Saison Un

: Obscure Prophétie

Il avait frappé assez fort pour me laisser dans le coltar pendant quelques dizaines de minutes. La vache l'enfoiré... Il aurait pu me tuer 10 000 fois mais non il avait choisi que la seule personne qu'il allait s'amuser à torturer encore plus c'était moi évidemment, j'suis tombé dans quel genre de traquenard encore.

La direction s'était trouvé relativement évidente au bout d'un certain temps. L'atmosphère humide, les abords du lac... J'étais jamais passé par Bivouac maintenant que j'y réfléchi. Etait-ce si grave ? Absolument pas, mais à l'heure actuelle j'aurais bien aimé pour savoir où je pouvais me planquer. Mais mon ravisseur ne l'entendait pas de cette oreille et finit par me jeter dans un bâtiment et au vu de l'odeur de la sciure qui empestait l'air, nous devions nous trouver dans une scierie. Que va t'il faire, me découper avec ces grosses disqueuses tranchantes comme des rasoirs, qui m'arracheraient la chair et découperai mes os sans aucune perte de fluidité ? Il faut dire que quand elles tournent à plusieurs centaines voir milliers de rotation à la secondes, il y avait de quoi avoir à la fois peur et d'être également rassurée. Au moins ce sera d'une traite.

La porte est ouverte, mais étrangement, je me sens pas à l'aise à l'idée de vouloir partir. Rester ici semble être la meilleure des solutions. Entre lui et le cheval, je préfère être avec lui, j'ai "plus confiance" on va dire.

J'ai chaud, je ralentis un peu. Après la chaleur de la forêt calciné et ces pokémon plus que furieux, l'air de Bivouac me semble paradisiaque. Une quinte de toux violente me surprends et je l'endure, de plus en plus accoutumé. Je ne suis pas certaine de ce que j'ai attrapé, mais le mal de gorge est devenue régulier. Si j'en crois les rumeurs... C'est fort probablement ce virus d'on tout le monde parle. Charmant, je vais certainement mourir avant d'atteindre l'âge adulte.

Mais à ce stade... Qu'importe n'est-ce pas? Car survivre dans un monde à feu et à sang n'aurait que peu de valeur. Alors ce n'est pas le temps de me laisser allez au désespoir. J'endure le mal de gorge, surmonte la toux et ignore mes poussées de fièvre. J'ai plus important à faire, si j'y parviens. Un nouveau coup de langue de la part de Pasti attire mon attention. Il ne perds pas le nord ce cher lézard!

Il m'indique un arbre sur lequel une baie unique est toujours présente. Je le laisse descendre et il va la cueillir. C'est vrai, il faudrait manger... Pasti revient, fixe la baie et moi à tour de rôle. Je lui souris et lui offre une petite tape sur la tête.

-Mange là, je vais me trouver autre chose.

Car Bivouac, je le sais maintenant, regorge de champignon! Je renifle un peu l'air, fait abstraction de la fumée et que sais-je encore qui sent aussi fort. Là! Je reconnaît ce doux fumet! Je m'éloigne de la route, farfouille la terre, en ressort victorieuse avec quelques girolle. Je souris, en mémoire d'un souvenir heureux.

C'est proche d'ici que quelques semaines plutôt Jack m'a appris à reconnaître les champignons. Quelle belle journée cela avait été! Je grignote ma trouvaille. Crû, c'est moins bon et à éviter normalement. Mais je n'es pas le luxe de m'arrêter pour faire un feu, j'ai encore de la route à parcourir. Alors je mange, les larmes aux yeux. Je me rappelle une époque pas si lointaine où tout semblait si bien aller.

Et Jack? Qu'est devenu mon ami? Est-il tombé sous les sabots de l'un de ses monstrueux cavaliers? Est-il tombé malade? La curiosité me ronge aussi, je remonte sur mon vélo la bouche toujours pleine. Pasti ne se fait pas attendre, retrouve son poste dans mon sac alors que je m'élance. Passé par le lac ne sera qu'un très léger détour et je désire en avoir le cœur net. Mon cœur tambourine alors que je passe les rues de la ville. Et Krystal? As-t-elle trouvé refuge dans son auberge?

J'aimerais aller vérifier pour elle aussi... Ça impliquerait un autre détour de plus, mais... L'inquiétude me ronge et je ne trouve plus personne. Enfin si, mais personne que je ne connaisse. Ce que je m'apprête à faire est un plan très risqué, je ne suis pas certaine d'en revenir alors... J'aimerais vraiment avoir l'esprit un minimum tranquille...

Je m'approche du lac, traverse ce si charmant petit pont qui m'arrache un sourire teinté de peine. L'eau n'est plus aussi limpide qu'autrefois. Elle désormais rougeâtre, image silencieuse de ce qu'il es advenus des habitants de Bivouac. Là-bas, je reconnais sans problème le bâtiment que je cherche. La maison, l'atelier... Un lieux si charmant dans un monde qui respire la peur et l'effroi. Je dépose mon vélo à quelque mètres de la porte et termine le chemin à pied. J'ai peur de ce que je vais trouver... Ou plutôt, de ceux que je risque de ne pas trouver. Une absence des hôtes impliquerait toujours plus de doute quand à leur sort et à ce stade, je ne sais plus ce que je suis apte à supporter.

Dans mon sac, Pasti s'agite. C'est à cet instant que je remarque qu'il a choisi de se rendre ''invisible''. Le haut de son corps, normalement visible se camoufle désormais avec son environnement. Aurait-il sentit quelque chose? Je tente de lui offrir un sourire rassurant qui se termine par une quinte de toux. Je porte toute mon attention sur le bâtiment et remarque pour la première fois l'énorme pokémon qui se trouve dans l'atelier. Un cheval? Oh! Peut-être appartient-il au père de Jack? C'est avec un brin d'espoir naissant que je frappe à la porte.

Dans l'atelier, la bête henni. Je me penche un peu vers l'arrière, tourne la tête pour observer la créature. Maintenant que j'y pense... Ce n'est pas un peu étrange que l'équidé attende patiemment? En tant normal, j'aurais trouvé la chose normal et mignonne, mais tous les pokémons sont devenus sauvages, parfois violent. Peut-être est-ce une très rare exception, tel que Pasti. Mais un cheval.... C'est aussi ce qu'utilisais ce cavalier à Fricke. Une boule s'installe dans mon estomacs. Comme toute réflexion intelligente, cette réflexion me vient un peu tard... Trop tard.

Car de l'intérieur de la chaumière une voix se fait entendre. Je me retourne pour me tenir droite, histoire de faire face à la personne qui m'ouvrira. Juste à temps, car la voilà qui s'ouvre bruyamment en grand. Je sursautes et mes yeux s'écarquillent. Ces habits, ces bandages... Ce masque. Une vision de cauchemar que mon cerveau à tout juste le temps de reconnaître avant qu'il ne soit trop tard. L'être me saisit par le poignet et me tire à l'intérieur, pour le meilleur et sans aucun doute le pire.



Tout semblait calme dans la petite maison appuyé contre la scierie. Après que Sally y soit entrée, il aurait été facile de s'imaginer que les habitants s'accoquinaient à une petite visite de courtoisie. L'hôte l'avait sans doute invité à s'asseoir devant une bonne tasse afin qu'ils puissent tous ensembles discuter dans le plus grand des conforts, loin des malheurs de ce monde. Oui, tout semblait on ne peu plus calme et normal jusqu'à ce qu'un cri désespéré ne déchire la nuit.

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