Saison Un

: Obscure Prophétie

Azur appréciait la ville de Kalank. Peu spécialement amateur de leur mentalité, il aimait beaucoup passer du temps près du port. Il ne refusait pas non plus une partie de Poképétanque si l'occasion s'y présentait. Avec ses splendides thématiques pour un spécialiste des types Eau et Vol et ses fabuleux coins de pêche, le Maître ne risquait pas de se sentir en dehors de sa zone de confort ! Disposant toujours de sa superbe canne, il ne perdit pas un seul instant pour se relaxer au port. Il avait de l'avance concernant son grand itinéraire jusqu'à Vigneaux, et pouvait donc sans problème se le permettre. Sa canne fut si vieille que lui seul put s'en servir, grâce à sa chance de réussir à dégoter quelque chose avec un bout de bois dans un tel état.

Allongé à côté de lui, Perceval se prélassait au soleil. Pendant ce temps, Nana pêchait à sa façon bien connue tandis que Blanche virevoltait paisiblement dans le ciel. Quant à Jojo, il obtint également le droit de passer du temps dans le port, non loin des plus grosses embarcations. Les Kalankais avaient un caractère trop fort pour véritablement craindre le Léviator en question. En cela, ce dernier appréciait beaucoup la capitale. Ce ne fut pas tous les jours qu'il put s'assumer en public sans craindre d'intimider les passants et surtout les petits enfants ! La belle vie !

Toute la troupe passait un agréable moment. Soudainement...

Soudainement, Jojo aperçut un gros bateau de pêche délabré. Son état fut tel qu'il se révéla impressionnant par le fait qu'il n'ait pas coulé. Il était encore utilisé, puisque son propriétaire avait récemment pêché avec un filet. Cet imbécile avait même laissé une partie de sa pêche dans l'eau ! Infichu de remonter son filet, ce propriétaire énervait déjà Azur. S'il avait été présent sur les lieux, il aurait reçu les foudres d'un Maître quasiment en colère. Or, vous vous souviendrez peut-être que si Azur détendu peut paraître idiot et amusant, Azur en colère est la dernière chose que vous avez envie de voir en cette région. Croyez-le.

L'incompétence et l'irresponsabilité de cet odieux « pêcheur » absent témoignèrent de la mentalité des Kalankais, selon Azur. Heureusement pour ce dernier, encore une fois, qu'il fût absent lors du passage du Maître de l'Eau. Comment oser appeler cet acte de la « pêche » alors qu'il n'y avait absolument aucun respect dans le traitement des pauvres Pokémon trouvés ?

Tout ça pour les manger... En plus il en gaspille la moitié tout en détruisant leur vie ! Quelle horreur !

En effet, Azur ne mangea jamais de Pokémon en dehors de Kedal. Il y goûta peut-être une fois ou deux là-bas, mais en détesta tellement le goût qu'il ne put jamais en inclure dans son régime. Quelle chance que son métabolisme encaisse ce gouffre nutritionnel sans besoin de complément alimentaire ! De toute façon, ils n'existèrent probablement pas à Mistral en ces temps. Si Azur pêchait, ce fut pour rencontrer de nouveaux type Eau et s'entraîner avec, parfois en les ralliant de temps en temps. Il pêchait également pour se détendre même sans prise. Il considérait que même sans manger de Pokémon, il se devait d'être à l'aise avec les différents métiers liés à l'eau, dont la pêche. Fait amusant : Azur possédait les différents permis bateaux existants à Mistral. Avant cela, il devait les faire renouveler moyennant finance, d'où son inutilisation jusqu'à présent.

Jojo remarqua, dans le tas, qu'un Magicarpe surprenamment vivant était coincé dans le filet. Las de nager, il semblait visiblement présent depuis un bon moment. Azur rejoignit son cher ami Léviator, et remarqua à son tour la triste réalité : parmi les proies du soi-disant « pêcheur », un Magicarpe estropié survivait misérablement. Il ne pourrait sans doute que nager en boucle...

À moins qu'il devienne un Léviator ! Là, même avec une nageoire en moins, son corps sera largement suffisant pour s'en sortir. Il sera juste pas très combattif, vu son flanc entier fragile. Quoi qu'avec la croissance, ça sera proportionnellement moins étendu... Mais nan, quand même pas de quoi combattre. C'est pas grave, je vais quand même l'aider !

« Salut ! »

Azur fit signe à Jojo de libérer le Magicarpe du filet. Il serait déjà moins inconfortable ainsi !

« Tu dois beaucoup souffrir, mon pauvre... Mais si je te disais que tu pouvais t'en sortir ? En devenant un Léviator, ça devrait s'améliorer. Tu ne pourrais pas combattre, mais au moins survivre au point d'atteindre des conditions convenables. »

Azur s'y référait au masculin car ses barbillons jaunes le différenciait des femelles qui les avaient blancs. Ses yeux reflétèrent temporairement un vague élan de vie, à l'attention du Maître.

« Je m'appelle Azur. Je suis le Maître de cette région, spécialisé dans les Pokémon des types Eau et Vol. Voici Joris, que tu peux appeler Jojo, c'est mon ami de toujours. À nous deux, on peut t'aider, t'apprendre à te battre malgré ton point faible voire à le surpasser ! Ainsi, un jour, tu recouvreras ta capacité à vivre normalement, à défaut de te friter avec tout ce qui bouge. C'est déjà ça, non ? Alors, mon grand... Veux-tu vivre ? »

Dé de capture +3 !
=> +1 (Spé type Eau)
=> +2 (Faiblesse)

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'Lancer de Capture +3' :

Azur venait de se faire ignorer par... Un Magicarpe. Il se prit l'un des plus violents Mistral de tout Mistral. C'est alors qu'il remarqua un Goélise faiblard s'effondrer sur le sol. Blanche vint à la rescousse avec Fontaine de Vie, mais visiblement rien ne put être fait pour lui. Il était simplement trop faible. Azur n'avait même plus de Poké Ball sur lui pour l'accueillir. Déprimé, il rangea sa canne et tourna les talons en quittant le port. Comment avait-il pu échouer à ce point ? Son charisme contrebalançait efficacement sa chance, finalement. Les vrais défis pour lui ne furent donc pas les dangers littéraux mais les difficultés relationnelles.

Néanmoins, il ne baisserait pas les bras ! Certain que les étapes suivantes se dérouleraient mieux, Azur décida de maintenir la tête haute, reprenant son chemin avec ses Pokémon. Le mariage serait une partie de plaisir, et d’ici là il pourrait pêcher dans le Marais. Il ne se doutait pas un seul instant que rien n’irait correctement pour lui, le pauvre. Était-il véritablement chanceux, dans la mesure où son charisme inexistant lui menait la vie sociale dure ? Même seul contre le monde, le Maître demeurait déterminé, mais nécessairement plus faillible qu’avec un véritable soutien.