Saison Un

: Obscure Prophétie

Le monde Mistral connais son premier vrai bouleversement. Les quatre cavaliers, sortis du néant, ont enclenché l'apocalypse. Les gens restent chez eux, cachés sous leurs lits ou dans les bras de ceux qu'ils pourraient voir disparaître. Les Pokémon se sont retournés contre leurs dresseurs dans un chaos sans nom. En bref, un voile d'obscurité et de peur s'est installé dans toute la région.

Mais c'est dans l'obscurité que progresse le mieux la Team Rocket !

Tous les ignorants sont à pied d’œuvre pour lutter contre les quatre maléfiques égéries due la fin des temps et ils ont, de fait, baissé leur garde en ce qui nous concerne. Le moment est venu pour nous de commettre un nouveau méfait, une action d'éclat beaucoup moins clinquante et rutilante que de détruire des villes ou de tuer des centaines de personnes mais qui servirait nos intérêts. Comme toujours.

C'est un petit groupe qui agirait ce soir, pas besoin de mobiliser toutes nos forces pour ce qui se veut être une opération discrète. Forcer une serrure est comme un prérequis à l'embauche de nos sbires, infiltrer un groupe de huit personnes par une porte laissée sans surveillante par des scientifiques sous pression ne relève pas plus de la partie de plaisir.<
Le labo nous ouvre tous ses secrets en cette nuit noire comme l'encre et nous savons où nous allons au moins autant que nous savons ce que nous voulons.
C'est à huit et dans une surprise totale à cause de notre discrétion longtemps travaillée que nous faisons irruption dans l'aile du labo qui se voit chargé de la réanimation des fossiles. Au fond de cette pièce se trouvait l'objectif de toute cette opération ; une machine de plus de deux mètres de large et de plus d'un mètre de haut, surplombé d'une étrange cloche de verre orangé : la machine de réanimation des fossiles.
Elle était parfaite et nos informations correctes. Avec la modernisation des techniques mistraloises les plus récentes, ils avaient réussi à réduire la taille de l'engin qui occupait il y a encore quelques mois une pièce entière, les pièces d'importance étaient plus compactes et donc plus faciles à voler ! Trois hommes devraient suffire à les transporter sans risquer de les abimer et c'est précisément ce qui nous avait décidé à former un groupe exactement de ce nombre ci.

Nous étions en pleine nuit et donc, forcément, il n'y avait pas grand monde dans les couloirs du musée, surtout dans cette partie ci mais avec la situation actuelle il avait été demandé aux plus intellectuels de ne pas hésiter à faire du zèle... Trois personnes en blouse blanche était donc face à nous  et ils ne mirent pas longtemps à reconnaitre le "R" rouge discrètement apposé au niveau de notre poitrine ou l'autre, beaucoup plus grand, dans notre dos. Mais nous aussi nous étions adapté à la situation...
D'abord nous étions tous masqués ; dans une situation comme la notre, notre identité secrète pouvait être notre meilleure arme, et de plus, ils permettaient de légèrement déformer nos voix. Ensuite :  lance, poignard, épée ou hachette, pas un seul d'entre nous n'était venu sans être muni d'une arme blanche et nous étions en supériorité numérique alors je m'avançais de quelques pas et faisait claquer contre le carrelage le bâton de ma lance pour donner un plus de cachet à mon intimidation.


Ne vous inquiétez pas. Si vous ne criez pas et ne tentez rien de stupide il ne vous sera fait aucun mal. Aujourd'hui nous voulons cette machine, rien de plus...

Huit contre trois. Des armes contre des neurones. Inutile d'être un scientifique chevronné pour réussir ce calcul. Ma voix était froide et lointaine, la faute au masque, mais ça n'enlevait rien à ma sincérité. Aujourd’hui nous étions des voleurs, pas des bouchers, et nos identités restant préservées rien ne nous obligeait à lever la main sur eux.
Mais la peur fait parfois faire des choses stupides alors il nous fallait rester prudent.

Qui était le plus malchanceux : Alphonse, ayant décidé de se rendre au laboratoire cette même nuit, ou la Team Rocket découvrant un autre invité surprise ? En agissant comme il l’avait prévu, il découvrit d’étranges silhouettes ayant PAR HASARD la même destination que lui. Ils entrèrent PAR HASARD au musée, nécessairement peu fréquenté aux heures nocturnes. Heureusement, grâce à sa licence de scientifique, Alphonse n’eut aucun mal à entrer à son tour.

Ah non hein ! Me dites pas que je vais encore avoir une péripétie à deux balles alors que tout va mal et que je suis à moitié en train de crever par cette maladie de merde !

Oh que si : des personnes, visiblement les mêmes, se dirigèrent PAR HASARD vers la même aile que lui. C’est alors que, toujours en avance sur lui, huit personnes – masquées, évidemment, SINON C’EST TROP FACILE – se révélèrent être la Team Rocket.

C’est tout ce qu’il en reste ? Autant je me doute qu’ils sont pas tous présents, autant huit ça reste quand même un coup risqué malgré la situation… Surtout qu’ils sont armés mais n’ont pas l’air très fort au-delà de cela.

Les Pokémon d’Alphonse ne lui obéissaient certes plus, mais il pouvait largement les convaincre de tabasser du Rocket de leur plein gré. Il sortit donc toute son équipe de leur Poké Ball. Le bruit révéla sa présence tandis qu’il s’arma de son arc. Il n’était pas difficile de comprendre que le premier qui bougerait aurait droit à une flèche.

« Quel dommage, vous partiez pas trop mal à deux-trois détails près. »

Fort heureusement pour Alphonse, les armes ennemis ne pointaient pas à portée des hommes de science, hormis la lance de ce qui semblait être le meneur de l’expédition. Cependant, il s’était positionné en intimidation et non en menace directe, ce qui permit à Alphonse de bander son arc sans craindre que ledit meneur puisse avoir le temps de porter un coup. De toute façon, il aurait tout à perdre en s’emparant d’une machine qu’ils ne savaient pas utiliser. Quels amateurs !

« Ignis, Atlas, Méline, vous qui voulez devenir plus forts : vous avez là des sbires de la célèbre Team Rocket. Entre la perte d’empathie pour les humains et l’envie de se battre, ça vous dirait pas de tabasser du Rocket armé ? Oculus, être de savoir et de sagesse, tu sais aussi bien que moi à quel point il importe de protéger des scientifiques de ces malotrus, afin que ce savoir puisse se diffuser et que tu en prennes toi-même connaissance. Fulgur, toi qui aimes jouer les héros même si c’est pas pour les humains, sache qu’on est pile tombé sur une organisation pas très Pokéfriendly, si tu vois ce que je veux dire ! »

Tritox, quant à elle, devait simplement être laissée en paix. Alphonse ne savait que trop bien que celui qui l’emmerderait s’exposerait à des brûlures et empoisonnements. Cela n’empêchait pas Alphonse d’être sujet au stress et à la peur : il n’avait pas l’habitude de jouer les héros ni d’engager un combat ! Comme il était désagréable de se sentir si vulnérable ! Quelle horreur ! Cela le rendit plus sarcastique.

« Vous étiez dangereux y a encore dix ans avant de vous faire bolosser à Kanto puis trois ans après à Johto. Il serait peut-être temps de tourner la page, les gars. »

Alphonse ne savait toutefois pas à quoi s’attendre et la peur lui conférait toute la prudence nécessaire… Dans la mesure de ce qu’il estimait nécessaire.

Méline utilise Choc Mental sur le premier sbire qui s’approche d’eux hors-meneur !
Oculus utilise Extrasenseur sur le meneur !
Fulgur fonce avec Frotte-Frimousse sur le deuxième qui agira hors-meneur !
Ignis utilise Crocs Feu sur le troisième qui agira hors-meneur !
Alphonse tirera droit dans le bras de quiconque risque de blesser sérieusement quelqu’un ! Attention, en l’occurrence il est à courte portée :P
Atlas utilise Puissance !

Les choses se mettaient en place, tout doucement, mon équipe avait pour objectif de démonter cette machine bien trop volumineuse pour être transportée à bras d'hommes. Ils avaient tous été formés pour ça avant l’opération. Ils n'étaient pas scientifiques, loin de là même, mais ils savaient quels composants étaient indispensables et quels programmes télécharger  pour que la machine puisse être remontée en bonne et due forme quand nous serions en sécurité. Les chose se seraient passées sans le moindre soucis, sans la moindre effusion de sang, sans casse et sans perte dans aucun des deux camps mais, évidement, aucun plan au monde ne se déroule jamais sans accrocs... Notre accroc à nous je le repérait alors que nous rentrions dans les couloirs, avant même de rencontrer les scientifiques ou de voir la machine de mes yeux. Si la mission de mes hommes se tournait autour de la machine, moi je m'occupais de la connaissance des locaux et du transport. J'avais étudié sous tous les aspects les différentes pièces du laboratoire, j'en connaissais les moindre recoin, le moindre placard, je savais où entrer et où sortir, et ce n'était qu'après avoir appris tout ça que j'étais passé aux maquettes. Elles avaient été mon fer de lance pour les simulations, j'y avais promené des pions en tous sens, tentant de prévoir les plus imprévisibles des situations et j'avais bien entendu pensé à l'intervention d'un dresseur, plusieurs même et quand je repérais du coin de l’œil une silhouette qui n'était ni celle de l'un des nôtres ni celle de quelqu'un sur la liste des scientifiques travaillant là, je savais que nous aurions à faire avec un troisième camp.

Les scientifiques se rendirent sans sourciller, une très bonne chose de faite. Je claquais alors dans les doigts pour attirer l'attention de mes hommes et je leur indiquait le chiffre quatre avec les doigts de ma main gauche. Le message était passé, il savaient sans plus de détails qu'il fallait utiliser la formation numéro quatre. Quand Alphonse fit irruption dans la salle, il tombait face à un mur... Alors que deux sbires se concentraient sur le démontage, qu'un autre s’occupait de garder à l’œil les trois scientifiques, hachette au poing, les cinq autres et moi même étions tournés vers la seule entrée, parés pour la guerre. Nous n'étions pas les seuls d'ailleurs, ses pokémons étaient lâchés en nombre malgré la malédiction qui tournait encore et qui nous avait incité à laisser les nôtres en retrait et il avait aussi un arc et une flèche chargée bien que défensive.
Sans attendre, la quasi-totalité des chimères se jetèrent sur mes hommes et moi. Je fus propulsée en arrière et percutait le mur du fond avec violence alors que rien ne m'avait touché. Aucun doute, il s'agissait d'une capacité de type Psy et puisque le Medittika était occupé à torture l'esprit d'un de mes hommes qui ne faisait que de vains moulinets avec son arme sans réussir à concentrer ses sens efficacement sur sa cible. Le Salamèche et le Fulgudog bondirent, crocs en avant et saisirent respectivement bras et jambe de deux autres sbires. Leurs tenues étaient résistantes, construites pour résister aux chocs et à certaines énergies, mais même avec ça ils devaient ressentir les effets de ces attaques surtout celles du Salamèche qui semblait faire preuve d'une force surprenante... Le dernier, un Machoc, se préparait pour la suite, le rendant peut-être plus dangereux encore que ceux qui avaient déjà attaqué.

La flèche dût partir lors de la contrattaque. Les deux sbires qui n'avaient pas encore été attaqués se ruèrent à l'encontre du chien de type Electrique. Le premier dut reculer, son bras gauche percé de part en part par la flèche de l’ennemi, mais le second frappa la pokémon dans le flanc avec sa hachette, entaillant sa chaire tendre et le projetant de quelques mètres pour libéré son camarade, tout de même paralysé mais pas encore hors de combat. C'est alors que je brisais le silence d'un cri fort.

ÇA SUFFIT !

Mon ton surpris tout le monde, en même temps de trahir mon genre tout ce qu'il y a de plus féminin malgré mon masque. Les pokémons comme les hommes s'arrêtèrent un instant, se demandant de quelle manière ma poussée d'humeur allait interférer sur la suite. Je me redressais depuis l'endroit où je me trouvais pour me tenir droite et je libérais mes bras et mes jambes pour montrer que, si il fallait se battre, il faudrait compter sur mes capacités. Mais avant ça...

Rappelle tes créatures car il y a plus dans la balance qu'une machine ou ton égo.

En premier lieu, on pouvait prendre cela pour des menaces, nous avions toujours les scientifiques en otage après tout, mais alors que le sbire qui les gardait levait le bras, prêt à donner de la force à mes phrases je lui fit clairement non de la tête pour qu'il n'ailles pas jusque là. Face à sa stupeur et aussi pour répondre aux questions qu'on ne me posait pas ej complétais donc.

Tu es en danger dresseur, et tu l'as toi même créé. Quand nous sommes attaqué il est dans notre protocole que les hommes qui peuvent le faire contactent les renforts... Trois, c'est le nombre d'hommes que j'avais laissé en retrait et qui débarquèrent, arme à la main à moins de deux mètres de l'archer, dans son dos, tandis que presque toutes ses bêtes étaient à l'attaque et hors de contrôle. Alors je te le redemande : rappelle tes créatures et laisse nous partir avec ce que nous sommes venu chercher et il n'y aura pas plus d'effusion de sang... Sinon il y aura des pertes, dans les deux camps, et personne ne sera vraiment vainqueur.

Toutes les cartes étaient dans ses mains, il devrait faire son choix, mais contrairement à ce qu'il devait penser en entrant dans la pièce tête la première, il était loin de pouvoir nous maîtriser tous rapidement et sans prendre le moindre risque. Mais je l'avais dit à mes hommes, même si ils s'emportaient, même si ils étaient irritables et avaient été rapidement irrité par les petites piques de dresseur à l'accent étranger, contrairement à lui j'avais le contrôle de mes forces. Si il était intelligent, j'espérais qu'il ferait le bon choix, celui qui pourrait nous convenir à tous les deux même si il n'avait de toute évidence aucune raison de me faire confiance... La réputation de la Team Rocket passait bien avant mon petit discours plein de bonne volonté...

La Team Rocket déclencha les hostilités, ce qui poussa aussitôt Alphonse et son équipe à attaquer.


Le combat tourna rapidement à l'avantage de l'équipe d'Alphonse, qui décocha immédiatement une seconde flèche dans la jambe du sbire qui avait blessé son cher Fulgur. Celui-ci répliqua alors avec une Nitrocharge sur le sbire qui l'avait blessé, afin de le projeter tout en lui infligeant des dégâts et en augmentant sa vitesse.

Alphonse tire dans la jambe dudit sbire à la hache !
Fulgur (Fulgudog) utilise Nitrocharge dessus !

C'est alors que le mystérieux meneur révéla une voix féminine en perdant patience. Par nul-ne-sait-quelle magie, un sbire avait réussi à se trouver à portée d'attaque des scientifiques, appuyant de nouveau la menace envers eux. La meneuse de l'opération évoqua alors des renforts qui se manifestèrent aussitôt dans le dos du jeune homme.

« Je vois... Je vais effectivement éviter de me faire planter dans le dos. »


Alphonse baissa les bras, rangeant son arc. Quelle facilité ! Il croyait certes en sa sincérité, mais n'était pas intéressé par l'idée foncière de gagner. Il souhaitait avant tout nuire à ces ordures de la Team Rocket. De plus, ne prenant visiblement pas Alphonse au sérieux, la meneuse ne se douterait probablement pas qu'il était profondément têtu lorsqu'il s'impliquait sérieusement dans une tâche. La malheureuse avait oublié plusieurs facteurs dans ce qu'elle croyait être un retournement de situation.

Non seulement être vaincu m'est égal tant que je les entrave, mais en plus je ne le serai pas.

D'abord, Fulgur demeurait à portée du sbire tenant les otages. Avec sa vitesse déjà élevée, a fortiori amplifiée par la précédente Nitrocharge, il pouvait sans problème l'atteindre au corps-à-corps avant qu'il n'exécute sa menace. Dans le doute, Oculus disposait toujours d'Extrasenseur, une capacité ne se manifestant que très peu visuellement.

Alphonse releva également que cette bande d'amateurs avait omis deux détails supplémentaires de son côté. D'une part, si le Machoc se préparait à agir, il demeurait donc juste à côté d'Alphonse. D'autre part, personne ne fit attention au Tritox femelle qui l'accompagnait. Celle-ci souhaitait bien se faire Ignis une nuit de plus, et refusait donc catégoriquement qu'il retourne dans sa Poké Ball. Malgré la rupture du lien entre humains et Pokémon, Alphonse s'occupait tout de même de la troupe. En cela, Ignis dépendait malgré lui d'Alphonse au quotidien. À son grand dam, Tritox devait donc impérativement participer afin de pouvoir coucher au plus vite avec Ignis. De plus, si Alphonse ne faisait pas spécialement chier à part pour étudier son venin, la Team Rocket risquait bien d'être emmerdante.

« Allez, les amis, évitons sérieusement de nous faire démonter... »

Alphonse était doué pour coincer les gens grâce à leurs choix de mots. Lui-même les choisissait le plus souvent avec précaution, malgré de nombreux échecs. Cette fois, il n'a pas accepté une seule fois d'accéder à la requête de la meneuse. La phrase précédente ne signifiait aucunement ce qu'elle escomptait.

Atlas utilisa soudainement Balayette afin de renverser les trois sbires à portée du groupe, puis leur asséna plusieurs Poings Karaté. Oculus utilisa alors Extrasenseur sur celui qui menaçait directement les scientifiques, alors que Fulgur chargea avec Étincelle sur la même cible. Oculus enchaîna avec Protection tandis que Méline réutilisa Choc Mental sur d'éventuels sous-fifres encore debout. Pour finir, Tritox déploya Toxik sur les fameux renforts.

Atlas (Machoc) utilise Balayette !
En raison de Puissance => dé chance : coup critique si 50 ou moins
Atlas (Machoc) utilise Poing Karaté à plusieurs reprises !
Oculus utilise Extrasenseur !
Fulgur utilise Étincelle !
Oculus utilise Protection ! Les dégâts physiques subis par l'équipe sont divisés par deux !
Méline utilise Choc Mental !
Tritox utilise Toxik !

« ...En les démontant avant. »

Ignis déploya alors une nouvelle force. Son corps s'embrasa comme il ne s'embrasa jamais auparavant. Alphonse écarquilla les yeux en remarquant à quoi ressemblait cette capacité.

Non... Il ne peut quand même pas... Déjà ? Pas Boutefeu, non !

Si Ignis s'était entraîné à canaliser sa puissance draconique sans posséder le type Dragon, sa puissance de Feu relevait donc d'un jeu d'enfant auquel il n'avait plus qu'à perfectionner sa technique. Son intensité demeurait impressionnante. Son problème fut même justement ce manque apparent de contrôle, qui ne se révéla pas qu'apparent. Ignis fixait la meneuse. Le véritable visage d'Alphonse, celui qui détestait faire souffrir son prochain et faisait preuve d'empathie même envers ses ennemis, se révéla.

« Ignis, NON ! Pas la peine d'aller plus loin ! Faudrait même plutôt lui soutirer des informations ! C'est dans ton propre intérêt ! Tu deviens fort plus vite, d'accord, mais là tu perds le contrôle ! »

Alphonse aurait pu prier pour que son semblant d'éloquence suffise à dissuader Ignis d'expérimenter un Boutefeu naissant sur la meneuse du groupe. Les yeux du jeune homme traduisaient son inquiétude, tout comme le fit son ton. Il ne voulait foncièrement pas infliger de mal à ces personnes, bien qu'il n'ait fait preuve que de peu de scrupules en les blessant pour protéger les scientifiques.

En parallèle, le reste du groupe surveillait les autres sbires, prêts à gérer les éventuelles contre-offensives des sbires. Ils devaient garantir de ne pas être plus blessés comme l'était Fulgur. Celui-ci avait déjà besoin de soutien à distance pour attaquer en toute sécurité, et il devait rester un cas isolé. Ils adoptèrent donc tous une posture défensive, sauf Alphonse qui n'était techniquement pas le plus proche des autres êtres humains présents. Oculus et Méline prirent en compte le risque d'Ignis.

Dé de désobéissance
=> Réussite : Ignis (Salamèche) se retient
=> Échec : Ignis (Salamèche) utilise Boutefeu sur la meneuse de l'opération. Il est certes peu contrôlé et aucunement maîtrisé, mais c'est justement ce qui est dangereux pour elle en dépit du violent contrecoup. Oculus et Méline arrêteront toutefois Ignis par Extrasenseur et Choc Mental si celui-ci est redirigé vers les scientifiques sur un quelconque coup fourré.

Le membre 'Alphonse Danlemur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

#1 'Chance' : 11

--------------------------------

#2 'Dé désobéissance 1' :

Cet homme, ce dresseur, mes mots ne l'avaient même pas atteint. J'avais encaissé une de ses attaques et pourtant j'avais essayé de le raisonner. Sans violence. Sans haine. Mais plus qu'une détermination sourde, c'était une forme de vengeance qui se lisait sur son visage, et je ne pourrait pas retenir mes hommes éternellement. Ils étaient en danger et ils étaient armés, même avec toute la bonne volonté du monde je ne pourrai les retenir éternellement... Et je devais les protéger aussi. Malgré mon avertissement il ne rendit pas les armes et donc, il signait pour les conséquences que je lui exposais.

Il nous prenait pour des incapables et ce serait son glas.

Il tira une dernière flèche sur celui de mes hommes qui avait blessé son pokémon, mais il n'avait plus cette fois l'effet de surprise et si ils n'étaient pas bien malins, les sbires ont toujours eu des capacités physiques au dessus de la moyenne. Il esquiva assez facilement le projectile mais dut encaisser l'attaque de type feu. Un coup violent mais qui ne le mettrait pas à terre.
Dans le même temps, le Machoc se mit en marche, il fit tomber un seul des sbires puisque malgré l'angle et malgré la force, Balayette n'avait pas la portée suffisante d'en toucher plus. Au sol, le pauvre haire ne pouvait esquiver et il ne vit que trop tard l'attaque pour la parer... Le tranchant de la main du pokémon Colosse s’abattit sur masque et crâne, fendant l'un et percutant l'autre. Ce pokémon peut porter des centaines de kilos, toute cette force concentrée en un seul point pouvait faire des ravages et le résultat était là : Atlas, avait réussi en un seul coup à sonner un homme dans la force de l'âge et à le mettre hors de combat. Si le coup avait été un tout petit peu plus fort l'issue aurait put être bien plus tragique...

Le Fulgudong, enragé lança Étincelle, mais contrairement à ce que voulait Alphonse, contrairement au choix logique, il n'en était pas moins maudit. Si un animal sauvage a le choix entre attaquer quelqu'un qui menace des civils inconnu ou frapper quelqu'un de dangereux pour lui, le choix n'est pas long; Tout super-héros qu'il veuille être, la malédiction avait cette façon de faire le tri dans les priorités et il chargea à nouveau celui des sbires qui l'avait blessé. Comme ce dernier venait d'encaisser la Nitrocharge, il était cette fois ci prêt à contrattaquer. Il ne trouva pas la faille pour placer une riposte, mais réussis à bloquer en partie la charge. IL n'était plus au mieux de sa forme, c'est certain, mais il tenait toujours debout.
Ce n'était pas le cas de son coéquipier qui, parmi les renforts, subit le même coup que j'avais dût encaisser. Propulsé de deux mètres dans le couloir il était maintenu contre le mur du fond sans pouvoir remuer le moindre doigt. Mais ça impliquait que le Noarfang qui m'avait attaqué me tournait maintenant le dos. Si il avait commencé" par lancer son attaque Protection, je n'aurai sans doute pas put procéder ainsi, mais là il avait baissé sa garde. Deux dagues se plantèrent dans son aile droite. Je n'avais pas beaucoup de qualités, mais la précision était parmi celle ci. Si j'avais voulu viser la tête, j'aurai touché la tête et tous les soins du monde n'aurait jamais suffit. Là, le type Vol se contenterait de s'écrouler au sol, et inutile de dire qu'il lui était difficile de trouver la concentration pour lancer quel pouvoir psychique que ce soit.

Mais un nouveau pokémon le remplaça bien vite, un Tritox qui s'empressa de cracher un venin extrêmement volatile droit sur le masque du pauvre homme qui se sortait tout juste de l'Extrasenseur. Très clairement empoisonné il laissa parler sa vengeance et frappa la salamandre de type Poison qui n'eut aucune peine à esquiver le geste bien pataud.
Deux autres de mes hommes ne furent pas vraiment mieux lotis. Celui qui avait subit la Frotte-Frimousse il y a quelques secondes ne semblait pas pouvoir se relever. L'autre, tourmenté par les pouvoirs psychiques du Medittika, se contentait de frapper au hasard, devenant même un risque pour un de ses camarade qui s’approcherait trop prêt, même si on voulait l'aider.
Le seul qu'on pouvait aider c'était le l'homme à la hachette qui avait entaillé le flanc du chien. Un des sbires désœuvré, celui qui avait dut encaisser Croc Feu plus tôt vit l’opportunité dans la persistance du super-chien. Si il se concentrait sur l'attaque, malgré son augmentation de vitesse, il aurait du mal à se tenir hors de portée de deux adversaires. Il devrait faire cette fois avec un coup d'épée qui le menaçait d'une nouvelle cicatrice, peut-être la dernière qu'il pourrait encaisser avant un repli forcé...

Vint le moment où le Salamèche concentra toute la force de ses flammes autour de lui. Sa queue changea de teinte pour devenir bleue vive et il se nimba d'une véritable carapace enflammée dont la puissance était claire et sans détour. Un de mes sbires avait, initialement, prévu d’attaquer la salamandre dans le dos, mais en voyant la force déployée par le petit pokémon il préféra faire deux pas en arrière et rester sur la défensive.
Un des scientifique fut saisis par le col de sa blouse, forcé à se relever, et la lame de celui qui le gardait se plaqua contre son cou. Dos au mur, littéralement autant que métaphoriquement, ce sbire venait de se trouver un bouclier humain qui lui permettrait de se défendre, de fuir ou d’attaquer en fonction de comment les choses allaient tourner. Les deux autres qui devaient se concentrer sur la machine avaient encore besoin de temps. Le téléchargement du programme était maintenant terminé mais il leur fallait encore quelques secondes pour finir de décomposer la machine sans endommager les pièces... je devais les couvrir.

Rappelle toi qu'il n'est pas lâche de ne pas se battre. Nous sommes prêts à mourir pour notre cause, et toi, est-ce que tu es prêt à perdre tes pokémons ou à nous tuer pour essayer de nous arrêter ?..

Malgré le chaos, malgré la puissance évidente de ses pokémons, je faisais preuve d'un calme qui pouvait sembler déstabilisant. je me postais entre la machine à fossile et nos adversaires armant cette fois ma lance pour bien faire comprendre qu'il faudrait compter avec moi pour atteindre ceux qui avaient pour mission de concrétiser notre larcin. Et je ne serai pas aussi simple à vaincre que le reste de mes hommes. J’espérais de tout mon cœur que le dresseur se rendrait compte qu'il nous avait sous-estimé et qu'il comprenne que le repli était la seule solution qui lui restait avant d'aller plus loin encore dans l'irréparable, mais il était déjà trop tard...
Il restait un homme parmi les renforts, un qui n’avait pas été attaqué et qui pris l'humain directement pour cible. Un coup d'estoc entraîné, vers le ventre du jeune homme. Il visait les chaires molles, tendres, ce n'était pas un coup pour tuer (encore une fois nous n'étions pas des tueurs) mais peut-être que ça le ferait réfléchir...

Atlas met KO un des sbires de renfort.
Fulgur s'en prends encore au sbire qui l'a blessé, l’empêchant de porter une attaque.
La meneuse met Oculus hors combat pour ce tour (au moins) avant qu'il utilise Protection.
Un des renforts se prends Extrasenseur puis Toxik, il attaque Tritox mais le rate.
Méline rends confus le sbire qu'elle frappait déjà (jet de désobéissance à partir du prochain tour pour voir si ses actions sont logiques).
Le sbire touché par Frotte-Frimousse reste paralysé.
Un sbire attaque Fulgur à l'épée.
Un sbire va pour attaquer Ignis mais se ravise en voyant Boutefeu.
Le sbire qui s'occupait des scientifiques en prends un comme bouclier vivant.
Les deux sbires sur la machine continuent de la démonter. Il leur faut encore deux tours complets.
La meneuse se met en défense entre les pokémons et la machine.
Le dernier sbire des renforts porte un coup directement sur Alphonse.

La Team Rocket ne savait pas lire en Alphonse. Peut-être les malheureux otages y parviendraient-ils ? Il n'y avait pas de vengeance. Il n'y avait pas de cruauté. Il n'y avait pas de plaisir à travers toute cette violence. Il n'y avait même pas de réel manichéisme. Il n'y avait qu'un mépris relatif aux actes qu'ils avaient commis. Il n'y avait qu'une conscience relative de la fragilité humaine, Rocket ou non, jusqu'à ce qu'Atlas porte un coup qui manqua de peu de tuer l'ennemi. Il n'y aurait pas d'ennemi s'ils ne commettaient pas de tels méfaits.

Alphonse demeura impassible au premier abord, mais son regard trahissait sa culpabilité grandissante. L'adrénaline retombait déjà, et de lourds remords atterrirent sur son cœur. Néanmoins, ses nombreux combats d'entraînement avec Lior l'avaient habitué à cette sensation, quoiqu'il fût étranger à celle d'infliger de si sérieux dégâts à un adversaire. De toute façon, ses adversaires ne comprenaient rien. Ils étaient comme les autres. Comme les autres, ils le dépeignaient sous un fort mauvais jour. Alphonse fut pourtant le premier à proposer implicitement une solution pacifique, en ce que son équipe n'attaqua qu'en deuxième. Le voilà maintenant qui passait pour l'élément perturbateur de cette histoire, a fortiori arrogant ! L'hostilité ambiante des sbires en disait long. Alphonse était si habitué à ce climat qu'il n'avait aucunement besoin de parole pour lire en ce genre de perception.

La meneuse se croyait intelligente. Peut-être l'était-elle, et ce probablement plus qu'Alphonse. Néanmoins, l'empathie et le pseudo-pacifisme dont elle semblait fière sous son masque s'avéraient dérisoires. En parallèle, elle mit Oculus hors d'état de nuire avant qu'il n'utilise Protection. Alphonse le renvoya dans sa Poké Ball. L'épéiste attaquant Fulgur oublia sans doute que si le chien avait si bien encaissé le coup précédent, c'était en grande partie à cause du matériau de leurs lames.

En effet, le type Acier se révélait peu efficace contre le type Électrik. Instinctivement, il s'éloigna en électrifiant intensément son corps, ce qui expliqua l'efficacité fort faible de ce coup de taille. Il aurait pu envoyer un Coup d'Jus mais la blessure précédente le contraignit de se contenter d'un Frotte-Frimousse. De toute façon, cela restait pertinent même dans un état d'esprit sauvage car un adversaire entravé est toujours plus facile et rapide à vaincre. De nombreux Pokémon agissaient de la sorte pour se défendre, alors pourquoi pas un chien blessé et conscient du danger ambiant ?

Atlas en profita pour se positionner à mi-chemin entre Alphonse et Fulgur, maintenant que le danger ne se trouvait qu'en face d'eux. Le troisième renfort ne représentait plus une menace pour lui : il le crut neutralisé aussi, sans faire attention.

C'est alors que la meneuse voulut réitérer sa tentative de dissuasion verbale, croyant naïvement qu'Alphonse agissait par ego. Elle souhaita ensuite remettre en question sa détermination.

« Eh bien, pour être honnête avec v... Hein ? »

Alphonse entendit soudainement le troisième sbire en renfort l'attaquer, croyant peut-être détenir l'effet de surprise. Malgré son état, le jeune homme avait caché une partie de son jeu avec brio. Pour émettre un constat aussi certain, il avait vraiment fallu que nul d'entre eux ne prenne cette éventualité en compte. Laquelle ? Celle que l'archer puisse être entraîné au corps-à-corps, et ce à mains nues. Afin de ne pas exposer son dos à la lâche meneuse qui en profita précédemment pour Oculus, il se fia à son ouïe pour esquiver latéralement. Pour éviter le cas où il chercherait à continuer sur sa lancée, Alphonse le neutralisa d'un coup de coude modéré dans la côte juste après son esquive.

Rangeant son arc pour libérer ses mains, il saisit alors le bras armé du sbire pour le défaire de son fer et s'en emparer. Il le plaqua au sol en prêtant attention à ne pas le blesser grièvement. Toujours attentif à une attaque surprise, il garda un œil envers la meneuse, se positionnant de sorte à pouvoir lui parler tout en remarquant tout mouvement improvisé du renfort mais le menaça en pointant sa propre lame contre lui. Il s'adressa à la jeune femme adverse.

« Sans rancune pour la légitime défense, hein ? Il est moins aisé de causer une fois poignardé. Rassurez-vous, je le relâcherai sans la moindre égratignure supplémentaire dès que notre ami au fond aura foutu la paix aux malheureux scientifiques. »

Quelle honte de s'attribuer la moindre forme d'honneur lorsque l'on prenait des otages ! Alphonse n'avait pas une telle prétention, en ce qu'il se permit une démarche presque analogue à la prise d'otage. Néanmoins, contrairement au sbire du fond, il faudrait vraiment aller très loin pour qu'il envisage sérieusement de blesser son pseudo-otage.

Seule la meneuse, en un contre un, parut capable de vaincre Alphonse au combat rapproché. Lior ne l'avait tout de même pas ménagé, voyons ! D'incapable de se battre, voire de se mouvoir correctement, il s'avérait désormais meilleur que des criminels en duel ! Derrière la froideur apparente du jeune homme se lisait pourtant une profonde réticence à employer la violence. Si elle demeurait ouverte au dialogue malgré cette légitime défense, alors elle pourrait constater que lui aussi l'était cette fois.

« Je ne l'ai pas précisé, mais je suis dresseur d'arène, disciple personnel et ami proche de Lior Leroy. Vous comprendrez donc que je ne puisse en aucun cas me montrer indigne d'elle... A fortiori en son absence lorsqu'il n'y a personne d'autre pour faire le sale boulot. Et justement, puisque vous semblez disposée à régler cela verbalement, je vais émettre quelques affirmations claires et simples. »

Dans le cas où ils ne connaîtraient pas tous le nom de Lior Leroy, Alphonse espérait tout de même qu'au moins l'un deux soit capable de comprendre qu'il parlait de la championne locale. La formulation ne laissait, selon lui, aucun doute. De toute façon, la meneuse était sa seule véritable interlocutrice, en ce qu'elle détenait l'autorité sur ses hommes et disposait d'un cerveau plus productif que le leur.

« Premièrement, je me contrefous d'être jugé lâche ou brave. La Team Rocket ne ressortira pas d'ici avec la machine. »

Parler de lâcheté en prenant des otages aurait presque pu amuser Alphonse si cette situation n'était pas sérieuse. Ne pas se battre n'était effectivement pas lâche. En revanche, prendre des otages l'était indiscutablement aux yeux du jeune homme. Il regrettait déjà profondément d'être trop faible pour pouvoir se passer d'une pression sur le malheureux renfort toujours plaqué au sol.

S'il avait été une meilleure personne, plus compétente, plus puissante, plus intelligente, moins peureuse et moins angoissée, il aurait sans doute pu improviser une tactique pour tout préserver comme il se dut. Lui qui n'était pas fier de grand-chose, pour ne pas dire qu'il n'était fier de rien, il ne risquait pas de se sentir fier de lui de sitôt. En effet, la fin ne justifiait pas les moyens, et même ses propres moyens se révélaient fort discutables. Le fait que la Team Rocket ait recours à de bien pires procédés ne constituait en aucun cas un argument légitime à ses yeux.

La déontologie d'Alphonse, moins indulgente que celle de Lior, le distinguait d'elle. Cela se constatait pour le meilleur et pour le pire, mais sans doute pour le meilleur si les membres de la Team Rocket tenaient à la vie. Alphonse ne préférait pas imaginer l'horreur de la scène si ces impudents avaient dû faire face à Lior plutôt qu'à lui !

« Deuxièmement, je ne considérerai aucune véritable discussion tant que les deux autres derrière continueront de la démonter. Soit ils arrêtent, soit Méline les arrête à coup de Choc Mental. Et je la protégerai de vos attaques surprises. »

Alphonse se retint même de qualifier les deux du fond de cons pour le bien de la diplomatie. Il prévenait très précisément de ce qu'il ferait, s'engageant donc à ne pas le faire si ceux-ci arrêtaient. Sa volonté de transparence fut telle qu'il lui sembla difficile de mal interpréter son choix de mots.

« Troisièmement, personne ne mourra ici. Ou, en tout cas, pas dans cette situation. Si j'insiste sur mon choix et que vous tuez ces innocents, j'aurai des morts sur la conscience, il est vrai. Néanmoins, j'en aurai une quantité bien plus élevée si je vous laisse partir avec cette machine et que vous l'utilisez à vos fins. »

Il ne tuerait pas. Les Pokémon ne tueraient pas. La Team Rocket ne tuerait pas. Personne ne mourrait d'un quelconque incident. Alphonse en faisait une priorité et une contrainte irrévocable.

« Enfin, si vous voulez menacer quelqu'un, pointez vos armes vers moi plutôt que vers les innocents ou les Pokémon. Peu m'importe mon cas. De toute façon, je n'ai aucune leçon d'éthique à recevoir d'une personne qui considère que la fin justifie les moyens. Il n'appartient qu'à vous d'abandonner votre opération. »

Oui, si tous les sbires encerclaient Alphonse avec ses armes, celui-ci se laisserait faire. À vrai dire, il avait une chance légitime d'y échapper en vie à défaut de les vaincre - à moins de recevoir des projectiles en plus.

« Je n'ai, en revanche, aucun contrôle ou presque sur ce Tritox. Je l'ai recueillie sans trouver sa Poké Ball, et vous avez vu de quoi elle est capable. Pareil, son comportement dépendra uniquement de vous. »

Transparent jusqu'au bout, Alphonse ne pouvait rien pour ce Tritox si elle décidait d'empoisonner tous les Rocket jusqu'au dernier en se délectant de leur souffrance. À vrai dire, Alphonse concevait son comportement comme un miroir dans ce genre de situation. En effet, en fonction des limites de sa propre morale, il se montrait plus ou moins coopératif en se calant sur l'attitude ennemie. En ce que la Team Rocket avait engagé les hostilités sans réfléchir davantage, il céda au stress et en fit de même. Si la Team ne lâchait ni cette machine ni les otages, Alphonse ne pourrait pas non plus lâcher l'affaire.

Une question l'intriguait toutefois.

« En revanche, quitte à être criminel, pourquoi la Team Rocket ? Pourquoi risquer sa vie pour une organisation démantelée à deux reprises ? Et encore, Giovanni n'était là qu'à la première. Avez-vous envisagé l'idée que lui-même ne veuille pas revenir ? Quel intérêt ? »

Attention à ce Salamèche, par ailleurs : qui sait de quoi il serait capable au moindre faux pas ?

Que ce désavantage est désagréable ! Quelle horreur de galérer à travers de mauvais moyen pour leur tenir tête ! C'est clairement plus la même bande de débiles qu'auparavant ! Suis-je de taille ? On a beau gérer sans trop de problèmes les confrontations, cela n'a aucune importance ! Il faut qu'ils se barrent sans la machine et sans buter personne ! C'est ça qui est dur !

Alphonse eut alors une idée pour engager des négociations. La Team Rocket demeurait sans doute en effectifs trop faibles pour s'autoriser le luxe de perdre un membre. Ils en avaient déjà trop peu à Johto lors de leur deuxième ère, alors comment cela pourrait-il mieux se porter dans une région comme Mistral ?

« Je sais traiter le poison de Tritox. Si vous abandonnez votre opération, je m'engage à soigner la victime, ou les victimes si elle en fait d'autres d'ici là. Quant à celui qui frappe dans le vide, je peux vous l'immobiliser sans le blesser davantage. Ça éviterait des complications. »

Alphonse ne comptait toutefois pas les laisser prendre le dessus, psychologiquement comme matériellement. Il se DEVAIT de devenir plus fort qu'eux, ne l'étant pas encore !

=> Alphonse renvoie Oculus dans sa Ball.
=> Fulgur (Fulgudog) se protège grâce à son type Électrik et utilise Frotte-Frimousse lors du choc physique. Dommage pour l'oubli de la table des types !
=> Atlas (Machoc) se repositionne à équidistance d'Alphonse et Fulgur.
=> Fulgur (Fulgudog) demeure sur la défensive. Atlas et lui se couvrent mutuellement. Par leur rang bleu, s'ils sont amenés à attaquer, ils écouteront Alphonse disant de ne pas porter de coup létal malgré leur état sauvage.
=> Alphonse entend le troisième renfort, le désarme et le neutralise.
=> Alphonse garde à l’œil ce dernier et la meneuse.
=> L'action de Méline dépend de la volonté de la Team Rocket.
Si la Team Rocket continue de démonter la machine : Méline utilise Choc Mental sur les deux du fond, abritée derrière Alphonse.
Si le sbire avec l'otage n'a pas relâché celui-ci ou les menace autrement : Méline utilise Choc Mental sur lui également, de sorte à relâcher son emprise.
Si la Team Rocket interrompt son interaction avec la machine : Méline n'utilise PAS Choc Mental mais demeure abritée derrière Alphonse.
=> De quoi Tritox est-elle capable ? Vous le saurez au prochain post d'Alphonse selon ce que la Team Rocket aura fait. Elle se délecte pour l'instant des souffrances de l'empoisonné.
=> Il serait très risqué de ne pas faire attention à Ignis (Salamèche), mais encore plus de l'attaquer...

La situation et la tension semblaient redescendre d'un cran quand l'homme finit, enfin par s'ouvrir à la négociation. J'étais heureuse puisqu'il me semblaient que mes hommes, furieux et impétueux, faisaient toujours tout pour aller à l'envers de mes propos... Là encore, alors que je criai le mot "paix", un des renforts s'en prenait directement à la personne à qui je parlais. Je me mettait à sa place : ça avait tout l'air d'un plan sournois pour détourner son attention, mais malgré cela et après avoir maitrisé le sbire un peu trop fougueux (bien fait pour lui, la prochaine fois il y a ira plus mou) nous nous retrouvions dans une situation d'équité. Chacun un otage, chacun en danger.
Mais il y avait là une faille que je voulais pas... Non, que je ne devais pas laisser passer !
Je lâchais un sifflement sonore et strident, encore accentué par la résonance de mon masque. le but évident était d'attirer l'attention de tout mes hommes en même temps et, juste après, je levais majeur et index de ma main gauche. Deux. Le chiffre deux. Les hommes savaient donc quelle position adopter.

Tous les pokémons de notre adversaire se trouvaient maintenant sur la défensive, l'occasion était donc parfaite pour nous regrouper. Seuls deux sbires resteraient en retrait, le premier était inconscient, le second maintenu au sol par le guerrier ennemi. Celui qui était empoisonné peinait à marcher mais accomplissait les ordres et les valides ramenèrent les paralysé et le confus (non sans lui mettre un bon coup de poing dans l'estomac pour le faire revenir à lui sans l'handicaper trop).
Tous se mirent alors en défense, entre qui que ce soit et la machine puisque les deux de derrière continuaient jusqu'alors à l’œuvre... Mais ça ne durerai pas plus longtemps !

Arrêtez vous tous les deux pour le moment. Et vus deux - je pointais du doigt les deux scientifiques qui n'avaient littéralement pas une lame sous la gorge - venez avec moi...

Je fis plusieurs pas en avant, laissant mes homes en arrière et lâchant un soupire profond. J'avais les bras détendus, je passais à côté d'Ignis, puis de Fulgur, sans aucune présence agressive et, arrivée à environs trois ou quatre mètres d'Alphonse je laissais tomber ma lance à mes pieds et la poussais vers lui. Je fis ensuite un signe de tête aux deux hommes de science pour qu'ils considèrent permis  de rejoindre leur sauveur. Qu'ils se sauvent, qu'ils restent, c'était à leur discrétion maintenant. Pour finir je croisais les doigts et joignais les deux mains derrière ma tête, offrant ainsi littéralement tout mon corps à une nouvelle attaque, aussi bien celle de l'homme que de son Machoc posé devant lui.

Je ne te mentirai pas en disant que je suis totalement désarmée. Tu m'a déjà vu utiliser mes dagues et j'en ai encore ; mais je me dresse devant toi sans aucune intention de faire du mal. Mes hommes se sont arrêté pour l'instant, comme tu l'as demandé mais c'est mon tour d'être limpide avec toi : nous sommes là pour les composants de cette machine que nous ne pouvons pas acheter. Je suis prête à tout te céder, même à te rendre le dernier otage qu'il nous reste, mais cette machine est importante pour nous au point que nous mettions nos vies dans la balance.

Le ton était calme, marquant l'emphase sur chaque signe de ponctuation pour tout soit clair et ne puisse être compris de travers. Les mots étaient soigneusement choisis, non pas pour tromper un adversaire mais pour un maximum de franchise et de lisibilité.

Si moi j'étais calme, ce n'était pas trop le cas de mes hommes...  Ils acceptaient les ordres, mais de là à les comprendre. Ils ne désobéiraient jamais, surtout à un ordre direct comme celui de la formation, ce qui expliquait que tous avaient érigé un véritable mur de lames entre la machine et les pokémons. Ils étaient tous extrêmement sur la défensive et le moindre geste d'Alphonse ou d'un de ses pokémons pouvait réengager le conflit... Les deux sbires démonteurs, restaient caché derrière eux, pour ne pas pouvoir être la cible d'attaque mais contrairement à tout à l'heure, on ne les entendait plus s’affairer (et il était clairement impossible de démonter quoi que ce soit en silence). La dernière chose qui restait un peu hors du contrôle du scientifique était ce dernier otage, jours en position de bouclier humain mais, d'un certain point de vue, notre adversaire avait son propre otage...


Je ne peux évidement pas te donner mon vrai nom, mais tu peux m’appeler Persona et je te propose ceci : rappelle tes pokémons avant que la malédiction ne joue contre moi et contre toi. Ensuite, libère mon homme qui rejoindra ses compagnons avec l'inconscient et, en contrepartie, nous te rendront le dernier otage que nous avons...
Je resterai là, comme une monnaie à la négociation, et de notre côté nous aurons toujours la machine dans notre camp. Est-ce que ça te convient ?

Les combats s'arrêtent sur un match nul Fulgur-sbire sans conséquence pour un camp comme pour l'autre.
Les hommes se replient sur le fond de la salle pour ériger un rempart devant la machine.
Le démontage est interrompu.
Deux otages sur trois sont libérés.
La meneuse s'avance et se désarme en signe d'ouverture des négociations.

Faisons un point sur la situation...

La meneuse était accompagnée de sept puis dix hommes. Un était paralysé, un autre empoisonné, un troisième confus, sans oublier celui à terre et le pseudo-otage d'Alphonse. Les trois qui tenaient encore debout étaient suffisamment affaiblis pour être simples à achever. De ce fait, il n'y avait substantiellement plus que six adversaires dignes de ce nom.

La Team Rocket, sur ordre silencieux de la meneuse, se regroupa autour de la machine. En réalité, Alphonse avait plus de mal à gérer des adversaires dispersés. Si les affrontements venaient à reprendre, il s'en trouverait donc bien plus à l'aise. Que ceux qui objectent la présence de la machine attendent justement qu'il revienne sur le sujet plus tard. D'abord, la meneuse interrompit l'opération et emmena deux des scientifiques avec elle. Elle déposa alors son arme principale, qu'elle fit glisser envers Alphonse par bonne volonté. Elle se montra d'autant plus coopérative qu'elle croisa ses doigts derrière la tête afin de dissiper toute suspicion. Les scientifiques, libres de rejoindre l'intervenant - qui ne se sentait rien d'un héros ou d'un sauveur, ne se firent pas prier. D'abord prudemment, ils accélérèrent en constatant qu'il n'y aurait aucune conséquence contre eux. Alphonse écouta patiemment les explications de la meneuse. Il fit signe de demander un instant, afin de minimiser le dérangement. Il s'adressa alors aux deux chercheurs sains et saufs.

« Profitez-en pour rentrer chez vous. Recontactez l'arène prochainement si vous voulez vous faire rembourser les dommages matériels, y compris les éventuels prochains. Lior me le transmettra ensuite si je ne suis pas déjà contacté, et tout rentrera dans l'ordre. Je me débrouillerai pour l'argent en toute légalité, rassurez-vous. »

« Nous n'allons quand même pas abandonner notre confrère ! »

« Mettez-vous au moins à l'abri. Je me charge de le faire libérer. Si les choses tournaient mal à nouveau et que vous étiez encore là, mon équipe et moi ne pourrions pas nous défendre sans risque. Cela pourrait tous nous tuer sans pour autant sauver votre confrère. »

Celui-ci serait fort compliqué à libérer tout en empêchant le vol de la machine. Les sbires demeuraient prêts à attaquer au moindre mouvement suspect. En parallèle, la meneuse présenta finalement un pseudonyme : Persona. Celle-ci proposa ce qui s'apparentait à une forme de paix blanche : tout le monde serait sain et sauf en échange de les laisser partir avec la machine.

Alphonse en profita pour jeter sa lance en arrière, ainsi que son arc. Il avait bien évidemment écouté mais n'était pas dupe : au vu de l'attitude de Persona, il allait de soi que repartir sans dommage collatéral relève du plan initial. Alphonse était le véritable responsable de tout ce chahut. Or, le seul intérêt dudit chahut était d'empêcher le vol tout en préservant les vies présentes. Cela constituerait donc une perte de temps pour Alphonse, ainsi qu'une défaite pour Pignouse. S'il se moquait d'acquérir une mauvaise réputation locale en abandonnant, il ne pouvait toutefois pas décevoir Lior !

Si seulement Alphonse pouvait régler ça de façon loyale, en les combattant simplement comme le firent des dresseurs de légende avant lui ! Peut-être ces contraintes étaient-elles le prix à payer pour son absence d'héroïsme ? Alphonse n'avait rien d'un sauveur, après tout. De plus, la réalité différait nécessairement des histoires et des légendes personnelles.

Il se mit à tutoyer Persona, se sentant presque impoli de continuer à la vouvoyer.

« Je vois... Sauf que tu te doutes que si ces pièces ne sont pas commercialisées, c'est qu'il y a une bonne raison. Tu ne me feras pas non plus croire que la Team Rocket œuvre pour un plus grand bien, à défaut de faire quelque chose de foncièrement mauvais. Je ne vais pas vous faire la morale sur votre absence de légitimité, ce serait sans intérêt... »

Alphonse libéra le sbire désarmé qui ne pouvait de toute façon rien contre lui.

« Déjà, procédons à l'échange d'otage, je veux régler ça à la loyale. Ça veut pas dire que j'accepte votre proposition. Au passage, il est relativement vain d'utiliser un bouclier humain lorsque l'on est exposé à de potentielles capacités psychiques. Autant relâcher ce malheureux chercheur afin d'éviter un retour à la violence pendant les négociations, n'est-ce pas ? »

Alphonse marqua une courte pause.

« Avant de continuer, je veux m'assurer qu'aucun innocent ne pâtisse de nos actions. Cela débloquera ma deuxième oreille, à défaut de garantir ma coopération. Tu comprendras qu'avoir une vie innocente entre les mains entrave sérieusement mon inclination... »

À vrai dire, ils ont oublié un axe de réflexion fondamental, mais je ne peux rien faire tant que cette potentielle victime sera... Une potentielle victime, justement.

Néanmoins, Alphonse non plus n'avait pas toute la nuit devant lui : Tritox finirait probablement par se lasser du spectacle impliquant le guignol empoisonné. Les autres Pokémon demeuraient sages comme des images derrière leur posture défensive. Alphonse rappela Ignis.

« Je peux le ressortir à tout moment. Permets-moi également de te rappeler que je ne contrôle pas ce Tritox, et que j'aimerais éviter qu'elle perde patience et nous empoisonne tous. À quoi bon repartir avec des pièces si importantes si c'est pour s'effondrer avant même de dégager du périmètre ? »

Le dialogue tournera en rond tant que le scientifique ne se mettra pas à l'abri avec les autres. Alphonse s'adressa alors aux sbires derrière, sans bouger mais en faisant mieux porter sa voix.

« De plus, je vous présente sincèrement mes excuses, mais j'ai le Pokérus. Pareil pour mes Pokémon. Après de tels contacts physiques, je vous laisse déduire ce que cela implique. Dans le feu de l'action, je n'y ai naïvement pas pensé. Qui que vous soyez, je ne saurais souhaiter le transmettre parmi vous. »

Ce n'était toutefois pas le dernier recours d'Alphonse, mais un véritable oubli irresponsable de sa part. Peut-être Persona serait-elle frappée d'un éclair de génie en comprenant cela sans malentendu ?

Résumé :

Les scientifiques se mettent à l'abri tandis qu'Alphonse écoute le monologue de Persona.
Alphonse se désarme.
Alphonse refuse implicitement l'accord mais libère son "otage".
Il attend que le malheureux bouclier humain puisse se réfugier avec les autres.
Les négociations resteront figées tant que des innocents seront encore en danger, à savoir le dernier chercheur.
Alphonse rappelle Ignis (Salamèche) pour éviter de devoir parier sur son obéissance, mais peut le ressortir à tout moment.
Alphonse aimerait éviter que Tritox n'en vienne à vouloir s'amuser "davantage"...
Attention aux cas contact du Pokérus au sein de la Team Rocket !

Un grand merci à Jane pour ce magnifique code ! Même la Team Rocket peut être reconnaissante ! Des bisous.