et visages étaient enregistrés dans ma mémoire.

« Non, l’un est mort. C’est un de ses compagnons qui a fait le plus gros du travail. Les autres vivront… pour le moment. »

Je ne serai pas indulgente la prochaine fois. Je pouvais concevoir qu’ils étaient possédés mais leurs caractères me laissaient septiques. Celui qui semblait être le chef n’a pas hésité à nous laisser mourir parce que nous avions osé nous battre pour nos vies et la région. Je doutais réellement de sa bonne volonté. Même est-ce que la purification fonctionnerait ? Est qu’ils seront réellement repentants ? Seul l’avenir nous le dira, mais au moindre faux pas, je n’hésiterais. Ne suis-je pas devenu le bourreau de Mistral ?

Au vu de ma pensée, il n’était guère compliqué de comprendre pourquoi mon ton était aussi vide de tristesse. Même pire, cela expliquait pourquoi la fin de ma phrase sonnait comme une promesse morbide.

« Les rumeurs… »

Les rumeurs mistraliennes étaient profondément stupides et reposaient souvent sur peu de choses. Mais le peuple en était avide pour une raison que je n’expliquais pas. Peut-être que leur vide de leur vie pouvait être rempli de cette manière ? Aucune idée et je n’avais ni les capacités, ni l’envie de philosopher sur ce sujet.

« Mouais, si ça peut éviter que plus de conneries soient répandues, on serait tous gagnants. »

Que Kabuto, j’en avais marre d’entendre autant de stupidité à la seconde.

Donc seulement trois des gamins étaient connus et en plus, l'un d'entre eux étaient morts ? Triste nouvelle pour lui mais vu les ravages qu'ils avaient fait dans la région pendant qu'ils étaient possédés...On ne pouvait pas s'attendre à des miracles. Surtout pas avec

- Un de ses compagnons ? C'est étrange qu'il se soit attaqué entre eux.

Pour Khaos, c'était même totalement stupide. Si on faisait partie du même groupe, le but était de se protéger et de s'entraider non ? Se backstabber dans le dos au point de tuer un de ses rares...c'était pas terrible. Les coups dans le dos ne la dérangeaient pas tant...s'ils étaient fait de façon intelligente.

Elle hocha la tête tout en répondant verbalement à la question de la championne. Elle préférait et de loin - surtout pour son image ! - colporter les vraies informations plutôt que les rumeurs qui trainaient de-ci delà.

- On s'y essaye dans le métier en tout cas. Quoi que je connais bien quelques idiots qui s'amusent au contraire. Ils font la honte du service. Nous sommes là pour aider les gens, pas pour leur nuire.

Un sourire s'étira sur ses lèvres à cette idée oh combien amusante. Elle le fit s'éloigner cependant rapidement pour éviter toute possibilité de suspicion à son égard. Finissant son verre de pasti, la jeune femme le reposa sur la table.

- Merci pour le verre. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais confier aux postes ou un message que je devrais transmettre dans la région ?

Après tout, cela ne coutait pas grand chose de l'offrir. Khaos était curieuse de voir si la demoiselle lui donnerait une quelque conque information. Elle ne dirait pas non vu qu'elle avait peu eut à se mettre sous la dent dernièrement à part la catastrophe qui avait couru dans la région.

- Les gens ont tendance à plus écouter quand je rapporte la parole d'une championne, ajouta-t-elle pour donner un peu plus de poids à sa proposition.

Vérifiant du regard qu'elle n'oubliait rien sur place, Khaos se prépara alors à partir. La journée commençait à peine et elle avait encore toute une liasse de lettres à livrer. Le courrier n'attendait pas comme un dicton de la poste le disait !

Je haussais les épaules. Oui, cela n’avait aucun sens pour moi. Je ne savais pas trop pourquoi ils avaient agi ainsi. Surement pas par rédemption. Ha, d’ailleurs, constatons l’hypocrisie de cet enfant. Nous laisser mourir, mais sauver le principal responsable de la mort de son ami. Extrêmement absurde. En réalité, je crois que cela montrait juste une chose ; ils semblaient juste ravagés psychologiquement. Peut-être que la compassion aurait été de les achever.

Son métier n’était pas de nuire aux gens. Elle n’avait pas souri à l’instant à cette idée ? Hm… Rien à secouer. Ca pouvait être tout et n’importe quoi et puis, je me moquais bien des lettres. Je n’aimais pas communiquer ainsi, essentiellement parce que je peinais à lire et écrire.

Si j’avais un message à faire passer ? Hm. Un message d’espoir ? Un moyen pour rassurer le peuple ? Peut-être le moment de faire taire certaines rumeurs ? Un avertissement ? Je pense que beaucoup verraient en cet instant le moment de dire les mots justes, les mots pour unifier une nation. Mais je n’étais pas une oratrice. Je n’étais une héroine. Je me moquais des mistralois. Mais une pensée me vint… une seule. Cuirassé… Y avait-il un message qu’il aurait voulu que je fasse passer ?

« Nous trouverons le vrai responsable des quatre cavaliers et nous le tuerons. »

Je laissais en suspens l’identité de ce « nous ». Je ne pensais pas que c’était le message que Cuirassé aurait voulu, mais c’était celui que recevrait Mistral. Je tuerai le responsable de tout cela. Je ne savais pas qui était le responsable, mais il paiera.

Déjà, elle semblait se préparer à partir et je la saluais d’un coup de tête.

« Si tu veux partir, tu es libre d’y aller. »

Pendragon se levait déjà pour reconduire la femme hors de ma demeure.