Saison Un

: Obscure Prophétie

Théa avait encore les mains et les jambes tremblantes. Le visage rouge, le souffle coupé, mais elle n’arrêtait pas de rire. Heureusement qu’il y avait personne autour, du moins, elle ne voyait pas âme qui vive. Poésie dansait en lévitation, visiblement de bonnes humeur tandis que Comédie observait scrupuleusement Fantasie. A raison, pour la première fois, l’étoile de mer semblait mécontente. Deux de ses tentacules étaient croisées, on aurait dit une mère qui allait gronder sa fille tandis qu'une grosse ombre les quittait en fonçant dans le ciel.



Théa tenta de reprendre son calme et s’allonge dans l'herbe de la coline , visiblement épuisée par son expérience. Son regard croisa le saphir de Fantasie et malgré le manque d’expression, elle devinait aisément qu’elle était furieuse.







Ce qu’elle avait fait ? Un truc aussi débile qu'impressionnant pour les non-initiés. Si si. C’est possible. Est-ce qu’elle regrettait ? Non.





Notre écrivaine était persuadée que les gens étaient aussi séduits par le fantastique que le réalisme. Mettre un peu de soi dans ses écrits, sans trop le faire transparaître, c’est ce qui pouvait donner le petit plus qui rendait la lecture plaisante. Evidemment, on ne pouvait pas tout vivre. Théa se basait aussi sur le vécu de d’autres et son imagination comblait le vide.





Un grand sourire aux lèvres, elle respire l’air frais puis attrape son stylo et son carnet dans son sac. Fantasie la Stari gronde de nouveau, agitant une tentacule accusatrice et se demandant si l’humaine avait un instinct de survie.





Ou alors, elle était tellement pressé qu'elle rejoigne la mort ? Ou juste qu'elle voulait planer avec elle et que le pokémon dragon lui inspirait confiance. Allez savoir, elle était très difficile à cerner et ses réactions pouvaient être différents d'un jour à l'autre. En tout cas, elle agressait moins Comédie et Fantasie, c'était un progrès.
L’écrivaine ne devait ressembler à rien. Les cheveux tout décoiffés, les vêtements les plus classiques du monde et l’adrénaline qui semblait avoir un mal fou à descendre. Ses mains tremblaient encore alors qu’elle ouvre le carnet.



Hum… Non. Toujours secouée, Théa réfléchissait malgré tout et répéta plusieurs phrases différentes à voix haute. Entre la toute première et celle qui fut choisie, il y avait tout un monde, même si la thématique était la même.





C’est moche quand c’est pas dans le bon sens  et c’est nulle quand ça ne sert pas le récit. Elle fait de son mieux pour rayer et recommence.





Pas trop mal pour une introduction d’un nouveau livre. Le prochain sort bientôt et son éditeur était le dernier à la presser d’écrire une nouvelle trilogie, avec un nouveau protagoniste et de nouveaux personnages, mais Théa avait déjà les “plans” en tête. Elle vous dira également que le plus dur c’est de s’y mettre.



Théa semble s’interroger un instant avant d’enlever sa veste et de l’observer avec attention. Certaines parties avaient été arrachés.





Hum… C’était bon pour aller dans la poubelle, en attendant, elle le range dans son sac. Quoi que l’arrière de son T-shirt était pas mieux, elle sentait des courants d'air dans son dos. Au moins, contrairement à son personnage, elle n’avait pas de lacération dans son dos ! Par contre, des bleus sur les bras ça… C’est pas impossible.
Moralité : rattraper, c’est plus difficile que de lâcher.

Et voici l'adresse.

Tout doucement, tu avais pris le chemin vers cette objectif.
La boutique, on te l'avait chaudement recommandée. C'est vraiment le type de lieu connu que du bouche à oreille. Loin d'être caché, il ne paye pas forcément de mine aux premiers abords.
Tu avais un besoin tout particulier a combler pour finir une tenue adéquate pour la prochaine saison de l'hiver.
Comme tout érudits de la mode le sait, c'est à cette période, l'été, que les meilleurs affaires se font pour la période hivernale.
Pourtant, c'est n'est pas l'argent qui te manque, bien au contraire, avec ta famille plus que ce que tu as accompli, tu est bien au dessus de tout ça. Non, ce qui t'amène à ne pas te reposer dans la paresse, c'est de mériter cette luxure.
Alors on se lève et on enfile une tenue aux allures d'affaires: on commence par enfiler une chemisier léger blanc aux liserés d'argent que l'on rentre dans un pantalon noir a coupe droite, sobre mais efficace, venant caché le sous vêtements fins. On ajoute le gilet de costume pour un effet désiré que l'on vient fermer. Enfin, après avoir ajouté une paire de mocassins pas plus haut que des petits talons, on y attache tout de même quelques bijoux au poignets. Aujourd'hui, point de collier. Mais une sacoche a bandoulière qui contient les sésames de la membre du conseil, la Dream Team dans un confort rembourré pour le voyage.

Les claques de ta venue résonne dans les quelques ruelles que tu traverse.
Il y a bien des passants, des touristes voguant et se laissant porter par les différents tableaux de couleurs ocres qu'offres les façades de Frickes, mais rien qui arrivent a la cheville de ta détermination a trouver cette pièce.
Les quelques minutes agréables vont s'écouler et une façade va s'offrir a toi.

*Fripe and Cheers*

L'accueil porté par ce nom n'a rien de locale, nous avons affaire là a une certaine mode: la Gallaroise.
Ici, derrière la vitrine où quelques lettres forme les.quelques phrases accrocheuses pour attirer et informer le passant lambda, il y a un rez de chaussée dans lequel fourmille quelques individus.
Le principe est louable car il s'agit d'un établissement qui vend des pièces d'occasion et des donations des particuliers.
Un bon plan, a qui prend le temps de chercher, pour se munir d'atouts et de vêtements pour un moindre coût.
Les rangés murales grignote en hauteur donnant cette impression de caverne aux textiles.
Le centre étale ses compositions de piles improvisées par les curieux du jour qui altère la base travaillée et disposée au petit matin par les tenanciers.
Un escalier en colimaçon, pas forcément bien large, perce la hauteur au fond. Menant vraisemblablement à une suite, il y a peut être d'autres surprises.

Daisy, tu est au milieu de ce Carnaval et il est temps pour toi d'y participer.

-"Bonjour."

-"Bonjour et bienvenue, en quoi puis je vous renseigner ?"

-"Je suis a la recherche d'une écharpe bien spécifique et je voulais voir ce que vous aviez. Où se trouvent elles ?"

-"Vous les trouverez à côté des hauts, juste ici. Si jamais, ils se peut qu'il y en ait quelques unes cachées dans les dépôts récent a l'étage, n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil."

-"Je vous remercie."

-"Si vous avez la moindre demande, je suis a votre disposition."

Tu acquiesce de la tête à la quarantenaire qui te sourit. Ses dents blanches et le soin a l'accueil rapide démontre qu'elle a de l'expérience. Effectivement, ce conseil sera a suivre si jamais tu ressort bredouille de cette fouille.

*Clok clok clok*
Ton intonation de marché n'a pas changée et te voici à rythmer avec cadence ton déplacement.
Voici l'entreposage des hauts, et sûrement les bacs visibles et empilés juxtaposés à ce coin contient ta cible.
Ni une ni deux, tu retrousse tes manches pour délivrer les écharpes de leur confinement.
Un soin rapide que tu prend pour poser et plier celles que ne t'intéressent pas.

La chasse aux trésors commence !

Théa alla donc rejoindre la civilisation à coup de vélo et s’arrêta au premier magasin qui lui faisait bonne impression, non sans oublier de se déguiser un peu. C’est à dire. Un bonnet. Oui. Ce n’était pas la saison. Ce bonnet, il augmentait sa discrétion. On reconnaissait un être humain par bien des manières, les cheveux étaient un bon repère. Malgré son air de madame tout le monde, les fans très … passionnées pouvaient la reconnaître de loin rien qu’en voyant sa tignasse et ses lunettes.

Tout ce paragraphe pour dire que Théa assassinait probablement la mode en rentrant dans la boutique. D’ailleurs, elle avait attiré l’attention de la vendeuse et seule son professionnalisme l’empêchait de faire une remarque un peu déplacée, mais justifiée dans le contexte.

“Bonjour et bienvenue, en quoi puis je vous renseigner ?
-Bonjour ! Où pourrais-je trouver les hauts s’il vous plaît ?
-Juste ici, à côté de l’autre cliente.
-Superbe !
-Si vous avez la moindre demande, je suis à votre disposition.”

L’écrivaine fait un petit oui de la tête puis se dirige vers le rayon des hauts. Brr, elle commençait à avoir froid derrière.

Elle se dirige vers le rayon et effectue un petit signe de la tête pour un bonjour silencieux, même si ses yeux s’attardent quelques instants sur l’autre demoiselle. Elle ne put s’empêcher de se dire deux choses :
Elle était bien foutue
Elle était très bien habillée.

Non, elle n’était pas spécialement jalouse. C’était une remarque, ni plus ni moins. Cela arrivait à tout le monde. Théa se concentre désormais sur les hauts, en trouve un des plus classiques et passe partout, normalement à sa taille. Bon, puisqu’elle est là, elle va en prendre plusieurs, en variant les couleurs et les motifs. Trois. Parfait. Un pour maintenant. Deux au cas où.
Ses pokémons se baladent dans la boutique, en mode classe d’école avec deux êtres flottants une étoile de mer qui faisait la roue. Soudain, la Feuforêve s’agite devant les écharpes que l’autre cliente fouillait.









Une minute de silence. Le temps que Théa se rends compte que ses pokémons la jugeait terriblement, en particulier au sommet de sa tête. Ah oui. D’accord. Autant pour elle. Puis elle devait sans doute penser à l’Amphinobi d’Azur et sa langue qui cachait son visage, en mode ninja. L’écrivaine comprenait ça en voyant la Feuforêve tirer sa langue et tourner sur elle-même.



Petit oui général, on pourrait presque croire que Théa serait potentiellement une bonne dresseuse.





La petite classe se déplace presque uniformément vers l’humaine qui offre un petit sourire avec un petit geste de la main à l’autre demoiselle en mode “excusez-nous, on est bruyant” puis elle demande des renseignements à vendeuse tout en lui laissant ses articles au comptoir pour faciliter ses achats.
Théa se retrouva sur une allée en-dessous, puis voilà qu’elle s’interroge sur l’autre cliente. Elle murmure pour elle, seule sa Feuforêve l’entends





La situation était tristement ironique, d’habitude, c’était ses interlocuteurs qui se posaient la question. Elle comprenait un peu mieux leur frustration, même si cela ne justifiait pas qu’on l’emmerde pendant des heures pour qu’elle crache le morceau.



Tac, Théa sort un gilet et le présente à ses pokémons. En cuir avec une grosse tête de mort dans le dos, en mode rebelle.











… Chacun ses goûts ?  Théa n’avait jamais vu Comédie aussi enthousiasme. Il va adoré sa petite soeur, c’est certain.



Parce que Théa en a un ?!

Je vois n’être pas la seule personne intéressante à fréquenter le magasin.

Entre toutes les écharpes, la découverte de Théa Louest était une surprise.
La jeune écrivaine au succès retentissant se promenait dans les allés avant de capturer quelques hauts non loin de toi.
Elle semble aller vers des goûts simples et déclinables. Humble fille ou esprit pratique ?

Dans tous les cas, son feuforêve s’active non loin de ta position pour lui signaler son point de vue.
L’échange se fait et elle semble illuminer la star des livres.
toute émotive, elle s’excuse de la gêne, non occasionnée pour le coup, avant de s'éclipser avec sa troupe de pokémons. Une vraie petite classe.

Quelques secondes, c’est le temps a ses yeux pour s’intriguer sur la vision de dos de Théa.
S'avançant vers la caisse, c’est avec surprise qu’elle remarqua une des qualité qui a du en faire rêver plus d’un parmis ses fans.
Son déhanché avait l’art et la manière de vous faire transporter hors du temps sur des contrées tabou.
C’est surprenant de te voir insister le regard.

Elle était bien foutue
Elle était très bien ... qu’est ce qui lui est arrivé ?

Des lacérations semblait avoir eu raison des pièces de vêtement en son arrière.
Tient tient, elle à fort à faire ?

Plus tu y pense, et plus cela t’intrigue.
Profitons en alors non ?

Le soin est porté au rangement des boîtes. Elle ne bougerons pas c’est certains.
La proie éphémère se dirige vers le sous sol, toujours a la recherche peut être d’idée ?

Tu prend le temps qu’il te faut pour terminer l’organisation et en profite pour la suivre.
Nul doutes qu’en d’autres circonstances cela serait louche, le genre de trouble que tout le monde laisse traîner du coin de l’oeil mais dont les jugements flottent lourdement dans l’air.

Je ne…
Je ne pense pas que ce soit mon style.

Nous lui faisons pas peur.
Certes il n’y a qu’une sortie unique toutefois prenons en soin tout de même.

-”Disons le plutôt que cela est circonstancielle.”

Tu déploie un jolie sourire et une aura des plus amicale avec une touche de glamour.

-”Désolé de vous interrompre dans vos choix, mais je pense que nous nous connaissons l’une et l’autre sans le savoir.”

Ajoutons un pointe de chaleur dans cette présentation soudaine

-”Daisy Rable. Et heureuse de vous rencontrer.”

Théa se retourne et surprise, c’est la cliente de tout à l’heure. Fichtre, elle était tellement concentrée sur ses pokémons qu’elle n’avait pas entendu l’autre demoiselle descendre. Ah ? Elle cherchait un gilet, elle aussi ? Ce serait surprenant avec sa tenue raffinée, mais Théa n’était pas assez prétentieuse pour s’autoriser à arbitrer la mode.
Oh l’écremeuh ! Elle est encore plus charmante de près et son visage disait toujours autant quelque chose à l’écrivaine. Quand elle se présenta, tout devint claire ! Evidemment qu’elle l’avait vu !
ET PURÉE DE POMME DE TERRE ! QU’EST CE QU’ELLE PORTE BIEN SON NOM !



Il fait chaud d’un coup non ? Non mais, ce n’est pas vraiment un temps pour mettre un bonnet. Cependant, notre guerrière de la plume n’osait pas le retirer. Elle craignait… quoi ? En vrai, ses cheveux devaient être dans un tel bazar. Puis la chaleur partira vite. Du moins, Théa tenta de se calmer et de revenir à une température corporelle normale en ajustant ses lunettes.
Fichtre, sa présentation manquait de classes, mais elle avait toujours assumé son côté simple. Pour ça qu’on l’aime bien d’ailleurs. Elle semblait atteignable.



Il lui semblait que beaucoup de jeunes artistes avaient émergés grâce à elle, dans différents domaines. C’est le petit coup de pouce qui fait toute la différence, le talent ne suffisait pas tout le temps. Il suffisait de voir Théa, sans sa soeur et son éditeur, elle serait encore une serveuse.

L’écrivaine se tourne de nouveau vers les gilets et continue de chercher.
Poésie lançait un regard mauvais à Daisy, n’aimait pas trop sa présence qui semblait changer le comportement de son idole. Comédie et Fantasie préférait rester près de Théa, au cas-où le spectre repiquait une crise.



Les médias. Il faut savoir les utiliser, mais ne pas faire manipuler. C’est comme des pokémons. Il faut les dresser. Et avec eux, il faut poser les limites très, mais alors très vite. Sinon, ils vous bouffent le bras;
Théa attrape un autre gilet. Il semblait être fait en espèce de doudoune, mais il manquait juste un truc qui déplaisait fortement à Théa



Des manches ! Non mais c’est quoi cette invention de Darkrai ?! Sans faire de commentaire, la demoiselle le repose et continue sa fouille. Non sans oublier son interlocutrice.
Ce serait difficile.





Même si elle ne semblait pas vraiment en avoir besoin. Enfin, elle devait avoir une garde-robe plus fournie que l’auteur.
C’est pas compliqué, quand on y pense.

Une journée intéressante.

On en revient à ce pourquoi tu te levé plutôt que de te larver chez toi a commander: les opportunités.
Tu te sent dans une bien bonne et grande forme a cette pensée fugace d'efficacité.

C’est mignon, elle semble être déstabilisée un cours laps de temps.

Tu sent que ce n’a semble pas être dans sa personnalité aux premiers abords.

Intéressant. Qu’est ce qu’il lui fait cet effet ?
Ma notoriété ?
Hum... peut être mais elle enchaîne en parlant de ce sujet. Et ca ne semble plus la gêner.
Idem pour ma position.
Pas même ma fortune…
Nous creuserons cela plus tard
Cela ne te sera pas déplaisant non plus au vue ce qu'elle a a offrir.

Le Feuforêve te lance un combat de regard.
Ça relève un de ses traits, il lui est fidèle et il te prend pour une agression dans ce cercle qu’il a formé avec sa dresseuse.
Un comportement classique si elle traite bien ses Pokémons.
Sauf qu’il est pas tombé sur le premier fan venu.


Voilà qui tu est Daisy, l’expériences des combats incarnées.
Alors c’est sans gênes, lorsque que Théa a le dos tourné, que tu lui retourne son regard, avec le poids des années et de ce que tu as vu.

Tu est loin de pouvoir me faire peur mon petit, mais je respecte ta prudence.
Le message est très clair, tu ne l'arrêtera pas avant qu'elle en ai finit avec ta dresseuse.

Elle hoche à toutes les répliques de la plume avant de lui offrir des réponses et une interaction.

-”L’honneur est pour moi aussi. Une personne avec un tel talent n’est pas une rencontre déplaisante.

Effectivement, cette information médiatique est assez vrai, mais je ne me limite qu'à ce qu’il me semble mérité un brin d’aide et de lumière face aux ténèbres des aléas de la vie, personnes comme lieux.
La différence avec le message déployé par la puissance de l’information contrôlé, c’est que je ne fait pas le travail à la place de ce que je parraine.
C’est une philosophie que j’essaye de mettre en place dès qu’il m’est possible.
La méritocratie me permet, tout de même, d’éviter bon nombre de profiteurs et surtout de laisser cette liberté a bien des créatifs le méritant.

Ne vous inquiétez pas pour le dérangement, je suis plutôt assez clair lorsque l’on me titille un peu trop ahah !”

Une petite exclamation pour tout de même décrisper ce visage d’ange.

-“Je suis a la recherche d’une pièce spécifique.
La chasse aux trésors me stimule alors je la cherche a la moindre occasion.
Quand a vous, besoin de renouveler ces pauvres tissus lacérés ?

Pardonner ma questions direct, mais je ne peux que m’imaginer bien des scénarios.
Serait-il possible de me narrer la votre et comparer nos idées hihi.”

Tu garde bien les apparences, tu ne l’a connais pas encore, n’allons pas la brusquer avec la Daisy plus franchouillarde.

On va pas se mentir, Poésie ne faisait pas totalement la maline. Le regard de Daisy semblait plus puissant que son propre Regard Noir. Qui aurait crû ? Ce sera finalement elle qui baissera les yeux le premier, mais elle n’abandonne pas son idole pour autant. La moindre signe d’agression et c’est une Ball’Ombre sans sommation.

Théa pouvait sembler distraite en cherchant un autre gilet, mais elle était extrêmement attentive. Est-ce qu’elle avait du talent ? Faut croire. Est-ce qu’elle le cultivait ? Elle n’avait pas l’impression de travailler d’arrache-pied, même si rien ne tombait tout cuit sur ses pages. Son écriture s’est amélioré avec les années, bien sûr, trouvant son propre style qui portait probablement un nom désormais, mais elle ne passait pas non plus des nuits blanches à la recherche d’inspiration. Si elle ne dormait pas pour écrire, c’est uniquement parce qu’elle le veux.
Malgré sa célébrité, l’écrivaine a toujours trouvé qu’elle était une usurpatrice. Ses écrits ne méritaient pas tant de succès. C’était trop. Pour autant, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Vivre de sa passion, c’est un rêve. Elle a du mal à s’imaginer vivre aussi librement en écrivant une nouvelle histoire.

Son éditeur ne lui avait jamais foutue la pression. Il l’avait aidé à publier, utilisant ses relations, mais concernant la créativité… Ah si, il voulait absolument qu’elle continue sur son thème, sur ses Légendes de Cereza. Ce monde qui semblait prendre de plus en plus vie au fur et à mesure qu’elle le décrit. Hors de questions de commencer un autre projet. Oh, elle trouverait toujours un moyen d’étendre son univers, mais… ce serait dommage qu’elle s’en lasse.
En vrai, ce serait intéressant de voir les protégés de la mécène. Juste pour voir comment ça se passe.



Raffinée, mais il ne fallait pas être devin pour se douter qu’elle pouvait sortir les crocs à la moindre contrariété. D’ailleurs, cette impression de prédateur collait bien avec cette idée de chasse qu’elle abordait. D’ailleurs, une pensée traversa l’esprit de Théa. Est-ce qu’elle ne serait pas une proie, en quelque sorte ?
Pas le temps de s’attarder davantage, la question des vêtements tombait sous le sens.

ARG ! ÊTRE AUSSI MIGNONNE DEVRAIT ÊTRE INTERDIT ! CE PETIT RIRE EST A LA LIMITE DE LÉGALITÉ !

Théa cacha ses rougeurs derrière un sourire amusé, avant de prendre une respiration et de réajuster ses lunettes . Elle condamna au passage son bonnet pour cette bouffée de chaleur. Si ça continue, elle allait tomber dans les pommes c’est sûr !



N’empêche, l’écrivaine se demande bien ce qu’elle pouvait imaginer. Rien de trop farfelue, elle l’espérait.



Le dragon avait essayé d’attraper son haut qui s’était déchirée sous ses griffes et la gravité. C’était un très mauvais calcul et on va pas se mentir, Théa avait un peu flipper sur le moment.



Plus de peur que de mal, même si le haut de ses bras la faisait souffrir un peu. Poésie avait été pleinement nourri et on peut dire que l’écrivaine avait eu sa dose de sensation forte pour la journée.






Ceci. C’est le bruit d’une Stari qui tombe à la renverse. Il faut croire que cette histoire était trop riche en émotion pour son pauvre… heum… Saphir ? En vrai, ça peut s’évanouir une étoile de mer ? En tout cas, c’était la preuve qu’elle s’inquiétait définitivement pour son humaine. C’est qu’elle y tenait un peu.





Théa décroche son sac de son épaule et laisse Fantasie rentrer dedans avant de le remettre sur son dos. Ouch, ça faisait tout de suite plus lourd, mais pour ses petits compagnons, la brune avait probablement gagné un peu de muscle.

Une histoire.
Il fallait effectivement en venir à l’histoire imaginé par Daisy.

Tout était réuni pour qu’elle soit a l’aise.
Le Feuforêve avait baissé les yeux devant ton regard.
Certes tu en attendais pas autant de sa part, mais pourquoi pas après tout.
Vous êtes toujours seules dans cette pièce avec ses pokémons.
L’air est calme, reposant l’atmosphère dans une ambiance d’intimité.
Théa... C’était quoi ce que tu viens de voir ?
L'enchaînement du petit sourire timide et gêné suivi de l'aplomb et d’une paire de lunettes remise sur son nez.
C’est étrange, pourquoi ces détails te saute aux yeux alors qu’elle paraît si…

[Les cheveux de Théa]

L’a t elle fait exprès ?
Une femme de caractères sans nul doute, elle cache bien son jeu en définitif.
Je ne pense pas qu’elle en ai conscience.
C’est vraiment dommage…

Cependant, après cette scène de cheveux flottant, la voici lancée dans cette histoire courte.
Un Dracolos, une envolée et des sensations fortes.
Elle n’a pas peur de l’aventure, à la recherche de faits et de ressentis pour tester ou s’inspirer.
C’est à la fois dangereux mais honnête.
La différence qui peut vous démarquer chez les créatifs.
Ainsi donc, pour résumer, intelligente, créative, un mouvement de hanche…, prête a aller a la rencontre de ce dont elle a envie.
Tu n’a pas besoin de plus de temps pour comprendre que ta première impression sur elle est bonne.
Maintenant, il reste plus qu'à creuser: apprendre à la connaître semble être une nouvelle envie pour toi et ton monde.

-”J’imaginais bien une histoire comme celle-ci:
Lors d’une sortie, non loin d’ici, vous avez fait une découverte.
Il y avait plusieurs épreuves pour l’étudier et avec acharnement vous y êtes arrivée.
Le sacrifice de quelques écorchures et bouts de tissu pour une quête surprise.
Cherchant à ne pas laisser d’indices, le camouflage et le changement d’identité vous tendez les bras.
Et voici votre nouvelle identité: Théa Conito, rebelle aux grands airs mais romantique aux cœur tendre.”

Tu commence a t’exprimer avec une intonation légèrement plus détendu et surtout avec un regard plus sincère.

-”Peut être que tout n’est pas à jeter dans cette histoire...”

Tu laisse échapper un clin d'oeil subtile.

-”Mais dites moi, même si cette pièce ne manque pas de charme, nous avons toutes les deux un trésors à déterrer.
Loin de moi l’idée de vous laisser de la sorte, je souhaite, et pardonnez moi d'être direct, vous invitez pour que nous puissions discuter de bien des choses en tête à tête, sans aucune distractions de nos vies respectives.

Je vous donne rendez vous demain soir, à 20h, sur la place du Vieux Fricke.
Le reste, je vous laisserais le plaisir de le découvrir.”

Ta tête appuie tes propos en la saluant d’un petit geste gracieux.
Tu te détourne de Théa pour remonter aux écharpes.

-”Une dernière chose.”

Ta main pointe astucieusement un haut qui se démarque des ensembles.

-”Je vous conseil un style comme celui, il met bien en valeur vos yeux hihi !”

Et tu disparais en t'élevant vers le rez de chaussée, lui laissant une dernière vision.

Et bien. Si elle s’était attendue à ça. Peut-être que Lady Rable devrait écrire des livres ? Il restait intéressant que sa façon de raconter son histoire touchait encore à cette fameuse méritocratie. Il fallait mériter sa victoire, méritée sa journée, mériter sa découverte. Théa ne put s’empêcher de sourire. Daisy l’avait bien compris, l’écrivaine se faisait discrète. Attendez Romantiques aux coeurs tendres ? Vraiment ?



La demoiselle n’avait pas de mot. Elle souriait. Tout simplement. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle prendrait ce qui l’interesserait de cette histoire. Promis. Après un court réajustage de lunette qui s’imposait, son interlocutrice lui rappela aimablement qu’elles étaient dans un magasin… La suite fut plus surprenante. Une invitation. Un peu cavalier, mais après tout, si on ne demande pas, on n’a rien.



Même peut-être en avance. Parce qu’être juste à l’heure, c’est déjà être en retard. Puis, peut-être était-elle intriguée plus qu’elle n’aurait voulue l’admettre.



Drôle de manière de dire au revoir mais… Non, évidemment, ce n’était pas fini. Théa relève son visage, son souffle se coupant légèrement mais en toute discrétion, et voilà qu’elle a droit à un dernier conseil vestimentaire. L’écrivaine sort le fameux vêtement. Une petite veste bordeau en cuir, avec une ceinture pour mettre en valeur la taille.



Quelle ! Chipie ! Elle s’enfuit en plus ! Juste pour avoir le dernier mot ! Faut dire qu’elle avait laissée Théa bouche-bée. Dans les escaliers, avec sa stature, sa prestance, son charme. Pfiou, une image qui allait être difficile à oublier.



Poésie piailla. Très. Longtemps. Elle engueulait la brune qui ne faisait pas du tout attention. La Feuforêve n’aimait visiblement pas la demoiselle, elle ne lui faisait pas confiance et craignait le pire, contrairement à sa dresseuse, qui tenta tant bien que mal de redescendre sur terre.





Théa remonta les escaliers et fila à la caisse pour régler son dû. La demoiselle continuait de chasser son écharpe, mais l’écrivaine ne put s’empêcher de lui adresser un tout dernier sourire, légèrement espiègle peut-être, avant de sortir du magasin.
Oh, elle trouvera son trésor. La brune en était persuadée.