Saison Un

: Obscure Prophétie

Histoire ; Mon nom est Lotbrok, et je suis né dans le sud de Mistral il y a 22 ans de cela. J’ai grandi chez mon oncle et ma tante non loin de Bayette, dans un petit village bordant le Parc Naturel, de l’autre côté du cours d’eau. Pourquoi pas chez mes parents me direz-vous ? Et bien, la réponse est plutôt simple : ils sont morts quand j’étais petit, dans un mystérieux incendie qui a laissé peu de souvenirs dans mon esprit. Originaire de Bayette, la ville qui m’a soit disant vu naître, j’y ai vécu jusqu’à mes 4 ans (à ce qu’il parait) avant de finalement être arraché au confort de la ville pour le trou paumé où mon oncle et ma tante avaient su faire leur nid.

J’ai donc vécu avec le frère de ma mère, Brock Olih, chef des très célèbres Gardiens, un groupe de rangers prenant à cœur de protéger le Parc Naturel et d’y faire régner l’ordre et la paix. A ses côtés, dès que je le pu, j’appris les secrets de la Forêt Luxuriante et à reconnaître chaque brin d’herbe des Plaines Verdoyantes, et chaque grain de sable de la Dune Dunaja. Enfin, façon de parler bien sûr : Brock n’était pas idiot et ne m’emmenait jamais loin des sentiers battus, sécurité oblige. En grandissant pourtant, je me pris d’affection pour cette nature qu’il avait su me faire connaître et lorsque je n’étais pas à l’école, il n’était pas rare de me retrouver dans la Forêt Luxuriante, la zone la plus proche de notre village. Parce que je semblais avoir la fibre pour ça, lorsque j’en eu l’âge je fus même autorisé à l’accompagner durant certaine de ses missions, faisant ainsi mes premiers pas chez les Gardiens.

Ma tante, Maisej Olih, brillait quant à elle en tant que soigneuse pokémon. Masej prenait soin – et le fait toujours d’ailleurs – de venir en aide aux pokémons du Parc Naturel, apportant soins et soutiens à ceux qui n’avaient pas eu de chance, ou qui avaient eu le malheur de croiser les mauvaises personnes. En unions avec la nature et les pokémons, notre petite famille se targuait de vivre en autarcie ou presque, cultivant ses propres baies lorsque la Forêt Luxuriante n’était pas en mesure de nous les fournir.

Isolé du reste du monde ou peu s’en faut, c’est à l’écart de la civilisation que je grandis donc, enfant unique, Arceus n’ayant semblait-il pas accorder le don de la vie à Maisej … ironie du sort, pour elle qui prenait pourtant tant soin de ses créatures. Ainsi retranchés dans notre bulle, les nouvelles des autres régions de Mistral peinaient à venir jusqu’à nous. L’incident aux Mines Excavarenne, l’apparition des Zarbis, les élections, tout cela n’était que fait divers ici … la vérité ? Mon oncle et ma tante semblaient avoir peu d’intérêts pour la chose, trop occupés à vivre leur petite vie de gardes-champêtres. Affecté au Parc Naturel, Brock voyageait peu et nous avec lui, mais parfois il se rendait à Bayette pour des affaires, ou simplement pour ramener des choses que nous ne pouvions produire nous-mêmes ; ses sorties étaient rares, tout autant que ses récits les concernant. Malgré nos paupières closes sur les évènements qui survenaient dans le reste de Mistral, nous ne pouvions échapper aux conséquences de ce qui survenaient à l’extérieur de nos murs. Ainsi, lorsque la trompette des quatre cavaliers sonna et que la malédiction frappa le pays, le Parc Naturel tout entier devint une vraie jungle où il ne faisait pas bon vivre … tous les rangers furent mobilisés et parmi eux les Gardiens, qui durent redoubler de vigilance pour échapper aux pokémons soudainement plus sauvages. Le problème trouva sa solution et tout fut finalement réglé, d’une manière qui m’est encore un peu un peu obscure. Vous savez, à la campagne, les infos arrivent un peu … modifiées, transformées. On parle de spectres, d’exorcismes et de vérité dévoilé, et cela ne m’intriguerai pas tant si Brock et Maisej ne semblaient pas autant tenter d’étouffer l’affaire.

Que me réserve le monde ? Je ne saurai le dire. A l’aube de mon 22eme anniversaire, je me suis engagé chez les rangers dans l’espoir d’être affecté aux Gardiens. Loin de vouloir découvrir le monde, je me complais à vivre la vie offerte par mon oncle et ma tante. Pourquoi aller chercher le bonheur alors qu’il est souvent si prêt ? Protéger le Parc Naturel me parait être une perspective plaisante, pour moi qui suis si sédentaire … pourtant, il est un adage qui résonne au court des siècles et qui ne saurait mentir : la vie ne nous offre jamais ce que l’on veut, seulement ce dont nous avons besoin.