Saison Un

: Obscure Prophétie

Retrouvons donc notre jeune aventurier pour sa première véritable Quête épique. Après quelques allers et retours sur la carte, allant de droite à gauche, et de gauche à droite, allant de Kedal à Vigneaux, pour finalement revenir sur ses pas, notre jeune Fermier, toujours à la recherche de lui-même, a plus ou moins compris où il devait se rendre. Et tout cela devait donc passer par quelques pentes des plus compliquées. Loin de toute civilisation, Jean-Jean le Huitième avait décidé de retrouver ce qu’il avait si bien connu jusqu’à maintenant, avant son grand départ. La Nature. L’air frais. Loin de Bivouac. Loin de Vigneaux. Et pour cela, quoi de mieux, finalement, que les Gorges du Vermillon. Guère préparé qu’il n’était, il ne se rendait pas compte du défi qu’il s’imposait alors en passant par ces lieux. Pourtant, il savait que ses grands frères étaient passés par ici dans leur quête initiatique. Que ses sœurs, aussi, l’avaient fait.

Pour l’occasion, n’oubliant jamais ses meilleures chaussures qu’il ne mettait qu’en de rares occasions, Jean avait réussi à lacer ses lacets sans trop de difficulté (et heureusement !). Accompagné de ses deux fidèles compagnons, Léon et Gaston, car il avait préféré laisser l’Azurill au bon soin d’une infirmière locale jusqu’à trouver une meilleure solution pour sa bouée manquante, il s’était donc lancé sur les pistes.

Première erreur, me demanderez-vous ? Au lieu de démarrer son ascension au lever du jour, pour profiter un maximum de la clarté, l’adolescent était parti au hasard, selon ce qu’il préférait. C’est-à-dire qu’il avait pris le temps de manger sa collation matinale avec ses deux amis. Puis de profiter de l’herbe verte pour piquer du nez jusqu’au festin du midi. Et seulement avait-il enfin pris la route en direction de la Source des Origines. Une expérience qui se voulait unique. Mais bien trop courte puisque, vous vous en doutez, le garçon n’avait peut-être pas exactement à quelle heure le soleil se coucherait. Alors, c’est ici que nous retrouvons notre Héros, plongé dans l’obscurité au beau milieu des Gorges, bien loin de son objectif.

« Euh … Peut-être qu’on devrait juste faire demi-tour ? On ne l’aurait pas ratée par hasard ? Sur la carte qu’ils ont montrée, cela ne me paraissait pas si loin, en fait. C’est bizarre ! », lâchait-il, les sourcils froncés. Du bruit. A gauche. Mais aussi à droite. Heureusement qu’il était encore bien accompagné pour l’occasion par ses deux fidèles protecteurs. Pour autant, il ne faisait guère le fier au milieu de cette nuit où seule la Lune, et les étoiles, l’éclairait. Avait-il commis une erreur ? « Que … ? », lâchait-il alors qu’un nouveau bruit se faisait plus proche. Ah. Voilà que tout se compliquait encore.

Pour ne pas changer. Jean était perdu. Sauf que cette fois-ci. Il était au beau milieu de nulle part. Seul, cette fois-ci. Et de nuit, pour ne rien arranger à la situation. Comment notre Héros, en quête de lui-même se sortirait de cette périlleuse situation ? Trouverait-il finalement refuge ?

Courage, Fuyons. Ce dicton n’aura jamais été aussi vrai que dans la situation de notre jeune Héros. Soudainement pourchassé par un troupeau (mais est-ce vraiment un troupeau, en vérité ?) de Nosférapti, il était dorénavant temps de prendre ses jambes à son cou. Ce que notre Héros, heureusement, savait que trop bien faire. En effet, dès son plus jeune âge, sans méchanceté aucune (rassurez-vous, aucun Pokémon n’a jamais été blessé par ses bêtises), notre jeune garçon avait appris à courir. Et plutôt vite, qu’on se le dise. Souvenez-vous comment il s’était fait poursuivre par le vieux Tauros de son Pépé. Il avait carrément l’entraînement. Du coup, sans attendre, il s’était mis à courir.

Ni une. Ni deux. Rappelant Gaston et Léon dans leurs Pokéballs respectives, pour éviter les retardataires, le Kedalien s’était mis à courir au hasard. Il n’avait aucune destination précise en tête. Juste la fuite. C’était le plus important. Déguerpir de ce nid de Pokémons super dangereux et pas du tout à son niveau. Mais quelle idée, aussi, de se balader dans une zone sans aucune maîtrise. Puis son pied avait glissé quelque part, sur un tas de feuilles, le forçant dans une courte roulade où il faillit y perdre le contenu de son sac à dos.

Puis ce fut la véritable chute. Dans le noir, dans sa course, il avait perdu l’ensemble de ses repères. Alors, cherchant seulement à semer les Nosférapti dont l’un d’eux se montrait plus agressif que les autres, il n’avait pas fait attention à ce qui se trouvait face à lui. Trop curieux de voir ce qui se passait derrière. Puis. D’un coup. Balayette. Il aurait quasiment pu faire un 360 degrés no-scope sur le Nosférapti, en vérité, tenter un lancer de Pokéball à l’aveugle mais ce fut une branche d’arbre qui le coupa en vérité, l’obligeant à rouler sur lui-même sur plusieurs mètres.

Il avait réussi à fuir. Par tous les Pokémons qu’il connaissait en tout cas. Un soupir. Un mal de tête. Aïe. Et sa cheville un brin douloureuse quand même. Il n’avait peut-être pas trop fait attention aux panneaux qui signalait que la zone était dangereuse, notamment lorsqu’on se baladait de nuit. Soufflant, se recouchant sur le talus sur lequel il avait déjà pas mal roulé, il expirait. Il avait presque mal au cœur. Définitivement une sacrée expérience. Une aventure épique qu’il pourrait bientôt expliquer à ceux désireux de l’entendre. En entendant, il s’arrêtait. Juste le temps pour lui d’entendre du bruit étrange qui ne venait pas de lui.

« HAN NAN ! Pas encore ! », lâchait-il alors qu’il se relevait avec difficulté. Qu’est-ce qui devait encore lui tomber dessus, cette fois-ci ?!

« Han. Ma tête. Que … Que s’est-il passé ? … » Sa tête lui faisait un véritable mal de Rocabot, même s’il ne connaissait pas du tout le Pokémon. A croire que toute la nuit, sa tête avait touché à quelques Torgamord dans l’eau. Il avait mal alors qu’il frottait la bosse à son front. « Aïe. », lâchait-il encore tandis qu’il toussotait un peu l’eau en trop dans ses poumons. Dure soirée, n’est-ce pas ? Encore un œil fermé le temps de récupérer, il n’arrivait pas encore à se redresser. Puis une tentative de se tourner. Non plus, le soleil lui faisait bien trop mal.

Que … Que s’était-il passé exactement ?

Doucement, les souvenirs lui revenaient en tête. Il ne s’était pas endormi là. Et la veille, il marchait seul. Quelque part. Il avait décidé d’aller vers un lieu qui avait un sacré nom. Avec des Origines. Bref, le truc qui en claquait. Genre qui en boucherait un coin quand il pourrait le raconter. Puis, finalement, la nuit était tombée bien plus vite que prévu. Mais maintenant, ce n’était plus la nuit. Donc, il avait dormi ici. Selon ce qu’il arrivait encore à déduire. Il se souvient de sa première halte, alors qu’il tentait de se rassurer sur les distances, mais les cartes lui avaient menti, en vérité. Tout était bien loin que prévu. Ou alors, il était arrivé sur d’autres contrées, bien plus dangereuses encore que Mistral. Non !! Quand même pas. Ce n’était pas possible qu’il marche autant.

Mais il s’était fait attaquer. Il s’en souvenait lentement mais sûrement. Une attaque terrible alors que les souvenirs revenaient à lui. Et soudainement, se tournant sur lui-même pour se poser sur ses fesses, il vérifiait l’ensemble de son corps. Pas de morsures. Ouf. Jusqu’à … Une angoisse le prenait alors que sa gorge se serrait. Oui, juste là. Voilà. Il s’en souvenait maintenant. Une attaque Vampirisme juste à sa gorge. Il avait encore la trace des crocs. Deux minuscules trous. Vite !!! A l’ombre avant qu’il ne soit trop tard ! Avec difficulté, car son corps réagissait soudainement si mal au soleil, il se réfugiait à l’ombre. Que la vie devait être douce à l’ombre des palmes, avait écrit à un certain historien ! Heureusement pour lui qu’il arrivait à se rappeler de la légende de ces attaques.

Il s’était fait vampiriser par un Nosférapti. C’était donc vrai ! Voilà pourquoi le soleil lui faisait si mal et qu’il avait si soif ! Vam-pi-risme. Cette attaque redoutable transformait bel et bien un humain en une nouvelle forme différente. Il n’était plus comme avant, il le sentait bien depuis son réveil. Il avait contracté cette étrange maladie infectieuse juste par l’unique morsure d’une petite créature. Puis, faisant appel à Gaston et Léon, toujours protégé des rayons du soleil comme il le pouvait, il avait vérifié. Eux n’avaient rien. Heureusement. Un soupir.

La légende locale de Kedal devenait vraie. Il était un VAM-PI-RE. Heureusement, il était le seul à avoir commencé sa transformation. Prenant une longue inspiration, il devait attendre la nuit pour pouvoir se déplacer. « Bon. Gaston. Léon. Plus qu’à trouver une solution. » Il se grattait l’arrière du crâne, essayant comme il pouvait de rire. « Je ne sais pas où nous sommes. On est encore perdu et on ne peut pas révéler aux gens que je suis un vampire. Alors, on va se montrer discret ! D’accord ? »

Alors. Dites. Pensez-vous seulement que notre jeune Héros, soudainement transformé en Vampire selon les légendes de Kedal, saura se montrer seulement un instant discret sur sa nouvelle condition ? Nous découvrirons tout cela au prochain épisode.