Théa lâche un petit rire nerveux. Cela ne l’étonne pas, même son éditeur raye volontairement Kedal de sa fameuse tournée de dédicaces. Au début, elle croyait qu’il n’y avait que lui et elle comprenait parce qu’à Kedal, il y a pas vraiment de Bibliothèque.
Cependant, quand elle a proposé de passer des vacances de repos à Kedal à sa compagne, Daisy… Cette dernière lui avait très sérieusement répondu “Où ?”.
Nan. Pour Daisy, Kedal n’existe purement et simplement pas et difficile de débattre sur le sujet, même en présentant une carte. La perfection à ses travers. Cela ne l’empêche pas de l’aimer tendrement, mais c’est un autre débat.

Phila se redresse lorsqu’elle reconnaît le parlé si particulier de Ciboulette, là où Sauvage semble devenir de plus en plus grognon.





Par contre, Kata semblait avoir des déconvenues avec Vigneaux. Elle clamait haut et fort que Fricke était beaucoup mieux.
Soit… Cela restait sa ville d’enfance et elle y restait très attachée mais bon, c’est vrai que s’éloigner un peu de ses origines font du bien. Surtout en ce moment. Et parlant de ville d’enfance , Kedal ne semblait pas aller au mieux. Bon, aucun des Louest n’a tout compris mais cela n’empêchait pas d’être en empathie.









Odyssée montre ses muscles saillants, tandis que la Stari levait une tentacule volontaire !
Elegance était toujours autant intriguée par le Vivaldaim qui a su être plus élégant que lui. Elle retournait la scène en boucle, elle n’était pas concentrée sur la conversation.



Sauvage se contente d’un sobre oui avec son petit sourire. Qui se déforma lorsque Kata se montra extrêmement candide. Théa avala sa salive.



La romancière prends une grande inspiration et regarde très sérieusement la rousse en posant une main chaleureuse sur son épaule.

— Sentiment réciproque, bien entendu, très chère !

Petit clin d’œil du metteur en scène, de quoi faire bien rager l’autre monsieur à côté de Phila. Mais c’est vrai que Ciboulette il est content de la revoir, sa copine Poésie. Même si moi, je m’embrouille un peu entre Poésie et Phila. J’arrive pas du tout à voir quand c’est elle ou pas elle qui parle ! Comment ils font les gens pour moi ? Ils ont toujours l’air de bien y arriver, comme si c’était évident !

Heureusement que Théa est là pour me faire oublier ce genre de prises de tête et ramener mon sourire ! Hihihi, j’imagine trop Théa qui viendrait mettre des fessées aux gens qui sont méchants avec moi !

Enfin euh, en fait non. J’ai rien dit. Là, elle vient de me faire planter Théa. C’est Ciboulette qui prend la suite, presque immédiatement, son regard s’illuminant d’un intérêt évident à cette révélation :

— Nooon, vraiment ? Ils ont osé ? Hahaha, ces types n’ont peur de rien ! C’est indécent ! Ont-il déjà présenté le pion de Kedal qu’ils ont sorti de sa cambrousse pour remplacer notre majesté à coup de "véritable héritier" ?

Il marqua cette fin de phrase de guillemets avec ses mains, visiblement plus amusé que choqué par la grande nouvelle qui doit chambouler le pays.

— Pardonnez mon enthousiasme ! Mais c’est tellement téléphoné après le coup du bal, ces gens-là sont dans l’excès. C’est un art, splendide et spectaculaire, mais que pour ma part je trouve hilarant. Quoi qu’il en soit, Kata a besoin d’un instant pour traiter cette information, je vous tiendrais compagnie en attendant qu’elle revienne.

Il se retourne alors vers Théa, toujours aussi intéressé par cette nouvelle. Comment avait-il pu passer à côté d’un tel spectacle ? C’était presque honteux de sa part !

— Mais je vous en prie, racontez-nous tout dans les moindres détails ! A-t-on réussi à arrêter les coupables ? a-t-on un nom, des suspects ? Comment est-ce arrivé ? J’aimerais tant savoir chaque détail de cette histoire !

Un véritable chef d’œuvre, à n’en pas douter. Pour sûr, Ciboulette est beaucoup trop heureux de cette nouvelle catastrophe, tout comme il pouvait déjà l’être en parlant des cavaliers.

La tarsal rentre un peu dans les bras de Théa, regardant Sauvage gronder intérieurement avec un regard de tueur tandis que Phila riait joyeusement, ne s’apercevant de rien. Heureux sont les ignorants n’est-ce pas ?
Parlant d’ignorance, Kata n’était visiblement pas au courant pour le roi, comme la romancière s’en doutait, mais c’est Ciboulette qui prends la place, beaucoup trop enthousiaste en apprenant la nouvelle.



Mais oui, avec la vision dans le manoir, que le roi actuel ne serait pas le vrai roi. Ils sont plus menaçant que la Notra et la team rocket réuni ! Maintenant qu’il en parle, cela semble logique que les coupables soient eux. Ils voulaient rétablir la vérité. Par tous les moyens.





Théa gronde immédiatement en regardant sa mère. Elle déteste les rumeurs. Elle préfère les faits. De toute façon, ce n’était pas au peuple de faire la justice à coup de racontars, c’était aux autorités compétentes de le faire… Même si, dans le cas où la rumeur s'avérait réelle, il y aurait un petit problème.









Alors….De base…. Théa pensait sincèrement pareil. Et elle le pense toujours. Cependant, elle ne pouvait plus donner cette opinion à voix haute vu qu’elle sortait avec une conseil 4. C’était un sujet plus délicat maintenant !



Théa gratouille Elegance en se disant qu’effectivement, cette menace devenait de plus en plus oppressante. Quelle sera la suite ?







Petit blanc de quelques secondes pour digéré la nouvelle.

— Hahaha, mais bien entendu que ce sont eux ! Qui d’autre ? Le timing rend la chose évidente !

Hélas, les faits qui suivent ne sont guère suffisant pour Ciboulette. Quelques rumeurs, des "il parait", et d’autres incertitude jusqu’aux suppositions. Dommage ! Il aurait tant aimé que tout soit retranscrit à la façon de ces télévisions qui commençaient à pulluler dans le sud du pays !

— Un champion, hein ? Quelle surprise, les sans foi ni lois qui s’autorisent une trahison.

Ciboulette ricanait toujours, très amusé par la nouvelle. Mais à présent, il devait réfléchir un peu. Un champion qui en voudrait au roi ? Mais qui ? Il dû se les repasser en tête un à un. Lise et Lior étaient bien trop intègres, Tecla désintéressée… Puis elles étaient avec eux il n’y a pas si longtemps en toute innocence, aucune chance.

Plutôt que d’y réfléchir, les Louest semblaient plus s’intéresser à l’histoire de pion kedalien dont parlait Ciboulette juste avant. Théa résuma très bien la chose, d’ailleurs. Et pour une fois, Ciboulette était plus que d’accord avec ce cher Sauvage :

— N’est-ce pas ? Je parie que d’ici l’an prochain, le peuple sera divisé entre un crétin de Kedal sorti de nulle part et l’autre crétin en couche culotte héritier de feu, le roi fuyard. Ha, il n’avait qu’à agir le jour où tout cela commença, au lieu de se tirer et laisser le bal à ce cauchemar, il n’en serait pas là. Ou au moins, cela aurait été plus rapide.

Judas ? Non. Juste non. Même le plus génial des génies ne pouvait paraître aussi sot volontairement. De même pour Alex, l’homme paraissait intègre. Et n’abordons pas le sujet du GRAND Alessio qui ne tremperait pas dans de pareilles décadences.

— En toute sincérité, je suis presque curieux de voir cela, comme un feuilleton que l’on suivrait à distance. Je doute que cela ait la moindre influence sur le peuple, de toute façon. Mistral est déjà presqu’entièrement régie par le maire.

Ce qui nous laisse… Théophile, qui n’a pas fait parler de lui depuis fort longtemps. Potentiellement, donc. Et puis…

…

Mais c’était si évident. La seule championne à en vouloir au roi, c’était elle. Ciboulette était au courant de son "désaccord" qui lui avait valu de perdre ses pouvoirs durant un temps. Aurait-elle été jusque-là ? De base, il ne l’aurait pas imaginé, mais… Après l’avoir vu en action récemment, c’était évident.

— Hahahaha, mais bien sûr ! Nirvana ! Si l’assassin est un champion, ça ne peut être qu’elle !

Ooooh, bon sang. Kata ne risquait pas de revenir de sitôt après une telle découverte.

Vous savez ce qu’on dit, avec des si, on met Vigneaux en bouteille.

Théa se gratte l’arrière de la nuque en posant son dos contre la parois. Elle commençait à étouffer, cela faisait peut-être un peu trop longtemps qu’elle était dans le sauna.



En vrai, le maire ne fait que passer des lois. Il n’a pas cette autorité souveraine et presque immuable. Suffit de voir comment il est… était accueilli lorsqu’il débarquait à un événement : l’ambiance est différente.
…
Qu’est-ce que ?



Surtout quand on sait qu’elle est dans un schéma de couple assez spécial. Quand on a autant d’amour, on ne va pas se dire qu’on va tuer un roi pour le petit déjeuner, non ? Théa se secoue la tête et attrape sa Tarsal pour sortir de la pièce et prendre une douche froide. Ses pokémons la suivent excepté Phila qui reste avec son mari et Ciboulette.







Phila regarde la porte par laquelle Théa est sortie puis se penche vers Ciboulette.





Petit flash-back… Puisqu’on était dans le sujet.



Est-ce que ça avait un lien avec l’assassinat du roi ? Ou était-ce une simple coïncidence ?

Pas son genre ? Ciboulette s’esclaffe à cette remarque de la romancière. Pour lui, justement, c’est exactement son genre. Ce n’est pas le genre de tous les autres champions, non, mais elle ?
Hélas, madame ne semble pas vouloir entendre la vérité, puisque la voilà qui sort du sauna un peu précipitamment. Ciboulette s’écarte pour la laisser passer, et s’amuse à voir le petit daim la suivre, ainsi que Split qui désire surveiller son camarade (et crevait de chaud dans ce machin).

Ciboulette est donc seul avec mon corps dans le sauna, ainsi que les deux humains pas humains, ou presque. Il écoute la remarque de Phila et s’esclaffe à nouveau. Felicia ?

— J’imagine qu’elle ne croira donc pas non plus que Félicia est tout aussi impliquée dans cette histoire ? Et je ne parle pas de rumeur, mais de vécu. Du peu que j’en ai compris en quelques rencontres, elle est aussi coupable que Nirvana, et je ne serais guère surpris d’apprendre qu’elles ont collaboré au sein de la team rocket pour assouvir ce plan. Même si… je ne comprends pas ce que la team rocket aurait à gagné de la mort du roi. Il y a malheureusement bien des choses qui m’échappent dans cette histoire, et si j’adorerais savoir le fin mot de l’histoire, j’ai préféré garder Kata éloignée de tout cela.

Et au cas où ces suppositions ne suffisaient pas, voilà que Phila y rajoutait une preuve évidente. Parfait, il allait pouvoir faire le lien avec autre chose :

— En effet, c’était des plus amusants, bien qu’il soit malheureux que nous ayons été séparés par deux scènes différentes ce jour-là. Quoi qu’il en soit, Nirvana ne s’est pas contentée des notes. Elle a arraché l’hôte de Pestilence des bras de Kata pour l’enfermer dans son laboratoire, avec pour projet de lui faire recréer des potions qu’il aurait utilisées durant l’apocalypse. J’ignore ce dont il s’agissait, mais je suppose qu’elles l’ont aidé à abattre le roi et ses Héxagide. Il me parait impensable que ces créatures aient été vaincues des mains de Pokémon disons… normaux. Par ailleurs, quand je vois l’état dans lequel se trouve Jack aujourd’hui, Nirvana n’a pas usé que de tendresse pour persuader son prisonnier… c’est un miracle qu’il soit en vie dans son état, et il n’avait rien d’aussi terrible avant d’être séparé de Kata par Nirvana.

Allez, c’était l’occasion de rajouter une petite pique, non ?

— Vous vous tenez donc en complice, mon amie, en lui ayant fourni ces notes ! Mwahaha !

VITE, APPELEZ LA maréchaussée ! Non, définitivement… ce n’était pas son genre. Il le fit d’ailleurs remarquer bien assez vite :

— Je suis curieux de voir ce que tout cela engendrera. Aucune histoire d’ordre détruit n’a jamais conté autre chose que le chaos avant de se rétablir, s’il se rétabli un jour. Mais j’imagine que nous le verrons bien assez tôt.

Il haussa les épaules, se plaçant donc en spectateur pour le moment. Nous avions encore besoin de rester tranquilles quelques temps et régler quelques problèmes personnels avant de nous lancer à l’assaut de tels conflits mondiaux.

J’éclate de rire à la réplique de Phila, aussi peu atteint qu’elle par la mort de ce roi de pacotille. Longue vie au roi, comme on dit ! En revanche, s’il devenait un spectre, je serais ravi de le rencontrer pour me moquer de son lamentable échec. Il ne marquerait l’histoire que de ses échecs ! Si l’on se remémorait ne serait-ce que son nom à l’avenir.

— Comme vous le désirez, très chère, je n’en dirais rien ! Je ne suis plus à une scène faussée près. Pour tout vous dire, Kata en ignore au moins autant qu’elle. À la différence qu’elle a en quelques sortes cessé de s’investir pour me confier, disons… la réflexion. Elle n’est pas encore prête à revenir sur le devant de la scène.

D’ailleurs, cela lui convenait très bien. Kata était bien plus heureuse ainsi, à profiter de ses amis Jack et Krystal sans se préoccuper des cataclysmes blessant la région. Aujourd’hui encore, elle faisait la sourde oreille mais cherchait surtout à ne pas y penser. Une bien mauvaise habitude que je lui offrais volontiers tant que ma présence serait, disons, forcée.

— Je suis hélas moins au courant que j’aimerais l’être concernant les derniers évènements. La… limitation humaine, je dirais. Vous ne semblez pas partager cette obligation qui me lie à Kata, j’avoue avoir du mal à comprendre que vous jouiez les humains ainsi, surtout en sachant vos incroyables compétences, très chère. Rien que d’être cloué au sol me ronge le moral.

C’est sincère. Si je pouvais quitter le corps de Kata, je le ferais. La possession est amusante de temps à autre, un phénomène destiné à causer le chaos parmi les connaissances d’un être. Mais se prendre pour un humain au quotidien ? Je me considère tellement plus que cet insignifiant être humain que j’étais autrefois, cela m’apparait davantage comme un retour en arrière.

— Contrairement à ce que vous imaginez, Kata n’a rien vécu de choquant depuis cet interlude avec Nirvana, et l’en maintenir éloignée m’aura tout autant privé d’y participer, bien que ce soit pour un avenir plus grand encore.

Je hausse les épaules, n’ayant effectivement rien à raconter la concernant. Elle avait bien tenté de corriger le problème de la forêt calciné, mais personne ne l’avait écouté. Enfin, à Kedal, si. Mais comment faire en sorte que les kedaliens s’entendent avec le reste du monde quand le reste du monde s’amusait à les snober ? Kata avait envoyé nombre de lettres à de parfaits inconnus pour les inviter à découvrir son univers, aucun n’avait répondu. Cette mission était irréalisable, il leur faudrait trouver autre chose pour empêcher le "volcan" de calciner la forêt kedalienne.

— Bref, je pense que nous avons assez profité de cette chaleur étouffante, je vais ramener Kata dans sa chambre qu’elle reprenne le contrôle posément.

Il fallait aussi récupérer les deux idiots qui s’étaient trompés de dresseuse à suivre. Et l’imbécile encastré dans un mur. Détails, tout cela. En revanche, il lui restait une chose à exprimer, puisqu’il avait l’occasion de prévenir Phila sur un danger plus grand encore que la mort d’un roi :

— Oh, une dernière chose… Vous devez savoir l’importance que peut avoir l’âme pour des êtres comme nous ?

Ils n’étaient que fantômes. Un être sans corps, et donc rien de plus qu’une âme ayant pris vie sous la forme d’un spectre. Perdre son âme revenait à mourir pour un spectre. Lui-même en avait fait l’expérience, et sans l’intervention miraculeuse de Kata, il aurait tout bonnement cessé d’exister.

— Veillez sur vos âmes, et d’autant plus sur celles des humains auxquels vous tenez. Quelque chose rôde sur Mistral et dévore celles de ceux qui l’approchent. Je l’ai constaté durant l’apocalypse. Ce ne sont pas des cas isolés… mais une véritable épidémie. Nombre d’humains errent sans âme parmi nous, et sont surement aussi dénués de volonté que de ce qui les définissait autrefois.

Il était très sérieux. Peu nombreux étaient les gens auxquels ils tenaient. Phila en faisait partie.

— Si vous avez un doute sur quelqu’un, à l’avenir, sachez que nous avons trouvé une méthode pour déterminer si une personne possède encore son âme ou non. Inutile de dire que cela doit rester entre nous, n’est-ce pas ? Il serait malheureux qu’un voleur d’âme débarque à Kedal sans que je m’y attende.

Petit sourire en coin. Phila était surement la seule en qui il avait confiance pour lui dire une telle vérité. Quant à Sauvage, eh bien… Si Phila lui faisait confiance, cela ne risquait rien, n’est-ce pas ?