Saison Un

: Obscure Prophétie

Bon. Revenons un peu sur la quête pleine d’aventures épiques du jeune Héros. Dans le précédent Chapitre de son existence, Jean, surnommé Jean-Jean le Junior, était encore à Kedal et ne connaissait finalement pas vraiment grand-chose du reste du monde. Pour ne pas dire qu’il ne connaissait rien, sinon ses propres illusions et rêves. Puis un jour, Barbe-à-Papa, son Papa à la Longue Barbe Fleurie, avait décidé, comme pour tous ses frères (et sœurs), de l’envoyer sur les pistes et routes du monde. Se trouver. Se découvrir qu’il avait dit. Il voulait s’assurer que ceux qui revenaient à la ferme en voulaient réellement. Parce que, qu’on se le dise, une vie de fermier, c’est pour la vie. Et pour perpétuer la longue tradition familiale, il lui faudrait aussi quelqu’un avec qui faire des enfants. C’est important. Mais Jean est encore jeune et n’y pense pas à tout cela.

Non, non. Jean, comme il est là, il s’est surtout perdu. Un endroit plutôt pas méchant, en fait. Bivouac. C’est quelque part sur la carte qu’il n’arrive pas à lire. Il l’a trouvée dans un bâtiment qui était ouvert et depuis, il tentait de comprendre exactement où il était dans cette grande région qu’était Mistral. Ou en somme, et surtout, par où il devait commencer sa véritable quête épique. Pour cela, longeant les quais plutôt calmes d’un Etang qu’il ne connaissait pas. Et sa carte, encore mal pliée, lui indiquait qu’il se trouvait plutôt du côté des Sources des Origines, un nom qui devait en claquer, l’air de rien. Et pour bien faire, il doit monter vers le haut de la carte pour passer par des pics et tomber sur une ville qui devrait s’appeler Fricke.

Oui. Vous avez bien compris. Jean ne sait pas lire une carte et la tient à l’envers et pliée de sorte que Bivouac et les Sources des Origines sont à côté l’un de l’autre. Autant dire. Un Champion en devenir. Un sens de l’orientation digne des plus grands. Et ce n’est que le début, hein !

Relevant finalement son visage de sa très bonne lecture, il hurle vers ses deux Pokémons. « HEY ! GASTON !! LEON !! C’est bon !! », lâchait-il à pleins poumons, comme il avait tant l’habitude à la ferme de Kedal. Plusieurs badauds se retournaient, légèrement agacés que la quiétude de l’Etang Repos soit ainsi brisé par ce petit groupe de jeunes Chenipans. Pourtant, le Frison n’avait pas encore relevé la tête, s’abreuvant à côté d’une barque où deux amoureux regardaient la bête avec des yeux effarés, craignant pour leur vie. Tandis que le Moumouton en profitait pour rouler sur lui-même sur la seule pente qu’il avait trouvée.

Replaçant son sac à dos sur son dos, abandonnant la carte sur le banc (parce qu’il avait compris où il était et connaissait le chemin), il vint tapoter la crinière de son Gaston pour l’inviter à reprendre la route tandis que Léon se mettait à rouler juste derrière eux. Pourtant, après uniquement quelques secondes, les choses devaient être bien faites. Sûrement une histoire de Destinée, un truc du genre. Pas le choix, en fait, surtout dans sa grande quête épique pour s’apprendre soi-même. Il allait rencontrer quelqu’un de son passé. « OUAH ! MAIS C’EST KATA ! », hurlait-il davantage pour lui-même que pour Gaston et Léon, qui s’en curaient déjà pas mal. Tous les deux retournaient chercher quelques herbes à désherber.

_ HEY ! KATAAAAAAAA ! C’est bien toi ?! Qu’est-ce que tu fais de ce côté ? Toi aussi, tu vas par là, alors ?! Mais c’est trop bien !!! » Courant auprès d’elle et de son compagnon, il fut surpris par une ombre. Et promis, c’était pas la sienne. Quelque chose venait de passer entre eux pour se réfugier. Avait-il délogé un Pokémon ? Ou tout ce boucan avait fini par énerver la mauvaise bête ? « Kata. Je crois qu’on est pas seul … GASTON ? LEON ? »

Tout ceci serait à découvrir au prochain épisode.

Vous avez déjà observé le combat de deux Félinferno, sur un véritable ring de combat ? Essayez finalement d’imaginer. Une Souplesse et un Plaquage plus tard, vous réalisez la situation terrible dans laquelle se trouve Jean-Jean qui vient de se manger une telle attaque alors que Kata désirait seulement un câlin amical. Comme une retournée, le souffle à moitié coupé par l’action réalisée par la jeune femme, il en perdrait les mots. Il toussote brièvement, quand même bien surpris de la force de la Chasseuse. Quel bout de femme ! Et dire qu’elle est sa cadette. Elle ne se maîtrise définitivement pas.

Et alors qu’elle continue son chemin vers Gaston et Léon, ceux-ci sont essentiellement attirés par une autre créature. Roulant sur lui-même, sur son ventre, tandis que le Fouinette de la jeune femme lui rebondit sur le crâne, Jean Boneaud de Kedal se relève finalement. « Il se passe quoi ?! », lâchait-il alors qu’il approchait de ses propres Pokémon pour découvrir une créature toute bleue. Fronçant les sourcils, il ne connaissait pas du tout l’espèce qui n’existait pas vraiment dans les pâturages de Tauros et d’Ecrémeuh de son Papa. S’abaissant pour s’en approcher, penchant la tête vers la droite, plein de curiosité, il touchait du bout du doigt le bébé.

« T’as dit que c’était un Arizull, c’est ça ?! » Puis sautant sur ses jambes, il bondit ! NON ?! Quelqu’un a fait du mal à un Pokémon et ça, c’est définitivement pas bien. Comme Jacques (son papa) a toujours dit : « Fils, respecte les Pokémons et ils te respecteront. » Et tout ce que Jacques a dit, Jean l’a toujours fait. Parce qu’on ne revient jamais sur ce que Jacques a dit. Alors, se tournant sur lui-même, il regardait d’un air suspicieux chaque couple qui s’était tourné vers eux. Quelqu’un devait être le méchant. Quelque part. Apparemment, ils revenaient souvent sur les lieux de leur crime, en bon vilain qu’ils étaient.

Imaginez bien là un enfant qui était sûrement le plus suspicieux des lieux, en vérité. Tout le monde passait à côté d’eux sans même faire attention, jetant un vague regard à toute la scène. Chacun se fichait bien de son pauvre Azurill, en vérité. Excepté sûrement le jeune Jean-Jean qui voulait à tout prix l’aider. S’abaissant de nouveau vers lui, mais relevant quand même la tête vers Kata, il posait ses questions. « On doit l’aider ! Comment on fait d’abord ?! On ne peut pas le laisser comme ça, quand même ! … »

Le Frison, comme le Moumouton, restaient proches de l’Azurill, le protégeant comme ils le pouvaient. Quel danger pouvait bien les guetter en ces lieux ? « Tes Pokémons, je les connais pas non plus. Ils ont l’air de savoir se défendre, en tout cas ! Ils peuvent nous aider à sauver cet Arizull, tu crois ?! », lâchait-il encore en écorchant le nom du Pokémon qu’il ne connaissait pas.

Résumé:

Dans toutes les bonnes quêtes épiques, il y a des rebondissements. Parfois, on se fait surprendre par une terrible trahison alors qu’on pensait qu’un allié était notre meilleur ami jusqu’à ce terrible jour. Puis, parfois, c’est juste plus littéral. Notamment quand votre vieille connaissance d’enfance (ouais, juste connaissance, ils sont pas si âgés, ça reste des enfants et des adolescents) possède un Fouinette dans son équipe Pokémon. Une créature vraiment pas commode si vous voulez l’avis de notre jeune apprenti Héros. Que du contraire de Gaston et Léon, deux forces paisibles qui accompagneraient notre personnage par maux, et non des monts, pourquoi pas, hein !, et par vaux.

Revenons à nos Moumoutons !

« Bien … » Puis ce fut la douche surprise. Comme une attaque Hydrocanon en plein dos alors qu’il se relevait sous la surprise. Se tournant ainsi vers le Pokémon qui jouait dans l’œil, il vint à perdre de vue l’Azurill qui, tout surpris qu’il était de recevoir de l’eau sur lui, avait émis un petit cri avant de se rouler en boule, glissant sur lui-même en direction de l’étang. Et pas de bouée au bout de sa queue pour s’arrêter de lui. Une véritable tragédie. Un drame ! Il. Allait. Se. Noyer !!! « NOOOOOON !! » Heureusement, grâce à nos Héros du Quotidien, Moumouton avait aussitôt réagi et, se roulant en Boul’Armure aussi rapidement que son poil lui permettait, il avait empêché la petite créature de prendre définitivement l’eau.

Un soupir. Puis se couchant dans l’herbe, l’adolescent ne put s’empêcher de rire pour lui-même. Quelle aventure qu’il devrait raconter un jour. Comment il avait réussi à sauver un petit Azurill de la noyade. Se tournant sur lui-même, se mettant sur ses coudes pour s’approcher de la petite bête, tandis que le Frison restait à l’écart avec le jeune Vivaldaim, il souriait. « Alors ?! Cela te dit d’être notre ami ? Léon et Gaston veilleront sur toi et je t’apprendrai à courir aussi vite qu’un … Qu’un … TAUROS en Furie ! » Et il en connaissait un sacré morceau, l’air de rien. Puis sortant une Pokéball de sa ceinture, il la désignait. « Si t’as envie, tu appuies dessus et tu en fais partie. Mais t’es pas obligé et s’il faut, on se trouvera une autre solution ! Promis. »  Il n’était pas trop sûr de la méthode. Mais c’était une approche comme une autre.

Puis se tournant vers Kata en déposant la Ball face à l’Azurill qui était encore contre le Moumouton, il se relevait pour l’approcher. « Du coup, tes Pokémon ont l’air un peu … Bizarres, non ? », riait-il. En même temps, d’un côté, elle semblait posséder une Fouinette au comportement bagarreur tandis que son Vivaldaim, qu’elle appelait Truc, semblait surtout bien apeuré. Peut-être que quelque chose clochait avec ? Tout comme l’Azurill et son flotteur manquant, en fait. « Dis. Depuis que t’as quitté Kedal, tu fais quoi du coup ? Mon Papa m’a demandé de me trouver mais je ne sais pas ce qu’il voulait dire, je crois. Je peux faire un peu de route avec toi que je comprenne ? »

Quand deux Kedaliens se rencontrent, les discussions sont toujours différentes de la moyenne. Les passants qui passaient de passage pouvaient s’en rendre compte. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait dans la tête des deux jeunes adultes. Mais ! Le plus important, au moins, c’est qu’ils se comprenaient. Et c’était là tout ce qui importait à l’esprit simpliste du garçon. Il comprenait encore bien ce qu’on lui disait. Ou il comprenait ce qu’il voulait bien en tout cas. Juste à sa façon. Donc, autant s’en méfier, en fait ! Juste comme ça. Foi de Narrateur ! Mais revenons un peu à nos Super-Héros de l’Etang, les véritables Gardiens de l’Histoire.

Hochant de la tête, Jean-Jean de Kedal entendait bien ce qu’elle voulait lui dire. « Ouais, tu dois avoir raison. A force d’être trouvé, forcément, je me trouverai moi-même. C’est obligé ! Heureusement que t’es là pour résoudre les énigmes de Barbe-à-Papa. » Il tapait de son poing dans sa paume ouverte, d’autant plus déterminé dorénavant à rencontrer de véritables personnes. Il n’y avait que comme cela qu’il pourrait savoir si la vie à la ferme de Kedal était sa véritable destinée. Ou s’il trouverait son chemin ailleurs. Vers d’autres contrées inconnues. Heureusement qu’elle était quand même là pour l’accompagner. Sinon, qu’aurait-il fait ? « T’as raison ! Faisons équipe ! »

Se tournant vers l’Azurill qui avait refusé son offre, ou qui était peut-être trop jeune pour comprendre exactement ce qu’il devait faire, Jean avait observé sa Pokéball vide tomber à l’eau. Ah. Une de perdue. Peut-être qu’il en retrouverait dix de plus ailleurs. C’était comme cela que cela fonctionnait, non ? Une bête de perdue, dix de retrouvées, disait souvent son Papa. Et c’est vrai que pour chaque Frison partit au Paradis des Frisons, dix nouveaux Frisons arrivaient. C’était ça, la véritable beauté de ce monde. Rien ne se perdait, tout se transformait. Enfin, c’est ce qu’il croyait fermement. Durement dans sa petite tête.

Il devait faire comme la Ranger, du coup. Il devait lancer la Ball pour réussir à sauver l’Azurill parce qu’il ne comprenait pas par lui-même. C’était évident soudainement ! Qu’il était encore trop bête pour comprendre comment cela fonctionnait exactement. Alors, il prit une deuxième Ball et cette fois-ci, tandis que le bébé roulait lentement sur lui-même, il comptait l’aider. « Alors, on fait comme ça ?! », lâchait-il alors que, se préparant dans un mouvement qu’il avait vu dans les meilleurs dessins animés. Comme les lanceurs au baseball. Mouvement du corps. Du bassin. Le genou relevé. Et. « Azurill. Je te capture ! », hurlait-il alors que la Ball volait dans les airs de façon pas vraiment très propre.

Plutôt sous la forme d’une louche. Mais au moins, elle fit quand même mouche et le Pokémon, dans un rayon rouge, entrait. Comprendrait-il seulement ce qui se passait exactement ? N’allait-il pas prendre peur ? Tant de questions pour lesquels le garçon n’avait absolument aucune réponse. Il devrait apprendre sur le tas.