Saison Un

: Obscure Prophétie

Kalank, capital de Mistral, centre de tous les voyages. Bien sûr, voyager vers l’extérieur était pratiquement impossible. Pour nous, Mistralois, il s’agissait avant tout d’un moyen pour aller jusqu’à Cosa. La belle île ou l’île de tous les dangers. J’avais dû m’y rendre quelque fois. Pas toujours les voyages les plus gais, mais l’île restait agréable à sa façon.

Quoiqu’il en soit, par chance, ce n’était pas un voyage vers la belle île qui m’avait amené ici. Juste, je faisais un tour de Mistral pour y vérifier l’état de mes investissements dans le pays. Kalank avait quelques pris, comme la plupart des villes que j’avais visité.

Mon tour d’horizon avait été fait dans cette ville, j’avais donc décidé de faire un rapide tour à l’ancien port (il faudrait que quelqu’un change ce nom). Me suivant au pas, Séclusion, mon Zorua à la fourrure grise et d’or et au regard azur Une forme mistraloise. Hélas, la rareté de ce pokemon ne pouvait être réellement appréciée par le bas peuple. Peu de gens connaissaient réellement ce qu’était un Zorua alors savoir que celui-ci était spécial ? C’était pratiquement impensable.

C’était tout de même regrettable de ne pas le regarder avec la rareté qu’il méritait. Mais, ce n’était qu’un détail. Si je voulais me distinguer de la foule, mon allure seule suffisait. Costume, coupe de cheveux, le sourire sur les lèvres… N’importe qui me voyait pouvait dire que je n’étais pas un marchant. Mais cette richesse qui transparaissait ne m’empêchait pas d’être proche du peuple. Un ballon qui arrivait à mes pieds ? Je le redonnais aux enfants. Une grand-mère avait besoin d’un coup de main pour transporter des sacs, je l’aidais.

La bonté ne se manifestait pas que dans les grosses donations, mais aussi dans ce genre de petites actions du quotidien. Un Staribuck en main, j’entendis le bruit d’une conversation animée. Visiblement, il y avait un conflit. Hm. Curiosité l’emportant, je m’approchais d’eux. Calmons le jeu. Séclusion regardait attentivement, ne comprenant toujours pas pourquoi je perdais du temps avec eux.

« Bonjour. Permettez-moi d’intervenir. Je suis convaincu qu’il est possible de trouver un accord à votre contentieux. »

Enough is enough. David n’avait pas traversé la mer et accosté dans ce pays de bouseux pour se perdre en forêt, atterrir dans un hôtel minable, voir quelqu’un se faire éventrer et tomber malade. C’est donc agacé par sa propre fièvre et colère que David s’avançait vers le port de Kalank, hors de question de faire demi-tour cette fois, sa détermination – et son caprice – serait immuable. Sa surprise fut grande lorsque les vestiges du même cataclysme qui était arrivé à Fricke furent enfin visibles depuis son nuage de condescendance. Alors ici aussi ? Un pincement au cœur mais toujours aussi déterminée, elle avançait d’un pas décidé et scandalisé vers un homme qui ressemblait davantage à un paysan lambda qu’à un quelconque marin ou capitaine de navire.
Autour d’eux, quelques amas de pierres et de restes appartenant sans doute à l’ancêtre de ce qui était désormais une réplique semi-parfaite du port et de nouvelles constructions des alentours. A défaut d’éducation, au moins ils savaient user de leurs mains et de leurs pieds. Un peu tout l’inverse de David, en fait. Elle articula, comme pour mieux se faire comprendre malgré son accent Kalossien à couper au couteau :

Je ne bougerai. Pas. D’ici. Tant. Que. Je. N’aurais. Pas. UN BATEAU !

Le bougre OSA répondre négativement à une requête aussi simple que de recruter tout un équipage, d’amarrer un bateau exclusivement pour lui, de lui fournir un ticket et de partir immédiatement. Quelle audace ! Bien sûr, David n’avait en rien pesé tous ces paramètres avant d’avoir formulé poliment – bien que sèchement – son exigence. Elle toussa, une seule et unique fois, ce qu’elle camoufla derrière un soupir exaspéré avant de renchérir, l’autochtone ne se laissa bien sûr pas faire et avant que ça n’en vînt aux mains une voix presque reposante comparé à l’animosité scandalisée qui émanait de David et l’incompréhension et l’impatience de son interlocuteur :

FINALLY. Enfin quelque douer de common sense. OH MY -MY -MY !

La jeune Langlois écarquilla les yeux à la vision presque providentielle. Était-ce du café à emporter, un Zorua teint sortant sans doute tout droit du toiletteur et… pinces-toi David, un homme habillé autrement qu’en haillons et connaissant l’usage sommaire d’un peigne ?! Et charmant avec ça. Si ça n’avait pas été son accent, David aurait pu penser ne pas être la seule touriste en ville – elle est donc rassurée de n’être encore la seule à sa connaissance à avoir eu cette absurde idée :

Contentieux ? J’ai horreur de ce mot, c’est comme dire « asséché », anormal c’est le contraire de normal, alors si c’est a-sséché alors ça veut dire que c’est mouillé. Contentieux ? Je suis loin d’être contente ! elle change de sujet. Mais ça va beaucoup mieux maintenant, dites-moi où avez-vous eu votre Starboks ? son regard s’attarde sur le symbole du gobelet. Le paysan tente de dire quelque chose mais David prend un air renfrogné et, sans le regarder, d’un geste désarticulé de la main en sa direction, lui lance un : BZZZzzzz. BZZZZZ ! jusqu’à ce qu’il s’en aille. Sta…ri…buck ? dit-elle, intriguée, sans doute une version off-brand afin de mieux coller aux revenus modestes des Mistralois. Brillante idée ! Et puis, du coin de l’œil elle revoit ce magnifique Zorua, et change à nouveau de sujet. A l’image de sa grande force d’esprit et de capacité de concentration. Aaaw so freaking cute. Quelqu’un vient de se faire faire une beauté ! Vous savez si un jour vous venez à Kalos, j’ai des tiquets VIP pour le meilleur salon de toilettage de la ville. Blanche, la propriétaire, s’occuperait très bien de lui. Ça a dû vous coûter une véritable fortune pour blanchir toute sa fourrure !

Son admiration aurait pu être touchée du bout des doigts tant elle radiait. L’espace d’un instant, elle oubliait l’horreur de ce qu’elle avait vu et se renfermait dans son rôle de jeunesse dorée. Ca lui faisait le plus grand bien.

Bien, analysons calmement la situation. La jeune femme ici présente semblait définitivement être une étrangère. L’homme à qui elle s’adressait semblait être marin. Common sens ? Sens commun somme toute… Visiblement, elle avait déjà passé un certain ici. Et si on associait cela avec les derniers évènements en date, il était loin d’être irraisonnable de songer qu’elle veuille juste partir d’ici. Une entreprise qui risquait d’être quelques peu complexe à réaliser.

Autre chose à noter ? Manifestement, je venais de plus ou moins attirer toute son attention. Cela sera d’autant plus facile pour régler la situation. Je conservai un visage parfaitement calme, bien que, intérieurement, ses jérémiades fussent assez irritantes. Mais il fallait toujours conserver la maitrise de soi.

Bref un Starboks ? Hm. Pourrais-je oser supposer que quelqu’un d’autre avait eu une idée semblable à la mienne dans le reste du monde ? C’était extrêmement intéressant. Mais quelle impolitesse pour le capitaine. Cette touriste savait se faire des ennemis. Bref, elle changeait directement de sujets pour passer à Séclusion. Excellent. Je posais gentiment ma main sur son dos pour l’entrainer loin de l’endroit.

Me retournant, j’articulais silencieusement « Je m’en occupe » à l’intention de l’homme qui était visiblement ravi de se débarrasser d’elle. Bien, occupons-nous d’elle.

« Du toilettage ? Vous vous fourvoyez, je le crains, très chère. Cette couleur lui ait totalement naturelle. Il est, ce que vous appelez en dehors de cette contrée, une variation mistrale. »

Ce n’était même pas un shiny. La forme de sa queue, la position de ses tâches… D’ailleurs, en devenant le centre de l’attention, celui-ci prit l’initiative de se frotter dans les jambes de l’étrangère. Oui, oui. J’avais compris son but. Il essayait de s’en faire une amie. Hélas, cette situation n’était pas au goût de tout le monde. Sortant de nulle part, un Lippoutou enragée fonça vers nous. Séclusion s’apprêta à répliquer, mais le pokemon glace se stoppa, perplexe.

Pour le coup, j’étais également surpris. Elle avait pourtant une telle haine des autres femmes. Je m’attendais à ce que les deux se battent, mais rien. Elle semblait perplexe. Elle recula un peu, visiblement mal à l’aise. Etrange.

« Je crains que vous ayez vécu beaucoup de remue-ménages et qu’on ne vous a guère donné beaucoup de bonté, n’est-ce pas ? N’en veuillez pas trop à mes concitoyens. La peur de l’inconnu peut rendre les gens incroyablement irrationnels. Que diriez-vous de me parler de vos aventures ? Oh, j’oubliais toute politesse. Je me nomme Salve Hater. Vous sembliez attirés par nos staribuck. Que diriez-vous d’en goûter un ? J’invite. »

David suivit machinalement Salve. Marchant ainsi côte à côte, elle ne put retenir un frisson d’excitation. Des variations mistral ? Ca alors, elle n’avait pas pensé cela possible, à vrai dire les seuls Pokémons qu’elle avait vus n’avaient rien eu de particulier. D’ailleurs le petit Pokémon semblait vouloir faire du charme lui aussi, ce qui marcha évidemment à la perfection, il n’en fallait pas plus à David qu’un Pokémon mignon et bien éduqué pour la faire sentir importante et désirable – tout comme son compte Spindagram. Sans demander quoi que ce soit, elle se pencha tout en esquissant un pas et leva le Pokémon pour le prendre dans ses bras puis continua sa marche. Soudain un Lippoutou se mis devant elle et la regarda avec intensité, essayait-elle de protéger le Zorua ? David la regarda aussi, pour un temps affreusement gênant avant que le Pokémon bisou ne se ravisât. Étrange. Pour autant David était bien contente que son maquillage ne soit ponctué d’un affreux baiser rougeâtre. Elle passa entre ses doigts le pelages du Zorua, non pas qu’elle croyait que son interlocuteur mentait, mais vous savez la confiance n’exclut pas le contrôle. Effectivement, aucune trace de teinture quelconque, en fait, un pelage aussi doux et sain que possible. Il devait être nourri avec la meilleure nourriture possible, un vrai gagnant de concours.
Et tout cliqua en elle. Mais oui. Bien sûr. Sur un territoire aussi fermé, où si peu de gens sont allés et où si peu de gens allaient vouloir venir lorsque la catastrophe aura été ébruitée… posséder un Pokémon d’une variation Mistral serait… un ticket gagnant pour la première place d’un concours. Entre son talent naturel pour divertir la foule, ses leçon de danses et son expérience de ‘’mini-miss’’ ainsi que ses précédents championnats de beauté et de synchronisation… :

Oui ! fit-elle d'une voix stridente visiblement plus enjouée qu’elle n’aurait dû l’être pour une simple invitation. Elle reposa le Zorua par terre avec une douceur presque maternelle. Par contre j’suis pas sûre que j’puisse, genre, parler de ma vie, you know. Quand je suis arrivée ici, j’ai eu une sorte de flyer et ils m’ont dit de ne pas parler de Kalos. Sans doute par peur que vous vous rendiez compte à quel point c’est… elle s’arrêta, elle allait dire « mieux » mais non, elle se ravisa. Différent. Et que tout le monde ne prenne le bateau.

La Lippoutou les suivait, le Zorua aussi. Les gens ici avaient vraiment du mal avec le concept de pokéball. A moins que ça n’ait été les pokémons qui la supportaient mal. Faut dire que Venti ne semblait pas aimer ça non plus, ce qu’il aimait par contre c’était ce ‘’Salve’’ puisqu’il n’était pas encore sorti de lui-même. C’était bon signe :

Enchantée, David Langlois. Ça ne vous dit sans doute rien, j’imagine que ‘’Davinity’’ non plus ? ce manque de notoriété la peinait plus qu’elle ne le laissait paraître. Ruban d’or de Kalos catégorie 6-11 et 15-18. J’ai notamment été en duo sur le thème de la passation de l’arène d’y a 2 ans. C’est genre, big. dit-elle dans un sourire non peu fier. J’ai très hâte de goûter à votre Staribuck. Quand mes fans vont voir que Mistral a sa propre chaîne de café en take out, ils vont pas en croire leurs yeux !

Visiblement, David était tombé sur le charme de Séclusion. Hm, elle vérifiait le pelage de mon Zorua, n’est-ce pas ? Je ne pouvais lui en vouloir, j’aurais fait de même à sa place. Seuls les fous donnaient leurs pleines confiances en des inconnus. Séclusion fut presque déçu d’être redéposé au sol. Le bougre n’avait guère souvent droit à ce genre d’attention de ma part. Il devait plutôt compter sur ma cousine pour ce genre d’attention.

Une autre chose me laissait pensif : Fatality. Elle était étrangement calme. Elle avait tenté, bien sûr, de me prendre le bras, mais je l’avais dégagée comme si rien n’était, gardant mon visage impassible. Quoiqu’il en soit, elle avait décidé de nous suivre de près. Elle était plutôt du genre à m’observer de loin, mais cette David la perturbait beaucoup trop.

D’ailleurs, l’étrangère semblait incroyablement excitée par ma proposition. C’était peut-être un peu trop, même. Patient, je l’écoutais. Ne pas parler de Kalos ? Bien sûr. Le contraire aurait été étonnant. Le roi voulait empêcher toute communication avec l’extérieur. Déjà, au vu des restrictions, cela n’avait rien de déconnant qu’ils conseillent les étrangers de parler de leur pays. Surtout que j’avais bien compris son sous-entendu.

« Better est le mot que vous aviez pensé. »

Disons que l’utilisation de l’anglais ne m’était pas inconnue, mais pour le reste de la population, ce n’était guère courant. En prononçant ces mots, je n’avais aucune animosité dans la voix. C’était une sensation qu’elle avait. Je ne pouvais lui en vouloir, je pouvais même souligner sa volonté d’essayer de ne pas me froisser, à moins qu’elle voulait s’éviter des ennuis.

Elle me parla un peu de ses exploits dans son pays. Il ne fallait pas être stupide pour se rendre compte à quel point elle était fière de ce qu’elle me racontait. Une maitresse du spectacle, je supposai.

« Je crains que vous ayez vu juste. Votre nom n’a pas passé nos hermétiques frontières. »

Nos pas nous menèrent jusqu’à l’endroit. Bâtisse moyenne, le logo d’un stari vert était érigé juste au-dessus de la porte d’entrée. Les yeux les plus observateurs remarqueraient l’image d’une tête d’un Zoroark, le symbole de ma noblesse en petit sur le côté.

La façade de devant était faite de baies vitrées, laissant paraitre l’intérieur. Déjà, quelques clients étaient encore dedans. Certes, j’aurais pu abuser de mon droit divin absolu de PDG pour ne pas faire la file, mais je n’en fis rien. J’avais vu qu’un employé m’avait reconnu, je l’avais arrêté d’un geste discret de la main.

« Ne vous inquiétez pas de votre passé, je ne compte pas vous poser des problèmes. Mas n’hésitez à vider votre sac. Je crains que vous soyez arrivée dans la pire période possible. »

Très vide, nous arrivâmes jusqu’au comptoir. Je lui laissais le loisir de choisir sa saveur. Bien évidemment, si je buvais mon café ici, c’était que sa qualité était indéniable. Je demandais des grains de cafés de bonne qualité et, plus on montait en prix, plus le café était délicieux, mais il y en avait pour tous les goûts (particulièrement la saveur citrouille qui faisait un malheur ces temps-ci).

« Je vous en prie, c’est moi qui invite. »

Décidément cet homme était… Spécial. Il parlait anglais ?! Bon, David ne le parlait pas, que trop peu, mais il avait tout le temps ces mots qui parasitaient son esprit, que s’eut été un genre qu’il se donnait ou simplement une réelle incapacité à former des phrases complètes sans les saccader de ces mots-là, mystère. Comprenait-il sa situation ? En tout cas, c’était bien la première personne civilisée qu’elle croisait. Bien que Kata eût été une guide forestière parfaite, la situation restait et restera horrible aux yeux de la Langlois. Elle suivit Salve jusqu’à une bâtisse pittoresque à la fois typique de Mistral et pourtant répondait à des codes plus modernes. Salve n’avait pas voyagé ?! C’était donc une sorte de visionnaire. Ils rentrèrent et semblèrent attirer les regards, rien d’étonnant, partout où David allait on la dévisageait comme une bête de foire. Elle ne comprit donc pas qu’il y avait anguille sous roche et que son compagnon était en réalité le PDG de l’établissement :

Bonjour ! Alors ce sera un venti, café vanille, pas la saveur, la fève vanille, commerce équitable. Si vous avez le medium roast, parfait, sinon ce sera un cold brew. Sans mousse. Deux pompes de sirop simple, crème meumeu, extra-whip’ et poudre de baie sur le dessus, pour la couleur. Thanks !

Le serveur sembla consterné. Faut dire que David avait débité cette phrase comme un automatisme sans presque faire aucune pause. Pourtant à Kalos ils savaient et ne la regardaient pas comme si elle venait de se mettre un doigt dans le nez. Elle attendit quelques secondes, pris une inspiration et devant une personne aussi mal à l’aise – qu’elle attribuait à sa commande alors que le vendeur ne pensait qu’à bien faire devant le propriétaire – elle entreprit de lui faciliter la tâche. Elle soupira doucement, non pas agacée mais un peu déçue d’avoir cru l’espace d’un instant pouvoir faire comme avant :

Pourquoi vous ne me dites pas plutôt ce que vous avez. elle adressa un sourire un peu forcé.
Citrouille ?... proposa-t-il, une véritable bouteille d’eau à la mer.
Wow wow wow ! fit-elle visiblement emballée. Vous avez le Pumpkin Spice Latte ?! Fallait le dire tout de suite !
Quelle taille voulez-vous ?
La plus grande ! la coupa-t-il a moitié. Oubliez pas la crème meumeu, hein ! elle se tourna vers Salve. Cet endroit est fantastique !

A table, elle regarde sa petite tasse, dubitative. Alors c’est… ça un Staribuck ? Elle avait dû se tromper. Le branding avait quelque chose de vieillot malgré l’apparente modernisation du lieu, sans doute que, par contraste, à Mistral tout avait l’air moderne à partir du moment où on s’écartait des champs et des forêts. Cependant, le café lui était offert et elle savait se tenir en société, ou, en tout cas, elle savait se tenir devant les personnes importantes. Elle prit le café entre ses mains, il était chaud et l’odeur divine. Moins sucré qu’à l’habitude, elle ferait avec :

Excusez-moi, j’ai quelque chose dans l’œil… elle sortit son portable et le plaça devant elle comme un miroir et fit mine de regarder son œil. Elle prit une photo discrètement de son café mistralois, sourit puis le rangea. Depuis que la centrale avait été réparée elle avait eu du courant électrique pour le charger mais elle ignorait si la batterie survivrait encore bien longtemps. Comme je vous disais, reprit-elle comme si rien ne s’était passé, je… son attention fut attiré par le lippoutou qui la regardait à travers la vitre, le front presque collé dessus. Je… c’est votre pokémon ? Parce que si ça ne l’est pas, je pense que nous devrions appeler la maréchaussée. La dernière fois que j’ai été aussi stalked c’est quand j’ai fait découvrir l’art du patinage sur glace au Prince d’Arabie Sadawitte.

Hm. Un silence. Visiblement, elle s’était un peu trop sentie comme chez elle. Erf, elle avait été trop rapide pour que mon employé puisse suivre quoique ce soit, surtout qu’il n’était pas habitué aux termes que mon invitée avait utilisé. Moi-même, je n’avais pas suivie sa commande. Je conservais donc un sourire clément pour mon employé. Rien ne servait de stresser.

Hm. La suggestion du moment ? Bonne initiative et, visiblement, cela avait son succès. Le monde possédait aussi ce genre de saveur ? Hm. Je venais à peine d’avoir l’idée. Je supposai sans grandes difficultés que le reste du monde devait avoir eu cette idée bien avant moi. Au moins, elle semblait ravie.

Allons, donc, un miroir ? Je souriais. Cela me semblait bien étrange comme miroir. Particulièrement de dos. Quelle était cette partie où je pouvais y décerner des cercles et qui pointait vers son café ? Etrange que cela. J’observais avec attention ses doigts. Etrange cette position. Mais je n’en dis rien.

Le petit renard essaya de se rapprocher davantage de David en grattant ses jambes. Il montrait une envie évidente de monter sur ses genoux. Ha. Il était plus que ravi d’avoir trouvé une fan. Et en parlant pokemon, Fatality était toujours dehors, à nous observer avec intensité.

« En quelque sorte, ne faites pas attention à elle. Elle veille sur moi, en quelque sorte… »

Disons que j’aurais une sale image si j’étais incapable de maitriser un simple Lippoutou. Et j’avais réussi à en faire quelque chose au final. Cela ne servait à rien d’appeler la maréchaussée pour cela. Je maitrisai la situation. Je notais dans un coin de ma tête qu’elle semblait connaitre du monde. Sembler car, après tout, elle pouvait être n’importe qui.

« Si vous me permettez, cependant, veuillez à être plus discrète avec votre technologie. Sinon, comment trouvez-vous ce café ? »

Petite question pour comparer mes propres installations au reste du monde. Hop, je bus une petite gorgée de mon propre café.

1-50: Le pouvoir de Salve s'active et des groupis arriveront à mon prochain post.
51-100: Personne pour venir nous ennuyer.

Le membre 'Salve Hater' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Chance' : 100

David haussa les épaules. Si c’était son pokémon alors elle n’avait rien à craindre, pas vrai ? Son attention se reporta sur son café. A Kalos il était toujours bouillant, ils avaient d’ailleurs dû y mettre une étiquette car beaucoup de gens dénués de bon sens s’étaient brûlés en tentant d’y goûté juste après avoir été servis. Mais pas ici. Malgré son jeune âge, David était une grande amatrice de café – ce qui expliquait sans doute bien des choses – et elle ne pouvait s’empêcher de remarquer qu’il était certainement à la température idéale. Le Zorua se fit désirer. Comment résister ?! Ni une, ni deux, David le prend sur ses genoux, s’amuse avec en perdant totalement la notion du temps l’espace de 5 secondes avant de se reprendre :

J’espère que ça ne vous dérange pas ? Il est si… si… si parfait. une certaine mélancolie s’était emparée du timbre d’habitude enjoué et fluet de sa voix. Cependant la remarque de son hôte la fit tressaillir. Hein ?! Oh ça ! elle fit une moue de désintérêt. A Kalos on aime bien que les choses aient l’air compliqué, sophistiqué. Ici, si une roue ne sert pas qu’à rouler c’est qu’elle cache quelque chose, amirite ? Anyway. change de sujet David, vite vite, elle continue de caresser le Zorua tout en buvant une gorgée de café pour imiter son interlocuteur.  Mmmh… fit-elle d’une expression entre se brûler et savourer. Corsé sans être amer, je dois avouer que je ne m’attendais pas à aussi bon. C’est qu’on n’s’attendrait pas à trouver du bon café avec… enfin vous voyez, le pays ne roule pas sur l’or et est entièrement hermétique alors pour se fournir en quoi que ce soit qui provient d’ailleurs j’imagine que c’est… pas simple.

Elle tortillait ses doigts dans le pelage du Zorua, l’idée de lui faire une petite tresse lui traversa l’esprit. Il était bien gentil ce pokémon… Pourquoi Venti pouvait pas être plus… gentil lui aussi ? Ou juste plus fashionable. C’est difficile de rendre un Ramoloss intéressant, la chance dans son malheur est qu’au moins un fan bien attentionné avait eu l’amabilité de lui envoyer un pokémon de Galar. Entre la fin du monde et ses aventures dans les bois, personne n’avait jamais vraiment fait attention à lui malgré sa rareté. Finalement, des pokémons rares aux paysans du coin c’était donner de la confiture aux Grorets. Elle était heureuse qu’un si beau spécimen ait été entre les mains d’une personne un minimum respectable :

Vous faites quoi dans la vie ? dit-elle de but en blanc. Business man ? Non non, laissez-moi deviner. Hum. Investisseur ? Trader ?... Comptable… ? finit-elle par dire perdant tout entrain, suspicieuse et espérant se tromper.

Les comptables avaient toujours cet air plus important qu’ils ne l’étaient vraiment.

D’un geste, je signalais que je n’avais aucun problème que Séclusion monte sur elle. A chaque caresse, le Zorua se collait un peu plus, donnant de petit coup de tête sous le menton de mon invitée. Il n’hésitait pas à lui faire des yeux doux. Intérieurement, je poussais un profond soupir. Il était exaspérant. Bien sûr, je n’en montrais rien.

Mes yeux l’analysèrent. Oui, aucune technologique. J’analysai les mouvements de son visage, de ses lèvres, la plissure des lèvres. J’avais appris à me défendre, à repérer ce que disait le corps et non les mots. Mon regard se fit intense. Le même regard que je lançais à certains employés quand ils voulaient me cacher quelque chose. Le regard qui voulait dire une chose : je sais.

« Ca doit être cela. Sinon, vous auriez de graves soucis. »

Je me taisais, mais je savais. Bien, changeons de sujets. Le café… Il semblait être au gout de l’immigré. Ces questions avaient le mérite d’être posé. Comment pouvait-on avoir assez de café ? C’était une excellente question après tout. Et elle n’avait raison, ce n’était pas le plus simple. Mais j’avais mes astuces pour m’en procurer.

« Il faudrait en effet une colossale fortune pour se permettre d’avoir autant de grains de café… ou avoir ses propres astuces. Mais rien d’insurmontable ou de trop complexe, si vous voulez mon avis. »

Partons sur un jeu de devinettes. Mon métier… Hm, elle tendait de deviner, mais à chaque réponse, elle s’éloignait un peu plus de mon métier. On finissait réellement sur comptable ? C’était désolant d’arriver à une telle conclusion, mais je gardais ma face bienveillante. Elle ne pouvait savoir.

« Vous vous refroidissez. Disons que Businessman, trader et investisseur pourraient bien me convenir. En réalité, je suis, entre autre, propriétaire de cette chaine de café à emporter. Mais ce n’est qu’une des filières de mon travail. En tout cas, heureux que les café vous plaise. »

Et je buvais un coup dans le mien dans le plus grand des calme. Nous verrons bien sa réaction à cette nouvelle.