Saison Un

: Obscure Prophétie

Cette journée était la journée du mystère, des choses étranges, des événements imprévus. Depuis quelques jours maintenant, chaque fois que Sandy sortait visiter Frîme, Ricardo ou Maïté l'accompagnait, mais jamais les deux en même temps. Ce matin, devant le refus de ses pokémon à sortir, elle avait investigué. Là, au fond de la chambre qu'elle louait, au travers des couvertures empilés par ses pokémons se trouvait un œuf. Marron et rosée, à la coquille dure et lisse. Un œuf de pokémon, plus précisément de son Charpenti et Machoc selon leur réaction.

La pâtissière, d'on le bras était enfin partiellement guéri avait fixé l'objet surprise un long moment avant de réagir. Son premier instinct aurait été d'en faire une omelette. Cuite à point avec du fromage de Cabriolaine, des tranches de poireaux et juste une touche de persil. Sauf que voilà, après avoir rencontré Krystal, la vignelaise savait que dans cet œuf se trouvait un futur pokémon! Utilisant l'ancien  bandage qui avait maintenant son bras en place plusieurs jours, elle le noua pour en faire un anneau qu'elle passa au-dessus de l'une de ses épaules, permettant ainsi de transporter la coquille sans risque.

-Il faut qu'il prenne l'air lui aussi!

Sur ce, c'est accompagné de Ricardo et Maïté qu'elle prit la direction de la poste. Avec l’œuf en main, facile de faire sa demande de carte pour devenir éleveuse. Il était toujours préférable de se déplacer directement à Anarc-le-peuple, mais dans certaine condition, la demande à distance suffisait. Satisfaite, elle avait reprit la route vers... Quelque part. Chaque journée lui faisait découvrir une nouvelle rue, un commerce différent, divers lieux intéressants. Aujourd'hui, elle visitait un nouveau quartier, plus loin que tous ceux préalablement exploré. Ce n'est ni une pancarte, ni un bruit qui attire son attention, mais un geste.

Plus loin, un étrange pokémon à l'apparence d'une pierre ronde flotte dans les airs, tournois sur lui-même et fonce vers l'avant, frappe un enfant. Encore. Et encore. Les rares passants regardent, se parlent  entre eux, un homme parle à l'enfant, repart lorsqu'il ne reçoit pas de réponse. Voilà autre chose qui est curieuse, étrange phénomène qui mérite que l'on si attarde. Sandy s'avance, de son éternel pas dansant, s'arrête à quelques mètres.

-Dites, à quoi vous jouez?

Aucune réponse, elle se reprend, avance encore, n'est plus très loin. Elle fronce les sourcils, cherche à comprendre la partie. L'enfant ne peut plus se relever, le pokémon persiste à le frapper. Est-ce un entraînement digne des plus grands dresseurs? Un jeux aux règles qui lui échappent? Difficile à dire, même s'il est évident que l'enfant perds. Il ne parvient plus à se relever, du sang coule de sa tempe, le long de son bras, tâche carmin sur les briques de Frîme.

-Allô?

Aucune réponse, aucun son, excepté celui de la pierre qui frappe la chair. Ricardo grogne, lève son rouleau dans les airs. Voilà qu'il hurle après le caillou. Que se passe t-il? L'étrange créature à t-elle offerte une insulte pour que son propre pokémon commence à s'emporter ainsi? Trop curieuse pour partir, mais trop naïve pour comprendre la scène, Sandy choisit d'intervenir autrement. Elle lève sa main, la dépose doucement sur l'épaule de l'enfant.

-Hey, sa vas?

Elle penche la tête de côté, cherche à voir le visage de l'autre. Ah! Mais il sourit! C'est donc bien un jeux et cela suffit pour que la vignelaise aussi, se retrouve à sourire.

Des jeux, il en existe des centaines si ce n'est plus. Sandy ce souvenait des courses à travers les ruelles de Vigneaux, les murs en pierre qu'ils cherchaient à escalader de leurs petites mains mal habiles, des flaques d'eau au-dessus de laquelle il fallait sauter et irrémédiablement, dans laquelle ils finissaient par pataugé. Ensuite, était venu la période du château, sans personne de son âge avec qui jouer. Pour autant, du haut des murailles, au loin à travers les champs et les collines, elle pouvait apercevoir d'autres enfants qui s'amusait. De nouveaux jeux qu'elle ne connaissait pas, parfois ont utilisait un ballon, d'autres fois, des pokémons participaient.

C'est pourquoi, en voyant l'enfant sourire et cet étrange caillou qui s'acharnait sur lui, elle avait d'abord pensé qu'ils jouaient tous les deux ensembles. Mais voilà. Ricardo n'aimait pas du tout le caillou et plus marquant encore, l'enfant, le visage couvert de sang pleurait. Sandy se fige un instant, fixe cet être chérubin qui jamais, ne devrait avoir à offrir une telle expression. C'est un bon en arrière, un douloureux souvenir. La vignelaise ne connaît que trop bien cet air, celui qu'on offre lorsque l'on se force à accepter quelques chose que l'on ne veut pas. Combien de fois à telle sourit à sa mère tout en séchant ses larmes, acceptant une condition qui ne lui plaisait pas?

Cet enfant, tout juste apte à fournir un simple grognement est dans une situation similaire. Il ne veut pas jouer et ce pokémon persiste, le frappe, encore et encore, cherche à avoir son attention, à le pousser dans une direction que l'autre ne veut pas. Sandy tourne la tête, regarde ses compagnons. Les deux serrent les poings, menace le caillou. Alors, Sandy se lève, relâche l'épaule de l'enfant et se place entre lui et le caillou volant.

-Hey face de pierre tu vas arrêter sa tout de suite c'est comprit!? Tu lui fait mal! Si tu continue comme ça, mes pokémons et moi on va te foutre la rouste de ta vie c'est promis!

Elle tourne légèrement le regard, observe l'enfant. S'il ne parle pas, c'est certainement que lui aussi est d'accord pour qu'elle attaque ce monstre non? C'est ainsi qu'une nouvelle idée, absurde, lui traverse l'esprit. Et si...?

- Dit, c'est bien ton pokémon non?

Le caillou flottant comprends où est sa place, il recule, observe les compagnons de la pâtissière qui le menace toujours. Fière de sa prestation, Sandy appuie ses mains sur ses hanches, fixe encore un instant le monstre avant de reporter son attention sur l'enfant. Ce dernier c'est recroquevillé sur lui-même, tient ses jambes avec ses bras frêles. Il n'a pas répondu à la question, fixe le sol où tombe toujours des gouttes de son précieux sang. L'adolescent transfert son poids d'une jambe à l'autre, se balance légèrement, retire ses mains de ses hanches.

Et maintenant? Elle ne sait pas quoi faire. L'autre ne parle pas, trop effrayé certainement. Maïté offre la réponse. Elle s'approche doucement, laisse son compagnon géré le rocher flottant. Loin de le quitter des yeux ou de bouger de sa position, le Charpenti continue de jouer avec son rouleau à pâte dans le vide, près à frapper le caillou au mettre titre qu'une balle s'il ose s'approcher. Sandy fait confiance à son pokémon. Si le monstre de pierre s'approche, il l'enverra valser vers d'autres cieux sans hésitation! Quand à la Machoc, elle fixe un instant l'enfant, puis reporte son regard sur sa dresseuse, essuie son propre front et indique le jeune garçon du doigt.

-Ahhh, bonne idée ma belle! Attends, je vais te redonner l’œuf pour que tu t'en occupe d'accord? Ricardo, lâche pas ce caillou des yeux et balance lui la sauce si jamais il s'avance à nouveau!

Même sans précision, elle doute de plus en plus qu'un pokémon puisse agir ainsi envers son propre dresseur... Enfin, pas le temps de valider pour l'instant, soigner ses blessures est plus important. La pâtissière retire le bandeau qui tient la fragile coquille contre son flanc. Elle installe le tout sur Maïté qui est ravis de pouvoir bercer son œuf. La coquille, chaude sous les doigts vibre légèrement, envoi de petit coup par-ci par là. Délaissant la future maman, Sandy reporte toute son attention sur l'enfant blessé, dépose sa main sur son épaule. D'un geste elle l'invite à la suivre un peu plus loin, en direction d'un banc public.

-Tu viens? On vas s'occuper de tes blessures, d'accord? Et si jamais c'est ton pokémon, peux-tu le rappeler dans sa pokéball?

La caillou hésite un moment, flotte d'un côté puis de l'autre, essais de s'approcher. Ricardo, toujours aux aguets et chargé à coup de Gonflette n'hésite pas un instant, dresse son rouleau à pâte et l'accueille avec une série de Réveil Forcé bien placé. Cela semble remettre les idées en place pour le rocher puisqu'il s'éloigne enfin, se pose dans un arbre plus loin. Sandy observe, songe en silence. Ce caillou est-il un étrange fruit tombé d'un arbre? Il ressemble tellement plus à de la pierre qu'à quoi que cela d'autre... En même temps, un pokémon noix de coco ce doit d'avoir une apparence particulière non?

Qu'importe. L'enfant ce laisse guider jusqu'au banc. Il s'y assoit d'une manière particulière, le visage toujours souriant malgré tout. Sandy lui retourne son sourire, cherche à être rassurante, lui parle doucement. Il n'écoute pas, touche le bandeau qu'elle à prise pour soigner les blessures. Le tissu est doux, fraîchement nettoyé et sent bon les fleurs dorés. L'enfant ouvre la bouche, parle en silence, n'émets pas le moindre son. La pâtissière n'abandonne pas pour autant, elle continue de parler encore et encore. Elle attrape sa gourde d'eau, en imbibe le bandeau et commence à nettoyer le visage de l'enfant. Ses paroles se sont mués en chanson, une comptine de son enfances à l'air doux et répétitif, une boucle sans fin qui appel au calme.

Maïté prend place un peu plus loin sur le banc, son œuf bien encré dans ses bras. Ricardo, dos au groupe fixe toujours l'endroit où c'est enfuit la noix de coco, prêt à lui fendre la coquille à la prochaine chance qui se pointe. Sandy suspens ses geste, cesse de chantonné. L'enfant n'a pas une fois parlé. Elle s'inquiète, mal aisé pas ce traitement silencieux. Elle redresse sa gourde, la place devant ses yeux, offre visiblement à l'autre d'en prendre une gorgée. La vignelaise songe alors qu'elle pourrait faire mieux, ouvre son sac pour y chercher autre chose.

L'enfant laisse Sandy nettoyer la plupart des plaies de son visage. Le sang cesse enfin de couler pour certaines. Il accepte aussi de boire, versant l'eau de la gourde dans ses mains pour y boire plutôt que d'y aller directement à la source. La pâtissière penche la tête de côté, curieuse, mais amusée. Le sourire qui suit est... Vrai. C'est à cet instant, en voyant cette lueur amusée dans le regard de l'enfant que Sandy comprends que tous les sourires précédent étaient faux, forcé par les événements. Il cherchait à refuser gentiment au pokémon noix de coco, incapable d'imposer sa décision.

Puis le jeune homme lève sa main humide, la passe sur le front de la vignelaise, rit. C'est un rire silencieux, léger comme l'air, pure comme la lumière. C'est grâce à ce rire cristallin que Sandy comprends, l'enfant est muet. Jamais elle n'a croisé une personne ayant un tel handicap, pourtant, malgré cette information, elle choisit de ne pas changer sa méthode d'approche. Qui dit muet ne veut pas nécessairement dire sourd, non?

-Je vais m'occuper de tes bras maintenant, ici et là, tu vois? Pour nettoyer un peu le sang. Hum... Tu as une belle coupure... J'ai trouvé ma trousse de premier soin dans ma besace, je vais te mettre un pansement d'accord? Regarde.

Sandy ouvre une petite boite, en sort un pansement, pointe la plaie du doigt. Puis, pour le rassurer, remonte sa manche, indique un pansement qui se trouve sur son propre bras, témoins silencieux de la Poichipocalypse à laquelle elle à survécut.

-Cela vas arrêter le saignement, d'accord? Si tu veux, après je te donnerais à manger! Après un tel événement, rien de mieux qu'une chocolatine pour reprendre des forces!

Elle approche ses mains du bras de l'enfant, suspens son geste lorsque son regard remarque un nouveau détail.

-''Prince''? Pourquoi est-ce écrit Prince sur ce médaillon? Tu n'es pas de la famille royale pourtant... Ohh, est-ce possible que cela soit ton nom?

Si elle pose des questions avec laquelle il peut répondre par un simple geste de la tête, sans doute il pourra lui répondre non?


Après cette étrange rencontre, Sandy repart de son côté. C'est fou comme il y a des gens de toute sorte à Mistral!

Rp terminé pour moi- Merci!