Saison Un

: Obscure Prophétie

Cette petite… est trop mignonne. Si insouciante. Si naïve. L’enfance à l’état brute. Celle que beaucoup ont eu et qui regrette de l’avoir perdu au passage à l’âge adulte. C’est… rafraîchissant. Et touchant.





Lara Klet. Olala, ça fait longtemps que son aventure est terminée. Il y a encore des films sur ce personnage qui était en cours de réalisation, mais c’était… C’était celle qui avait instauré les mondes de Cereza. Celle qui avait donné envie d’explorer son imaginaire. Celle qui avait fait son chemin, connu la mort, l’amour, le confinement,  la liberté et la paix avec soi. Il y avait les trahisons, les rencontres, les secrets, la vérité, mais à la fin, pas de destiné. Juste une succession de choix, de conséquence, de chance et un nouveau chemin qui s’ouvre à d’autres personnages. Lara a fait son temps, mais elle continue de faire rêver.

Pardon pour cette dérive.

Niveau histoire, Sandy en avait une pas mal à raconter. Le monde moderne n’avait pas atteint tout le monde, Théa hallucinait légèrement. Quand la réalité dépasse la fiction et malgré tout, la demoiselle garde une force de caractère et un optimisme à toute épreuve. Très impressionnant.
Impossible de ne pas répondre à sa question.







La Feuforêve s’agite dès qu’on parle des Plateaux. Théa aura du mal à comprendre, mais le pokémon veut y retourner.
Oui oui. Y retourner. On verra plus tard.







Théa lâche un rire en repensant à une remarque plus tôt, concernant les prétendants (des prétendants à 14 ans, vraiment ???!!!).





En effet, elle commençait à reconnaître les environs. Du coup, elle a pas vu le temps passer et elle ne saura jamais combien de minute vaut un battement d’aile de canarticho.
C’est triste.

Sandy rate un pas, offre un regard surprit à Théa. Puis, ses traits s'illuminent, des étoiles s'allument dans ses yeux et elle joint les mains dans un geste rappelant à la prière.

-Quoi? Le deuxième tome, c'est vrai de vrai? Oh, merci merci merci!

Elle sautille, rigole un peu. C'est qu'elle est gentille l'écrivaine, lui offrir un livre comme cela! Surtout qu'elle parle de la librairie, pas de quelque chose qu'elle possède donc, mais offre de lui acheter. C'est quand la dernière fois qu'on lui a fait un cadeau déjà? À sa fête probablement? Oui, cela semble juste. Une paire de soulier de ses parents, son encyclopédie pokémon d'un collègue cuisinier. Deux cadeaux merveilleux en soit, elle n'a rien à redire à leurs sujets. Mais il faut avouer, se faire offrir quelque chose, c'est toujours un peu spécial. Il y a cette petite vague d'énergie qui déferle, la tension reliée à l’excitation, à la découverte.

Même si aucune librairie n'est ouverte, Sandy est heureuse de l'offre. Que Théa y songe, c'est déjà beaucoup, elles viennent de se rencontrer! Sinon... Peut-être pourrait-elle elle même s'offrir la suite plus tard? La pâtissière n'y avait jamais songé, mais maintenant qu'elle est libre de voyager dans Mistral, elle l'est tout autant de faire pareil par le pouvoir des mots, de lire, de rêver via un monde imaginaire, merveilleux. Elle reprend le pas, calquant sa vitesse sur celle de l'adulte.

-Kalank? Ça doit être magnifique oui! Je n'ai jamais vu la mer... Hum, c'est une bonne idée de lieux à visiter. Oh, j'ai déjà entendu parler de Kédal! C'est de là que Kata et Jean-jean viennent! Je songeais à y aller pour en apprendre plus sur le métier d'éleveur, là-bas, ce sont des pros à ce qu'il paraît!

Puis Théa parle d'un autre lieu. Beaucoup plus mystérieux, mais à la description peu accueillante. Le plateau réfrigérant? Ce simple nom donne froid dans le dos. Rapidement, l'adulte la supplie de ne pas y aller. Sans hésiter, Sandy approuve de la tête, offre un sourire. C'est bien connu, les adultes savent de quoi ils parlent. Sa mère dit que partout c'est dangereux et sans doute donc, est la seule adulte qui n'a pas raison. Par contre, l'écrivaine elle, elle a voyagé, vue du monde, explorer des lieux. Alors, si elle dit que c'est dangereux là-bas, l'adolescente la croit. D'un autre côté, ce n'est pas comme si elle manquait de lieux à visiter!

Poésie réagit de son côté, s'agite un peu. Sandy sourit donc aussi au Feuforêve, pense qu'elle doit lui confirmer qu'elle ne compte pas y aller. Théa reprend, énonce des métiers.

-Mais, écrire c'est bien! Sa fais rêver les gens! Et puis lire, c'est divertissant, au même titre qu'un spectacle ou... Oh... C'était une blague?

La vignelaise rougit, rigole un peu. Un instant, elle a vraiment cru que l'écrivaine parlait en mal de son propre métier. Impossible non? D'autres viennent, ranger, infirmerie, boulangère... Elle grimace à celui-là en particulier, perds un temps son sourire et baise le regard. Boulangère... Voilà ce que son cher père désire, mais elle? Elle se cherche encore, espère se trouver. Elle retrouve le sourire, sautille d'un coup, survol une branche, prend de l'avance et tournoi sur elle-même.

-Oui! Je vais trouver ce que j'aime!

Car voilà ce qu'elle veut au fond, faire un métier qu'elle apprécie, qui la rend joyeuse, plus que quelque chose qui lui remplit le ventre. Un estomac bien remplis c'est toujours bien, mais avoir un esprit joyeux et un cœur libre l'est plus encore!

-Oh?

Sandy se retourne, observe un peu plus loin.

-Mais oui, mais oui! Je vois des toits plus loin! Nous sommes très prêt de la ville alors! Potage?

Le Canarticho réponds à son nom, descend sous le couvert des arbres, se pose devant sa dresseuse, le poireau toujours dans le bec.

-Bien joué mon beau, toi et Poésie avez retrouvé le chemin de la ville! Veux-tu te reposer, ou tu préfère faire le reste du trajet avec nous?

L'oiseau caquette malgré la présence de son poireau dans son bec, ouvre ses ailes et retourne tournoyer dans le ciel. Sandy rigole un peu, se redresse et se tourne vers Théa, le regard déterminé.

-Ont fait la course?

Ni une ni deux, elle s'élance sur le sentier qui s'éclaircit rapidement, laissant entrapercevoir les premiers bâtiments de Frîme.

Kedal oui. Kedal. Elle y est allée une fois. C’est l’un des rares endroits où elle peut échapper aux journalistes, mais elle ne peut pas y rester trop longtemps. Ne connaissant personne, c’est la déprime à la longue. En tout cas, Sandy semble populaire, elle connait du monde. Dont le fameux Jean Jean. Elle regarde derrière elle.
Théa espère qu’il s’en est sorti…

Cependant, l’énergie positive de la petiote lui étire un sourire. Oh, elle est trop mignonne. Surtout quand elle se rends compte que Théa plaisantait.



L’écrivaine hausse un sourcil. Est-ce que Sandy avait perdu son sourire un moment ? Avait-elle touché une corde sensible sans le vouloir ? Peut-être. En tout cas, elle retrouve son enthousiasme. Oh, la brune ne s’inquiète pas. La fillette trouvera sa voie.

En parlant de chemin, la ville n’était pas loin. Le canarticho confirme qu’il se rapproche tandis que Poésie fait tout ce qu’elle peut pour attirer l’attention de Théa. Son sourire satisfait la gratifie qu’elle pourrait mourir une nouvelle fois de bonheur. Potage retourne voler et Sandy propose de faire la course.



3...2...1...Partez ? La demoiselle commence à courir, mais sans adrénaline, Théa se fait battre à plat de coûture. En vérité, même si elle l’aurait voulu, elle n’aurait probablement jamais doublé la petite fille. Question d’endurance.



Trop de course en une journée.



Théa se secoue la tête et, tremblante, prends appuie sur un bâtiment pour tenter de se reposer. Si elle tombe sur un lit, elle ne se réveillera que le lendemain, c’est sûr.





Il ne faudrait pas l’oublier le pauvre...

Quelques pas agiles et rapides, ici elle saute au-dessus d'une racine, là elle prend le tournant sans ralentir. Les arbres disparaissent un peu plus à chaque enjambés, l'espace s’éclaircit et les bâtiments se rapprochent. Des constructions vieilles et solides, en pierres blanches comme le sable, au petits toits pointus fait de tuiles en bois. L'endroit est jolie pour l’œil, attirant pour l'esprit. Sandy ralentit, souffle court, sourire aux lèvres.

Elle se retourne, fait danser sa robe. Potage atterrit sur un toit tout proche, Théa s'arrête à quelques pas, essoufflé. L'écrivaine reprends son air, appuyé contre le mur. La pâtissière, amusée, attends patiemment. L'adulte reprends, elle connaît le coin, ce qui est vraiment bien.

Sandy se mordilla la lèvre inférieure, réfléchit un instant. Ses prunelles dorées dérivent sur son bras toujours soutenu par une atèle. Ce reposer? Voilà qui sonne bien. Elle pourrait aisément prendre quelques jours de repos ici à Frîme, le temps de guérir un peu. Cela serait mieux avant de reprendre la route. Et puis, rester sur place ne veut pas dire ne pas découvrir! Il doit y avoir une tonne de chose à voir dans cette ville. Oui, voilà ce qu'elle va faire! Sandy va trouver une petite chambre à louer pour un temps et faire du tourisme en attendant de reprendre du mieux.

-Comme je ne connais pas la ville, se serait gentil de m'indiquer un lieu où je pourrais louer une chambre oui! Pour Jean-jean... Tu crois qu'il c'est perdu dans la forêt? Aviser les autorités seraient une bonne idée oui... Et euh... Si jamais on passe devant une librairie?

Quoi? Êtes-vous étonné? Thé lui à proposer de possiblement lui prendre la suite de son livre préféré! Non, même en étant tête en l'air l'apprenti éleveuse ne va pas perdre le nord au point d'en oublier ce détail cruciale! Du haut de son perchoir, Potage caquette joyeusement, heureux.

Théa regarda Sandy en appuyant ses paroles d’un petit signe de tête. Elle attrape son sac, sort un des carnets et commence à regarder en fouillant rapidement les pages. Hum… Elle avait une petite idée.



Après un clin d’oeil, Théa rentre presque comme une voleuse dans la boutique. Rassurez-vous, elle ne comptait pas dérober le commerçant. L’écrivaine voulait surtout évité d’être reconnu par un fan un peu trop… fan.  
Elle y passe à peine cinq minutes et en ressort avec le fameux tome numéro des Légendes de Cereza avec une petite surprise sur les pages blanches précédents le premier chapitre.





On va dire que c’est dans le thème, son personnage principal voyage plus profond dans ce monde mystique et beaucoup de lieu font écho à des endroits existants de Mistral. Théa espère qu’elle s’amusera à y trouver les différentes références, mais le plaisir de la lecture était également important. Théa tends également un autre morceau de papier avec une adresse et un drôle de symbole dessus.





C’est le moment de se dire au revoir non ? C’est toujours mieux qu’adieux.





Théa se tourne dans la direction qui intéressait son pokémon. Ah ! Des gendarmes ! Parfait !




La rencontre avec Sandy avait été rafraîchissant. Heureusement, parce que le lendemain, Théa appris que le jeune homme qui était resté dans les bois avaient été retrouvé mort. Tué par le dominant. Elle ne le connaissait pas personnellement, mais on va dire que la journée fut morose. Elle culpabilise, se remémorant la scène. Qu’aurait-elle pu faire de plus ? Elle aurait dû le traîner de force, sans doute. Et il serait mort tousles deux.
Elle ne voyait pas de bonnes issues à cette histoire.





Certaines croyances étaient tout simplement fausses et lui avait décidés de s’y accrocher. Jusqu’au bout. Il avait atteint le bout du chemin, on pense du moins ? Dans ce monde, tout est incertains.
Pour passer l’épreuve de ce deuil surprise, Théa se consacra à l’écriture. Elle écrit une lettre à la famille du défunt pour partager ses condoléances puis se réfugie dans son monde étrange et imaginaire. Elle rendit hommage à Jean Jean en faisant un clin d’oeil habile dans son prochain roman. C’était le moins qu’elle pouvait faire.