Saison Un

: Obscure Prophétie

Phila était accompagné de deux feuforêves et c’était temporairement éloignés de la maison pour un petit dîner entre spectres. C’est que nos amis de l’au-delà n’avaient pas les mêmes besoins que les mortels. Il fallait de la peur pour être parfaitement rassasiée.




Phila traverse Vigneaux, dévasté par les cavaliers. Son coeur se serre un peu, mais elle continue d’avoir la tête haute… Jusqu’à ce qu’ils arrivent à la bibliothèque. Là. Elle s’immobilise, se fige, se paralyse. Pourtant, elle ne dit rien sur le lieu.




Phila se tourne vers ses deux petits protégés. Elle avait visiblement plusieurs gros avantages sur eux. Déjà, elle était évolué, donc avait une forme un peu plus menaçante. Mais surtout, elle avait été humaine. Elle sait ce qui pouvait effrayer un mortel.

Une quête de peur. Voilà une mission qui me plaisait bien. Notre du guide du jour était Phila, ancienne humaine devenue Pokemon. Elle connaissait mieux la ville et, à bien des égards, elle était plus apte que nous à nous donner de la bonne nourriture. Particulièrement parce que nous étions en ville. Autant moi qu’Obscura avions passé toute notre existence dans le cimetière de Fricke. Les conditions de la peur était bien différente.

D’ailleurs, la ville avait fortement changé depuis l’apocalypse. Pas réellement pour me déplaire. Je préférais aisément les maisons en ruine, je devais l’admettre. En y songeant, la vieille bâtisse de Vivia collait parfaitement au paysage.

« Feufo ! Feufo ! »

Je me retournais vers Obscura. Quel enthousiasme, elle avait. Mon regard se porta sur son choix. Je soupirai. Je ne m’attendais à rien d’elle, mais elle réussit à me surprendre de toutes les maisons, elle avait réellement choisi celle-là ? Vraiment ?

« Feu, feuforêve… »

Elle était véritablement limitée. A vrai dire, elle avait beau être plus forte que moi, elle était ma subalterne. Il fallait dire qu’avec un tel niveau intellectuel, mieux valait que je prenne moi-même les décisions. Me tournant vers Phila, je lui donnais un brin d’explication.

« Feufo. Feuforêve. Feuforêve ? »

Oui, si ma compagne spectrale était stupide et n’avait rien remarqué, j’avais senti ce moment de flottement (Ba Dum Tsss). J’étais curieux d’en apprendre plus sur elle. Au final, comme, à chaque fois, ce fut à moi de faire le choix, Obsura étant trop occupé à… A quoi en fait ? Je savais pas trop… Elle regardait le chapeau de Phila. Allez comprendre pourquoi.

« Feuforêve. »

Phila est gentille. Devant la simplicité de la petite mais néanmoins enthousiaste Obscura, elle s’était contentée de poser une manche sur sa bouche pour cacher son amusement. Ses deux pokémons faisaient définitivement une belle paire spectrale !




La Magirêve fait une petite pause. Bouarf, elle n’avait plus rien à cacher de toute façon.




Vu l’état du bâtiment, elle s’était déjà fait une raison : son ouvrage n’avait pas survécu. Vu que le toit de la maison a été abîmé, ça devait être pareil pour la copie. Il n’y avait donc que le troisième exemplaire qu’elle avait sur elle au moment de sa mort, mais qu’elle n’arrive pas à retrouver. Volé ? Peut-être. Elle ne s’en souvient pas.
Elle ne se rappelle pas de comment elle est morte.
Ah… Quoique… Il reste certainement une copie au manoir. Après tout, avec les habitants qui lui avaient servi de sujet d’étude, c’était la moindre des choses qu’elle leur en ait laissé une trace. Surtout quand il y en a un qui aime beaucoup lire.




Mais bon, assez discuté, allons manger ! C’est Morphée qui choisit une maison. Toute somme classique avec de la lumière à l’intérieur.




La Magirêve prend la tête et traverse les murs en passant par la porte d’entrée. Sans toquer évidemment. Elle tend l’oreille. Les habitants étaient en train de manger. Ca tombe bien, les spectres n’allaient pas tarder non plus.




Le pokémon descend d’un cran pour arriver à la cave. Il y avait des Rattatas qui dormaient profondément, à croire qu’ils avaient profité de l’apocalypse pour s’installer dans toutes les maisons Vignelaise.




Le fameux boitier où il y avait tous les disjoncteurs, le boitier qui commandait l’électricité récemment revenue. D’un coup de manche spectrale, Phila l’ouvre et explique à ses petits camarades.




Phila s’approche, lie les indications et en baisse un. Celui de la cuisine. On pouvait entendre des cris d’étonnement puis Phila le relève. Oh. On pensera que c’est une simple coupure de courant, ça arrive siii souvent…




C’était un peu ses élèves, il était normal qu’elle les challenge un peu.

Je soupirai. Divertissant n’était peut-être pas le meilleur mot choisi. C’était parfois usant, très usant.

« Feufo, Feuforêve, Feufo »
« Feuforêve. Feufoooooooooooooooo ! »

Je roulais des yeux, écoutant l’origine du trouble de Phila. Je devais admettre que je ne comprenais pas trop son problème. Je n’avais jamais été humain. Ce genre d’attache me semblait superflu et étrange. Mais elle semblait se résigner à la fatalité de la chose.

Silencieux, nous la suivions. Nous, êtres de cimetière, n’avions guère souvent eu la chance de visiter en détail des maisons. Certes, nous étions avec Vivia depuis un moment, mais elle était pratiquement toujours sur les routes. Pas facile d’en apprendre plus sur les habitations humaines.

Ha, des explications techniques. Donc, c’était ces boitiers qui géraient l’électricité. Hm, plus qu’intéressant. La peur du noir était une chose que j’avais pu déjà observer lorsque les humains venaient chez nous, mais là, j’en avais la confirmation. Cela me serait particulièrement utile.

« Feufo ? Feu, feuforêve ? Rêve ? »

Je fermais les yeux et soupirai. Son sens de l’observation était incroyablement peu développée.

« Feuforêve ? »
« Feuuuuu…… »

Bon sang, Obscura, tu me tueras avec ta connerie. Mais alors que je comptais reporter mon attention sur les explications de Phila, ma compagne spectrale repris de plus belle.

« Feufo ? »
« Feuforêve. »
« .... »
« Feufo, rêve. »
« Fooo ! »

Enfin, elle avait compris. Que c’était pénible de lui expliquer des choses aussi basiques. Bref, prochaine étape ? Au de l’imagination pour des coups fourrés, j’aimais ça. Bien réfléchissons. Grace au monde des humains, on avait pu voir quelques causes de peur. Une armée de Ratata serait très intéressante.

« Feuforêve. Feufoorêve. Feufo. Feu, feuforêve. Feuforêeeeve… Rêve, feufo. »

J’étais tellement aux anges. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas fait de farce. La dernière c’était avec Vivia, justement.[/b]

Morphée trouvait peut-être la petite Obscura usante, mais Phila, elle trouvait sa simplicité aussi touchante qu’attachante. Encore un pokémon qu’elle semblait décidé à prendre sous son aile (petit et mignon, c’est sa passion). En tout cas, les deux faisaient une belle paire spectrale.




La Magirêve se place entre les deux Feuforêves, en mode confidence, les méchants qui formatent un plan… diabolique.




Elle se replace devant eux d’un mouvement fluide de lévitation.




On se demande d’où vient le goût du théâtre de Théa. Vraiment. Notre metteur en scène redescends sur terre et regarde les deux Feuforêves.




Et si tout le monde est prêt, ils peuvent commencer les festivités. Pourquoi attendre ?

Si mon ventre n’était pas rassasié, mon égo, lui, l’était. Que de louanges pour moi. J’aimais tellement les coups fourrés, cela faisait plaisir de trouver quelqu’un qui approuvait mes farces. Ecoutons donc attentivement ses autres instructions. Moi qui pensais avoir un bon niveau, Phila me dévoilait un tout nouveau monde : le monde du spectacle.

Je n’avais jamais réellement pu exploiter cette facette de la peur. Les mises en scène à ce niveau, c’étaient inédit pour moi. Je l’écoutais avec un intérêt rarement vu chez moi. Obscura, elle, j’ignorai si elle comprenait tout, mais son regard était empli d’admiration pour Phila. Non, pas de l’admiration, c’était de l’adoration à ce niveau. Halala. Obscura, trop facilement impressionnable.

« Feuforêve. Feufo. »
« Feu ! Feu, Feuforêve ! »

Ha, on en était à ce stade d’adoration ? Obscura comptait créer une religion ? Le pire, c’était qu’elle pourrait vraiment balancer ça, cette imbécile. Mais je devais que cette optique était particulièrement amusante. Cela pourrait être une bonne partie de rigolade. Bref, revenons à nos affaires. Nous avions le plan, mais nous n’avions pas encore qui devait faire quoi. Je connaissais les limites d’Obscura, mieux qu’elle.

« Feu. Rêve, Feuforêve. Feu, feuforêve. Forêve. Feufo. Fo, feuforêve, rêve. »

Et si notre maitresse du jour était d’accord, nous irons à la cuisine pendant qu’elle gérait la situation ici.

Phila lâcha un rire à la remarque d’Obscura. Ses petits disciples du soir étaient très divertissants et pleins de surprise. Madame la déesse qui éteint les soleils. Il faudrait qu’elle en parle à Théa, ça pourrait t'inspirer qui sait.




Phila laisse les petits fantômes prendre un peu d’avance avant d’aller ouvrir la porte de la cave dans le plus beau des grincements dignes des meilleures séries d’horreur. Les rattatas se réveillent un par un, soulevant leur petite tête pour savoir ce qui se passe.
Alors, Phila prend sa voix la plus mystérieuse, avec une petite pointe de mauvaise espiègleries.




Une petite flamme bleu s’échappa de sa mange et vint se balader lentement parmi les rattatas. Beaucoup reculaient dès que la flammèche s’approchait, certains n’hésitait pas à se marcher dessus et d’autres bondissaient carrément en arrière en essayant de grimper les murs.
Un courageux Rattata, sans doute le chef, tenta de planter ses cruels crocs dans Phila, mais ses dents ne rencontrèrent que du vide. C’est probablement là que la colonie commença à réellement avoir les chocottes. Et en cramant une moustache, cela emplifiait leur terreur.

Les lumières s’éteignent et une nuée de Rattata monta de la cave et se dévala dans toute la maison, cherchant désespérément une sortie.
Phila avait fait son travail et avait même eu droit à un amuse-bouche. Comment s’en sortaient ses petits protégés ?

Bien, j’avais la bénédiction de Phila. Je fonçais à l’étage, voir la famille ici présente. Alors, qu’avons-nous là ? Somme toute une famille assez banale. Deux adultes et un enfant en bas âge, 6-7 ans, je dirais. Bien, je continuai à naviguer dans les ombres, suivi de près par Obscura. Visiblement, la petite panne précédente avait déjà à faire peur à l’enfant.

Je fixais ses réactions. Ohoh. Ce nectar… Elle avait encore peur du noir. Alors ma petite, vers qui tends-tu tes bras ? Ton père. Il était ton socle, ton pilier, n’est-ce pas ? Tu serais paniquée si il ne venait pas à toi… Oh, ce serait tellement dommage qu’il t’arrive malheur.

La mère, elle, semblait calme. Ce ne fut pas elle qui alla régler le problème, mais elle ne semblait pas spécialement apeurée. Maintenant, il restait le père qui, en bonhomme viril, voulait régler le problème. Oh, mais ce léger fumet… C’était de la peur. Monsieur le moustachu n’était donc pas rassurer. Hm, le plan fomentait.

Parlant à voix basse, je murmurai mes instructions à Obscura.

« Feufo. Rêve, feu, fo, feuforêve, rêve. Feuforêve. Feufo. »

Un hochement de tête. Et Obscura alla dans la cuisine. Maintenant, l’attente. Patience. Le signal arriva, rapidement associé par l’arrivée subite de Ratata. Excellent. L’homme se demandait bien ce qu’il se passait, particulièrement qu’il venait de pousser un cri de surprise et sa peur créait la peur de sa fille. Rajoutons du chaos.

Je lui fis une onde folie et il commença à tituber pour rejoindre sa famille. Et à côté, mère et fille commençaient à paniquer par les actions d’Obscura. Cette peur qui montait en flèche. Oh, pas trop vite cependant. La reine de la soirée arrivait seulement.

« Feu, feuforêve. Feuforêve. Feuforêve. Rêve. »

C’est vrai que l’apéritif avec les Rattatas avaient été des plus délicieux, mais rien ne valait la peur humaine. Lorsque Phila était monté à la cuisine, elle avait ressenti l’immense satisfaction due à la frayeur que ressentait la famille. Ses petits protégés s’étaient très bien débrouillés. Le père titubait comme s’il n’avait pas tous ces esprits




Pas de pokémon ? Ah, d’après ce qu’elle a compris, depuis la crise de folie des pokémons, certains avaient arrêté d’en côtoyer pour éviter que ce genre d’accident arrive. Tant mieux pour eux, ils allaient pouvoir se rassasier.




Phila invoqua une flamme bleu qu’elle fit promener dans la pièce à sa guise. Il était humain et pokémon de craindre la chaleur, surtout lorsqu’elle est surnaturelle. Puis, dans la panique, il était difficile de voir que c’était dans l’ombre que cette mystérieuse flammèche était contrôlée. Elle en invoque une deuxième qu’elle fit danser avec la première, avant de les faire avancer vers la famille pour les divise. Aucune moustache ou cheveux n’allait être brûlée, rien que l’idée d’être brûlée suffisait à alimenter les estomacs spectrales.
Puis en quelques mouvements, elle pouvait les séparer quand elle les voulait, mais elle ne voulait pas empêcher ses petits Feuforêves d’essayer d’expérimenter des choses. Elle ne faisait que montrer la voie et être présente en cas de pépin.

Silencieux, j’observais la scène. Elle utilisait parfaitement la peur du feu pour les séparer un peu plus. Ohoh. Excellent. Elle semblait maitriser la situation. Elle nous laissait même le choix de notre victime. Mais quelle bonté en elle. Le mien était déjà tout choisi. J’aimais les jeunes esprits et j’avais grand faim.

« Feuforêve ~ »
« Feu, feuforêve ! »

Rester plus que la mère pour Phila. Hm, un soupçon d’ironie au final. Bien, chacun avait sa cible, dispertion efficace. Du coin de l’œil, je vis qu’Obscura fonçait entre les jambes de l’homme pour le forcer à tomber. Elle s’attaquait aussi au tiroir qu’elle ouvrait et fermait rapidement. Hm… Elle se débrouillerait.

Il fallait que je me concentre sur ma propre proie. Je lévitais autour de ses oreilles, collant mes sphères rouges à ses oreilles. Entends les complaintes et les gémissements. Ecoute toutes ses voix plaintives. Ohoh, elle se débattait avec fougue. Elle voulait fuir ? Non, elle ne pouvait pas dans l’obscurité. Si amusant, si nourrissant. Je lui attrapais des cheveux pour la tirer vers moi. Haha. Si bon. Je me rapprochais de son oreille et un son sinistre sortit de ma bouche.

« OOOOOOOOOOOO »

Oh, on dirait que j’avais atteint un certain point de rupture pour la jeune fille. Elle cria de terreur avant de s’asseoir au sol, se tenant les oreilles et… Tss. Elle se faisait vraiment dessus de peur ? Ces humains… C’était un délice pour mon palais. J’allais réussir à m’en faire péter la panse. Hm… Devrais-je continuer ou avait-elle assez eu pour être traumatisée à vie ? Boarf, voyons voir comment s’en sorter Phila. Elle devait surement avoir de sacré tour en réserve.