Saison Un

: Obscure Prophétie

Bon. Bon bon bon. Que dires ? Ah parce que oui ça risquait de pas être simple de tout expliquer à la frangine, pis surtout que cette fois hors de question de faire une possession ! Alors autant c'est pratique pour causer je dis pas, mais si je peux m'exprimer autrement va bien falloir que je m'y fasse ! La championne PSY elle discute bien sans pouvoir parler alors pourquoi pas moi par exemple ? Je suis pas plus nulle ou plus bête qu'une autre donc ça devrait pouvoir se trouver à ma portée ou non loin n'est-ce pas ? Ou juste je me fais des films et ce sera la KATA ? Normalement, NORMALEMENT, la malchance est en pause ici et j'en suis bien contente. Bon il reste les petits accidents vraiment nul genre "Olala j'ai pas réussi à retourner dans mon corps" ou bien "J'arrive pas à me déplacer toute seule sans avoir l'air d'une idiote qui semble jouer à cloche pied avec mon seul et unique pied. MERDE JE VIENS DE REMARQUER QUE DU COUP JE SUIS UNIJAMBISTE ! RENDEZ MOI MES JAMBES !

Hanw... La journée j'te jure... Le pire je penses c'était même pas ma mort, en soi je l'ai même pas senti. Mais parler même qu'un petit peu à Vivia des jumelles mais j'avais l'impression que j'allais mourir une deuxième fois. Y'a pas de honte à être honnête mais oskour quoi, et puis pas comme ça !

Et imaginez il reste encore une personne a prévenir. Oui, encore une ! Théa ! Enfin, Touso Sud. Quelle indignité, elle a même pas sur garder son prénom. Moi j'avais pu AHAH, c'est qui la best Théa maintenant hein ? C'est quiiiii !?
Oui pas moi, je sais, si j'étais la meilleure je serai pas en mode perroquet sur une l'épaule de ma Altaria, regardant avec pas mal de curiosité l'école. A part la montée jusqu'aux dortoirs de Némélior, j'en avais pas vu grand chose il fallait bien se l'avouer. Bien sur, j'avais une vue imprenable ici, tout me paraissait tellement plus grand à présent que le lieu prenait une toute autre dimension sans même que je bouge ou ne lance un sort spécifique. D'ailleurs faudra que je test si je peux toujours me servir de mes sorts (enfin ceux de mon autre vie ici). Vivia a ma baguette dans sa poche, les jumelles lui avait donné celle-ci en même temps que moi, et je lui avait demandé de la garder parce que... EH, je peux pas vraiment la porter en permanence, elle est plus grande que moi cette saloperie !
Merde, on passe la porte de vérification comme quand on est arrivé au dortoir ! Ca veut dire qu'ici c'est le leur, celui des Linéssoufles ? J'espère qu'il n'y a pas genre des trucs de détection à l'entrée... Non ?

Well, that's a relief !

Vivia avance, l'air de chercher la personne en question. Je sais pas en vrai si elle l'a vu ou reconnu depuis notre arrivée... Mais moi je me souviens de sa bouille... Tiens d'ailleurs en parlant d'elle !
Je tapote la tête de Vivia et indique de mon betit bras la personne se trouvant être Théa Louest, Touso Sud, mais en l'occurance nous sommes tous ici.

Je fais des grands signes sans même me préoccuper de ma condition, jsute étant trop contente de revoir la Sista !

Alors, la situation était passablement bordélique. TOUT était compliqué. Mad Nece qui était, je ne sais quel esprit, hallucination, ou je ne sais quoi dans ce monde. Les crush d’Aurora qui étaient deux jumelles. Bon sang… Deux filles en même temps. Mais surtout, ma funécire était… une Funécire. Quel bordel.

En plus, ça rendait la chose bien compliquée éthiquement parlant. J’étais amoureuse d’un pokemon en ce moment. C’était bien ou mal ? Je veux dire, aimer sans juger l’apparence, c’était bien. Mais là, c’était un pokemon. Même si c’était un rêve, c’était compliqué. J’espérai au moins que cela n’impacterait pas nos corps en revenant dans le monde réel.

Quoiqu’il en soit, on s’était mis d’accord pour trouver Théa. Ou Touso Sud. Purée, je ne savais pas vraiment si elle avait gardé sa mémoire ou non. Quoiqu’il en soit, avec Aurora sur l’épaule, j’avais décidé de rentrer dans notre salle commune. Bon, on avait attiré l’attention. Il faut dire qu’on n’était pas censé avoir de pokemon avec soi. Quel bazar.

Aussi, j’espérai qu’on ne serait pas pris. Ce n’était pas très légal qu’un membre d’une autre maison vienne dans la salle commune. Ce n’était pas très grave vu, qu’en soit, elle était… indisposée à suivre des cours. Bon, trouver Théa… Erf. Je n’étais plus totalement sûre de son apparence.

Cherchons, cherchons. Au final, ce n’était pas moi qui la repérai en premier, mais ma chère et tendre. Elle me montra alors sa sœur. Ouf, heureusement qu’elle était là. Mais derrière elle, visible qu’à mes yeux, Mad, aux cheveux flamboyants, me scrutais, son sourire éternel aux lèvres. A quoi pensait-il ?

Hésitante, j’avançais. Mais Aurora était bien plus emballée que moi. Même morte et en Funécire, elle avait plus de confiance en elle que moi. C’était une constatation un peu triste de ma vie. Me tenant avec force la manche de ma robe. Doucement, j’avançais.

« Bon…Bonjour… Je sais pas si vous ou, enfin, tu te souviens de moi… Mais euh… La Funécire sur mon épaule… c’est…euh… Aurora… »

Je pense que ça passait potentiellement mieux que de dire qu’elle était passée par le stade morte, même si c’était fortement impliquée. Et puis, si elle ne souvenait pas de sa sœur, ça risquait d’être encore plus compliquée.

Touso est de bonne humeur. Elle avait installé ses affaires, fait connaissance avec ses camarades de chambre. Retrouvé une vieille amie aussi. Ce rêve avait ses petits défauts, mais elle y voyait énormément d'avantages et comptait bien en profiter. Du moins, c’est ce qu’elle avait prévu. Elle voulait se diriger vers l’extérieur du dortoir qu’une connaissance l’interpelle. Difficile de ne pas reconnaître Vivia et, visiblement, elle faisait partie des élus qui avaient gardé leur mémoire.
Sa sœur aussi, mais elle ne l'avait pas reconnu tout de suite. Normale. C’était une funécire.



Touso prends une grande inspiration. Elle avait peut-être gardé ses souvenirs, mais elle était dans le corps d’une enfant. Les émotions étaient plus vives et les filtres étaient moins nombreux.



Sa respiration est forte et des larmes lui montent aux yeux. Cela lui faisait du mal de l’admettre, mais sa propre sœur lui gâchait la journée. Elle avait juste trop de tact pour l’avouer.





Touso marche, les poings serrés, très en pétard vers sa destination de départ. Tellement qu’elle ne laissait même pas Vivia en placer une. Déjà qu’elle était timide, là, cela n’arrangeait pas.







Touso sort de la salle commune des Linessoufle et déjà, une personne aux couleurs des Sévipard les attendait.



Elle semble surprise et s’approche doucement de Touso





La Sévipard adopte un petit sourire joueur et pose doucement ses mains sur les épaules de Touso.



Touso fait ce que la Sévipard dit.



Pareil que le texte précédent. En tout cas, cela semblait la détendre légèrement, Elle lui souriait.











La Sévipard lâche un rire et s’intéresse finalement à Vivia et son funécire.

J'étais toute contente de revoir malgré mon état la grande soeur qui en plus a l'air d'avoir garder ses souvenirs YOUHOU ! Et une bonne nouvelle une !
Et...
Je...

Mon visage se décompose sur le champs. Autant je m'attendais à la prise de conscience et j'allais tenter de m'expliquer après. La blague n'est pas drôle qu'elle soit pour elle ou pour moi ou n'importe qui d'autre et j'en étais la première touchée et impactée d'ailleurs, en toute logique. Mais le reste... Une haine soudaine et une remise en question de tout ce en quoi je pouvais croire à ce moment. L'envie de m'en remettre, l'enthousiasme de revoir les gens que j'aime, l'optimisme de l'instant et la curiosité de cet endroit on tous disparut en l'espace de quelques mots. Je... Ne crois pas l'avoir déjà vu ainsi...

Aussi énervé...
Autant en colère après moi...
Je...

Ma flamme trahissait complétement mon ressenti et s'était amoindrie de 99%...
J'avais même pas joué avec des spectres...
Si cela me surprenait je me serai morfond toute seule et je serai pas venue à Vivia ni toi avec le sourire...

Tu... Me détestes right ?...

J'ai... presque... Non... Pas de bêtise... Mais...
De mon petit oeil unique, le turquoise de mes yeux brillait à cause de l'humidité qui l'accompagnait alors... Mais ça ne sort pas. Je m'étais bloquée, même mon corps ne veut plus bouger... Je ne devenais plus que spectatrice, mon corps était lourd, je me sentais tourbilloner sans même bouger et mes pensées noires s'entrechoquaient tandis qu'elle parlait encore et croisait une nouvelle personne...
Entre les mots... doux et les menaces... Qui étais cette personne... Tu... ne parles pas à ma Vivia comme ça !

Forçant mes bras à enfin se dégager de leur position statiques, sortant la baguette et pointant la vilaine fille avec.

Mon cœur avait toujours été assombri par l’obscurité. C’était une ombre de tristesse, de dépression, de peine, de suicide. Une ombre tenace qui en devenait palpable. Une ombre qui était le fruit de paroles dures, acerbes. Et le plus triste ? C’était que je les réentendais, mais sur moi, mais sur Aurora. Elle ne les méritait pas. Pas elle.

Et cette obscurité commença à bouillir à tourner. En une goutte, ce nuage s’était transformée en une tempête de colère brute. Mon regard se portait sur ma Funécire. Sa flamme était pratiquement éteinte. Son œil menaçait de lâcher des larmes. C’était cela l’amour entre sœurs ?

Cette inconnue qui se dressait devant moi ? Que me voulait-elle ? Me menacer ? Je regardais mon ombre. Elle… bougeait vers elle et, derrière, il se manifesta, seulement visible de mes yeux. L’être rougeoyant posa ses deux mains sur l’épaule de la Sévipart et je compris : il pouvait se manifester à l’envie et à qui il voulait.

Il pencha la tête en avant, un sourire malsain sur son visage.



« Le seul vrai ange est devant toi. Et tu vas assister à sa colère. Sois excitée. Tu vas assister à sa première fois. Tiens-toi tranquille, petite fille.»

Moi qui étais d’habitude si compatissante, si bienveillante, je ne fis rien pour arrêter Mad. J’étais juste en colère. Ma voix s’éleva. Moi si timide surtout enfant, elle venait de toucher la corde.

« C’est donc ça pour toi être une sœur ? C’est ça ? »

Ma voix était tremblante, tremblante de colère.

« Aurora vient de vivre une des expériences les plus traumatisantes qui puissent et toi, tu… Tu… Tu… lui reproches d’être morte ? »

Je serais plus fort Aurora. Elle ne méritait pas un tel sort.

« Tu t’es jamais demandé ce que elle, elle ressentait ? Elle vit dans ton ombre à cause de tes livres. Personne ne reconnait son talent ? Alors qu’elle chante comme une déesse ! Et tu devrais le savoir mieux que tout le monde. Chaque jour que j’ai passé avec elle, je l’ai toujours entendue chanter. »

Des larmes me venaient. Colère, tristesse ? Je ne savais plus.

« Elle n’a eu de cesse de travailler dur. Ses cours, son corps… Et tout ce que tu retiens, c’est le négatif ? Tu penses pas qu’elle s’en veut déjà assez de te causer des soucis ? Aurora, elle t’adore… Elle aurait été dévastée si ça t’était arrivé. »

Mes paroles commençaient inévitablement à attirer des gens. Mais je m’en fichais.

« Mais tu préfères lui en vouloir ? Aurora est une des plus belles personnes que je connais. Sans elle… sans elle… Je serai déjà au bout d’une corde ou dans une baignoire de sang. Elle m’a sauvé la vie ! Elle n’a pas pris en compte ceux que les gens disaient de moi ou des peurs sur les spectres. Elle a plus d’ouverture d’esprit que tu en auras jamais. »

Mes larmes étaient un flot.

« Je me moque que tu sois sa sœur, je moque que tu l’as élevée, je me moque que ce soit un rêve, je me moque qu’on n’est plus  que 11 ans. Je t’interdis de parler d’elle comme ça ! Je te l’interdis car tu devrais t’estimer reconnaissante d’avoir une sœur aussi géniale. Alors va rejoindre ton amie et quitte cet endroit. Tu n’as aucune valeur de cette maison de toute façon. »

Je tournais déjà les talons, embarquant Aurora dans les bras, fonçant tête baissée. Mad disparut au même moment. Je retournais dans le dortoir, ne jetant un coup d’œil à personne. Je m’installais dans mon lit, un lit parmi beaucoup d’autres.

Serrant comme jamais Aurora, j’essayais de me calmer. Je ne pensais pas que je pouvais avoir une telle colère en moi.

« Je… me suis emportée… Désolée… Mais je ne peux pas supporter qu’on te parle ainsi. Pour moi, tu es ma lueur d’espoir. Ne l’oublie jamais. Je t’aimerai toujours. »

C’est facile de se mettre en colère. C’est aussi facile de briser des cœurs et des espoirs. Les réparer ? C’est une toute autre histoire.

La Sévipard dégagea d’un revers de bras les mains posées sur son épaule, visiblement nullement impressionnée mais signalant clairement qu’il n’avait pas intérêt à recommencer. Elle pouvait être son pire cauchemars, elle aussi.

Le visage de Touso se décompose lentement. Elle regrettait de s’être mise en colère. Elle avait été impulsive. Elle voulait juste… Non. Ce n’est pas bien ce qu’elle a fait. Elle a blessé Aurora. Elle n’a pas été la grande sœur qu’elle aurait dû être. Elle avait oublié. C’était si dur d’être responsable de tout. De soi. De quelqu’un d'autre. Ici, on dirait que sa maturité s’était envolée.



Elle n’avait pas d’excuse. Elle savait que sa petite sœur était formidable. Elle n’avait parlé que du négatif pendant sa crise, c’est vrai. Le positif, il tient en un roman. D’ailleurs, elle l’avait déjà écrit. Et c’est une de ses œuvres les plus connues, même si elle n’y avait pas mis son nom.

Vivia s’en alla, laissant à juste titre Touso tout penaud. Des larmes lui coulaient le long des joues.







Touso s’apprêtait à rentrer dans la salle commune des Linéssoufle, mais on lui retint le poignet d’un mouvement ferme.















Touso avale sa salive. Pourquoi est-ce qu’elle se sentait en danger tout à coup ?







Touso secoue la tête. Cela suffit.





Cette conversation ne menait nulle part. Le problème de cette Sévipard, c’est qu’elle a toujours été un peu extrême dans son discours et dans ses actions.



La Sévipard donne un méchant coup d’épaule et Touso se retrouve dans un autre couloir.



La Sévipard regarde à gauche, puis à droite. Personne pour l’instant.  Elle attrape sa baguette et la pointe vers Touso.



Touso s’immobilise un instant, visiblement en transe. Sa mémoire récente s’efface, telle un effaceur sur les écrits de ses souvenirs. Ils deviennent de nouvelles pages blanches, on peut écrire dessus à nouveau.



***

Avant que quoi ce soit ne puisse être fait de ma part contre la vilaine dame, Vivia déchargea un torrent de colère elle aussi cette fois en ma défense... Je ne savais plus ou me mettre, je ne savais plus quoi dire. Devais-je être contente qu'on me défende ou triste qu'on en arrive là ? Dites moi ce que je devrais faire ou dire ! Je suis complétement désemparée ! Qui a raison et qui as tort ? Est-ce que tout ça n'est qu'un rêve ? Est-ce que je m'en souviendrai ? Non... Je ne veux pas me souvenir de ça à mon réveil... Pas d'une dispute entre les deux personnes que j'aime le plus et de surcroît sur quelque chose qui me concerne... C'était horrible à voir, horrible à entendre.

Et, encore une fois, simple spectatrice de toute ces grandes personnes, je me fais embarquer par Vivia jusqu'à un lit identique en tout point à ceux sur lesquels j'avais pu me poser aussi à l'entrée de mon propre dortoir, couleurs différentes évidemment. Et de me faire écraser entre deux bras...
Ne t'inquiète pas chérie, quoi qu'il arrive je serai avec toi... Je réglerai ça avec Théa au réveil dans le pire des cas... Ca peut se faire plus tard...
Et plus je suis serrée... Mieux je me sens, conforté sur chaque parcelle de mon petit corps par le sien... Etait-ce sa chaleur qui me rallumait au sens propre comme figuré ? Aucune idée... Mais je vibrais, comme si son contact alimentait mon coeur et mon âme.



"Moi aussi je t'aime"