Saison Un

: Obscure Prophétie

Ce fut dur, mais après avoir insisté, le vilain garnement cède enfin devant ma bienveillance. J’aurais été frustré qu’il n’en profite pas. Ce n’est pas comme si je l’accordais à tant de personnes.

Je m’amuse de le voir m’innocenter pour me rendre coupable dès la réplique suivante. Après-tout, c’est moi qui ai poussé Kata dans ce retranchement. Vais-je m’en vouloir ? Évidemment que non. Entre savoir Kata en sécurité et savoir Jack de bonne humeur, mon choix est vite fait. Et même le concernant, Kata n’aurait pu qu’aggraver les choses. Bref, ces vivants sont désespérants à toujours s’imaginer le pire sitôt qu’ils en ont l’occasion.

Je soupire, secoue la tête. Puis mon regard croise celui de la tigresse. Bah voyons ! Maintenant, elle s’intéresse à ma présence ? Voyons, voyons… C’est un peu facile. Et puis, n’as-tu pas peur que je joue une nouvelle fois comme j’ai l’habitude de le faire ? je lui décerne un sourire en coin, ne serait-ce que pour l’inquiéter un peu avant de reporter mon attention sur Jack.

— Je t’adresse la parole pour éviter à Kata un énième quiproquo bêta, que tu commences déjà à ériger dans ta tête.

Elle a déjà donné durant le bal, avec cette histoire de possession. Tous se sont retournés contre elle par bêtise. Je ne laisserai pas Jack en faire de même aujourd’hui, même s’il agirait différemment.

— Cette gamine tient à toi plus que tout au monde, tu peux de suite oublier toute possibilité qu’elle t’en veuille, te boude ou je ne sais quel autre délire infantile.

Je croise les bras, espérant que ce court résumé du point de vue de Kata suffira à lui faire oublier ces sornettes. Même en cet instant, tandis qu’elle est perdue au fin fond de son esprit, je parie qu’elle pense encore à Jack, s’interroge sur son sort sans oser réclamer réponse à ses questionnements.

— Kata t’a littéralement livré à la team rocket. Et même après cela, elle a provoqué une bataille, puis t’a poussé à l’éloigner en te sacrifiant pour elle. Ce n’est pas qu’elle ne veut plus te parler, elle est juste terrifiée des blessures qu’elle pourrait encore t’infliger involontairement.

Je suppose que c’est la même raison qui a poussé Jack à ne rien dire tout à l’heure, et repartir sans insister. Ou quelque chose de similaire. Quoi qu’il en soit, tout cela n’explique pas une dernière chose, pour laquelle je vais simplement reprendre mon introduction :

— Par ailleurs, c’est bien ma faute si elle se cache actuellement. Je lui ai fortement recommandé d’informer la mairie puis rester aussi loin que possible de cette histoire tant qu’elle n’est pas terminée, afin de laisser la maréchaussée faire son travail sans les entraver. Pour votre bien à tous les deux.

Une petite conclusion sur tout ça ? Histoire de résumer cela en une phrase plus évidente :

— Kata fuit tout ce qu’elle pourrait apprendre sur la team rocket et toi tant que je ne l’ai pas informée que tu es sorti d’affaire car elle sait qu’elle ne saurait pas se retenir de voler à ton secours à la moindre nouvelle.

Quant à moi, je me disais simplement que Jack viendrait de lui-même sitôt qu’il en aurait terminé, s’il s’en sortait. Mais ce n’était pas arrivé jusqu’à aujourd’hui.

Eh bien, c’est une bonne chose de l’entendre dire. Jack confirme avoir été libéré par Anty. Vraiment ? Cette grosse brute sans cervelle aurait finalement réussi quelque chose ? C’est un exploit. Néanmoins, je reste sceptique. Bien que tout tende à valider sa version, sa blessure encore récente et bandée montre qu’il n’en a pas fini avec les emmerdes. Jack semble comprendre ma méfiance, puisqu’il reprend déjà et m’explique sa situation.

Une opération. Ouch, voilà qui dut être douloureux. D’autant plus lorsqu’il m’en explique la cause. Comment s’est-il retrouvé dans cet état ? Tout cela mériterait un millier d’autres questions. Mais je suppose que cela se rapporte à cette histoire de team rocket. Inutile d’en savoir davantage, tant pour moi que pour Kata. La petite doit rester loin d’eux, et il n’est pas rare qu’une pensée ou l’autre m’échappe dans sa tête.

Il reste tout de même une incohérence parmi tout cela. Qu’est-ce qu’il fout là ? C’est la raison principale pour laquelle je me méfiais. Je ne voyais qu’une raison à sa venue dans son état : la fuite. Mais comme je l’ai remarqué dans ses agissements et comme il me le confirme, il n’en est rien. Il semblerait donc que notre petit scientifique soit toujours aussi stupide malgré tout cela, au point d’aller visiter une région glaciale et dangereuse en pleine convalescence. Je secoue la tête à cette pensée, aussi dépité qu’amusé.
Bref. Inutile de tergiverser plus longtemps. Il en est deux qui brûlent de se retrouver.

C’est donc un long silence qui accueille les révélations de Jack, tandis que je ferme les yeux pour m’en aller quérir Kata. On peut dire qu’elle sait se planquer dans son esprit. Bien qu’elle me laisse une porte d’entrée pour l’en tirer désormais, c’est assez long de la débusquer. Pêche n’a d’ailleurs pas la patience d’attendre. Croyant que je me suis endormi, elle bondit au sol et s’approche du drôle de Pokémon tout froid qui était venu me chercher à l’extérieur. C’est bizarre ce truc ! Ça frissonne, et on dirait un glaçon ! Plus inconscient que courageux, Pêche tente le plus évident qui soit : une léchouille pour gouter le glaçon géant !

De mon côté, cela a pris un peu de temps, mais c’est enfin bon. Le corps de Kata remue à nouveau, se lève de sa chaise et titube lentement en direction du convalescent. Heureusement, je l’ai prévenue de la fragilité de Jack. Enfin, qu’il l’était encore plus que d’habitude. Autant éviter les gestes brusques dont l’enfant a l’habitude.

Alors qu’elle perçoit à peine son ami à travers son cocon de couverture, la petite s’installe comme elle peut à ses côtés, l’enlace de ses bras puis dépose délicatement sa tête là où devrait se trouver le ventre du jeune garçon.
La première chose marquante, au-delà de sa bienveillance, c’est qu’elle tremble. Ses jambes durant ces quelques pas, ses bras qui enlacent le garçon. Tout son corps parait comme frigorifié malgré la chaleur de cette cheminée. Évidemment, il n’en est rien. Comme je l’ai dit : elle était terrifiée, et le soulagement lui parait encore irréalisable. Elle s’attend à ce qu’on lui arrache son ami une nouvelle fois, à ce qu’elle provoque une énième catastrophe aussitôt et que ces lumières dans les cieux descendent sur terre pour la punir. Hélas, elle se sent complètement impuissante. Rien ne lui vient à l’esprit pour aider son ami. Rien d’autre que de me faire confiance et d’espérer.

— Plus… plus… plus… plus… jamais…

Son étreinte se resserre sur ces mots à peine achevés, incapable d’en dire d’autres. Ce fut si difficile pour elle. De rester loin de son ami, tout en sachant ce qu’il subissait. Et cela l’est d’autant plus en sachant le résultat. Il est en vie, surement grâce à cela. Mais dans quel état ? Comment tout cela lui est-il arrivé ? Elle se dit qu’elle aurait dû être là, le protéger, le tirer de là. Je réplique d’une douce voix venue du tréfond de son être.
Tu as fait ce qu’il fallait faire pour que vous vous retrouviez aujourd’hui.
Difficile à croire, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est ainsi qu’ils pourront avancer. En constatant le présent et préparant leur avenir, plutôt qu’en refaisant leur passé.

Mais ! Pourquoi le glaçon s’éloigne ?! Pêche reste la gueule entrouverte avec sa langue pendue, surpris de cette réaction. Bon bah tant pis ! Ravalant sa langue, l’écureuil observa le reste de l’assemblée à la recherche d’une nouvelle cible, jusqu’à ce que son regard n’atteigne un truc déjà vu. Oh ! Ce machin marron roulé en boule, près du fauteuil ! C’est le même truc que la bestiole immobile à Kedal dont Truc s’occupe tout le temps ? Est-ce qu’elle dort tout le temps, elle aussi ?
Pêche s’approche donc de Doublette sans aucune discrétion et commence à poker la Fouinette, tournant autour avec curiosité sans s’attendre à une réaction. Ce qui est sûr, c’est que Pêche risque d’avoir un sacré saut de surprise en voyant la bestiole bouger, contrairement à Fouifi ! Est-ce que Truc doit la soigner, elle aussi ? Non, on dirait que le daim observe plutôt les humains après avoir suivi Ciboulette à l’intérieur, aussi empli d’espoir que Luna et les autres quant à leur réunion.

Pasque c’est ça qui arrive. Pour la première fois depuis des mois et des mois, alors qu’on a jamais pu se revoir à cause de toutes ces histoires horribles, me revoilà enfin auprès de mon copain Jack. Sentir ses bras m’enlacer en retour est un soulagement plus grand encore que de l’avoir retrouvé. Comme si je ne réalisais qu’à cet instant qu’il est bel et bien en vie, en état de me faire cette promesse que l’horreur n’arrivera plus à présent.
Il s’excuse, mais en toute sincérité, je m’en fiche. Je n’attends pas d’excuses, pas d’explications, rien. Je ne veux rien de tout ça, rien qui me rappelle ce que l’on a vécu ou ce qui aurait eu le malheur de le provoquer et pourrait le faire à nouveau. Je secoue la tête, ignorant tout cela pour murmurer :

— Je veux juste… que ce soit pu ça. Pu jamais.

Je relève mon visage dévasté vers Jack, observant de mes pupilles aussi sèches que brillantes le bandage qui recouvre sa tête. J’approche une main hésitante, puis la retient aussitôt. J’ose pas toucher ! Ciboulette il m’a dit que c’était fragile comme tout. Je voudrais lui faire un bisou magique, mais je veux pas lui faire bobo !

— C’est… c’est pas trop douloureux ?...

Mon cerveau fait directement un bond en avant, tandis que je tourne la tête vers mon petit miracle à roulette :

— Oh, oh ! Tu sais quoi ? Truc maintenant, il sait soigner comme les meilleurs de tous les Haydaim ! Regarde, montre-lui, Truc !

Mais, mais… il l’a déjà fait ! Néanmoins, ne souhaitant pas contrarier ma tentative de renouveler ma bonne humeur, le daim s’approche et libère une nouvelle aromathérapie, non sans cette même fierté de l’instant d’avant.

— En plus, il a retrouvé sa fleur sur la tête, c’est trop super, pas vrai ?

Tout en regardant le Vivaldaim, j’attrape l’un des bras de Jack et le serre contre moi, souhaitant me rassurer à nouveau de sa présence à mes côtés. En vrai, j’ai tant de choses à lui raconter, et en même temps… rien du tout. Pasque tout ce qui était important c’était que j’étais avec lui, et après je l’étais plus. Je veux juste plus le lâcher, même si je dois faire attention tout le temps à pas le casser !

Comme prévu, Pêche sursaute en même temps que la Fouinette. En voilà une qui est bien plus vive que celle à Kedal ! Le Pachirisu a d’abord un mouvement de recul, fixant l’étrange créature grogneuse, puis lui fait un grand sourire après s’être fait gueuler dessus. Et… et elle part. Déception totale pour l’écureuil qui se retrouve seul à nouveau. Il peste un peu. Pourquoi personne veut jouer avec lui ?! Après un coup de patte dans le vide, Pêche refait un tour d’horizon à la recherche de son prochain partenaire. Et il le trouve ! Enfin, presque.
De petits bonds chaleureux, l’animal s’approche de la cheminée. La chaleur est étouffante d’aussi près ! Et pourtant, c’est si agréable ! Mais que fait-il aussi près ? Il n’y a pourtant personne assez sot pour se cramer les poils à cette distance. Enfin, personne sauf lui. Par contre, y’a des trucs amusants dans la cheminée ! Si, si ! Ces machins en bois qui rougissent dans le feu, ça a l’air drôle ! Le voilà attraper une des branches brisées par les flammes… puis retirer ses pattes aussitôt avec un petit cri de surprise.
C’est chaud ! Très très chaud ! Hmm… Comment faire ? L’écureuil persiste dans sa bêtise. Après un temps, il repère une buche en retrait ! Le bois est encore brun et plein d’écorce, contrairement au charbon naissant dans le feu. Parfait ! Cette fois, il parvient à se saisir de la buche presque aussi grosse que lui, et voilà qu’il tire pour essayer de la tirer du feu. Enfin, pas vraiment. Disons qu’une partie du feu viendrait surement avec, comme agrippé à la buche ! Ça fait une drôle de décoration aux yeux du Pachirisu. Il jubile, tout content de son nouveau jeu vachement chaud ! C’est comme un exercice de résistance à la douleur, en plus d’être physique puisqu’il doit porter le gros machin ! Chouette alors ! S’il arrive à tirer ce gros truc de là, il va pouvoir se balader dans toute la pièce avec ce machin, ça peut qu’être super drôle à faire !

Et pendant qu’une connerie pareille se prépare, moi, j’ai absolument pas les yeux sur Pêche. Truc non plus, d’ailleurs. Toute notre attention se focalise sur Jack, lequel m’offre une promesse que j’accepte d’un couinement plaintif et d’un hochement de tête avant qu’il n’explique son état.
Le bandage a pas disparu quand Truc a essayé de soigner en tout cas ! J’imagine que c’est pas magique, il peut pas non plus tout soigner, mon copain. J’aimerais bien, moi, un pouvoir pour tout soigner comme ça ! Ensuite on pourrait se remettre à jouer comme avant avec Jack, et aller faire un tour dans la rivière ensemble ! Mais bon. Pour l’instant, faut qu’on reste sages, tous les deux !
Truc pose sa tête sur les genoux emmitouflés du garçon, cherchant lui aussi à réconforter mon copain. Jack en profite pour enchainer sur le même sujet et me demande de raconter cette drôle d’aventure :

— Oh, c’est arrivé y’a pas longtemps du tout ! En fait, vu que c’est le printemps Truc il a senti qu’elle pouvait repousser, mais il lui fallait beauuuuuuucoup du soleil !

Doucement, Kata.
Oh, oui ! Il a raison ! ne souhaitant pas assomer Jack en parlant trop fort, je me retrouve à parler un mélange de chuchoté-parlé enthousiaste des plus instables, rattrapant ma voix chaque fois qu’elle s’emporte et que Ciboulette me l’indique :

— Tu sais qu’il fait super beau tout le temps en ce moment à Fricke ? Bah moi, j’ai emmené Truc touuuut… euh, tout en haut de la plus haute des tours qui y’a dans le château sur la colline. J’avais l’impression que quelqu’un il avait allumé le plus gros feu de joie de tout Mistral ! Mais Truc, bah il a fait encore plus du soleil avec Zénith que Jojo lui a appris, plus il brillait tout plein avec tous ses nouveaux pouvoirs de soins et même que même moi je lui ai donné tout plein d’énergie aussi, et avec tout tout tout… euh, tout ça, bah la fleur elle a refait un petit bourgeon !

Je tapote le bourgeon congelé sur la tête de Truc, à peine entrouvert.

— Enfin, depuis qu’on est à Kébak il a tout gelé, mais ça c’est comme quand Truc il va nager, c’est marrant d’ailleurs ! Même ses roulettes elles sont toutes gelées et ça le gêne pas !

Il s’adapte, le Vivaldaim. Pour un handicapé, c’est quand même bien pratique de pouvoir faire ça. Mais c’est pas le seul dont je dois donner plein de bonnes nouvelles ! Pasque y’a quelqu’un d’autre qui compte autant voir encore plus que Truc à mes yeux (surtout qu’il est en plein dedans).

— Et tu sais, tu sais, euh… Ciboulette bah, il va beaucoup mieux maintenant ! On a même plus besoin que ce soit moi qui parle pour tout dire ce qu’il veut dire, il peut parler tout seul, et il peut même se balader avec moi ! On a fait plein tout plein du repos pendant deeees… euh, des mois. Même que Ciboulette, la nuit, il s’entrainait et il faisait tout plein des exercices, et ça a marché ! Va falloir que tu fasses tout pareil maintenant, hihihi ! Comme ça après tu seras tout en forme comme nous trois !

Allez, rétabli suivant ! Manque plus que lui pour qu’on revienne tous sur le devant de la scène ! Comment ça je parle trop ? Mais nan, mais nan. Je suis juste trop contente de revoir mon copain, même si j’ai peur de lui faire mal toutes les 2 secondes !

Couic. La dure buche à soulever vient de se faire trancher en deux par l’un des Pokémon de Jack. Le Pachirisu tombe à la renverse, emporté par ses efforts pour tirer le machin du feu. Lorsqu’il se relève, il n’a plus qu’une demi-buche dans un sale état. Il la détaille de deux pupilles rondes, si stoïque qu’on se demanderait s’il va fondre en larmes ou hurler de colère. D’autant que la terrible créature aux griffes si tranchantes se met à le sermonner !
Un peu pataud dans un premier temps, le Pachirisu reporte son attention sur Cristal. Bien vite, cette tristesse qui semblait s’être installée se transforme en intérêt pour cette étrange créature, qu’il n’avait pas encore embêtée jusqu’ici ! Le voilà retrouver son sourire, se relever d’un bond puis tendre la buche à la verticale devant Cristal.

— Pachi, Pachi !

DO IT AGAIN ! C’était trop cool ! Sauf que bon… Dans cette position, il risque de manger autant que le bout de bois. Détaiiils ! De nouveau impatient, Pêche sautille du pied gauche au pied droit en attendant que la créature griffue accède à sa requête, quitte à lui tourner autour jusqu’à ce qu’elle cède !

De mon côté, je me fiche pas mal de ce qu’ils trafiquent, ces deux-là, et même du bruit que ça peut faire. Tout ce qui compte, c’est d’être avec mon copain Jack !

— Bien sûr, on ira ensemble quand tu veux ! C’est facile tout plein d’y aller, et c’est super beau ! En plus y’a tout plein d’espace autour, alors on pourra faire tes exercices ensemble en y allant ! On a l’habitude avec Truc ! Tu me diras et moi je vais t'aider tout plein, tu seras remis en un rien de temps !

J’ai même l‘habitude du mot qu’il a dit, là, à force de l’entendre ! Motricité ! Même aujourd’hui, le Vivaldaim a encore au moins une séance d’exercices à faire par jour avec moi, et une autre où il se débrouille tout seul ou avec d’autres Pokémon. Ne serait-ce que pour faire bouger les muscles inertes de ses pattes arrière.
Hélas, si moi j’ignore les autres qui font des bêtises, Jack en semble incapable. À moi de le rassurer :

— C’est rieeen, c’est Pêche qui fait toujours des bêtises. Encore plus que Fouifi ! Sauf que lui c’est pas méchant, il veut juste jouer. Enfin, je crois...

Bon, allez. Je veux bien jeter un œil. La scène est… douteuse. Mais rien qui retienne mon attention bien longtemps, je ne prends même pas la peine de la décrire à Jack et relance plutôt la conversation :

— Tu sais, je l’ai récupéré que y’a une semaine ! Y’avait une boutique bizarre qui fait des échanges de Pokémon avec quelqu’un mais tu sais pas qui, alors j’ai voulu essayer… Et je suis tombé sur le Pokémon du policier effrayant ! Même que le Pokémon que moi j’ai envoyé, bah c’est ma copine Jade qui l’a récupéré ! J’ai vraiment pas eu de chance ! Mais bon, du coup faut bien que je m’en occupe sinon le monsieur il va m’en vouloir tout plein.

Je secoue la tête, l’inquiétude devenant lisible à travers mes prunelles lumineuses :

— J’espère qu’il va pas être pire et toujours pire… mes Pokémon y commençaient enfin à être un peu plus sages depuis qu’on est rentré à Kedal.

En effet, une sagesse naissante peut se lire dans le secouage de tête dépité de Truc devant l'insouciance de l'écureuil. S’il devient comme Fouifi, je fais quoi, moi ? Imaginez en plus après qu’elle soit réveillée ! Deux Fouifi ! Le cauchemar ! Et en plus je suis sûre qu’ils vont passer leur temps à se disputer et ça va être encore pire ! Non merci !