Saison Un

: Obscure Prophétie

L’heure était maintenant au repos. Après des bons jours à tenir ce fameux stand de poképoupées, ma Kara et moi étions exténués.On était tous les deux assis sur un banc l’un contre l’autre. A ce moment là je savais que si l’un de nous deux bougeait, l’autre tomberait de fatigue. Le soleil commençait à se coucher devant nos yeux. On profitait comme deux larves du spectacle qui s’offrait à nous, sans penser une seconde où nous allions pouvoir réellement nous reposer.

La lumière était orange, jaune, d’une douceur qui me rappelait ceux que l’on avait pu voir à Kedal. Il était su… Je n’avais même pas eu le temps de profiter plus longtemps. Une silouhette se posa juste devant nous, nous cachant par la même occasion le beau soleil de bivouac.

- CA n’à pas l’air d’aller jeunes gens !, dit une voix dur comme le roc

Il était impossible de voir le visage de cette personne à contre jour. Toutefois, je remarquai de grand cheveux gris tombant délicatement sur la main posée elle-même sur cane étrangement bien lustrée.

- Je ne vous ai jamais vu par ici, vous êtes du coin ?

Kara mis sa main au dessus des ses yeux pour lui servir de visière contre les rayons du soleil et par la même occasion, pour voir le visage de celui qui s’adressait à eux, je fis de même, l’imitant de façon synchronisée. Elle n’était pas ma maîtresse pour rien.



Un large sourire arborait la mâchoire de la silhouette, pendant que des ridules, conséquence du temps qui passe, naissaient autour de ses yeux plissés.

- Ah, euh, bonjour ! Non je ne suis pas d’ici.

Kara était un peu gênée et moi aussi. Peut-être que l'on dérangeait ? Elle avait besoin d'aide? Aucune idée.  

- Vous... vous voulez vous asseoir madame ?

Kara s’était levée en vitesse et s’était rapprochée de la vieille dame comme pour être assez proche si d’une aide elle aurait eu besoin, mais ce ne fut pas le cas.

- Oh oh, non non, ne n’ai pas envie de m’asseoir. J’ai fait mes petites courses, je rentre chez moi maintenant

- Ponch ! Ponch ponch !

- Ah oui, navrée, je n’ai pas présenté médor. C’est mon ponchion, c’est un vieux crouton, ne faite pas trop attention, ahaha.


- La nuit va bientôt tomber. Vous avez un endroit où dormir ?

Kara fût tétanisée. En effet, c’était la dernière chose à laquelle elle avait pensé et pourtant sa première crainte. Kara n’était pas trop une aventurière, enfin, elle pensait l’être, c’était déjà ça. Dormir dehors était une chose que nous avions déjà, comment dire, testé... Et le test n'avait pas été très concluant.

- N...Non… dit-elle d’un air triste

- Allez, aidez moi à porter mon sac de course, je n’habite pas loin ! Au fait, moi c'est Geontille, Jessy Geontille

- Qu'est-ce que vous fichez ici ? Vous voulez des cours de cuisine, c'est ça ? Ha... Hahaha...

Alessio restait silencieux, bras croisés et visage à moitié noirci par la pénombre. Derrière lui, Styx, sa Moyade, patientait en émettant un sifflement menaçant depuis ses lèvres rougeoyantes. Entre le dresseur et le pokémon, difficile de choisir lequel était le plus effrayant.

- Vous avez craché dans mon plat.

Mots tranchants, phrase acérée. Alessio perçut un léger changement de posture chez Lisa Dique, moins agressif, plus méfiant. Et la méfiance était légitime.

- Vous dites n'importe quoi ! Votre plat était immonde !

Alessio fit un pas en avant, provoquant une marche arrière du jury du concours de tartiflette.

- Vous avez craché dans mon plat. Vous auriez pu choisir mille façons de blâmer notre immondice. Mais vous avez choisi d'y déverser votre infecte salive. Pour qui vous prenez-vous exactement ?
- Je... Vous savez qui je suis ? Je suis Lisa Dique ! Ma parole est respectée ! Je suis une forte personnalité de... De...
- Vous n'êtes rien. Devant la mort, nous sommes tous égaux. Styx, offre-lui un châtiment exemplaire.
- Yahahahahahade !

Des cris, des coups et des pleurs. Le logement de Lisa Dique devint la scène d'un déferlement de violence spectrale, Styx prenant un plaisir malsain à déverser toute sa haine sur la personne qui avait réduit ses efforts culinaires à néant. Bien sûr, leur plat était sans doute loin d'avoir été parfait, mais rien ne justifiait un tel acte d'irrespect. La violence appelait la violence, les crachats appelaient des Giclédo. Quand enfin les affaires furent terminées et que Lisa Dique cachait son visage tuméfié et les lambeaux de ses vêtements en tremblant, le corps couvert de sang et de blessures, Alessio se permit de soulever son chapeau en effectuant une révérence.

- La prochaine fois, peut-être y réfléchirez-vous à deux fois avant de faire une chose pareille. Dans cette vie ou dans l'autre.

Et il sortit de la maison en se permettant de siffloter une marche funèbre, Styx sur ses talons. Alessio entreprit de se dégourdir les jambes tandis que le soleil décroissait, jusqu'à ce qu'il ne rencontre une silhouette familière.

- Bien le bonsoir, madame Geontille.
- Ooooh, mais c'est ce cher Alessio ! Vous rentrez déjà diner ? Ce soir, l'autre chambre d'amis sera occupée. Cela ne vous dérange pas ?

Alessio grimaça. Il haïssait les autres vivants et avait justement choisi la maison de Geontille pour s'y installer le temps du salon parce qu'elle n'était pas du genre à attirer les foules. Alors la perspective d'y côtoyer un autre invité... Il réprima néanmoins son envie de dévoiler le fond de sa pensée. Elle était une femme âgée, plus proche du spectre que du vivant, ce qui signifiait donc qu'il éprouvait pour elle une certaine sympathie.

- Pas le moins du monde.
- J'en suis ravie ! regardez, elle est juste là !

Elle s'écarta et Alessio déglutit, son visage encore plus pâle qu'à l'accoutumée. Car derrière la vieille dame se trouvait Kara Pathé, l'éleveuse au Mimiqui, une des personnes les plus étranges qu'il ait rencontrées de toute sa vie. Pire encore, par un malheureux et hasardeux concours de circonstances, il lui avait offert le privilège du tutoiement. Ce qui impliquait des conséquences terribles.

- B-B-Bonjour, Kara.
- Oooooh ! Vous vous connaissez ? Tant mieux !

Jessy Geontille se mit à applaudir.

- Nous pouvons donc marcher tous ensemble jusqu'à la maison ! Comme une vraie petite famille ! Oh oui !

Alessio eut envie de répliquer, mais il ne souhaitait pas froisser l'enthousiasme de la vieille dame. Les Tremblotti considéraient que la fin de vie devait être radieuse pour permettre au défunt d'être un fantôme respectable et honorable. Il ne pouvait donc décemment pas la décevoir. Cela serait contraire au code d'honneur des chevaliers spectres de Cosa.

- Vous avez... Raison... Une vraie petite famille... Oui, oui... Bien sûr...

Styx partit dans un rire si franc et si moqueur qu'Alessio dut se faire violence pour ne pas la réprimander immédiatement. Elle connaissait les règles que son dresseur s'appliquait à lui-même et les conséquences sur son état d'esprit. Et elle s'en amusait.

Le membre 'Alessio Tremblotti' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Dé de crime' :

La nuit avait été bonne ! Moi j’avais mangé à ma faim avec Médor. Quant à Kara et ce Alessio, ils mangèrent le bon repas de dame Geontil, enfin… Kara s’était gardé de ne manger que du riz et de la sauce, laissant la viande rouge à l’homme blanc comme un mort.

Au petit matin nous nous étions déjà debout et prêt à accompagner Jessy. Elle avait son petit rituel du matin à elle et nous avait demandé de l’accompagner. Elle n’avait pas souvent de compagnie humaine d’après ce que j’avais compris de sa conversation de la veille.
Nous la suivîmes, heureux – Sauf Alessio qui ne semblait pas être d’humeur, ou peut-être qu’il était comme ça naturellement, je ne savais pas trop - , mais surtout curieux de voir à quoi pouvait ressembler l’endroit dont elle n’avait pas arrêté de nous parler.

Arrivés à destination, c’est sur un petit banc autour d’un petit etang que Jessy alla s’asseoir.  En attendant, Kara, qui avait pris le bras d’Alessio, se rapprocha de l’eau pour y voir de plus près.

- J’adore venir ici, dit jessy, Médor et moi nous venons chaque matin profiter de la brise matinale pour donner à manger aux pokémons de l’étang. Cet endroit est si apaisant.

Le bruit des feuilles se fait entendre à travers une douce petite brise. Il était évident que cet endroit était paisible et calme. Il me semblait presque féérique et me donnait l’unique envie de me poser dans les bras de Morphé.

- Heeeeey !, dit kara en pointant du doigt l’étang, j’ai vu un truc ! Je jure ! Viens voir !

Elle pris le bras d'Alessio, et se rapprocha de l'étendue d'eau. Elle se penchait de plus en plus, voulant à tout pris montrer à l'autre abrutis ce qu'elle venait de voir, à lui. Je sautai du banc sur lequel je m'étais tranquillement assis pour les rejoindre. Hors de question que Kara partage ça avec lui plutôt qu'avec moi !

J'étais arrivé sur son épaule et à ce moment là, l’odeur de la maladresse me passa sous le nez. En la voyant j’étais presque sûr, maladroite comme elle était, elle allait y plonger tête et moi aussi...

Il aurait pu partir tôt, comme à son habitude. Il aurait même pu quitter Bivouac et rentrer à son arène - après tout, plus rien ne le retenait ici maintenant que le salon était clos - mais la politesse le fit prolonger son séjour. Peut-être bien trop longtemps pour sa propre santé.

- J'espère que ce que tu souhaites me montrer est un cadavre en décomposition ou un formidable spectre qui vogue sous l'eau ?

Il n'eut malheureusement pas le temps d'en savoir plus. Elle le prit par le bras si précipitamment qu'au moment où Pika-Pika sauta sur son épaule, le poids combiné les déséquilibra tous et ils plongèrent tête la première dans le lac. Alessio enferma les huit injures différentes dans sa gorge, peu désireux de montrer à Lisa Geontille un tel accès de colère. A la place, il décida plutôt de feindre un sourire.

- Ha... Ha... C'est vraiment très rafraîchissant...

Il mentait, et très mal en plus. L'horrible grimace qu'il affichait trahissait son état d'esprit et l'agacement étouffé qui régnait dans son coeur. Il ne souhaitait qu'une chose : attraper la tête de Kara Pathé et l'enfoncer sous l'eau jusqu'à ce que mort s'ensuive. Peut-être qu'à l'état de spectre, celle-ci deviendrait un peu plus raisonnable et cesserait de tourmenter son existence à jamais ?

- Ooooooooh ! Vous êtes tellement mignons tous les deux ! Un vrai petit couple ! Vous allez vous marier ?

Les mots résonnèrent dans le creux de son oreille comme la cloche funeste à un enterrement. Alessio poussa un profond soupir et préféra rester silencieux, mais il remarqua bien vite que Pika-Pika, le Mimiqui possessif de Kara, affichait un air mauvais.

- Il y a méprise, madame Geontille. Nous ne sommes que des... Amis.

Ce dernier mot lui fit l'effet d'un coup en plein cœur, mais il ne pouvait se permettre de décevoir Jessy Geontille. Les personnes âgées méritaient le respect et la gentillesse dans leurs derniers jours. S'il lui avouait que son aversion pour Kara était telle qu'il souhaitait parfois même la tuer, cela risquerait de provoquer un choc qui traumatiserait sa potentielle existence fantômatique suivante. Il était de son devoir, en tant que Tremblotti, de veiller à ce que sa fin de vie soit radieuse.
Alessio enleva son chapeau et le lança sur la berge avant de libérer Styx, sa Moyade, de sa Ball. Ainsi, elle pourrait au moins profiter de l'eau qu'elle affectionnait tant. Elle pourrait aussi servir d'arme de dissuasion massive, puisque Pika-Pika semblait bien trop jaloux à son goût. Il serait capable de faire quelque chose d'irréfléchi.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Des cris de terreur se firent soudainement entendre, provenant de tout près de leur position. Alessio hésita, son visage présenta une imperceptible surprise puis il se reprit et sortit de l'eau. Styx, sa Moyade, le suivit l'air grave, comprenant que quelque chose d'inattendu se produisait. Il sortit de son manteau un appareil métallique qui avait résisté aux dégâts de l'eau et qui diffusait la sonnerie sous forme de cri, appuya sur un bouton et parla :

- Entendu. J'arrive tout de suite.

Il n'y avait plus de jeu ou d'amusement, l'heure était au sérieux. On avait besoin de lui. Alessio se tourna vers Jessy Geontille et Kara Pathé, fit une révérence somptueuse puis tourna les talons en se contentant de déclarer :

- Je dois prendre congés. Merci pour tout, madame Geontille. J'espère que nous nous reverrons. Dans cette vie ou dans l'autre.

Un bruit, un étrange bruit venait d’Alessio qui partit à grand pas. De là où on était Kara et moi, on ne voyait plus maintenant que les plumes qui ornait son chapeau, enfin… moi.

- Alessio, Là-bas ! Regarde, vite !

Je tournai rapidement la tête pour me rendre compte que Kara, tout en tenant son regard sur le psychoquake, tâtait l’air à la recherche d’Alessio. De toute évidence elle n’avait pas vu sa belle révérence.
Kara ne chercha pas plus longtemps et me cria d’aller l’attraper, moi, son mimiqui préféré, son bouclier, son sauveur, sa vie !

- PIKA ATTRAPE LE !!!!!!!! Vite !!!!!!! Il s'enfuit !!!

Pas très alaise dans l’eau, je décidai de sauter hors de l'étang pour mettre pied à terre. De la berge, j'envisageai d’envoyer un petit coup de griffe au pokémon qui ne semblait pas nous avoir vu.
J’hésitai un moment, pensant qu’a sa place je n’aurais pas du tout aimé que l’on vienne me chercher des noises. Finalement c’est le petit caillou qui était venu se loger dans la tête du pokémon qui me fit réagir. Kara l’avait envoyé de toute ses forces.

-Mi ?

- AAAAAAAAH, mais c’est pas ma pokéball ça !

Maladresse, ça aurait dû être son nom à celle-là. Elle ne m’avait pas laissé le choix. J’attaquai !
Mon attaque fut suivi d’un lancé de pokéball par Kara !
Cette fois-ci, elle ne s’était pas trompée. Maintenant il ne restait plus qu'a espérer qu'elle l'ait attrapé.

Lancer a écrit:Niveau du personnage : 1
Niveau de pokémon : vert(+0)
Zone de rencontre : vert (+0)
Pokéball (+0)
0+0+0+0 = 0

Le membre 'Kara Pathé' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Lancer de Capture 0' :

Comme je l'avais préssenti kara, la maladroite, avait raté son coup. Le pokémon etait ressorti de la pokéball et n'était pas aussi innatentif qu'il l'avait été. A ce moment précis la petite bête toute mignone etait tout énervée. La tête hors de l'eau, le visage rouge, il se tenait le crane et criait sans s'arrêter.

- Psy psy ! Psycho !

Ca sentait le roussi, clairement je n'avais aucun doute sur le fait que l'animal allait contre attaquer ce raté.

- Hein ?, mais il était parfait mon lancer !

Kara cherchait une seconde pokéball pour la lancer avant que le petit animal ne sévisse.
Je n'avais pas attendu que Kara la lance une nouvelle fois et m'étais précipité sur le pokémon pour qu'il se concentre non pas sur ma dresseuse, mais sur moi.

- Cette fois-ci c'est la bonne, gromela Kara !

Le membre 'Kara Pathé' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Lancer de Capture 0' :