Saison Un

: Obscure Prophétie

Revenons brièvement sur ce qui s’est passé jusqu’à maintenant pour notre jeune Héros venu directement de la plus grande campagne de Kedal. C’est ainsi que, ayant été contraint par la force, le jeune Jean-Jean, guidé par les sages paroles de Jacques, avait finalement guidé la ferme familiale pour une quête initiatique. Des mots, évidemment, qu’il ne pouvait pas comprendre. Une recherche de soi, en somme. Il devait s’apprendre et se découvrir. Tout avait alors commencé par la rencontre d’un autre habitant de Kedal, Kata, plus jeune que lui, mais au Destin déjà tout tracé. Celui de devenir Poké Ranger ! Nul doute qu’elle s’était déjà entourée des meilleurs compagnons, munie d’un timide mais nécessaire Vivaldaim, mais aussi d’un Fouinette des plus bagarreurs. Durant sa fabuleuse rencontre avec la Kedalienne, notre Héros le Fermier avait découvert comment il était alors possible d’ajouter dans son équipe des Pokémons qu’il devait alors capturer, dans un lancer bien particulier de sa Pokéball. Un Azurill qui était bien fragile fut capturé et rapidement déposé dans le Centre Pokémon le plus proche. A Vigneaux.

Pas exactement l’endroit où il comptait se reposer, sachez-le quand même chers téléspectateurs car, souvenez-vous, Jean-Jean ne savait pas vraiment lire une carte. Pliée qu’elle était, mal repéré, il s’était finalement perdu dans une ville où il avait rencontré le plus grand Marchand de Pokéballs, un personnage fantasque qui, contre tout son argent du moment, avait obtenu un sac à dos rempli de Balls, certaines plus défectueuses que d’autres – là aussi, notre fermier n’était pas exactement au courant. Mais plutôt que de rencontrer le Grand Professeur Snappy, il avait seulement rencontré une jeune Scientifique au caractère de Morpeko. Une aventure toute chevaleresque qui avait finalement conduit notre Héros à reprendre la route et revenir sur ses propres pas. Il serait difficile de savoir si cela était vraiment voulu ou s’il s’était encore perdu. Pour autant, passant près de Kedal, après une rencontre des plus chaleureuses avec Anna Bricot dans la forêt calcinée, Jean le Huitième avait enfin posé les pieds, et ses bottines, là où il le voulait. Les Gorges du Vermillon.

Mais encore une fois, tout ne s’était pas exactement déroulé selon ses fameux plans. Mal préparé pour la randonnée, incapable de lire correctement les distances sur une carte, c’est au beau milieu de la nuit que tout devait être bouleversé à jamais. Tentant de se reposer quelques minutes, seulement éclairé par l’astre représenté par Lunala (ou Cresselia – parfois, la mythologie Pokémon est trop compliquée pour tout le monde), notre Héros avait été attaqué par une Horde de Nosférapti. Une espèce particulièrement dangereuse et bien connue des Kedaliens puisqu’ils transmettaient un virus mutant. Le Vampirisme. D’une seule morsure, disait-on, il pouvait transformer toute une population en des êtres qui réagissaient mal au Soleil, vivant la nuit plutôt que le jour. Dans sa mauvaise chute dans les ravins de Vermillon, tombé dans l’inconscience, le garçon s’était rivé sur des rives inconnues. Il était un homme différent, il le sentait. Et après une inspection approfondie, il avait lui-même contracté la terrible maladie mutante.

Il était devenu un vampire.

Plongé dans le désarroi et l’incompréhension de sa nouvelle pathologie, sur un territoire entièrement inconnu qu’était la Transylvania, domaine malveillant du Comte Nosferaptu, notre Héros, marqué des deux crocs dans son cou, avançait dorénavant à la recherche de réponses. A la nuit tombée, après une longue journée à se réfugier de ce soleil dangereux qui lui donnait de terribles maux de tête, nous retrouvions enfin Jean-Jean qui marchait, sans le savoir, vers Cochignon et son Arène Psy. En quête de lui-même, plus que jamais en vérité puisqu’il se pensait être, un vampire et non plus véritablement un humain qui avait toujours été un fermier, Jean de Kedal avançait, la tête pleine de questions. Curieux d’explorer aussi les rivages de ce nouveau monde. Inquiet. Sourcils froncés, le col remonté pour cacher sa marque, il ne savait pas encore comment il serait accueilli.

Apprendrait-il finalement davantage sur le Comte ? Trouverait-il là-bas un remède au Vampirisme ? Ou devrait-il à jamais vivre à l’abri du soleil ? Rencontrerait-il davantage de ceux qui étaient comme lui ?

Tant de questions bientôt arrêtées par le bruit des feuillages. Bondissant vers les bruits, Gaston entre ses doigts, il était prêt à se défendre si cela se révélait nécessaire. Une longue inspiration alors que, les yeux plissés, il essayait d'activer son nouveau super-pouvoir : la vision nocturne.

Ce qui est finalement pas mal dans le récit de notre jeune Héros, qui se croit donc en Transylvania, alors qu’il se dirige seulement vers Cochignon, c’est que tout l’émerveille un peu plus encore. Il craint évidemment pour lui-même, mais il est aussi curieux. Qui aurait pu savoir que, en seulement un mois, à peine parti sur les routes, il devait devenir un Vampire ? Son Papa Jacques avait-il toujours su cela ? Est-ce que ce dernier faisait aussi partie de ce groupe ? Il ne pouvait pas s’empêcher de remettre tout en question alors qu’un Rondoudou apparaissait de derrière les brousailles. Pokémon que de nombreux Dresseurs connaissent mais que notre Fermier, lui, ne semblait pas reconnaître. Était-ce donc le coup sur la tête qui continuait de lui jouer un mauvais tour ?

Plissant les yeux, il tentait de comprendre la créature. Était-ce donc un Pokémon exclusif à ces Contrées ? Il avait déjà entendu parler de ces Pokémons qu’on ne trouvait nulle part ailleurs. Ou peut-être l’une de ces formes rares de Pokémons plus connus sur Mistral mais différent en Transylvania ? Et s’il venait de découvrir une forme transylvanienne, qu’est-ce que cela signifiait ?

N’oubliant définitivement pas l’apprentissage de la Poké Ranger qu’était Kata, ni une ni deux, notre jeune Héros avait décroché une des Pokéballs de sa ceinture pour faire sien le Rondoudou qui se trouvait face à lui. Tous sauraient qu’un Mistralien, venu directement de Kedal, avait capturé le premier Pokémon de Transylvania. Sa légende ne pourrait que mieux s’écrire. Alors, au beau milieu de la nuit, grâce à sa vision nocturne, il s’était mis en place. Une préparation soignée. Mouvement du bassin. Une inspiration et, de toute l’énergie insufflée dans ses poumons, il hurlait au beau milieu de la nuit. « JE TE CAPTURE ! », dans un lancer plein de dynamisme, au risque de se blesser à l’épaule. Car il n’était pas seul. Il y avait là toute la force de ses ancêtres. Mais aussi cette nouvelle énergie. Celle du Comte Nosferaptu.

Deux grands yeux ronds alors qu’il était lui-même surpris. La technique fonctionnait réellement. A croire qu’hurler à tue-tête qu’il voulait capturer un Pokémon fonctionnait vraiment, et ce peu importe la région. Haussant les épaules, il vint finalement à bondir tandis qu’il approchait de la nouvelle Pokéball. « YEAH ! MAIS C’EST TROP BIEN !! », hurlait-il encore au milieu de la nuit, oubliant brièvement sa nouvelle condition à laquelle il devrait trouver des réponses à l’avenir. Il était surtout temps de faire connaissance avec la nouvelle recrue de son équipe, future star en devenir. Libérant ainsi la jeune créature directement venue de Transylvania, la Rondoudou fit son apparition toute grandiose.

« DOUDOU ! », se dévoilait sous les yeux nyctalopes du jeune Vampire. Ainsi notre Héros s’abaissait sur ses genoux, tout heureux qu’il était, souriant à pleine dent. « WAOUH. TROP BIEN. COUCOU ! » Se mettant en tailleur, l’enfant tournait légèrement la tête vers la gauche, curieux d’en apprendre plus sur sa nouvelle compagne de route. Hochant de la tête, il reprit. « Je suis Jean. Jean le Huitième. Et je viens de Kedal ! Tu t’appelles comment ? » « DOUUUUU ! » Suivie d’un début d’une Berceuse, la Princesse de l’équipe, comme elle devrait le devenir à l’avenir, la Rondoudou sautait dans les bras du garçon qui se mit à rouler sur lui. « Cela te dit qu’on soit ami ? Comme ça, je te promets que tu seras connue à travers toutes les régions ! » Elle hochait de la tête à son tour.

Et c’est ainsi que notre jeune Héros, tout juste arrivé à Cochignon, et non pas vraiment la Transylvania comme il le pensait encore, obtenait un nouveau compagnon pour la suite de sa route. Une Rondoudou qui allait bientôt répondre au nom de Marylou.