Saison Un

: Obscure Prophétie

Puisque certaines personnes sont soucieuses de mieux connaître l’écrivaine… Voici quelques informations utiles.
Théa dort sur le ventre. Quand il fait froid, ses membres sont plutôt repliés contre elle pour la garder au chaud et à l’inverse, elle devient une véritable étoile de mer. Mais oui. Elle dort sur le ventre, peu importe la saison. Elle dort généralement dans des pyjamas deux pièces, avec ce foutu T-shirt qui lui remonte toujours juuuuuste en dessous de la limite de la décence féminine. Comment on en arrive là ? Aucune idée. En tout cas, ce soir, c’est pyjamas ciels étoilés. Très mignon. Elle l’aime bien. Il fait partie du top trois de ses pyjamas préférés.
Dernière information, ce soir-là, c’était la toute première fois qu’elle dormait dans un hôtel de luxe. Théa n’avait pas spécialement insisté pour dormir dans ce genre d’endroit, mais son éditeur veut préserver son statut de star et donc la faire dormir comme une star. Au fond, elle avait des combats plus importants à mener et elle n’allait pas mentir, c’est agréable d’être traitée avec beaucoup d’égard. Ouaip, elle s’était un peu lâchée sur les à-côté de l'hôtel de luxe, mais hé, tout le monde disait qu’elle le méritait.

Maiiiiiis, c'est pas le plus important. Ce qui intéresse le public, c’est de savoir comment va réagir notre écrivaine nationalement connue !

Tout d’abord, à l’impact de l’aspicot sur sa jambe, le corps de Théa se réveilla très difficilement. Ses yeux luttaient pour ne s'ouvrir, on pouvait même l’entendre pousser des petits grommellements mignons de contrariété, mais le système d’alerte du corps était debout. Il y a quelque chose sur sa jambe. Pas très lourd, mais suffisamment pour que ça puisse être cause de danger.



Elle se retourne lentement pour se mettre sur le dos et, dans le mouvement, elle note aussi que quelque chose s’était accrochée à elle. Montée d’adrénaline, elle se réveille plus vite que prévue et son souffle se coupe.
Il y avait quelque chose dans son lit.
Elle retient sa respiration et se décale leeeeentement pour chercher ce fichu interrupteur pour allumer la lumière.
Autre information, Théa est myope. C’est-à-dire qu’elle tends la main et elle devient légèrement floue à ses yeux, alors dans le noir, n’en parlons pas ! Ses repères étaient déboussolés et, on va pas se mentir, elle galérait un peu.
Cela eu pour effet de la faire grommeler davantage et commence à murmurer.





Plus haut ? Plus bas ? Où alors, il y en avait pas de ce côté ? Ou alors, c’était plus loin ? Raaah ! Elle tente la lampe de chevet. il lui semble que le truc était plus bas. Où est le fil ? Mais où est le fil ! Pourquoi c’est qu’elle est pressée qu’elle ne trouve…
Sa main venait d’attraper quelque chose. C’était pas l’interrupteur de la lampe de chevet. Cela ne faisait pas partie d’un meuble de la pièce. Elle avait l’impression qu’elle avait touchée quelqu’un. Ou un pokémon. Dans le noir et les repères encore brouillés, elle ne savait plus trop.
Par contre, la réaction fut immédiate.



Autre point important : Théa réagit excessivement bien au stress.
Là par exemple, elle lâche immédiatement ce qu’elle avait “attrapé”, arrive à sortir du lit et se retrouve contre un des murs de la chambre, la respiration haletante. Plongée dans le noir, sa seule idée était de sortir de cette pièce, voir de cette suite, voir de cet hôtel.
Faudrait juste qu’elle retrouve la porte.

Un cri ? Un autre cri ? Bien humain non ? Non… Mais Non…. Mais nooooooon ! C’était pas ce qu’elle croyait. C’était pas possible. Pas dans cet hotel. Roh puis zut, l’objectif était le même ! Il fallait qu’elle trouve la porte et qu’elle sorte. Jusqu’à ce que la confirmation de la présence humaine se confirme par la merveilleuse faculté qu'ont développé les humains : le parler.
Le pire ? C’est la suite.
Entre temps, elle trouva enfin un interrupteur et alluma la lumière. Il fallait que ses yeux s’adaptent à la luminosité, mais lorsque ce fut fait, elle n’y voyait qu’une personne floue lui tendant ce qu’elle pouvait aisément supposer être un livre et… c’était probablement une fleur mais il y avait un truc blanc autour de la tige. Fichue myopie.





Tout ça pour une dédicace et un cadeau ? Le monde tourne à l’envers, c’est définitif ! Cependant, il fallait qu’elle reste prudente. Parce que là, elle était seule et qui sait comment il pouvait réagir. Vous connaissez l’adage, la fiction dépasse souvent la réalité.

Théa se passe la main sur le visage. Le réveil avait été un petit peu trop brusque et la situation lui semblait tellement incroyable. Inspiration… Expiration…On se calme et on essaye de reprendre le contrôle de la situation.
C’était pas le premier qui était rentré par effraction, même si on ne s'habitue jamais à ce genre de choses.





La demoiselle ne se rendait probablement pas compte du pouvoir de son avis sur un bâtiment aussi prestigieux. Peut-être pas de là à le faire clôturer, mais à lui faire prendre un sacré coup, c’est certain. Et du genre super efficace.
Théa tenta de reprendre contenance, de se mettre à l’aise, pour que son interlocuteur se détends également. Il fallait qu’elle soit super diplomate. Elle tente alors d'arborer son sourire de star.



Qui n’a jamais rêvé de se balader dans le hall d’hotel le plus luxueux de Mistral avec son plus beau pyjama !
Mais pourquoi Théa marchande autant ? Comme de nombreuses femmes avec des hommes, elle ne souhaitait pas que l’individu se montre violent alors qu’elle était si vulnérable. Si c’était un gamin de huit ans ou une femme de son gabarit, c’est fort probable qu’elle l’aurait envoyé balader… Mais là, elle préférait ne pas trop prendre de risque.

Théa ne comprenait pas. Le mec, il était rentré dans sa chambre en mode d’espion et il semblait infiniment timide ! Il bégaie ! L’écrivaine continue de plisser les yeux, se demandant également c’était quoi le truc qui faisait ce drôle de bruit ? Oh, peu importe. En tout cas, elle ne le savait pas, mais elle pouvait remercier sa myopie. Parce qu’avec le faciès de notre ami champion de type Insecte, n’importe qui (avec un instinct de survi) aurait couru.

On ne va pas se mentir, elle avait tout de même reculé légèrement lorsque l’individu se rapprocha soudainement. Théa attrapa la fleur avant de ressentir un frisson, n’osant pas demander c’était quoi ce truc blanc qui entourait la fleur. Un fan hystérique. En pleins milieu de la nuit. Superbe. Et… C’est quoi cette odeur ? Et ces bruits ? Bon, il est temps qu’elle retrouve la vue.



Hop hop hop, elle se dépêche d’aller à sa table de chevet, de déposer le petit cadeau et de mettre ses lunettes. Un stylo aussi. Après tout, elle avait promis une dédicace. Le monde devint plus clair.
Son visage afficha la surprise. Théa connaissait cette tête, difficile à Mistral de ne pas connaître les champions surtout quand on est une “étoile montante”. Par contre, elle ne l’avait JAMAIS vu à ses dédicaces ! Elle repasse devant le monsieur qui la colle d’un peu trop près tandis qu’elle se dirige vers le guichet. Elle se permet de s’arrêter et de tendre la main pour mettre en place une petite distance d’espace privé. Juste. Un. Petit. Mètre.







Et paradoxalement, ils iraient bien ensemble vu que c’est un BOULET.
Blague facile mise à part, Théa sait qu’elle n’était pas une égérie de beauté. Le plus important, cependant, c’est les avis de ses proches et surtout son avis sur sa beauté intérieure. Alors si une robe vous fait sentir belle, ma foi, c’est le plus important. Il va s’en dire que ces livres sont parsemés de valeurs bénéfiques qui ont peut-être aidé quelques personnes. Elle l’espère.
Ah le falot, il s’était rapproché de nouveau. Quel pot de colle. Elle le fait reculer de nouveau de la même manière que tout à l’heure.





ET ON S'ÉTONNE QU’ELLE SOIT POPULAIRE ! Elle était trop avenante et trop gentille avec ses fans ! Et après, elle se retrouve avec ce genre d’individu à 3h du matin dans un hôtel de luxe.
Fichu optimisme qui ne garde que les meilleurs rencontres en occultant que 80% du temps, c’est une catastrophe de ce genre qui lui arrivait.
La demoiselle attrape le livre, l’ouvre à la première page et commence à dédicacer. Judas Abricot. C’est bien ce qu’il lui semblait, c’était le champion de type Insecte.





Théa avait fait un petit bond en avant (parce que quand elle ne court pas pour échapper à un danger, elle saute pour le fuir) et elle se retourne la vision haletante.
On est d’accord que pour la discrétion, ils pouvaient repasser ? Pas pour les chambres qui devaient isolé du couloir pour ne pas déranger les invités de marques. Par contre, pour les gardes… cela pouvait les alerter. Oui.
Même, sans doute, cela en avait réveiller certains.





La demoiselle croise les bras et souffle. Fini d’être gentille.



Suffit de demander. Une armoire à glace au regard sévère accompagné d’un Démolosse grommelant, s’approche du groupe. Il était, pour le moment, le plus proche de l’écrivaine.



Ils s’étaient déjà rencontrés ? Il ne lui disait rien, enfin, tant mieux s’il la connaissait. Oh par contre, elle n’aimerait pas être à la place du champion. On aurait dit que le gars allait le bouffer.



Le mec attrape son talkie-walkie et demande à un collègue de se ramener avant de se rapprocher de Théa en mode chien de défense qui va vraiment manger de l’insecte pour avoir son ratio de protéine.
Et il faut manger beaucoup d’insecte pour avoir l’apport journalier nécessaire à la survie.

criminel (n.m.) : celui qui transgresse la loi; malfaiteur. L’entrée par effraction d’un lieu privé est condamnée par la loi. Donc.



Par certaine qu’il l’avait entendu. En voyant le champion s’agiter, Théa se réfugia derrière le garde, ne voyant que très peu la scène. Elle entendit juste un “Brutapode, Go !” et pu voir une grosse créature qui faisait la taille du couloir en hauteur et qui grattait le sol avec ses multiples pattes. L’écrivaine pu aussi voir le Démolosse se faire repousser et se relever avec difficulté, mais déterminé à continuer la lutte.
Ce n’était pas le cas du champion qui avait pris la poudre d’escampette en hurlant que c’était son plus grand fan.



Théa fut donc ramené à l’accueil où les responsables s’extirpèrent du lit pour venir présenter leurs plus plates excuses. Des policiers vinrent, mais dès qu’elle donna l’identité du criminel, ils étaient dépités. C’était un champion.
Pour apaiser les tensions, l’écrivaine demanda simplement qu’on la mette dans une autre chambre, un peu moins exposés et qu’on lui offre une nuit supplémentaire. Elle voulait oublier cette histoire, c’était la meilleure chose à faire. Evidemment, quand il s’agissait de Théa, les choses prenaient toujours de l’ampleur. Certains clients avaient été réveillés en pleines nuits et leurs imaginations avaient interpréter les bruits, faisant place à des scénarios diverses et alléchants pour la presse. Cela attira des journalistes. Dont une en particulier que l’on reverra plus tard.























A quoi bon ? Les champions étaient intouchables. Contre l’hotel ? En vrai, Théa n’aimait pas s’attirer des ennuis et paradoxalement, le Luxe Ball devait regagner la confiance de ses clients après cet incident. Inutile de leurs mettre davantage de pression. Enfin, comme elle l’avait déjà dit, elle voulait oublier cette histoire.
Enfin, oublier, c’est vite dit.Depuis ce jour, à chaque événement en public, elle avait l’impression de LE voir.
Fichu popularité.