Saison Un

: Obscure Prophétie

Believe it or not, malgré toute la force qui m'a fait traîner tout le long du chemin jusqu'ici, j'ai réussi à ramener Vivia jusqu'à la chambre qu'elle m'avait indiqué sur la route avoir commandée. Bonne initiative ? Pour le coup oui, quoique je ne penses pas qu'elle ai prévue tout ces évenements lors du bal, et moi de-même... Je me doutais bien d'une certaine façon que Vivia pouvait être... Disons fragile, peut-être pas forcément instable mais disons que je voyais bien qu'elle avait besoin d'attention et d'une connection sociale importante, ne serait-ce qu'avec une seule personne.

Penser pour autant qu'un jour ça lui sauverai la vie de cette manière JAAAAAAAMAIS je serai aller jusqu'à penser à cette possibilité.
Mais avons-nous toujours raison ? Non, je ne penses pas, et je ne suis pas la seule. En autre la population entière de Mistral ne sait plus en qui elle doit avoir confiance ou non.

MAIS

Mistral vient après la famille, et on peut plus ou moins dire que Vivia est compté dedans à présent (après tout elle a rencontré ma soeur, c'était officiel et tout !)

L'entrée se fait sobre, l'appartement/chambre l'est tout autant et après avoir allumé la lumière j'invite ma cavalière à se poser. Dans un réflexe purement sécuritaire, je ramasse tout ce qui pourrait potentiellement lui servir à commettre des actes plus ou moins répréhensible genre les trucs contondants, les bout de corde, j'ai même fermé toute les portes qui nous entourent à clé pour pas qu'elle tente des trucs avec ! J'ai retiré les oreillers ! C'est limite si pour moi cet environnement ne serait pas parfait non plus, quasiment aucun moyen de se faire mal c'est parfait non ?




Je retire mes chaussures (parce que bordel les talons ça fait mal aux pattes) mais reste debout afin de rester en face d'elle, je vais pas dire en supériorité ou que je la prend de haut au contraire. Je m'inquiète beaucoup quand même après ce qu'elle a failli me faire ! BEAUCOUP BEAUCOUP PARCE QUE BON J'AI FAILLI PERDRE UNE AUTRE PERSONNE CE SOIR A CAUSE DE CE MERDIER SANS NOM.

Je m’étais laissé trainer. Je n’avais émis aucune résistance. J’étais juste loin, absente. Je lui avais indiqué la chambre que j’avais réservée et où j’avais rangé toutes mes affaires. Je ne savais plus où j’en étais. Azur, Al, ils avaient tenté de me réconforter aussi. Ca avait, d’une certaine manière, touchée mon cœur. Mais je n’étais pas en état d’y penser.

A peine arrivées qu’Aurora commençait déjà à retirer toute une série d’objets. Elle alla même jusqu’à fermer la porte et les fenêtres. De tout cela, je n’en compris pas le but sur le moment. Je ne faisais pas le lien avec ma tentative de suicide. Tel un robot, je m’installe sur le lit, absente.

Aurora me parla. Je mis un temps pour mettre un sens sur ses mots. Qu’avais-je fait ? Pourquoi l’avais-je fait ? Elle voulait comprendre. Je savais qu’il faudrait un jour lui en parler. Ma bouche était pâteuse.

« Je… Je veux plus essayer. J’en ai assez d’essayer. Tout ce que je vis finit mal. Peu importe les efforts, on finit par me détester. Je… finis toujours pas tout gâcher. Je suis bonne à rien. J’en ai assez de combattre pour rien. »

Mes poings se serraient. Mes phalanges blanchissaient à vue d’œil. Ma voix était remplie de désespoir. Mes mots étaient lourds.

« J’ai toujours déçu tout le monde et j’ai jamais apporté rien de bon. J’ai toujours été un poids pour mes parents. Elle me l’a toujours dit. Personne ne veut de moi très longtemps. Tout le monde finit par se rendre compte à quel point je suis inutile et nuisible. Mêmes les spectres ont fini par ne plus vouloir de moi. Elle avait raison. Personne ne voudra jamais de moi bien longtemps. »

Ces mots, je les avais entendu tellement de fois. Mais j’avais espéré, tellement espéré pouvoir changer. Mais je ne pouvais pas le nier plus longtemps : j’étais sans espoir. Ce rêve a juste été là pour me faire réaliser la vérité de la chose. Ma vie n’avait aucun sens.

« C’est stupide de continuer d’espérer. J’ai rien à apporter. Je me hais tellement. Je hais tellement ce que je suis. Je suis incapable de comprendre les autres… Je cause que des problèmes. Si je meurs, je suis sûre qu’elle en serait contente. Au moins, j’arriverai à faire un truc. Même pour toi, je suis sûre que je fais partie de ta malédiction. Je me déteste tellement. Je… »

Il faut que je lui montre. Elle ne pourrait pas comprendre quel être abjecte j’étais si je ne lui montrai pas. Je fouillais dans ma robe, pour lui donner une enveloppe. La main tremblante, je lui tendis. Une fois prise, je me mettais en boule dans ce lit incroyablement vide de tout. Je tournais le dos. Je ne voulais pas voir son visage.

« Lis et pars. Je ne t’en voudrais pas. »

Cette lettre, je la connaissais très bien. C’était les dernières pensées de ma mère. J’en connaissais les mots par cœur.

La lettre :

Je suppose que c’est toi, l’erreur, qui liras ceci. Tu as été une plaie toute ma vie. J’ai tout perdu à cause de toi, mon honneur, ma richesse. Tu as été une plaie à chaque instant. J’aurais mieux fait de t’étouffer quand tu es née.

J’ai tellement fait pour toi. Je t’ai donné un toit, à manger, à boire, des vêtements. Et toi ? Comment tu me remercies ? En me mettant la honte ! En étant même pas capable d’être première classe. Tu sais à quel point c’est dur de supporter une gosse comme toi ? Toi et ta stupide lubie des fantômes. A pour me désobéir et aller au manoir, tu es motivée, mais pour te populariser et bien travailler, il y a plus personne.

Tu me dégoutes. Et maintenant, tu me ramènes tes foutus fantômes qui hantent ma maison. Je n’en peux plus d’eux, de toi, de toute la honte que tu m’apportes. Voilà, tu dois être contente, l’inutile. N’oublie jamais que c’est toi qui m’as passé la corde au cou. J’espère que ta vie sera autant un enfer que fut la mienne à cause de toi.

J'écoute, j'écoute attentivement ce qu'elle a à me dire  et visiblement aussi ce qui lui pèse sur le coeur. Je ne répond à aucun de ses propos et la laisse continuer d'un bout à l'autre, non sans évidemment penser pour moi-même.

Bonne à rien, tout gâcher... C'est l'idée qui lui revient souvent et détournées de plusieures manières différentes. C'est comme si elle avait été conditionnée à penser cela toute sa vie et qu'elle n'avait jamais cherché contredire les choses... Certes elle parle d'essayer, mais qu'est-ce qu'elle a pu essayer par le passé vu que je la connais depuis très peu de temps ? La chose qui me faisait le plus de mal au fond de toutes ses pensées, c'est qu'elle ne me pensait pas capable de la suivre bien longtemps.
Non mais bro tu t'écoute je me tape une malédiction depuis quelques mois et tu penses que tes soucis de confiance en toi vont me faire partir d'un claquement de doigts ? Je te jure ce qu'il faut pas entendre !

Et puis cette dernière phrase qui semblait presque me demander de partir (enfin c'était plus ou moins implicite de base mais je l'ai pris ainsi), suivit d'une lettre.

Je lis un peu.
Beaucoup.
Passionément.
A la folie.

MAIS. PAS. DU. TOUT !

Une seule chose à faire dans une situation comme celle-ci : Déchirer sans état d'âme la lettre de cette soi-disant maman. Non mais sérieux depuis quand un parent se plein de son enfant comme ça, t'avais pas qu'à en faire au contraire c'est de la faute du parent ! Une enfant est pas capable d'intégrer cela positivement (qui le ferai). En tout cas je déduis que la lettre date, ses mots son lourd comme si un passé long et lourd se tenait enchaîné à ses jambes et qui ce soir l'empêchait même de marcher sans aide.

Deuxième chose à faire dans une situation comme celle-ci : ne pas taper sa partenaire, ça soulage tout le monde mais à moins qu'elle continue dans sa lancée de dépression la plus totale, je ne penses pas me résoudre à le faire. J'ai peur de la casser (pour de vrai). Non deuxième chose je m'assois simplement à l'autre bout du lit, cherchant encore mes mots pour la rassurer.



Le silence s'abat pendant quelques secondes, laissant retomber l'echo de ma voix. Il me faut palier à cette ambiance, une chanson !

Un déchirement. Un simple son. Je me retournais pour la voir déchirer la lettre. Je ne savais que faire. Je ne savais même pas ce que je ressentais. Peine ? Colère ? Joie ? Tristesse ? Liberté ? Je ne savais plus. Je la regardais sans comprendre, assise au bout du lit. Hm, c’était compliquée. J’étais juste en train de regarder cette lettre tombée en morceaux.

Cette lettre avait été un poids depuis des années. Elle était là pour me rappeler ce que j’avais fait, que je n’oubliais pas qui j’étais. Aurora l’avait juste déchiré. J’aurais dû l’arrêter. Je ne devais pas oublier qui j’étais. Mais je n’avais rien fait. Je crois, qu’une part de moi voulait le faire, voulait dire non à ses mots. Mais j’avais peur que cela se retourne contre moi. Comme si le fantôme de ma mère pouvait venir me hanter à chaque instant.

Et elle me parla. Mes yeux se baissèrent. Elle touchait le point névralgique de tout mon être. Je ne savais pas qui j’étais. Etais-je la gentille fille qui aimait tout le monde ? Ou était-ce juste un masque ? Un moyen pour ne pas être détestée ? Etais-je une erreur ? Ou avais-je tellement cru que je m’en étais convaincu ? A force, je m’étais fait à cette vie et j’avais arrêtée de me poser ces questions. Peut-être avais-je voulu donner un sens à tout cela, à ma vie. Une raison à cette haine. Peut-être préférais-je me dire que j’étais le problème ? Plutôt que de me dire que des gens pouvaient me haïr juste pour haïr ? Il me semblait que la première option était préférable. Une seule personne de déranger plutôt que des dizaines, n’est-ce pas plus rempli d’espoir.

Alors, vint la chanson. Je ne m’attendais pas à du Galarois. Heu, j’étais un peu rouillée et, avec la surprise, j’eus quelques difficultés à comprendre. Mais j’avais plus ou moins saisi le sens général. J’étais importante pour elle ? Je la regardais un moment, silencieuse.

Je ne vivais que dans le bonheur des autres. J’étais heureuse de rendre les autres heureux. Une fois, j’avais pu voir que mes désirs pouvaient aussi être synonymes de joie des autres et que les deux n’étaient pas incompatibles. La seule fois, ça avait été avec elle. Peut-être que… Non, c’était égoïste. Je ne pouvais pas rester avec elle pour moi… Il fallait quelqu’un qui lui apporte non ? Sur les genoux, je me déplaçais lentement sur le lit.

Je la regardais. Je l’avais inquiétée. C’était la dernière personne que je voulais inquiéter. Mais je l’avais fait. Je m’en voulais. J’allais m’excuser et je réfléchissais. Elle m’avait clairement dit qu’elle ne voulait pas me voir déprimer. Si je montrais ma dépression, j’allais la blesser. Il ne fallait pas.

«Je suis désolée pour ce que j’ai fait. Je ne voulais pas t’inquiéter. Je… Je vais retrouver ta sœur et ta maman et je vais essayer de trouver des réponses et des solutions à tout ça. »

Je savais que c’était soudain. Mais je ne voulais pas la rendre triste, il me fallait un but, n’importe quoi. Je ne devais pas penser à moi, mais à elle. Je voulais la rendre heureuse. Et je ferai tout pour. Elle ne devait pas perdre sa famille à cause de moi. Il y aurait rien de pire, je pense. Je levais mes bras pour un câlin, mais je m’arrêtais à mi-chemin.

« Je peux ? »

Je ne savais pas si elle voulait encore. Ou si je l’avais attristé d’une nouvelle façon.

Son intervention post-chanson fût... Etrange. J'avais envie de croire en ses paroles, mais c'était si soudain par rappory à son comportement précédent que c'était dur d'accepter cette nouvelle résolution ainsi. Par contre...



C'est en la remarquant juste devant moi, alors que je l'avais pas vu bouger, que je me fis une propre reflexion



Mais nan visiblment elle n'était pas venu jusqu'ici (à savoir le bout du lit) pour ça, elle me tendait les bras et me posa un "je peux", montrant clairement qu'elle attendait un câlin.
En réponse c'est moi qui la serre fort



Je termine ma sentence par un bisou sur le front et un autre axe de conversation, plus dramatique



Dans ma tête, le besoin n'était pas pressant, je ne pensais pas que la situation pouvait déjà être critique ailleurs....

Elle parlait plus à elle-même, du moins pour la fin. Je l’écoutais silencieusement et respectueusement. Je devais avouer que j’ignorai assez la relation entre les deux. Ma propre relation maternelle était très biaisée. A sa question, je ne répondis pas. Je me contentai d’un petit sourire et d’un léger haussement d’épaule. Oui, tu avais parlé à voix haute.

Et puis, le câlin. Un peu de chaleur. Un peu de repos. Juste respirer, me sentir aimer et exister. C’était reposant. A ses mots, je me contentais de hocher la tête. Non, je ne me tuerai pas parce que je n’en avais plus envie, mais parce que cela pourrait la blesser. Elle termina le contact par un baiser sur le front.

Silencieuse, j’écoutais ce qu’elle disait. Beaucoup de choses m’inquiétaient aussi. Peut-être que la situation était moins critique que prévu, mais avec les pokemons qui ne nous obéissaient, c’était compliqué de savoir.

« Elle… Volait ? »

Je ne voyais plus à ce moment. J’étais encore aveugle à cause de… je ne savais même pas à cause de quoi. C’était problématique, ça.

«C’était qui d’ailleurs ? La personne de l’ordre noire, je veux dire ? Je crois que c’est elle qui m’a rendu aveugle… Et puis, cette trompette, ça me dit quelque chose. Je suis pas sûre. J’ai une idée de piste. A Frime, il y a un temple. Très vieux, j’aimerais bien y jeter un œil. Mais faut être scientifique. J’ai la licence… Mais je veux pas que tu es de problème à cause de moi… Je compte partir maintenant, je veux pas perdre de temps. »

C’était surtout que je voulais penser à autre chose qu’à cette dépression enfouie en moi. J’allais juste l’enfuir, l’enterrer. Comme je l’avais toujours fait. Ce n’était pas un gros problème après tout. Mais, même là, je savais que ça ne tiendrait pas. J’avais franchi un cap. Mes espoirs étaient plus fins, mais aussi plus visible. J’y allais m’accrocher avec la force du désespoir.

Me levant, je me dirigeais vers mon sac pour me changer. Otant ma robe, la dépression m’étant à oublier une certaine gêne (ou toute autre émotion qui n’était pas pertinente en ce moment), je pris ma tenue de rechange. Adieu robe, jupe et autre et maintenant, j’étais parée d’un pantalon blanc, haut noir et cape blanche. Des bottes noirs venaient terminés cet ensemble. J’avais même pris un bâton de marche. J’étais prête à partir.

Et elle alla tout droit pour se changer avec les affaires présentes dans son sac, qui changent radicalement de son petit uniforme qu'elle portait jusqu'à maintenant. La voilà couverte de tout les côtés, l'enveloppant de tissu sans pour autant l'envelopper de chaleur ou en tout cas c'est le sentiment que j'en ai avec cette espèce de cape au vent. Well, ça m'aura permit de mater quelques secondes avant d'aller faire de même pour le voyage qui s'annonce plus imminent que prévu. M'enfin si tout était prévu à l'avance ce serai pas fun de continuer non ?