Saison Un

: Obscure Prophétie

Une bonne discussion avec Aurora. Elle m’avait redonné un coup de fouet. On devait agir. Comprendre comment tout cela était arrivé. Nous n’avions pas le choix. Ce qu’il s’était passé ici ce soir était connu. J’en avais entendu dans des légendes. Peut-être était-ce lié, peut-être pas. Quoiqu’il en soit, il y avait du surnaturel dans l’air. Je m’étais donné comme mission d’enquêter sur ces évènements. Je devais trouver la vérité tapie dans l’obscurité.

Peut-être que tout ceci avait été lié au rêve. Dans ce cas, il fallait remonter dans le temps, très loin dans le temps. Et je ne connaissais qu’un endroit aussi ancien, le temple des curiosités à Frime. Mais il fallait passer par le gouffre, gouffre dont le pont avait été brisé. Il fallait passer à pieds. Par chance, j’étais autorisée par la loi à passer par là, vu que j’étais ranger et scientifique.

Ce chemin, j’aurais préféré le faire seule. Mais Aurora était avec moi. Sa présence me réconfortait, mais m’angoissait aussi. Elle risquait de se mettre en danger dans nos voyages. On partait dans certains des endroits les plus dangereux de Mistral. Mais, elle refusait de me laisser seule. Je n’avais pas vraiment pu l’empêcher d’avoir cette idée. Je faisais avec.

Maintenant, ma tenue était différente d’avant. J’avais abandonné mes vêtements classiques, pour ce nouveau ensemble. Avec ma cape blanche, je paraissais comme un fantôme. Dans cette marche, je m’étais équipée d’un bâton, facilitant ma démarche. Luna était sortie. Elle avait beau ne plus m’obéir, elle continuait à nous suivre. Elle savait que j’avais son amoureux en réserve et elle n’avait aucune idée de comment le libérer. Elle nous suivait donc, s’étant accroché au bout de mon bâton.

Une quinte de toux me prit, me forçant à m’arrêter. Je me sentais mal et Aurora ne semblait pas aller mieux. Mais il fallait continuer.

« C’est bon. Nous devons continuer. »

Je me relevais les yeux remplis de détermination. Je ne jetais même pas un regard au lustre au fond de la rivière. Doutes, tristesse étaient passées pour le moment. J’avais un seul objectif : trouver des réponses.

Contre toute attente, Vivia avait décidé de continuer "de vivire" au sens large du terme. C'était un soulagement sur le coup. Par contre ce qui fut BEAUCOUP moins soulageant c'est sa soudaine envie d'aller faire un tour du côté du gouffre... NAN MAIS CA VA PAS ! Je te l'ai dit je te laisse pas y aller toute seule !

C'est dans ces moments que je bénis l'invention du sac, dans lequel par précaution j'avais mis des affaires de rechange (depuis le temps avec mes mésaventure j'aurai du y penser avant, mais il faut bien une première fois à tout non ?). Point de top un peu court, de vêtement moulant ou autre. C'est le moment de repartir du bon pied et surtout d'être à l'aise pour ce qui va suivre parce que l'aventure en short tshirt et veste courte en cuir qui peut pas se fermer ça aurait été compliqué. Et la robe aussi que j'ai du enlever parce que c'était pas plus pratique non plus.
A la place, je garde un jean mais je rajoute des bottes pour en salir le moins possible ainsi qu'une veste plus chaude, marron/beige. De celle-ci tombent des bouts de tissus mais c'est fais exprès pour donner un peu de style. Et bien sur la petite touche de la fille qui fait attention à son allure : des lunettes de soleil ! Que je ne mettrai pas parce qu'il fait encore nuit... Oui moi aussi je suis déçue.

Bref tout ça pour dire qu'effectivement, je l'ai accompagné, même si elle n'avait pas envie et que ça se voyait un peu, mais elle ne rouspétait pas. Elle prenait sur elle, s'équipant d'un bâton en cours de route pour ne pas faiblir ou ralentir la cadence. Je tenais bon aussi, enfin un peu. Ce qui m'avait empêcher de marcher correctement et de me sentir faible était toujours présent mais je faisais de grands pas pour compenser. Saloperie de saucisse.

Vivia s'arrêta net, en toussant. Je n'eu pas le temps de la rattraper que déjà elle repartait de plus belle, ne regardant pas une seule fois en arrière. Ca fait bizarre de la voir à fond comme ça alors qu'elle ne voulait plus rien faire avant de partir de Carkacrok... Mais je ne la lacherai pas maintenant ! Aller Aurora, courage, tu viens de changer de garde-robe ça te donne un naturel power-up comme dans les comics.