Saison Un

: Obscure Prophétie

Je l’avais diiiit ! C’est la galèèèèère ! Trop de choses à faire, courir partout, panique, panique !
Le restant de la journée a été bien plus compliqué que je l’aurais espéré. D’abord, j’ai dû demander à mon papa l’autorisation d’aller m’entrainer avec la dame. Bien sûr, il m’a dit oui (surtout que grâce à elle, on avait ramené tous les dada égarés), mais pas sans faire les gros yeux de l’adulte pas content qu’on l’abandonne au milieu d’une mission ! L’a fallu que je lui explique tout de long en large et en travers de Grotichon pour qu’il se moque enfin de moi et ma bêtise et me laisse partir, signifiant que j’en avais déjà bien assez fait de toute façon. Faut dire qu’on n’était pas beaucoup, les jeunes, à aider les adultes. Les autres avaient passé leur temps à s’amuser dans le cortège pendant que je courais dans tous les sens pour éviter les soucis.

Bref, premier problème réglé. Le second ? C’est l’Ecremeuh. Sans surprise, la Pokémon n’était pas encore soignée lorsque je suis arrivée. Complètement débordé, qu’il était, le centre ! C’est au point que l’infirmière Jeanne, elle a soupiré de soulagement et acquiescé direct quand je lui ai proposé de laisser l’Ecremeuh passer la nuit au centre si besoin ! Je suis pas pressée moi, au contraire. Du coup, j’irais la chercher demains matin !

Deuxième problème réglé, restait le troisième : j’étais crevée. Petite sieste pour Split et moi après un gros câlin ! Et je parierai qu’on se serait pas réveillés à temps si Truc n’avait pas râlé pour que je le nourrisse. Pas le temps pour un festin, j’me suis contenté d’un morceau de viande séchée pour tenir l’entrainement et quelques croquettes pour mes compagnons.

Enfin, j’me suis mise en route. C’est pas loin, l’étang, mais y’a quand même un peu de marche ! Pour une fois, j’ai ni mon fusil, ni mon sac : j’ai tout laissé à l’auberge pour être plus légère. Côté tenue, par contre, on reste sur mon short, mes bottines et mon t-shirt cousu de chasse, y’a pas mieux !
Du coup, qu’est-ce que je trimballe ? Bah Truc, pardi ! Comme l’autre fois à la mer, le daim est sur mes épaules, pattes en avant pour que je le maintienne confortablement. Split me suit à son rythme d’insecte géant rampant. C’est ainsi qu’on arrive devant la madame et ses compagnons baraqués. Surtout le nouveau, là ! Je l’avais pas vu, lui, mais on dirait juste un énorme rocher sur-armuré !

La forme ? Eh… ça va aller. Juste le temps de reprendre ses esprits, et je serai comme neuve, vous verrez ! De toute façon, Técla reparle bien vite de Colossus, et rien que ça, ça me motive à fond ! Je trépigne d’impatience dans l’attente du premier exercice, un large sourire sur le visage.

— COMPRIS !

Droit au but ! Et motivé ! C’est tout ce qui faut ! Enfin, y’a aussi la discipline et la patience, et la force, comme elle dit… mais motivé d’abord !
Je dépose Truc au bord de l’eau puis demande à Split de veiller sur lui avant de retourner vers Técla.

— Et surtout vous regardez ! Vous aussi, vous pourrez peut-être apprendre tout plein de bonnes idées !

Je m’adresse notamment au daim qui envisageait déjà de poursuivre sa nuit sous la douce brise nocturne. L’insolourdo hésite, jette un œil aux titans près de la dame… puis pour une fois, accepte la réalité : il ne serait guère plus utile qu’eux en termes de protection. Mieux valait qu’il m’enlève un poids de la tête en surveillant le daim handicapé.

Allez, c’est parti ! Premier exercice… enfin, première règle (bizarre comme appellation) : s’étirer !

Hein, quoi ?

— Comme quand on se réveille ?

Un peu perplexe, j’étends mes bras vers le haut et baille un bon coup. Ça fait du bien ! Mais… J’ai pas l’impression que ce soit juste ça qui faut faire.

Au final, je me mets à imiter Técla, prenant ses positions, cherchant à remuer les muscles qu’elle bouge. Un vrai petit miroir en action ! D’ailleurs… y’en a un que tout ce remue-ménage a attiré hors de sa cachette : Ciboulette ! Le Pitrouille s’est installé devant mes Pokémon et s’amuse à jouer de ses projecteurs pour nous éclairer Técla et moi afin que mes compagnons nous voient de loin. Pour une fois que je dors pas le soir, il est curieux de voir quel Bombydou m’a piqué !

Ah, je me suis trompée. Ça commence bien. Je me fige et me dresse droit comme un bâton pour l’écouter m’expliquer. Néanmoins, elle a pas l’air trop sévère, comme professeur ! J’ai le droit de me tromper avec elle. C’est rassurant !

Hochement de tête, et on repart ! Sur de vrais étirements cette fois. Jusqu’ici, tout va bien ! J’ai encore droit à une drôle de mise en garde comme quoi je dois faire attention : on dirait que ça la turlupine vachement, ça ! Pourtant, elle est baraquée comme tout, elle a dû tout bien réussir, non ? Ou alors, peut-être qu’elle a déjà eu un élève qui a fait des bêtises avant ? De mon côté, ça n’a jamais posé de problème de trop en faire. Y’a qu’à voir quand ma jambe s’est cassée – à deux reprises –, la méthode d’acharnement a bien fonctionnée pour que je sois sur pieds rapidement ! Loin d’imaginer qu’il me faut remercier pour jeune âge pour tout ça, je penche un peu la tête, perplexe aux explications de l’adulte sans oser remettre ses paroles en question.

Echauffement terminé. Premier exercice ? Course à pied autour du lac.

— Oui m’dame !

J’allais partir en trombe d’excitation, mais bien vite, je réalise que l’exercice ne va pas être si anodin que ça. Técla me donne plein de conseils pendant qu’on court ! Ah, et elle court en même temps que moi. Dès que je fais un petit truc de travers, elle me reprend. C’est assez troublant, j’ai l’impression que tout doit être parfait ! Du coup, je dois vachement me concentrer sur plein de choses bizarres en même temps que je cours : garder mon dos droit, respirer à un rythme régulier, et même la façon dont mes pieds s’alignent ! J’avoue que ça en devient plus fatiguant mentalement que physiquement.

Néanmoins, jusqu’ici, pas trop de soucis. De l’endurance, j’en ai : je passe parfois des journées entières à cravacher dans la forêt, escalader des pentes ardues, ramper, tailler des chemins… Alors une simple course sur terrain plat autour d’un lac ? En plus, sans mon attirail ? Je me sens légère comme tout, j’en ai même le sourire aux lèvres ! Enfin, au début. Le second tour, j’avoue que je l’ai passé à regarder l’autre bout de la berge, là où nous attendaient Split, Truc et les autres en me disant à chaque instant "Qu’est-ce que c’est loiiiin !".

Enfin, nous revoilà !

— C’était looooooooooong ! dis-je avec lassitude en arrivant.

Je souffle un coup, plus ennuyée qu’épuisée, même si j’avoue que la pause glouglou est plus que bienvenue. Surtout avec le lac aussi proche, impossible d’oublier sa soif ! Je suppose que c’est un peu le moment du debrief ? J’ai une question, j’ai une question !

— Dis, dis, pourquoi juste on court ? C’est dommage de courir pour rien, on pourrait pas faire autre chose en même temps ?

Genre… livrer des colis ? Bon, j’connais personne qui ait spécifiquement un colis à livrer aujourd’hui, mais ça aurait été une idée ! J’aime pas rester à rien faire, et j’avoue que tourner en rond… C’est très proche de rien faire !
Je jette un œil à Truc et Split pour voir où ils en sont… mais les deux ont disparus. Y reste juste Ciboulette qui allume ses phares en direction de l’étang pour illuminer une énorme masse rocheuse dans l’eau.

En entendant l’énorme splash du Rhinastoc dans l’eau, Truc – qui était parvenu à se rendormir malgré ma demande – a relevé la tête d’un coup. Split, qui avait refusé l’invitation de cet énorme rocher d’un hochement de tête respectueux, le remarqua et s’en étonna. Les yeux du daim suivaient le nageur d’une triste convoitise. Il se rappelait son dernier (et premier) passage à la mer, avec Kata. Pendant quelques instants, il avait pu sentir l’eau le porter et s’y diriger, comme il le faisait autrefois sur la terre ferme. Son corps lui paraissait si léger dans l’eau… Pas autant qu’en fantôme, bien évidemment, mais déjà un milliard de fois plus que sur la terre ferme.

Il rampa. Split le regarda faire, déconcerté. Quelle ironie ! L’indemne reste sur la berge, tandis que l’handicapé traine son corps jusqu’à l’eau ! L’Insolourdo ne pouvait décemment pas laisser faire : le daim allait se noyer. Il rattrapa le courageux par la queue et commença à le tirer vers la terre ferme.
Ni une, ni deux : le daim se retourna, mordit aussi fort que possible son camarade pour le faire lâcher et redoubla d’efforts en direction des flots. Split fut sidéré d’une telle réaction et y réagit trop tard : déjà, le daim luttait de ses pattes avant pour rester à la surface en essayant de suivre l’énorme rocher après lequel il bramait de bon cœur, comme persuadé de pouvoir y parvenir.

Voici donc la situation qu’illumine Ciboulette à notre retour. Et lui, là-dedans ? Oh, vous savez... Il s’amuse à regarder : nous sommes très distrayants !

— Mais qu’est-ce que vous fabriquez ?! dis-je en voyant Split encore hésitant au bord de l’eau, comme s’il espérait que son camarade soit capable de s’en sortir sans qu’il n’ait à se mouiller.

Gonflement des joues, mine mécontente. Namého, comment ça je sais pas courir ? Je cours plus vite que beaucoup de mes copains, à Kedal ! Et ceux qui vont plus vite, c’est que pasqu’ils sont plus grands, comme elle ! Elle a de la chance d’être mon professeur, pasque le professeur il a toujours raison, même quand il se trompe. Sinon, j’aurais râlé !

Bien vite, l’inquiétude vis-à-vis de mon Pokémon prit le pas sur mon mécontentement. Et bien plus vite encore, Técla régla le problème. En un instant, l’adulte avait sprinté, bondi, plongé, puis ramené le daim.
J’aurais pu m’extasier des heures devant l’exploit, mais pour le coup, j’ai trop inquiète. J’accourrai vers eux tandis qu’elle déposait Truc sur la berge, persuadée que j’allais assister à l’une de ces scènes de sauvetage où la victime crache de l’eau après un massage cardiaque de la part du héros…
J’étais bien loin de la vérité ! Tout comme Split avant elle, la sauveteuse eut droit à un coup de dents plates de la part du daim, fort mécontent d’avoir été tiré de force de sa baignade improvisée. Il grognait et bramait de colère : pourquoi tout le monde s’acharnait à lui rendre la vie impossible ?!

À peine Técla l’eut-elle déposé au sol que déjà, il se remettait à ramper en direction des flots. Je l’attrapais à mon tour entre mes bras, d’où il se débattit avec fougue malgré son handicap.

— Mais Truc, qu’est-ce qui te prend ?! Tu peux pas nager dans ton état !

Et je rêve ou son pelage a encore changé de couleur ? Je sais bien qu’il est déjà passé du rose au vert récemment, au passage du printemps à l’été, mais aujourd’hui au travers des lueurs de la lune, j’aurais juré y voir des teintes bleuâtres… C’est pas bleu, un Vivaldaim ! En tout cas, c'est parti dès que Técla l'a déposé sur l'herbe.
Monsieur brâme à nouveau, mord encore. Même moi ! Non pas qu’il fasse très mal, mais c’est toujours impressionnant de sa part. Lui qui n’a d’habitude aucune volonté, quand il lui prend un caprice de ce genre, il devient méconnaissable !

— Désolé Truc, mais là je veux pas. C’est trop dangereux.

Alors tant pis. Je sors la pokeball du daim et l’y enferme avant de la ranger dans ma poche.
Soupir… je ne me souviens pas avoir déjà fait ça. L’enfermer de force. Même lorsqu’il fallait le protéger de Volti, je le prévenais, au moins. Là… pas le choix. Je jette un coup d’œil à Split, qui semble deviner mon arrière-pensée puisqu’il détourne aussitôt le regard d’un air innocent.
Il fait pas de bêtises Split… Hein ? Je peux m’entrainer et le laisser sorti, lui ?
En guise de réponse, l’Insolourdo se traine tranquillement en direction des Pokémon de Técla. Même s’il est loin d'équivaloir les brutasses de l’adulte, il préfère garder sa liberté pour veiller sur moi, juste au cas où. Et à priori, la meilleure chose à faire pour éviter la pokeball, c’est encore d’aller faire connaissance avec ces messieurs-dames !

Nouveau soupir. Bon, au moins, c’est réglé. Je me retourne vers Técla, la mine basse et honteuse suite aux agissements de mes compagnons.

— Pardon. Et merci, j’aurais pas cru que… enfin j’aurais pas du… Bref.

Je secoue la tête, retrouvant un brin de détermination malgré ce triste épisode :

— On peut reprendre l’entrainement ? Je vais faire plus d’efforts pour bien faire !

Dans toute cette histoire, y'en a au moins un qui se marre bien : Ciboulette n'a pas perdu sa soirée, à nouveau observer ! Il lui manque juste le popcorn.

Split n’est guère bien accueilli par les Pokémon de Técla. En revanche, il s’en fiche. D’autant que si le premier semble être totalement désintéressé, les deux autres échangent tout de même quelques mots, plus respectueux. Pas besoin de plus, lui ne cherchait qu’une excuse pour rester hors de sa ball, pas une quelconque amitié. Il n’est pas ami avec mes autres Pokémon, ce n’est pas pour le devenir avec ceux des autres. Quelques échanges d’anecdotes ou brefs conseils lui suffiraient largement, et même un silence complet serait acceptable tant qu’on ne l’empêche pas de veiller sur moi.

Du côté de Ciboulette, la menace voilée de l’humaine n’aura su enlever son sourire au Pokémon spectre. Il se retourne à ces paroles et découvre l’énorme colosse près de lui. Une menace ? Haha. Quelle blague. Nous sommes déjà morts, très cher, pourquoi s’effrayeraient-on d’une seconde expérience ? le Pitrouille flottille un peu en avant du golem, poursuivant ses ricanements avant de saluer son camarade spectral d’une révérence flottée des plus chaleureuses.
Mais soit, cette humaine semble dérangée par sa présence, et aucune blague ne saurait bien finir si les protagonistes s’en méfient déjà. La citrouille offre une seconde révérence en direction de l’humaine accompagnée d’un clin d’œil puis se met en route en direction de Bivouac dans le plus grand des calmes, abandonnant là ce spectacle nocturne dont il aura vu le plus intéressant.

Quant à moi… C’est la douche froide. Un non franc et direct. Je trésaille en l’entendant, mes yeux s’arrondissant de surprise. Qu’est-ce que j’ai fait ? Est-ce que c’est à cause de Truc ? Ça me parait évident. Elle doit m’en vouloir d’aussi mal contrôler mes Pokémon, elle aussi. Mais… j’y peux rien, moi, si je sais pas y faire avec eux ! Personne y m’a jamais appris ! En plus, Truc, d’habitude, il est pas comme ça… Je sais pas ce qui lui a pris.

— P… Pardon !

En vrai, je sais même pas de quoi je m’excuse ! Pourtant, c’est sincère. Mes doigts s’entremêlent de gêne tandis que je reste sans bouger, toute honteuse devant ma professeure déçue de moi. Je sens mes yeux devenir humide de larmes que je retiens, petite fillette punie que je suis.
L’adulte s’éloigne après m’avoir ordonné de rentrer. Non ! Et là, je parle pas du caprice d’une enfant souhaitant profiter d’une attraction à tout prix. En cet instant, je m’en fiche pas mal du gros golem. Moi, je veux comprendre. Comprendre quelle bêtise j’ai fait, comprendre pourquoi la madame fait tout ça, et aussi ce qu’elle croyait lorsqu’elle m’a proposé de venir ici. J’ai fait plein d’efforts, pourtant ! Mais c’était pas assez… Alors je vais en faire plus !

Je renifle un coup après avoir essuyé mes larmes naissantes, attristée de voir ma mentor s’éloigner aussi facilement après un seul exercice raté. Néanmoins, elle n’a pas été loin. La voilà qui reprend ses mouvements sportifs, seule. Sur le coup, l’idée de l’imiter me vient en tête, pour lui montrer comme je peux être une bonne élève attentive. Puis je me dis qu’après ce non, ce serait lui désobéir. Genre, plus que de pas aller à l’auberge. Alors je me contente de me rapprocher, puis m’assoit dans l’herbe et regarde, en silence.

Je sais plus ce qui est une erreur et ce qui ne l’est pas. Alors je dis rien, fait rien, et attend simplement, cherchant seulement à comprendre à travers ce que je vois tandis qu’elle vit sa vie sans s’occuper de moi. Dans ma tête, je note les exercices qu’elle fait, au cas où j’aurais à les refaire plus tard, même si je doute de me rappeler la moitié.

J’observe, en silence, sans comprendre. Je suppose qu’elle l’a remarqué, mais elle m’ignore. À la fois, ça me fait un peu mal… et en même temps, ça me rassure. Comme si au final, j’avais le droit de le faire.
L’adulte persiste avec ses gestes répétés. Chaque fois un nouvel exercice. Mais chaque fois, ça se ressemble un peu quand même. D’ailleurs, en voilà un autre… que son Pokémon a interrompu en s’interposant. Il me désigne. Mon dos se redresse sous la surprise. Oups, est-ce que j’ai encore fait une bêtise ? Voilà que la madame revient vers moi et me pose une question, trop neutre pour y discerner une quelconque bienveillance.

Mes yeux se défilent par honte. Je sens la réprimande. Je savais que j’aurais dû rentrer à l’auberge ! Tant pis, je dois assumer maintenant : on ment pas à son professeur !

— C’est pas pour désobéir, promis ! Mais, mais… mais j’ai pas compris… alors je me suis dis qu’en regardant, peut-être je pourrais comprendre et pas refaire la bêtise la prochaine fois ?

La fameuse bêtise que j’ai apparemment faite et qui m’a value un recalage immédiat et dont j’ignore jusqu’aux fondements ! Comment voulez-vous que j’y arrive si je sais même pas ce que je dois faire et pas faire ?
J’ai toujours les yeux qui fuient, pasque je me sens en tort même si j’ignore pourquoi. Et si c’était pas sur ça, ce serait pasqu’elle m’a dit de rentrer et que je l’ai pas fait. D’instinct, je me sens obligée de rajouter :

— Je voulais vraiment essayer de bien faire.

C’est ça qui me rend triste ! Si j’avais bazardé le truc comme quand on a essayé de m’apprendre à préparer des salades mélangées, j’aurais compris que Técla se fâche. Promis, là, c’était pas le cas ! J’ai essayé de faire de mon mieux et de m’intéresser pour pouvoir montrer sur le gros golem, ce qui rend l’échec encore plus douloureux. Néanmoins, je me retiens de manière à pas passer pour un bébé devant elle : mes yeux sont un peu humides, mais ça va, ça coule pas.  
Je sens alors une langue humide me chatouiller la main. Split a fini par ne plus supporter de me voir ainsi. Tant pis si je décide de le ranger dans sa pokeball, il préfère prendre le risque et tenter de me réconforter que de rester à dialoguer dans le vide loin de moi. Sa grosse tête se frotte contre mes jambes en tailleur. Je lui rends son attention d’une caresse le long de son dos, tout en gardant mon attention sur l’humaine.