Saison Un

: Obscure Prophétie

Ha quelle histoire. Un pari, une hypnose et me voilà à Fricke pour choisir une robe. Vie de merde. Sérieusement. En plus, je me retrouvai à Fricke parmi les plus gros bourgeois et riches à la con de mistral. Ainsi, moi avec Lior, on se retrouvait dans l’un des plus gros magasins de Mistral pour me trouver une robe de bal. Quel enfer.

L’établissement était tout ce que je détestais. Ca respirait la féminité à plein nez. Et vas-y que ça montrait quoi faire pour mettre en avant son corps. Des rayons de chaussures à ne plus savoir quoi en faire. Du maquillage à foison. Des sacs… Mais bon sang… Pourquoi s’étaient autant apprécié par les femmes en général. On n’était pas un instant à l’aise pour se battre, on mettait trois heures pour se préparer. Incompréhensible pour moi. Tout ça pour quoi ? Soi-même ? Ou les autre ? On avait beau se moquer des paysans, au moins, eux, ils s’emmerdaient pas avec ce genre de truc.

J’étais ainsi totalement perdu parmi un océan de robe. Ouh, ça me soulait déjà. En plus, je n’avais aucune idée de quoi prendre. Tout me semblait trop féminin. Surtout pour moi. Je ne cherchais même pas après une robe qui puisse me plaire. Je n’aimais pas perdre du temps à trouver quelque chose qui n’existait pas.

Je me tournais vers Lior. Franchement, est-ce que je pouvais attendre une quelconque aide de sa part ? Elle ne semblait pas réellement plus s’y connaitre que moi en ce qui concerne la mode. Je soupirai. Ça allait être long. Ça allait être chiant.

Et ça, c’était sans parler des autres cruches qui nous regardaient de travers. Bah oui, on n’était pas vraiment adapter à ce genre d’endroits. Evidemment, j’entendais ce genre de commentaires du coin de l’oreille. Elles avaient beau se pavaner, il n’y en avait pas une qui osait nous regarder en face. En effet, même si nous étions aussi peu habituées à ce genre d’endroits et que je n’en avais rien à faire des bourges, nos têtes étaient largement connues. Elles avaient beau l’argent, l’influence ou même l’intelligence. On les avait dépassés avec facilité. Juste en nous battant.

Et peut-être qu’elle n’osait rien dire car Minerva était encore assez énervée de ma défaite précédente. Peut-être que son aura suffisait à tenir éloigner les autres clientes. Oui, ça pouvait jouer aussi.

« Lior, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il faut prendre, là. Rien me tente. »

Lior avait la motivation pour deux. Elle voulait vraiment que je porte cette stupide robe. Comment elle pouvait être aussi emballée par ça ? Bon sang, elle nous imaginait vraiment en robe ? Ce n’était clairement pas fait pour nous. On était des combattantes. Les vêtements de ce style n’étaient en rien pratiques. Ca nous bloquait dans nos déplacements, ça pouvait s’accrocher dans n’importe quoi. C’était juste une horreur.

Mais on dirait que ses inconvénients étaient balayés de l’esprit de Lior. Elle semblait déterminer à me trouver THE robe. Visiblement, même si ça semblait assez compromis pour le moment. Hé oui, ce n’était guère évident de trouver une robe qui m’allait surtout que je doutais fortement des talents de mode de Lior.

Comment ça une princesse ? Je regardais l’objet de ces convoitises… Elle se foutait de moi là ? Elle était vraiment sérieuse ? Mais c’était quoi ces robes ? Comment on pouvait porter ça ? Ca devait tout sauf être pratique.

« Je suis pas une princesse. » dis-je en soupirant.

Du coin de l’œil, je vis que le vendeur ne semblait pas trop emballer par cette robe. Ha, ça me faisait une belle jambe ça. Sinon, ça ne lui dirait pas de nous donner un coup de main ? Ca devait se voir à des kilomètres que nous n’étions pas adaptées pour choisir des robes. Après tout, conseiller des clientes, c’était son boulot, non ? Alors, oui, Gunter et Minerva n’étaient pas des plus encourageants pour commencer une conversation, mais ce n’était pas une excuse pour ne pas faire son job.

« Au lieu de regarder, viens plutôt nous conseiller. »

Le vendeur sursauta à mon interaction et hésita quelques secondes avant de venir, visiblement mal à l’aise.

« Heu, puis-je vous aider ? »

Il regardait en alternance entre nous deux. Visiblement, il n’était pas sûr à qui il devait s’adresser.

« C’est pour une robe ? Vous avez des idées en tête ? »
« Arrête de me regarder. Arrange toi avec elle. »

Oui, c’était ma robe, mais je savais qu’aucune ne me plairait. Je n’aimais pas les robes. Alors si je ne pouvais pas être satisfaite, on pouvait au moins faire en sorte que Lior le soit. Je n’aurais peut-être pas dû faire ça en y réfléchissant.

Je ne suis pas une princesse ! Je roulais mes yeux en silence. Oui, bien sûr, elle n’avait jamais remarqué que je n’étais pas du genre joyeux. Elle avait décidé de me gonfler aujourd’hui. Foutu pari, foutu sépiatroce… J’allais en faire du sushi de ce pokemon.

Croisant les bras, je regardais mon amie et le vendeur discuter. Elle insistait vraiment avec sa princesse. Je remontais mon écharpe jusqu’à mon nez. Pourquoi elle devait insister autant ? Ça m’énervait et ça me gênait aussi. Je ne savais même pas lequel de ses deux émotions était la plus forte.

D’ailleurs, on dirait que le vendeur n’était pas très à son aise. Il avait peur de quoi ? Hm… Ouais, entre Lior et moi qui étions bâti comme des déesses de la guerre et Gunter et Minerva qui semblaient vouloir étriper toutes les personnes ici présentes, je pense que c’était compréhensible. Bah, mon vieux, tu étais mal tombé aujourd’hui.

Alors qu’est-ce qu’il nous proposait ? Du rouge. Hm, pour la puissance. Ouais, on va dire que cette idée me plaisait. Mais il n’y avait pas d’autres sens à cette couleur ? Je ne me rappelais vraiment pas de cette partie de mon éducation, mais je sentais que, avec le rouge, il y avait un coup fourré. Mais lequel ? Bon, concernant les contrastes, je n’avais absolument rien compris. Les couleurs et la façons dont elles se mariaient m’échappaient complètement.

Lior suivit également l’idée. Donc aussi une robe rouge. Elle avait même une idée assez précise de ce qu’elle voulait. Enfin, pas précise, mais elle avait déjà des idées. C’était mieux que rien. Lior choisit une robe, tentant de l’imaginer sur moi, je suppose. Je regardais le modèle peu convaincu. Le décolleté était assez grand non ?

Visiblement, le vendeur ne savait pas trop sur quel pied dansait.

« C’est un très beau modèle. Très prisé par nos clientes régulières… mais…euh… Vous souhaiterez peut-être quelque chose d’autre ? »

Visiblement, mon regard avait suffi à lui expliquer mon refus d’une telle chose. Cherchant dans les robes, il en extirpa quelques modèles. La sueur perlait sur son front. Il n’avait aucune idée de quoi faire.

« Heu, j’ai quelques robes pour vous, mais l’idéal, c’est que vous les essayer. Les cabines sont par là. »

Docile, je le suivais, mauvaise. Je n’avais aucune envie d’essayer ses robes. Mais je n’avais guère le choix, n’est-ce pas ? Il y avait trois choix de robe.

« Bon, Lior, je te laisse choisir la première que j’essaie. »

Robe 1
Robe 2
Robe 3

Honnêtement, si je n’étais pas aussi inexpressive et pas aussi énervée de devoir acheter une robe, j’aurais surement ri. Lior passait tellement d’une expression boudeuse à une expression enjouée que le vendeur était incapable de savoir comment réagir. C’était tellement amusant à observer.

Cependant, ce qui était moins amusant, c’était la robe. Quelle plaie. Depuis quand voir une cuisse, c’est classe ? Grognant, je rentrais dans la cabine en même temps que Lior rentrée dans la sienne. Retirant mes habits, j’observais la fameuse robe. Un long soupire.

Je pris un temps infini pour m’habiller. Je ne voulais pas sortir comme ça. Et puis, c’était bizarre. Habituellement, montrer mes jambes ne me dérangeait pas. J’avais l’habitude de m’entrainer en short après tout, mais dans cette robe… Ca donnait un effet tellement différent. Je me reconnaissais à peine dans cette tenue.

A côté de moi, j’entendais les conversations entre Lior et le vendeur. Elle avait choisi une robe trop petite pour elle. Cela ne me surprenait pas vraiment d’elle. Hein, m’attendre. Non, je ne voulais pas sortir comme ça. Je faisais trop féminine. Ca ne m’allait pas du tout. Respirant un grand coup, je sortis de cette foutue cabine, les poings serrés.

Voilà, je portais ma première robe depuis des années. Hm, c’était détestable. Et arrêtez de me regarder ainsi. Je savais que j’étais ridicule, pas besoin de me regarder pendant des heures. Ils commençaient à parler. Comment ça, ça m’allait bien ? Ils se moquaient de moi en plus. Les robes ne me vont pas. Je n’étais pas faite pour porter des robes. Que Lior le dise, ça ne me plaisait guère, mais ses compétences en mode ne devaient pas être au top. Mais le vendeur… Au vu de mon regard assassin, il avait eu raison de fuir.

Alors que je comptais rentrer dans la cabine cuver ma honte, Lior m’interpella. Elle avait vraiment réussi à déchirer la robe qu’elle avait essayée. Je laissais échapper un soupire. Mais pas un soupire désespéré ou blasé. C’était un soupire où se mêlait une espèce de rire.

« Sérieusement ? Bon tant pis. C’est pas comme si tu l’avais fait exprès. Ca arrive.»

C’était certes en partie sa faute d’être un peu simplette, mais elle n’avait pas fait exprès de la craquer. Ca passerait, je suppose. Et, au pire, je ne pensais pas que le vendeur oserait dire quelque chose. D’ailleurs, en parlant du lougaroc, voilà le vendeur revenir avec une nouvelle robe, beaucoup plus volante.

« Voici pour vous. J’ai vu que vous… vous aviez regardé pour des robes bouffantes, vous pouvez essayer celle-là… si..si vous le souhaitez. »

Il me tendit la dite robe avec une fausse fleure… Pourquoi il me donnait ça, lui ?

« C’est quoi ce truc ? »
« C’est pour attacher à vos cheveux, c’est… dans la tenue… »

Visiblement, il sentait que ce n’était pas l’idée du siècle de me donner ça. Mais il respectait son job. Je soupirai une nouvelle fois. Le poing allait finir par partir à ce rythme.

« C’est mort que je mette ça. »

Même si je sentais que quelqu’un risquait de ne pas être de mon avis, n’est-ce pas, Lior.