Saison Un

: Obscure Prophétie

C’est le matin. Après cette longue épreuve de la traversée des montagnes enneigées, nous voici arrivés à Kébak. Un drôle de petit village en fête, peuplé de gentil larrons qui me fait un peu penser à ma ville natale. Tout aurait pu être si parfait ! Si seulement… Krystal n’avait pas disparue. Bien sûr que j’ai confiance en elle, en Cadi, et en tous ces Pokémon qui lui viendront en aide. D’autant que Tom l’a dit : elle est en sécurité. Je suis presque certaine qu’elle va bien, mais même au-delà de ça… je me sens terriblement seule maintenant. Je suis allée me coucher très vite. Puis Ciboulette s’est relevé, a été faire un tour, mais bon ça on en parle pas. Moi, j’ai vite lâché l’affaire.

Et aujourd’hui, je réalise qu’on est là pour un bon moment. Le temps d’étudier ces loupiotes dans les cieux, et de profiter du festival. Autant de temps durant lequel je vais surement m’absenter, pour continuer à m’inquiéter pour Krystal, pour Fouifi dont je vais pas pouvoir m’occuper, pour papa, pour Volti…

Ciboulette soupire à m’entendre me plaindre. Pardon mon copain. Heureusement que lui, il tient le coup. Il me dit que ça va aller, qu’on trouvera de quoi s’occuper et que de toute façon tout ira bien pour eux en attendant. De notre côté, on a d’autres choses à faire. Ciboulette s’éloigne un peu de la place commune, les yeux dirigés vers les cieux tandis qu’il marche en direction de cette étrange tempête dont nous nous sommes extirpés hier.

Est-ce que c’est naturel, ce genre de phénomène ? Hier, c’était l’enfer, on était dans un blizzard si intense que même les Zénith de Truc n’y faisaient rien d’autre que de chauffer un peu ceux autour du daim. Et d’un coup, la frontière. Comme si on se retrouvait dans l’œil d’un cyclone ! C’est possible ça, avec de la neige ?

Tout ce que je sais, c’est que y’en a au moins une qui en est soulagée. Pasqu’on a été obligé de sortir nos Pokémon maintenant ou jamais les sortir, alors mon choix a été vite fait. Et Piège, elle aurait vraiment pas aimé rester dans un bordel pareil ! Elle virevolte autour de moi, intenable. Je crois qu’elle supporte pas de rester immobile à cause du froid ! Contrairement à Truc, elle s’est pas du tout adapté.
Oui, pasque Truc, il est comme un poisson dans l’eau ! Sauf qu’au lieu d’être dans l’eau, il est dans la glace, littéralement. Son arrière-train est tout gelé et lui sert de luge pour glisser n’importe où, et pêche s’amuse toujours à le chevaucher. Ces deux-là se sont rarement autant amusés !
Quant à Split, il a préféré rester à l’intérieur, comme s’il surveillait mon lit. Mais je sais qu’en vrai, il a froid tout plein à ramper dans la neige, ce gros bêta ! Vu qu’à priori on risque rien dans le coin, je lui ai dit qu’il pouvait se reposer.

Des rires. Des chants. Certains s’amusent avec ce festival, bien plus que nous. J’ai un peu mal au cœur à cette idée. Moi aussi j’aurais voulu rire et chanter avec Krystal. Heureusement que Ciboulette est là pour que je ne sois jamais seul. Ciboulette. Encore et toujours, la meilleure chose qui me soit arrivée ces derniers mois. D’ailleurs, il a bien conscience que je n’ai pas la tête à jouer avec d’autres enfants, alors il les ignore.

Ce qui n’est pas le cas d’un petit daim de très bonne humeur !

— Viva viva !

Voilà qu’il nous tourne autour, secondé dans ses cris par un Pachirisu des plus enthousiastes. Ciboulette les observe tandis que le Vivaldaim effectue des cercles très approximatifs, n’ayant qu’un contrôle partiel de ses glissades. Son espèce de luge glacée, c’est pratique pour foncer droit, mais pour tourner et s’arrêter en revanche… il s’est déjà pris un ou deux arbres depuis qu’on est arrivé ici ! Non pas que ça le retienne. De toute façon, la joie de Truc est indéfectible depuis qu’il a retrouvé la fleur sur sa tête. Enfin, le bourgeon. Enfin, le glaçon du coup. Il semblerait qu’elle se soit adaptée au climat, elle aussi.

— Allons, allons… je ne vous retiens point. Allez jouer.

Il n’en fallait pas plus ! Un dernier "Viva" ravi, et voilà le petit daim qui repart loin de nous pour profiter à son tour des rires et chansons. Faut dire que contrairement à Ciboulette et moi, il a reconnu ceux à qui ils appartenaient ! Là où nous nous focalisons sur Jack, Truc de son côté s’attarde sur chacun de ses compagnons. C’est donc un Vivaldaim plus qu’heureux qui arrive à pleine vitesse en direction du terrain de jeux, avec debout sur son dos un Pachirisu dans un tout autre état d’esprit : prenant exemple sur ce drôle de chevalier qu’on avait dans le groupe, Pêche s’est dressé debout sur Truc et lève de sa main une épée invisible droit devant, prêt à pourfendre n’importe quel adversaire !

L’adversaire en question ? Il arrive à une vitesse dangereuse. Les cris de joie de Truc apercevant tous ses amis se transforment bien vite en brames paniquées tandis que le Vivaldaim hors de contrôle cherche à changer sa direction, en vain. Tel un véritable boulet de canon trop enthousiaste, le voilà lancé à toute vitesse en ligne droite sans aucune chance de s’arrêter malgré ses pattes valides grattant la neige dans tous les sens.

Et c’est ainsi que le daim fit la rencontre de l’énormes boule que le Dragmara ramenait à son troupeau.

Pêche ? Oh, ne vous inquiétez pas pour lui ! Il a bondi au dernier moment tel un plombier abandonnant sa monture au-devant d’un obstacle infranchissable pour s’interposer… Devant la seconde boule.
Oui. Il a littéralement évité avec maestria la première boule avec l’intention d’encaisser la seconde de plein fouet. Il y va même de bon cœur, tendant ses pattes droites devant lui tandis que la grosse chatte approche dangereusement avec son arme glacée sphérique qui amasse la neige sur sa route. Et c’est le grand sourire… au moment de l’impact et de se faire rouler dessus comme un insecte au bord de la route. Mais il va bien, vous en faites pas ! À l’image d’un certain écureuil indestructible, il fera quelques tours fusionné à la surface de la boule jusqu’à ce qu’elle s’arrête.

Ciboulette et moi n’avons pas suivi. En revanche, Piège observe tout cela sans comprendre, voletant de gauche à droite autour du groupe. L’avantage de voler, c’est qu’elle peut nous voir Ciboulette et moi autant qu’eux ! Néanmoins, elle n’a pas du tout l’intention de réitérer l’expérience des deux idiots survenus au pire moment pour se retrouver couverts de neige. Il fait déjà assez froid ici sans en rajouter pour l’insecte géant !

Le Pachirisu fut vite libéré du rouleau compresseur géant et gelé. Il releva la tête une fois revenu à lui, et eut la vision directe d’une dentition aussi impeccable que dangereuse. Sa réaction ? Il montra les crocs à son tour. Sauf que sur sa bouille d’ange, ça ressemblait plus à un gros sourire forcé qu’à un rictus terrifiant. Il parut néanmoins déçu lorsque la diva se détourna de lui, comme désintéressée après réflexion.

On peut dire qu’il avait eu de la chance, en comparaison du Vivaldaim qui se fit secouer comme un prunier. La langue pendante, un chaos désorganisé et tremblotant échappa au daim tout au long de l’opération jusqu’à ce qu’il soit débarrassé de toute cette neige. Même une fois à terre, il secoua la tête d’un air niais, encore abasourdi par ce qui venait de lui arriver. Il en oublia de s’excuser, le bougre !

De toute façon, la voix de Jack allait vite lui faire changer d’idée. Relevant la tête, le Vivaldaim chercha son copain du regard pour finalement se faire enlacer par celui-ci. Les léchouilles ne tardèrent pas ! Les réprimandes aussi.

C’est un daim sonné par une trop longue itération qui écoute à présent Luna. Dans sa tête, tout cela se résume en : Jack est malade. Oh bah non, alors ! Vite, le soigner ! Une douce brise bienveillante d’aromathérapie s’échappe du pelage herbeux de Truc pour détendre l’ensemble des êtres présents et dissiper leurs maux. Et Truc qui prend la pose, tout fier de lui ! Il maitrise enfin cette capacité ! Après des mois et des mois d’entrainement, le voilà fin prêt à aider tout le monde !

Bonk. Pêche vient de se faire virer du chemin sans ménagement alors qu’il se contentait de regarder la scène. Il n’en fallait pas plus pour l’attirer de nouveau ! Il se redresse fièrement, puis retourne en quelques bonds faire face à la boule que Luna tente de faire rouler. C’est qu’il est courageux, l’écureuil ! Et rusé aussi, un peu, parfois. Comme cette fois, puisqu’il évite "l’assaut" au dernier moment afin de bondir sur l’une des pattes de la chatte pour l’agripper en ricanant. Celle qui a servi à le faire valdinguer. Ses petites joues clignotent de mini éclats jaunes d’excitation tandis qu’il semble se prendre de nouveau pour un héros cherchant à terrasser le terrible dragon gris dépourvu d’ailes en lui mordillant gentiment la patte ! Néanmoins, les éclairs se contentent d’illuminer son visage pour l’instant sans pour autant être dirigés vers la chatte.

Du côté de Truc, la réponse ne tarde pas ! Il hoche la tête, confirmant son amitié avec ce drôle d’écureuil. C’est rare qu’il s’entende avec l’un de ses camarades ! En général, il n’y a que Split qui joue davantage le rôle d’un grand frère à toujours le surveiller. Tous les autres plus courants sont soit mauvais soit neutres envers lui. Probablement parce qu’il n’a rien d’un chasseur, à la base ? Alors ils s’en détournent. C’est malheureux. Mais pas Pêche ! Pasque Pêche, il a rien d’un chasseur non plus, c’est juste un écureuil de la forêt, un peu comme lui. Et pourtant, il est courageux comme tout ! Un peu téméraire, aussi. Mais très amusant !
Sur la seconde question, néanmoins… Truc se montre un peu plus mitigé. Il brame des choses incompréhensibles tant pour Jack que les autres, cherchant à justifier sans savoir comment l’exprimer qu’il n’a guère avancé de ce côté. Faut dire que la blessure de Fouifi a quelque peu occupé nos esprits ces derniers temps. Déjà qu’il lui faut beaucoup d’efforts pour me parler d’un sujet pareil, il ne risquait pas d’y parvenir entre deux guérisons de la fouine !
Néanmoins, tout cela n’a aucune importance ! Voilà qu’il marmonne de nouveau en faisant des allers-retours sur place, pointant clairement la direction d’où il vient pour faire comprendre à Jack que je m’y trouve. Mais bon, il n’arrivera pas à convaincre Ciboulette de venir, alors faut que quelqu’un d’autre s’en charge !

Elle a disparu. À la seconde où la voix fluette du jeune scientifique nous est parvenue, Kata a fui aussi loin que possible pour ne pas en entendre davantage. Savoir qu’il est parmi nous était déjà une information de trop à ses yeux. Elle prend encore plus à cœur que je ne l’aurais cru ce que je lui ai conseillé. Je me retrouve donc seul dans son esprit, et dans son corps, à observer cette barrière de blizzard qui défile sans fin à l’horizon.

Hum. Il insiste le bougre. À quoi bon l’ignorer ? Je ne suis pas Kata, je ne vais pas faire les mêmes bourdes qu’elle. Et puis, peut-être le problème est-il réglé, qui sait ? Ou peut-être Nirvana est-elle présente elle aussi et qu’on ferait mieux de s’en aller. Au choix ! Dans les deux cas, je suis aussi bien de m’y rendre pour en savoir plus.
Je me laisse guider par les voix, avançant d’une démarche paisible à travers la neige jusqu’à tomber sur un Pokémon digne d’habiter la région. Suivant l’animal avec évidence, il ne me reste que quelques pas pour retrouver Jack, en effet, couvert autant de bandages que de ses camarades Pokémon.

— Je me doutais bien que tu chercherais à la voir.

Hélas, Kata n’est pas à l’écoute pour le moment. Il n’y a que moi et mon petit sourire en coin. Truc semble content que je sois venu, il piétine sur place de satisfaction à nous voir enfin tous réunis, tournant la tête tour à tour vers moi puis vers Jack, comme s’il attendait de voir lequel de nous deux exploserait de joie en premier. Il risque d’être déçu, le bougre.

Jack se fait transporter, puis déposer sur une énorme chatte dont le pelage me rappelle la plus hautaine des chattes. Hohoho, voilà qui est des plus intéressant.

— Eh bien, Madame ne s’est pas contentée d’une évolution de routine, regardez-moi ça ! Toutes mes félicitations !

Dommage que dans ma voix, tout cela ait l’air aussi moqueur qu’à l’accoutumé. Pourtant, je suis réellement impressionné par son évolution. Mais je me doute surtout qu’aussi peu de personnes seront ravies de me retrouver ici que le jour où j’ai rejoint Kata. Encore moins lorsqu’ils espéraient croiser la petite.

Heureusement qu’un Pachirisu est là pour détendre un peu l’atmosphère. Sitôt qu’il a vu Jack rejoint le sommet de sa monture à pattes, Pêche a décidé de l’imiter. Le voilà donc escalader la chatte pour se placer entre les jambes de Jack et clamer fièrement sa grande victoire de dressage sur cette terrible bête farouche !

Je secoue la tête, un peu dépité en le voyant. S’il est proche de Fouifi en termes de gabarits, ce n’est pas lui qui comblera l’absence de notre camarade psychopathe. Remarquez, il fait bien davantage de bruit qu’elle. Disons qu’au moins, il ne devrait pas y avoir de blessé avec lui.

Quant à Jack… Je vais le laisser un peu mariner :

— Eh bien ?

Juste de quoi faire réagir tout ce beau monde, tant par curiosité qu’amusement. Après-tout, il m’a appelé, il doit bien avoir quelque chose à me dire ? Certes, je ne suis pas Kata, mais bon… c’est du détails, tout ça.

On peut dire qu’il est bien entouré, le Jack. Toute sa petite troupe veille sur lui telle une équipe d’infirmiers organisés. Et il semblerait qu’il faille au moins ça, vu ses blessures et leurs airs inquiets !

Parmi eux, je dois dire que je ne suis guère étonné de n’avoir produit aucune réaction vis-à-vis de la chatte mistrale. Madame m’en veut surement encore pour… j’allais dire la dernière fois, mais je pourrais y ajouter celles d’avant également. Peu importe, c’est amusant. Jack, en revanche… il me parait bizarre. Je l’avais quitté plutôt déterminé, et une certaine idiote m’avait même annoncé qu’il allait mieux. Bon, il va mieux sur un point : il parle. En revanche… je pensais qu’il insisterait. Pour tout dire, je m’attendais à devoir baby-sitter le marmot toute la journée durant en l’absence de Kata, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’insister n’y fera rien.

Rien de tout cela. Il me remercie, parait se rassurer de me voir auprès d’elle, puis s’en va. Enfin, demande de s’en aller. Je rêve où c’est la chatte qui demande à rester et le gamin qui demande à partir ? Je suis troublé. Un sourcil se hausse sur le visage de Kata, seule réaction de ma part. Je n’ai même pas de mot pour répondre à cela. D’ailleurs, Truc semble tout aussi déstabilisé que moi. Et si je ne fais pas mine de suivre le groupe, Truc ne risque pas de lâcher Jack comme ça. Le voilà se fondre dans la masse qui entoure Jack, tandis que seul un insensible d’écureuil au courant de rien persiste à briser le silence de ses cris joyeux.

Quelques minutes, et je me retrouve seul au milieu de la neige, les bras croisés et le regard froncé par l’incertitude. Voilà quelque chose de très très éloigné de ce que j’attendais après avoir discuté avec Félicia. Ce n’est pas un Jack à l’état "nettement amélioré", ça. Je me retourne, reporte mon attention sur l’imposant manteau de blizzard qui recouvre cette ville.

Je suis resté dehors une trentaine de minute supplémentaires, cherchant à reprendre où j’en étais sans vraiment y parvenir. Kata n’a pas réapparu, évidemment. Maintenant qu’elle a compris la présence de Jack et qu’il souhaite se rapprocher, elle s’est enfouit et ne ressortira pas sans que je l’y force avec acharnement. Vu la confiance qu’elle me porte, je pourrais passer le restant du voyage seul sans que cela ne l’inquiète, et peut-être même plus. C’est amusant, ce qu’une simple peur peut engendrer. Celle de blesser ceux qu’on aime par nos erreurs.

Me voilà sur le chemin du retour. Il ne me faudra pas longtemps pour retrouver la trace de Truc et Pêche, le second jouant d’une discrétion inexistante en-avant d’où se trouve la petite troupe. Il me saute dessus en me voyant revenir, grimpant gaiement jusqu’à mon épaule pour jouer ce starter qui ne me quittera jamais.

J’ouvre la porte. Jack est là, installé dans un fauteuil devant le feu avec son petit troupeau. Aucune trace de Nirvana, ni de Félicia. Il m’a l’air seul. Et plutôt paisible. Encore qu’il a pu venir jusqu’ici pour les fuir, mais il n’a pas les agissement d’un fuyard. Il est possible que Kata se cache pour rien. Néanmoins, il est encore trop tôt pour le dire.
J’ignore s’il s’est endormi ou s’il se contente d’être inactif, mais j’avance vers lui d’un pas tranquille, attrapant au passage la première chaise en bois qui me passe sous la main. Silencieux, je l’installe à ses côtés, m’y assoit et observe le jeune homme d’un air compatissant.

— Allons-bon… tu m’expliques ?

Je peux bien briser la règle, moi. Je l’ai déjà fait avec Félicia. C’est Kata qui pourrait avoir de mauvaises réactions avec son impulsivité. Et quelque chose me dit qu’il vaut mieux fouiller dès maintenant plutôt que de l’ignorer.
J’insiste avec un peu de légèreté, cherchant à dédramatiser le fait qu’il n’aura probablement pas envie de parler au faux sosie de son amie :

— Kata va m’en vouloir si elle apprend que son grand copain broie du noir par ma faute !

Ce n’est pas faux. Par contre, ce n’est pas ma priorité. D’ailleurs, il a intérêt à profiter, ce n’est pas tout le monde qui a droit à une oreille attentive et sérieuse de ma part. Les autres subissent plutôt mes moqueries, pour leur plus grand plaisir. Bref, je veux bien faire un effort pour celui qui comptent tant pour la petite, histoire qu’elle ne soit pas plus déprimée qu’elle l’est déjà.