Saison Un

: Obscure Prophétie

C’est amusant tout ce que permet un insigne de ranger. Ces humains sont si sots. Tu n’as qu’à leur présenter l’objet, et ils te prennent pour l’une de ces rares exceptions encore capables de collaborer malgré le désintérêt qu’elles leur vouent. Résultat, je n’ai même pas eu besoin de chasser pour nous nourrir, la comateuse et moi. Le roi lui-même nous offrait des provisions à travers ces charrettes parcourant le pays. Chaque jour, j’y prenais la part de Kata, et m’amusait à fourrer l’humaine de cette nourriture. Nous étions encore loin du bonheur de tirailler un être vivant, mais j’avais au moins le plaisir de jouer avec ma poupée de chair. Et tant mieux si elle s’étouffait à moitié ou convulsait, c’était autant de signes qui me prouvaient sa survie. D’autant que je m’imaginais que frôler la mort ainsi pourrait peut-être la ramener à elle… Mais passons. Jusqu’ici, je n’ai eu aucun succès.

Les journées paraissent interminables dans ce manoir. Les spectres m’ignorent, Igor est plus sot qu’un Chenipan, et Marcel… Disons qu’à mon avis, Marcel se porte aussi bien loin de moi que moi loin de lui. Pourtant, j’y suis resté. "Pourquoi ?", me direz-vous. Allez crever. Comment voudriez-vous que je traine ce boulet derrière-moi ? Pfff.

J’ai attendu. Franchement, je ne sais même pas pourquoi. Par frustration. Par dépit. Par unique choix. Toujours est-il qu’ils finirent par répondre à mon attente. L’un d’entre eux, du moins.

La porte claque. Rien qui ne saurait inquiéter quelqu’un cohabitant avec des spectres. J’ai dressé l’oreille, à l’écoute d’une voix familière. Mais ce n’est pas ça qui m’est parvenu en premier. Non, c’est autre chose. Une présence. Une aura. Un être redoutable, capable de faire frémir les spectres, vient de pénétrer le manoir.
Je me retourne et l’attend, à nouveau. Que faire d’autre ? J’aurais pu frémir, me planquer dans un coin comme l’aurait fait n’importe quelle autre Fouinette. Peuh ! Gardez ça pour les faibles. Je fais face à celui dont j’ai enfin reconnu la voix. Et que la voix. Parce que côté tenue, j’ignore ce qui lui a pris, mais c’est du grand n’importe quoi. Si Metamorph qu’il soit, il n’avait pas à s’abaisser aux aberrations des humains en se parant de couleurs aussi agressives pour les yeux. Certains prendraient cela pour une demande de mise à mort…
Mon regard se plisse à ses salutations. Il semble surpris. Moi aussi. Parmi les trois crétins que j’attendais, je l’imaginais débarquer en dernier, si ce n’est jamais. Mais tant mieux, autant que ce soit lui le premier. Après-tout… C’est par lui que toute ma hargne s’est raffermie sur ce jouet défectueux.

Je serre les dents en le voyant se moquer de moi, fusillant du regard le Metamorph malgré cet instinct me hurlant mille dangers. La trouille peut bien aller se planquer sans moi, j’ai d’autres choses à faire que de fuir.

— Foui. Nette. Foufoui, nette. (Je leur ai repris. Je le réparerai. Si tu veux massacrer un jouet, tu as le tien.)

Elle est en vie. Rien d’irrémédiable. Tu ferais mieux de me dire comment la guérir, si tu le sais, au lieu de te perdre en idioties. Tu connaissais déjà ma réponse.
Pour la suite, par contre, je ne peux m’empêcher d’en rire. Moi ? Moi, je suis responsable de ça ? Hahaha, quel délire ! Un sourire en coin s’étire sur mes lèvres tandis que ma queue balaie le visage de l’humaine avec dédain.

— Fou, foui, fi. Fouinette. Foui. Foui, nette ! Fouinette. Foui, fouine. Fo… fffff, foui, nette ! Fouifoui ! (J’aurais adoré en être responsable, j’en serais ravi, mais tu sais que c’est faux. L’autre abrutie de citrouille m’a tout dit. Elle s’était relevée. Elle s’était rétablie. Comme neuve, prête à l’usage ! Puis quelqu’un lui a fait bien pire. Il s’est emparé d’elle et a laissé sa trace, au point de la briser avant qu’elle ne revienne à moi. J’aurais pu la… Raaaah, je vais le bousiller, ce gougnafier ! Il n’y a que moi qui ait le droit de la mettre dans cet état !)

Mais je crois qu’il s’en fiche ? Il le dit lui-même. Il me demande même ce que je veux. Hahahaha, je crois qu’il y a méprise. Comme c’est amusant.

— Foui, fouinette. Fouine. Foui. Fouinette ? (Même si j’aurais adoré ruiner votre petite fête costumée en faisant débarquer l’autre citrouille plus tôt, tu risques d’être déçu : je n’avais pas l’intention de rester. On a été comme qui dirait largués sur place et tu es le premier à te montrer. Je repartirai dès que j’aurais trouvé comment réveiller celle-là. Mais dis-moi plutôt : toi, qu’est-ce que tu fous là, tout seul ?)

Après-tout, il n’y a aucun de ses camarades dans le manoir. Il n’y avait qu’Igor pour me tenir "compagnie". Les autres sont bien trop occupés à raser des villes, je suppose, comme Gabriel et Jack l’ont fait le jour de mon arrivée. Oui, on a une bonne vue d’ici, et les êtres parlent un peu. Pas beaucoup, mais un peu. Une pensée amusante me vient à l’esprit et me fait ricaner :

— Fouinette ?~ (Ne me dis pas que tu es venu jusqu’ici juste pour moi ?)

Ce serait si chou de sa part ! Délaisser un génocide pour échanger quelques fions physiques et verbaux avec quelqu’un de sensé ! Il a parlé de bagarre, après-tout. C’était ça, ta première idée en entrant ?

Je reste muette devant ses premières paroles, perplexe. J’ai l’impression de les avoir déjà entendues. Il m’a déjà donné sa vision des choses. Je l’avais même embrassée. Pourquoi me parait-elle si différente aujourd’hui ? Si erronée ?
Il y a quelque chose d’étrange. Une incohérence que mes pensées ne peuvent assimiler. Une grimace déforme mon visage à sa description de ma future réussite. L’avenir ? Je suis persuadée d’y avoir pensé, pourtant. Ou l’avais-je mis de côté ? Je ne m’en souviens plus. Aujourd’hui, je ne m’imagine aucun avenir en compagnie de Kata. Je ne vois qu’un présent. Un besoin. Un désir que je me dois d’accomplir, pour satisfaire ces pulsions morbides qui me tiraillent. L’avenir ? Pourquoi me parle-t-il d’avenir ?

— Foui ! Fou, fou, foui! Fouinette ! Ff... ff... fff... Fi ! f... Foui ! Nette ! In... fouin... (Je me fiche de l’après ! Tout ce que je veux, c’est l’entendre hurler, la voir pleurer, la faire souffrir de mes mains jusqu’à sentir que je lui arrache son dernier souffle de vie ! Une torture lente et définitive ! Je veux… Je veux… Je la veux… morte ! Mais… Mais par moi ! Pas un autre ! Qu’elle… qu’elle…)

Non, non ! Tout était si clair dans mon esprit. Pourquoi je bafouille ? Pourquoi je doute ? J’avais tout pensé. Tout planifié. Tout envisagé. Je savais quoi faire, quoi vivre, jusqu’à la fin ! Pourquoi suis-je incapable de défendre mon objectif aujourd’hui, devant lui ?

— F… F... Fouinette ! F... (Je… Je… Je sais ce que je veux ! Je…)

BORDEL ! Qu’est-ce qui me prend ?! Pourquoi mes pensées ne sont-elles plus aussi limpides qu’hier ? Je n’ai jamais eu la moindre hésitation. Est-ce le fait de l’avoir retrouvée ? De savoir qu’elle est dans cet état ? Ou l’idée de la tuer simplement ?
Simplement. Pourquoi simplement ? C’était le plan, n’est-ce pas ? Ça a toujours été le plan ! Juste la tuer ! NON ! Pas "juste" la tuer. La faire souffrir, longtemps, lentement ! Pour la tuer ! La tuer ? La tuer, BORDEL ! Qu’est-ce que je voulais ? Qu’est-ce que j’avais pensé ? Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Je me prends la tête dans mes pattes. Tout partait d’une vengeance, c’est ça. Je veux me venger. Est-ce une vengeance, de la torturer à mort ? N’est-ce pas doux ? N’est-ce pas peux ? Et en même temps… mérite-t-elle davantage ? Ce n’est qu’une humaine.
Pas n’importe quelle humaine ! Mais juste une humaine… Kata ! Celle que je veux…
Pourtant, il a raison. Elle est si fragile. Ce n’est pas le meilleur des jouets. D’autres seraient bien plus solides, plus amusants à torturer, à tuer… pourquoi elle ? Pourquoi je veux la tuer ? Mes souvenirs me reviennent. Ceux qui me marquaient encore la veille, il me semble. Pourquoi n’y vois-je que du dégoût aujourd’hui ? Une simple envie de massacrer son visage souriant, de le couler sous le sang et les pleurs ? J’ai le sentiment que ses paroles m’impactaient plus la dernière fois. Aujourd’hui, je me sens plus proche du désintérêt qu’il m’exprime vis-à-vis de mon jouet, lorsqu’il montre à quel point il fut aisé de la traumatiser, que de l’union qu’il semble partager avec sa propre victime. Ce… Je suis persuadé que c’est ainsi que les choses doivent être. Pourtant, ce n’était pas le cas la dernière fois. Ce… Ce… Bordel….

Il… il a raison. Le calme me revient. Je n’arriverai à rien en insistant ainsi. Tout ce que je fais, c’est me perdre en acharnements. J’en oublie même ma raison initiale ! Tout ce que je sais, c’est que je rêverai d’enfoncer mes griffes dans la chaire de cette ranger pour l’entendre hurler. Mais c’est impossible, n’est-ce pas ? Cela n’arrivera pas. Je n’arriverai à rien par moi-même, et personne ne serait digne de confiance pour m’y aider. Je… Je crois que je suis perdue ?
J’en ai marre. Mes griffes se serrent. Marre, marre, marre, MARRE ! Pourquoi est-ce mon jouet qu’il a fallu que d’autres détruisent ? Pourquoi le mien ? Il y en a des millions d’autres, de ces pourritures d’humains !

Le mien… Juste le mien. Cette pensée me revient aux dernières paroles de Doubly. Non pas que je réagisse à son désintérêt vis-à-vis de sa personne, ou à la surprise d’avoir été repérée par l’un de ses camarades sans l’avoir croisé. Non, non : tout cela est secondaire. C’est autre chose. Un point très précis de son monologue qui m’ouvre un nouvel horizon.

— Foui ? (Mort ?)

Mes yeux retrouvent leur lueur maligne. C’est Gabriel. Je sais que c’est Gabriel. Doubly n’écouterait personne d’autre que lui, Doubly n’a d’yeux que pour son cher et tendre Gabriel. Il n’a que ce nom à la bouche, il l’a déjà prononcé tant de fois depuis son arrivée ! Alors pourquoi ce Mort, d’un coup ?
Pourquoi ? Parce que… Jack… Pestilence… L’autre incapable de Fouinette a annoncé qu’il ne s’agissait pas de Pestilence, elle voulait qu’on lui rende son Jack. Jack, Pestilence. Gabriel, Mort ? Le thème se tient ! Mon petit cerveau assemble les pièces une par une, jusqu’à enfin se rapprocher de la vérité. De nouveau, j’éclate de rire, haut et fort. Si je m’attendais à ça ! C’est si drôle !

— FOUINETTE ! NE, NE, NE ! FIHIHIHI ! FOUI, NETTE ! (TOI AUSSI ! COMME MOI, COMME MOI, COMME MOI ! HAHAHA ! TOI AUSSI, TU L’AS PERDU !)

Ou tu vas le perdre… Tu sais que ça va arriver ! C’est pour ça, que tu es là, pas vrai ? Tu cherches une solution… COMME MOI ! Toi aussi, on t’a arraché ton jouet ! Tu joues les je-sais-tout, cherche à me culpabiliser en m’enseignant ton savoir, mais toi aussi tu t’es complètement foiré ! Tu l’as laissé se briser, à sa façon ! Tout ça aucun sens… Aucun sens ! Nous sommes deux Tadmorv à ruminer notre échec en faisant croire qu’on contrôle la situation… Mais c’est faux ! Mon regard fou revient sur l’humanoïde :

— Foui, nette ? Foui, nette ? F... FOUIIII ! (Est-ce que toi aussi, ça te rend dingue ? Est-ce que toi aussi, tu voudrais pouvoir détruire le monde entier pour te soulager ? Montre-moi… MONTRE-MOI TOUT !)

Tout en hurlant, je bondis dans sa direction en tournant sur moi-même, bien décidée à asséner une souplesse sur sa tête. Je l’avais dit, que j’avais besoin de me défouler… Je suis sûre que lui aussi. Lâchons-nous un peu, mon ami.

AOUCH ! Je sens mon souffle se couper lorsque l’humanoïde me plaque contre un mur. Il m’a évité de la façon la plus humiliante qui soit : en prenant le temps d’hésiter. "Frapper, pas frapper ? Oh, allez, on évite." Bordel, c’est quoi cette puissance démesurée ? Je sais, c’était évident. J’en avais les poils hérissés depuis qu’il a ouvert les portes du manoir, et même les plus blagueurs et courageux des spectres ont l’air d’avoir quitté les lieux tant ils le craignent. Mais quand même ! Je me suis entrainée… Je suis devenu bien plus forte ! Comment peut-il y avoir encore un tel écart entre nous ? C’est même pire qu’avant ! Je crache un excès de bile remontée sur le côté sans pour autant détourner mon regard. J’assume mon choix. Je savais ce qui adviendrait. Je voulais le constater par moi-même. Et pour tout vous dire, j’en suis même déçue. Je suis encore en un morceau, sans même avoir eu besoin de recourir à une quelconque bassesse. En plus, il ne me laisse aucune occasion de contre-attaquer. Il m’immobilise sans me vaincre. D’accord, ce serait une bonne stratégie pour remporter une bataille… Mais quel intérêt ? Pfff.
Mon regard blasé accueille ses paroles. Pourquoi parler ? On a assez parlé, tout a été dit et j’en ai marre. Je me fiche bien d’où vient sa puissance, il est lui, je ne cherche pas plus loin. Et qu’il m’appelle comme il veut, bordel, comme si j’accordais un quelconque intérêt à ça. Dans la nature, on ne s’appelle pas. Qu’un nom naisse de la bouche de cette humaine était insultant, mais je m’en contre-fous si d’autres l’utilisent.

lippoutou, il me gave. Voilà, c’est bon, il m’a démotivé. Je roule des yeux. C’est gentil de me complimenter, surtout que dans ta bouche, j’imagine la rareté que ça doit être… Mais ce n’est vraiment pas ce que j’espérais aujourd’hui. Sur quoi je tape, moi ? Les spectres, je ne leur fais rien, le mime s’est tiré, et Igor… Bordel, taper sur Igor serait aussi humiliant que de me faire sauver la vie par l’autre crétine de ranger.

Il me relâche. Je reste sage, bien que ma mine boudeuse montre ma déception. Je suis gavée. Je peux vous dire qu’un bon paquet de bestioles vont devoir crever ce soir pour me contenter.
Il s’en va. Son petit voyage ici n’aura définitivement servi à rien. Pfff… Et moi, j’suis censée rester sur cette frustration ? Certainement pas !

— FOUI ! (T’AS INTÉRÊT À RÉUSSIR !)

Et à pas crever. Inutile que j’ajoute ça, vu sa puissance démesurée, mais je le pense. Très fort. Si l’autre est aussi surboosté que lui par ce machin, quoi que ce soit, ça pourrait déclencher une véritable apocalypse dans la ville où ils s’affronteront. Je perds ma bagarre aujourd’hui, donc j’ai l’intention de venir la réclamer une prochaine fois, j’espère bien le retrouver en état de me recevoir. J’époussette mon pelage et m’étire pour m’assurer que la douleur restante du coup subit n’est que passagère. Rien de cassé. Pfff. Même pas de quoi lui en vouloir.

Voilà. Il est parti. Rien n’apaisera ma colère. Je ne peux que ruminer ses paroles et m’en vouloir d’être aussi faible comparé à lui. Hélas, depuis quelques temps déjà, je stagne. Toute créature a ses limites, et je crains d’être déjà bien proche des miennes. Peut-être faudra-t-il réfléchir autrement, à présent, comme il l’a dit. Si je suis incapable de faire quelque chose…
Se servir des autres.
Oui. Faisons ça. Mes yeux pivotent vers Kata. D’un bond, j’atterrit à sa hauteur. J’ai assez vu ces quatre murs. Le remède à son sommeil n’est pas ici. Ce ne sera pas mes coups, ni mes griffes, ni mes beuglements. Je dois trouver autre chose. Je me place près de l’humaine puis l’attrape par le bras avant de la tirer avec force avec ma queue comme oreiller sous sa tête.
Quel cauchemar. Voilà pourquoi je ne voulais pas m’y résoudre. Rien que quitter cette pièce infernale m’aura pris de longues minutes dans cette position. Et je ne vous parle pas des escaliers… La ranger va collectionner les bleus. Rien à foutre. Tant que sa tête ne cogne pas, elle survivra. Après un temps bien plus long que je n’oserai l’avouer, nous voilà aux portes du manoir. Doubly est déjà loin, je crois. Je délaisse l’enfant devant moi. Elle mord la poussière quelques instants tandis que je fouille sa besace à la recherche d’une solution. Une pokeball. Voilà ce que je vais utiliser.

Un clic, et voilà le gigantesque Rapasdepic qui fait son apparition. Dès qu’il me voit, l’animal se recroqueville, camouflant sa tête bossue derrière l’une de ses ailes. Hahaha, oui, petit détail que je n’ai pas précisé : j’ai déjà fouillé les pokeball de l’humaine ces derniers jours. J’avais l’espoir d’y trouver le petit daim, afin de passer ma frustration dessus et l’ajouter définitivement au tableau de chasse. D’autant qu’en faire bouffer un morceau à Kata aurait été une ironie des plus appréciables, mais passons : pas de daim. Surement qu’il est déjà crevé, vu le tempérament de lâche qu’il avait.
Je n’ai donc découvert qu’un Rapasdepic. Petit fait amusant, celui-ci est si stupide qu’il croit qu’il lui arriverait des bricoles s’il osait s’éloigner de celle qui détient sa pokeball, même s’il la déteste ! Vous vous en doutez : je l’ai conforté dans cette idée, tout en lui maravant la face pour lui faire comprendre sa place. Qu’importe le nombre de Fouinette qu’il a déjà englouti par le passé, je ne serais pas de celle-ci. Ne me comparez pas à ces incapables.

— Foui, nette. Fouinette. (Prends la gamine dans tes serres, on décolle. Et je te déconseille de m’énerver aujourd’hui.)

D’un bond, je lui atterris sur le dos. Ma queue s’enroule autour de sa gorge, mes griffes caressent son visage à proximité de ses yeux. Il sait ce qui arrivera s’il fait ne serait-ce qu’envisager de me contredire.

— Fou, foui. Ffff… Fouinette. Nette ! (Décolle, abruti. Direction… un endroit où y’a des trucs à tuer. C’est l’heure de se défouler !)

J’y pense. Il aurait été bienvenu que je propose mon aide à Doubly, puisqu’il cherchait des gens à utiliser rpour son jouet. Il aurait pu me rendre la pareille. Hahaha, comme si on avait besoin l’un de l’autre ! S’il n’y arrive pas sans moi, c’est qu’il ne mérite pas d’y parvenir. Et vice-versa.