Saison Un

: Obscure Prophétie

Phila fit un oui de la tête et fit danser ses flammes afin de séparer les trois habitants. La mère pour elle ? Parfait. Elle l’accule dans un coin, les flammes tournent autour d’elle. Pas d’échappatoire. Contemple. Contemple. A tout moment, tu pourrais prendre feu. Tu ne peux pas sauver les tiens, tu ne peux les protéger, tu ne peux pas TE protéger.
Elle est trop fière. Elle ne hurle pas, mais elle pleure. Puis la peur… La peur, les spectres le sentent, le voit, le touche, le dévore.

Oh non non, ne ferme pas les yeux. La Magirêve se fraye un chemin entre ses flammes dansantes et pose ses manches sur le visage de la maman. Le contact spectral lui fait arrêter son cœur quelques secondes et elle n’ose plus fermer les paupières. Son rythme cardiaque s’intensifie. Qui la touchait ? Oserait-elle se retourner ? Elle commence à hyperventilé. Heureux sont les ignorants.



Plus de fierté. Elle hurle. Que ce cauchemar cesse. Et le cerveau a une réaction des plus fascinante à ce sujet.
Il coupe tout.

Phila fait disparaître ses gerbes de feu et rattrape de peu la tête de la femme pour ne pas qu’elle cogne sa tête par terre. Ce serait dommage d’avoir un mort alors qu’elle s’est juste évanouie.




Phila regarde ses protégés. L’enfant allait avoir besoin de quelques années de thérapies… Et Obscura s’amusait avec sa proie. Voilà belle lurette qu’elle n’avait pas fait un repas de ce genre, c’est agréable d’avoir des semblables pour le repas. C’est plus amusant et moins mécanique.

Point de vue d’Obscura

Cette soirée était incroyable. J’avais découvert une déesse qui pouvait éteindre les soleils. Elle était trop belle, trop forte et trop intelligente. Même Morphée semblait la respecter et l’écouter. C’était incroyable ! Elle était trop forte.

De temps en temps, je les observais faire. Ils étaient doués. En plus, ils avaient l’air d’avoir super bien mangé… Moi, je galérais. Enfin, il avait peur, mais je n’arrivais pas à lui faire plus peur que ça. J’étais très loin du résultat de Phila ou de Morphée. J’avais beau ouvrir des tiroirs, il s’en moquait. Il avait bien eu peur quand sa femme avait crié, mais rien de plus.

Mais la grande déesse arriva. Elle voulait me donner un coup de main. Je la regardais avec de grands yeux suppliant. De l’aide, je voulais bien.

« Feu, Feufo, Feuforêve, Rêve. »
M’écartant un peu, j’observais avec attention ce qu’elle comptait faire pour m’aider. A côté, Morphée vint nous rejoindre, un sourcil relevé. Il semblait un peu perplexe.

« Rêve ? Feuforêve ? »
« Rêve… Rêve… »

Mon regard était larmoyant. J’avais encore déçu Morphée ? J’étais toute triste. J’avais essayé, vraiment fort, mais j’avais échoué. J’espérais que je n’avais pas déçu Madame la déesse aussi. Ce n’était pas facile de faire peur aux gens. J’espérais au moins qu’elle pourrait m’aider. Allez, je devais essayer de prendre des notes sur comment elle s’y prenait.

La Magirêve se déplace juste à côté d’Obscura qui était toute triste puisqu’elle n’arrivait pas à effrayer sa proie. Avec un geste plutôt maternelle, elle pose sa manche spectrale sur la tête du petit spectre et la caresse affectueusement.
En plus, elle était vraiment trop mignonne.




La Magirêve arrive devant le monsieur qui ne semblait pas très à l’aise en la voyant. Entre deux têtes et volante et une moitié de corps qui flotte, oui, on pouvait comprendre qu’il n’était pas à l’aise.




Des trois, c’était peut-être le plus courageux. En effet, il avait essayé d’attaquer Phila en lui collant une claque. Notre Magirêve avait décidé de se rendre immatériel et n’avait absolument rien senti.




Sans vergogne, elle balança une Rafale Psy qui fit voler le père à travers la pièce et lui fit percuter violemment un mur. La surprise de se retrouver dans les airs et la douleur dû au choc commença à atteindre son cerveau reptilien et à générer les douceurs que nos trois spectres aimaient tant.




Phila flotte jusqu’au monsieur qui se relevait à peine, s’entourant de nouveau de ses fameuses flammes bleues. Cette fois, c’était plus grande, plus intense, elle avait déployé la moitié de sa force. L’atmosphère était pesante, presque palpable. La reine des ombres s’invite, s’approche, pénètre dans la sphère d’intimité de sa proie, le sourire mauvais, les yeux rougeoyants. Des yeux qui voulaient dire qu’elle allait le tuer ici et maintenant.




Le chaos. Elle tourne autour de lui, de plus en plus proche avec son rire qui résonne et ses flammes qui lèchent ses vêtements et cette fois, il prends bien peur et trouve la petite once de courage de… vouloir s’enfuir de la maison en abandonnant femme et enfant. Phila le rattrape et utilise une Onde Folie à son tour pour interrompre sa course. Il se prend tous les murs tout seul comme un grand.
Héhé, la porte, c’est de l’autre côté.

Phila revient vers ses protégés.




Puis les meurtres attirent l’attention et cause les ennuis. Là, à part une raison mal rangée et un cauchemars visiblement collectif, difficile de dire que ce bazar était dû fait de trois spectres.




C’est de l’instinct aussi. La peur est une émotion qui reste et qui vous colle à la peau.

Je hochais la tête, toujours avec une pointe de tristesse, mais un grand sourire. Au moins, je n’avais pas déçu madame la déesse qui éteint les soleils. Elle voulait même m’apprendre des trucs. C’était trop bien comme nouvelle ! Toute attentive, je la contemplais. J’espérais un jour devenir aussi forte qu’elle.

Mais, il faisait quoi ? Il voulait frapper la déesse ? Non, mais ça n’allait pas ! C’était honteux. Personne ne faisait de mal à Madame la déesse. Déjà, je retroussais mon collier et j’allais le frapper. Cependant, la déesse n’avait pas besoin de moi. Elle envoya voltiger l’homme comme s’il était une simple poupée de chiffon. Trop forte !

Je prenais des notes. Donc, la peur de mourir était efficace. Hm… Je n’étais pas sûre que Vivia soit très heureuse de cette méthode. Je me bloquais un instant. C’était bien ou mal ? Surement bien, non ? Après tout, elle était la maman de celle qui fait du bien à Vivia. Elle ne pouvait que faire le bien aussi. C’était d’une logique impeccable ! Ou implacable ? Je ne savais plus trop la différence.

Elle était douée. Elle avait réussi à bien nous nourrir une nouvelle fois ! Trop forte. Et pas tuer ! Comme Vivia nous l’avait dit. Mais je pensais que c’était parce que c’était juste, correct et gentil. Pas pour la nourriture ? C’était vrai ou pas ?

« Feuforêve ? Feufoorêve ? Rêve… »
J’espérai que quelqu’un puisse me répondre. Morphée ne dit mot. C’était si compliqué à répondre ? Bon quoiqu’il en soit, je crois que j’avais bien mangé au final.

« Feuforêeeeeeeve. »
« Feufo, feu. »

Je me tournais maintenant vers notre chef pour savoir son avis.

Phila se tourne vers Obscura et hausse un sourcil. C’est quoi cette histoire de bien et de mal ? Pour des spectres en plus. Aie aie aie, ce genre de morale trop simpliste risquait de les mener dans des situations bien difficiles. Enfin, ce n’était pas leurs dresseuses donc, il en fallait pas trop qu’elle les influence (trop tard).




Oula, espérons qu’elle ne l’ai pas perdu… Vu qu’elle était un peu simplette !
En tout cas, tout le monde avait bien mangé, y compris Phila. La spectre est contente, c’est la première fois qu’elle chasse avec d’autre Feuforêves et il faut admettre que c’est très sympa à faire.




Même les spectres ont droit à une promenade digestive !
De son côté, Phila espérait que des occasions semblables se présentent à nouveau.

C’était pas forcément le cas de leur victime mais bon, comme on l’a dit : c’est difficile de mettre tout le monde d’accord !