Saison Un

: Obscure Prophétie

Elle préférait dormir seule. Enfin, dis comme ça, ce n’était pas encourageant, mais c’était juste à cause du manque de place. Alors qu’elle me souhaitait bonne nuit avec des mots peut-être anodin, mais tellement réconfortant, elle s’endormit rapidement. Je n’eus même pas le temps de répondre à ses paroles. Souriant quelques instants, je sentis cependant mes jambes tremblées violemment alors que je marchais vers mon lit.

Je n’en pouvais plus. J’avais trop donné physiquement et mentalement. J’étais éreintée. Je m’étalais à bout de force. Plus bouger. Fermant les yeux, je m’endormais dans un monde d’obscurité. Un monde où je ne me souvenais jamais de mes rêves. La nuit passa, mais je me réveillais d’un coup. Il y avait du bruit dans la maison.

Instinctivement, mes yeux se portèrent sur le lit à côté de moi. La forme d’Aurora n’était pas visible. Mon cœur s’emballa… Qu’est-ce qui se passait ? Je me levais, encore à moitié endormie. J’ouvrais la porte de la chambre. Lumière aux toilettes. J’entendais les bruits. Médecin qui ne viendrait que demain. Je soupirai. J’arrivais à l’encadrement de la porte.

« Je m’occupe d’elle. Tu peux te rendormir. »

Je m’avance, les cheveux totalement en désordre. Mon visage était empreint de fatigue. Mes yeux étaient remplis d’inquiétude. Je m’agenouillais près d’Aurora. Un piètre sourire au visage.

« Ça ne va pas mieux, n’est-ce pas ? Viens, on va se recoucher… »

Je l’aidais à avancer. J’avais oublié mon bâton. Tant pis, je serais son appuie. Doucement, mais surement. Mon poing se serrait. C’était injuste… Pourquoi elle souffrait autant ? Tant de souffrance à cause de ce cavalier. Il n’avait aucun droit de faire ça. C’était méchant. Je ne voulais même pas essayer de la comprendre.

La remettant dans son lit, je remontais la couverture, lui caressant les cheveux et posant un bisou sur son front.

«Essaie de te rendormir. D’accord ? Le médecin viendra demain. »

J’essayais d’être réconfortante. Et j’attendis qu’elle s’endorme. Il y avait un risque que le médecin ne vienne pas demain. Je ne pouvais pas attendre sans rien faire. Malgré la fatigue, malgré la douleur des muscles, je me changeais. Doucement, je quittais la chambre. Sur la pointe des pieds, je continuais à avancer dans la maison, pensant à embarquer ma gourde. Arrivant aux escaliers, j’avançais avec prudence, écoutant les bruits de la maison. J’entendais une respiration régulière. Il dormait. Tel un fantôme, je sortis dehors.

A l’extérieur, seul l’obscurité m’accueillit les étoiles et la lune étaient mes seuls points de lumières. Il fallait trouver quelque chose d’encore ouvert… Ca devait être possible non ? La réponse fut vite évidente : non. Tout était fermé. Les gens n’osaient pas sortir. Je vagabondais ainsi pendant un long moment. Plusieurs boutiques avaient été pillées.

Je compris que je n’allais rien trouver d’ouvert. Je vis une boutique bio à la porte vitrée brisée. Rentrant par l’ouverture créée, je me rendis bien vite compte de mon état de fatigue. Je choppais m’entaillant le mollet et je tombais à genou, mes mains s’écrasant dans les morceaux de verres. Je sentais la vive douleur qui m’arracha un grognement. Regardant mes mains, j’y retirais les petits morceaux de verre. Cherchant, je vis que l’endroit était assez dégarni, vidé de ses ressources. Mais je trouvais le saint-Graal : de la poudre soin. Parfait. Prenant ma gourde à moitié remplie, j’y vidais une poudre soin avant de repartir, n’oubliant pas de déposer l’argent dans la caisse enregistreuse. Aller faire le chemin inverse.

Finalement, je rentrais peu avant le matin. Doucement, je rentrais. Personne n’était encore levé. Mais pour combien de temps ? Alors que j’arrivais devant la porte de la chambre de Roger, j’entendis une autre porte s’ouvrir. Probablement la grand-mère. Aurora était toujours là. M’asseyant à côté d’elle, je la réveillais doucement.

« Hey, ma funécire. Ca va mieux. Je me suis levée tôt pour te chercher de la poudre soin. Ce sera un peu amer. »

Dans ma position, je cachais mon pantalon avec sa grosse tache de sang. Une de mes mains serrée fermement la gourde, cachant les blessures de celle-ci. Mon autre main, je la posais dans son dos. Bon, ça tachera son haut, mais au moins, elle ne s’inquiètera pas, pas tant qu’elle aura tout bu.

« Faut tout boire ! Tu as encore fait des cauchemars ? »

Je prenais de ses nouvelles. Mais j’exigeais qu’elle boive tout. Tout. Je ne la laisserais pas partir tant qu’elle n’aurait pas tout bu. Une fois fait, je soupirai.

« J’espère que ça ira mieux, maintenant, je peux… »

Je ne finis pas ma phrase. Je m’étalais au sol, totalement épuisé. La gourde roula à terre, couverte de sang. En soit, mes blessures n’étaient pas profondes, mais je ne les avais pas ménagés et je n’avais pas laissé les blessures se refermer tranquillement. Mais, je n’en pouvais plus. Trop de fatigue, trop d’efforts physiques. Maintenant, je pouvais juste dormir un peu… Juste un peu.

Un verre d'eau... Ce pied qu'un simple liquide transparent peut te donner c'est quand même dingue. Quelques longues gorgées et un soupir de soulagement et de satisfaction se fait entendre.



Quelqu'un d'autre avait fait irruption dans la pièce juste avant son départ. J'avais vraiment réveillé toute la maison ou ça se passe comment ? Merde moi qui pensais avoir été un minimum discrète...
Non effectivement, ça ne va pas mieux. Enfin un tout petit peu quand même, je me sens moins dans le mal maintenant que j'ai "lâché du leste", mais bon j'ai une haleine de chacal maintenant. La seule bonne nouvelle c'est que normalement, je devrais pas avoir de soucis pour le restant de la nuit.
J'obeis en silence à ma dame qui est venue me chercher. Verre d'eau fini, il n'y avait effectivement plus grand chose qui me retenait dans cette pièce, et me voilà, légérement appuyée sur ma frêle amante avant de me remettre dans le lit sous ses doux mots.



Et puis quelques minutes plus tard, sous son regard quasi inquisiteur, me revoilà dans le pays des rêves bleu. Non rêve toujours pas mais vous avez bien compris non ?
Mais j'étais mieux, soulagée. Comme un poids en moins dans le corps...
Ca c'était avant que je me réveille contre mon gré. Cette fois c'était elle qui venait me réveiller, aux douces lueurs de l'aube. De la poudre soin ? Elle a du se lever très tôt pour aller la chercher, c'est adorable. Rien que pour ça je vais tout boire parce que bon, on va pas se mentir j'aime pas ça mais je vais pas réduire ses efforts à néant non plus je suis pas cruelle. Et puis bon il faut bien faire des efforts quand on veux faire plaisir ou quand il faut simplement le faire non ?









Il ne m'avais pas fallut attendre très longtemps pour voir l'état de Vivi. Mais elle se fiche de moi ma parole ! Je veux bien que tu t'inquiète mais c'est pas une raison pour te mettre autant en danger ! J'allais aller mieux pétard, j'ai juste eu la nausée hier et un peu est passé par dessus bord c'est rien du tout !

Me levant d'un bond (un petit je précise), je la soulève petit à petit en la posant sur mon lit (enfin celui du frère de Roger, Manu si mes souvenirs sont exact). Vivia t'es vraiment pas maligne là ! Bon euh... Désinfectant, elle doit pas bouger, du coton ou une lingette quelconque, ciseaux... Faut qu'on découpe son pantalon pour accéder à la blessure. Désolé pour ton intimité mais là on va pas avoir le choix.



En bon samaritain, notre hôte apporte les quelques éléments demandé. Prenant tout d'abord le ciseaux, je profite du trou qui a été fait dans son pantalon (déjà comme elle s'est faite ça...) et découpe le pantalon au dessus de sa blessure, lui faisant littéralement un short mais juste à sa jambe blessée, puis retirant le tuyau très délicatement pour pas la blesser davantage, n'ayant pas vu l'ampleur des dégâts. Une entaille dans le mollet... Pis pas une belle en plus...



Je réfléchis au plus vite, pour ne pas la laisser saigner encore plus. Je ne sais pas recoudre, donc il va falloir appliquer ce que je penses être bon... Déjà, je recouvre la blessure d'alcool quit à en mettre peut-être trop et à côté, mais je veux être sûre que ce soit bien fait.

Fait

Ensuite, il faut bander la plaie... Tant pis pour ma robe, mais ce sera le plus utile. Je la déchire sans aucune hésitation en plusieures bande et je m'en vais les passer sous l'eau. Je compte les passer autour de sa blessure et si je les mouilles, il y aura moins de chance que ça colle sur sa peau... Un grand bout pour installer directement sur la blessure et faire le tour de la jambe, puis plusieur bout plus fin mais plus long pour faire le tour et faire des noeuds autour du premier bandage de fortune afin de faire pression sur la plaie.

Et je...
Je ne sait pas quoi faire de plus si tenté qu'il y ai quelque chose à faire... Je me sens inutile... Un poids...

Par contre elle manquera pas à sa calotte à son réveil

Aurora mettra une tape sur le front à Vivia à son réveil. C'est non négociable

Je me réveillais seule. Personne autour de moi. J’étais encore pyjama… Hm, j’avais l’impression que quelque chose clochait. Je me levais. Oh, première bonne nouvelle. Je n’avais pas mal. Enfin, si, j’avais l’impression qu’on chipotait à ma jambe. Surement mon imagination. Je sortais de la chambre et je me retrouvais dans le salon des Ranium. Pas d’Aurora. Il n’y avait pas aussi un escalier aussi.

Je voulus parler, mais quelque chose m’empêcha de parler. Roger se leva froid avec moi. Une voix étrange sortit de sa bouche. Une voix de femme qui me fit frissonner. Je la reconnaitrais entre milles.

« Sors d’ici. Personne ne veut de toi. »

Derrière moi, une main m’agrippa et me jeta au sol. Je regardais cet être qui n’eut aucun mal à tirer en arrière. Je regardais incompréhensive l’homme. Anty en uniforme. Derrière lui, la salle du bal. Qu’est-ce que je faisais ici ? Je regardais ma tenue… J’étais dans ma robe de bal. Comment c’était possible ? Je n’eus pas le temps de réfléchir. Le membre de la maréchaussée parla de cette voix féminine et glaçante.

« Ta faute. Tout ça est de ta faute. »

Il pointait un doigt vers quelque chose derrière moi. Je me retournais pour voir un monde noir avec Kata, allongée au sol, totalement désarticulée. Ses lèvres ne bougeaient pas, mais cette voix, encore elle, sortit de ses lèvres.

« Elle n’était bonne qu’à être une marionnette pour tes amis spectre ? »

Je voulais hurler dire quelque chose, mais quelque chose de rouge, comme de la fumée, enserrait ma gorge. J’avais beau essayé de la retirer, mes doigts passaient au travers, mais la pression ne s’arrêtait pas. Une main sortit alors de terre et commença à me tirer dans les profondeurs, je me retournais, apeurée, voyant Al avec un visage cadavérique. Et il parla aussi avec cette voix.

« Il aurait pu mourir. »

Je détournais le regard. J’étais encore ailleurs. J’étais retourné dans mes habits estivaux. C’était une belle journée. Mais j’étais suspendue dans le vide. Je me tenais fermement au bord de la tour du château. Au-dessus de moi, Daisy se tenait me lançant le même regard qu’elle avait pu avoir avec Kata.

« Tes amis, mais tu ne fais rien pour aider. Pathétique. Si tu veux tomber, tombe alors. »

Encore cette voix… Elle m’écrasa mes doigts avec son pied et je commençais à tomber. Je ne pouvais dire combien de temps je chutais. Mais je vis alors que cette fumée rouge qui enserrait mon coup était une main. Oui, il y avait un fantôme qui était collée à moi. Il n’avait aucune apparence nette. Presque comme de la fumée rouge.

Je tombais finalement dans de l’eau. Hors de l’eau, je voyais Azur, Haret, Luna, Rôti, Morphée et Obscura me regardaient avec un certain dédain. Ils ne voyaient en moi qu’une plaie.

« Elle n’a qu’à mourir. »

Une même voix dit par eux six. Je fermais les yeux. Pourquoi est-ce que je continuais à me battre ? Pourquoi ? Je me laissais porter, il n’avait plus rien à faire. J’allais juste mourir ici. Mes quatre mains vinrent me sortir de l’eau. J’étais à Bivouac, sur la berge de l’étang repos. Sally et Jack me regardaient inquiets. D’une même geste, ils m’enlacèrent. D’une même voix, ils parlèrent.

« Grande sœur ! »

C’étaient leurs voix. Pas cette voix féminine. J’étais contente. Mais je les trouvais bien léger. Me reculant pour les regarder, je les lâchais d’un coup faisant un bond en arrière. Soudain, je me retrouvais dans le cimetière de Fricke avec Jack et Sally ou ce qu’il en restait. Sally et Jack étaient là, avec leurs habits, mais ils n’étaient que des squelettes. Rampant vers moi, ils parlaient avec cette voix qui me hantait.

« Pourquoi fuir ? Tu aimes les morts… Et puis, c’est comme ça que finit ta famille. »

Je reculais en fermant les yeux. Soudain, je les rouvris. J’avais 10 ans. Une chaîne était placée autour de mon cou. A l’autre bout de celle-ci, toujours cette forme rougeâtre. Derrière moi, le manoir, devant moi, un chemin tout tracé. Un chemin dont les bords étaient composés de silhouettes sans visage qui chuchotaient des insultes, des remarques que j’avais entendu trop souvent. La fille au fantôme, la sans-amie, la fille bizarre, l’intello, la bouffonne,  l’inutile, l’incapable, la creepy. Je me bouchais les oreilles, mais rien n’y faisait. Les voix étaient directement dans ma tête.

La marche continua. J’arrivais finalement devant une maison, ma maison. Non, je ne voulais pas. Mais le spectre pourpre m’entraina à l’intérieure et m’emmena dans l’escalier. Pas à pas, je le montais. Chaque pas était une torture, un supplice. Je savais ce qui m’attendait. Je le savais. Mes pas me menèrent à une pièce. Au centre, suspendu à une corde, un corps pendait. Une chevelure rouge, plus foncée que la mienne, des traits semblables au miens. Ma mère, ou plutôt son corps, statique, inerte.

Le spectre rentra dans le corps et elle commença à lever sa main qui tenait ma chaine. Mon corps se leva, ma respiration se bloquait. Je m’étouffais aussi. Peu importe à quel point je me débattais, je ne pouvais échapper à cette emprise. Elle me soulevait jusqu’à ce que je sois à hauteur de son visage. Et elle parla de cette même voix, de cette voix qui me hantait, avec sa voix, sa voix de mère.

« Je suppose que c’est toi, l’erreur, qui lira ceci. Tu as été une plaie toute ma vie. J’ai tout perdu à cause de toi, mon honneur, ma richesse. Tu as été une plaie à chaque instant. J’aurais mieux fait de t’étouffer quand tu es née.

J’ai tellement fait pour toi. Je t’ai donné un toit, à manger, à boire, des vêtements. Et toi ? Comment tu me remercies ? En me mettant la honte ! En étant même pas capable d’être première classe. Tu sais à quel point c’est dur de supporter une gosse comme toi ? Toi et ta stupide lubie des fantômes. A pour me désobéir et aller au manoir, tu es motivée, mais pour te populariser et bien travailler, il y a plus personne.
Tu me dégoutes.

Et maintenant, tu me ramènes tes foutus fantômes qui hantent ma maison. Je n’en peux plus d’eux, de toi, de toute la honte que tu m’apportes. Voilà, tu dois être contente, l’inutile. N’oublie jamais que c’est toi qui m’as passé la corde au cou. J’espère que ta vie sera autant un enfer que fut la mienne à cause de toi. »

Ces mots, je les connaissais. Aurora avait beau avoir déchiré la lettre, les mots étaient encore imprégnés en moi. Une marque indélébile, des mots brulés au fer rouge dans mon âme. Mais alors que je me pensais que j’avais mourir, le corps de ma mère se déchira en deux verticalement et je chutais.

J’étais à présent là, assise, dans mon corps adulte, nue comme à ma naissance, une chaine à mon cou. Le bout de la chaine était dans mes mains. Que faire ? J’étais perdue. Et puis, elle arriva. Elle, Aurora… Suppliante, je lui tendais la chaîne. Pitié. Guide-moi. Elle prenait ma chaine sans un mot, sans un sourire. Elle me guidait. Je la suivais, heureuse que quelqu’un voulait de moi. Et on avança au silence jusqu’à un vaste miroir. Dans ce miroir, je me voyais moi, sans chaine et habillée.

Tendant ma main vers le miroir, mon reflet sortit une main du miroir et me tira à l’intérieur de celui-ci. Aurora lâcha aussi la chaine et je me retrouvais prisonnier de l’autre côté du miroir alors que celui-ci prenait ma place. Non… Pas cette image… Je voulais qu’elle m’aime tel que j’étais, pas une simple image. Je tambourinais sur l’autre côté du miroir. Mais j’étais là impuissante à les regarder s’embrasser. M’aimerait-elle quand elle me connaitra totalement ? Je pleurais à genoux impuissantes. Le reflet s’accroupit face à moi et me parla avec ma voix.

« Si tu aimes pas ça, tu n’as que le changer. »

Je la regardais, je me regardais. Et le monde vola en éclat. Mes yeux s’ouvrirent réellement. J’étais allongée dans le lit de Manu. J’avais mal partout, mais j’avais une grosse douleur dans mon mollet. Que se passait-il ici ? Ha oui, Aurora, la poudre soin… D’ailleurs, elle était là. Elle semblait aller mieux. Je devais avoir pas mal dormi.

« Hey, tu as l’air d’aller mieux. J’ai… »

Paf. Je me pris une claque. Que, quoi… Pourquoi ? J’avais fait quoi. Aurora semblait très mécontente et énervée. Et elle commença à me faire la morale. Je l’écoutais, silencieuse. Que pouvais-je faire ? Que pouvais-je dire. Je ne comprenais pas. Je me terrais dans le mutisme. Je n’avais rien à dire. Je ne pleurais pas, je ne mettais pas en colère. Juste, j’étais perdue. Je ne réagis même pas quand le médecin rentra. Je n’osais parler ou faire quelque chose pour froisser Aurora. J’avais trop peur de faire une nouvelle bêtise.

Grâce à l'aide de Roger il n'y avait plus grand chose à faire. Enfin pu grand chose, disons plutôt qu'il ne m'est pas vraiment possible de m'en occuper personellement sinon je l'aurai fait depuis belle lurette. Je l'ai entendu faire part de la situation à sa grand-mère. Il résume bien car moi non plus je ne savais ni pourquoi ni comment elle s'était fait ça. Enfin si pourquoi je penses m'en douter, elle n'a pas fait attention en voulant aller chercher cette poudre soin. Elle va m'entendre à son réveil elle ! Non mais oh ! On a pas idée de se mettre en danger comme ça pour si peu !

Quelques minutes, peut-être dizaines passent depuis que Roger est parti. Peut-être même plus mais tout ceci me parut bien long. Etait-ce ce qu'ils avaient pu ressentir avec ce qui nous est arrivé au labyrinthe ?

A la différence c'est que je n'avais pas fait exprès, que nous n'étions pas parti dans un endroit dangereux exprès sur demande de Vivia. Pourquoi ce serait elle qui finirai par se mettre en danger toute seule ?
Pendant que les idées du pourquoi du comment se bousculent dans ma tête, je failli piquer du nez plus d'une fois en attendant qu'elle sorte de sa phase jusqu'à ce qu'avant même que le médecin finisse par arrivé, elle soit d'abord en proie à une Aurora pas contente.

PAS
CONTENTE
DU
TOUT

SBLAF

Ca c'est le bruit de la claque qui a l'origine devait être sur le front et qui s'est retrouvé bien dans l'axe de sa joue.









C'est alors que le médecin (enfin la) rentre dans la pièce. Je me permet de reculer pour la laisser diagnostiquer Vivia. Rien de grave à part l'entaille sur sa jambe et comme moi je vais "PLUS OU MOINS" mieux en dépit de la situation elle n'avait pas besoin de s'inquiéter d'avantage. En tout cas j'étais surtout concentré sur son état.

Sans suprise elle sort un fil et un petit bout de métal afin de crocheter le fil dans la chaire. Un seul soucis se fait alors, elle va devoir recoudre à vif sans pouvoir faire d'anesthésie... Il n'y a pas de quoi en faire ici c'est trop précaire... Wait maybe... C'est faisable !
Je sors une de mes trois pokeball, me permettant de faire appel à mon petit Pépin. Pépin mon ami je compte sur...

Sur toi qui cours dans le sens opposé de moi très bien, MAIS REVIENS PTIT BATAR ! Une mini course poursuite s'engage jusqu'à ce qu'il finisse par trébucher et taper un gros "Spore Panik", un simple... Bah spore fais dans la panique, tapant de plein fouet Vivi, sans rater.

Et moi ? Je trébuche aussi et me cogne en ligne droite sur le plancher. Aie.

D'un geste du pouce affirmatif, j'annonce la bonne nouvelle au docteur en voyant les yeux de ma belle se refermer... It's good !

Et puis je prend le temps de la remise en place de tout ça pour sortir de la pièce et aller voir Roger.



J'accompagne Roger à "peu importe l'endroit car j'y prête pas attention".

La baffe avait été cuisante. Ma joue en fut rougie aussitôt. Mais la douleur était supportable. Disons qu’une douleur de plus ou de moins n’allait pas changer grand-chose à mon corps. Mais j’avais mal, mal au fond de moi. Les mots qu’elle m’adressa me firent particulièrement mal. Une lance plantée dans mon cœur.

J’avais été hypocrite ? C’était ce que je comprenais. Mais c’était différent, non ? Sa sécurité, sa santé valait plus que la mienne, non ? Il y avait plus de gens attachés à elle que l’inverse… C’était obligé. C’était mathématique et logique. Mieux valait que je disparaisse qu’Aurora. C’était comme ça que j’avais toujours vécu. Pourquoi cela devait-il changer ?

Mais me sacrifier était égoïste ? Je ne comprenais rien. Se sacrifier, ce n’était pas l’inverse même de l’égoïsme ? Ma mort la ferait vraiment pleurer ? Je ne voulais pas de ça, mais je ne devais pas me mettre en danger non plus. J’avais juste perdu l’équilibre et je n’avais pas beaucoup dormi. C’était un accident. Après, pour le peu d’intérêt que j’avais pour ma vie, est-ce que je me sacrifiais réellement en mourant ?

Et puis, le médecin avait fait ça rapidement. Elle pouvait avoir loupé quelque chose… Mais elle était médecin aussi, moi non… Ce n’était pas orgueilleux de penser que je pourrais mieux savoir qu’elle ? J’étais totalement perdue dans mes émotions. Je faisais tout de travers. Je ne comprenais rien. J’étais définitivement une piètre petite amie. Encore une chose avec laquelle j’étais mauvaise.

Peut-être qu’il fallait mieux qu’on se sépare si j’étais aussi inutile ? Elle serait plus heureuse si elle ne m’avait jamais connu… Non. C’était de la facilité. Comme toujours, la seule réponse était la suite ? Pathétique. Faire mieux, persévérer, comprendre. Sinon, c’était sûr qu’avec cette mentalité, personne ne voudrait de ce genre de fille.

Le médecin arriva finalement. L’idée d’être recousue à vif ne m’enchantait guère, mais je ne dis mot, prête, plus ou moins, à accepter cette douleur. Enfin, c’était sans compter Aurora qui avait décidé de sortir son Pépin. Après une course poursuite où je n’osais intervenir ou dire quoique ce soit. Au final, je reçus une attaque spore dans la face alors qu’Aurora chutait.

« Dé… »

Je voulus dire quelque chose, mais déjà, je retombais dans le sommeil et mes mots moururent dans ma bouche.
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Ils étaient partis où ? Ha… Que c’était frustrant. Aller. Je n’avais qu’un job : récupérer les autres membres de l’équipe. C’était Morphée qui m’avait envoyée en mission. Les retrouver et les libérer. Faut dire qu’il avait raison, j’aurais dû mieux négocier avec Vivia. Bon, pas grave, j’allais réparer ma bêtise et j’allais montrer à Morphée que je n’étais pas débile. Non, mais… En plus, je suis une Feuvorêve bien plus forte !

Alors, j’ai mis du temps avant de les trouver. Hm… Comment faire, j’avais regardé par la fenêtre leur scène de ménage. Ca n’allait pas fort entre elles, on dirait. Hm. C’était une chose compliquée l’amour. Oh… Attendez, Vivia venait de s’endormir. Excellent. J’avais une ouverture. Mais il y avait toujours ce médecin. Attendre un peu.

Discrètement, je passais à travers le plafond pour observer la scène. Du coin de l’œil, je vis une lampe qui reçut un regard mauvais. Une création de Kabuto. J’en étais sûre. Ce n’était pas normal ces mini-soleils. Silencieuse, j’observais en hauteur ce que faisait le docteur. Pourquoi elle passait du fil dans la jambe, c’était long comme pas possible, mais j’attendais.

Après de longues minutes, elle finit par finir son travail de couture… Elle se prenait vraiment pour un Mimiqui. Enfin, elle se levait et partit. Il n’y avait plus que moi et Vivia. Sans perdre de temps, je rentrais dans le corps inerte de ma dresseuse ou ancienne dresseuse, je ne savais plus trop.

Ha, une possession, cela faisait tellement longtemps. Je ne l’avais fait que quelques fois dans ma vie. Je connaissais un peu le principe. Bouger les jambes, les bras, les doigts, tourner la tête. Bon, j’en restais très gauche, mais je devrais pouvoir me lever et me déplacer. Mais c’était bizarre… J’avais l’impression que le corps était tout endolori. Bah, je m’adapterais.

Ouvrant les yeux, je me redressais pour essayer de marcher, mais sa jambe n’était vraiment pas en état. Réfléchis Obscura… Réfléchis… Mon regard se porta sur le bâton. Oh, évidemment. Une béquille de fortune. Je me penchais pour attraper le bout de bois. Une, deux, trois et hop, j’étais debout. Maintenant, il fallait trouver … Il fallait trouver… Mon regard se porta vers le mini-soleil éteint. Suspect. Il était vraiment éteint ?

Me rapprochant du mur, j’appuyais sur l’interrupteur, aka le réveil des mini-soleils. Et bam, lumière ! Je le savais ! Sans plus de cérémonie, je me rapproche et là, je lève le bâton, me tenant sur une jambe et je frappe fort sur la lampe pour qu’elle se casse. Hop, mission accomplie. Attendez, il devait y avoir encore plus de lampes dans cette mission. C’était ma mission sacrée. Purifier ce monde de la technologie.

En avant, mauvaise troupe. Vraiment pas pratique ce corps. Mais pourquoi je possédais ce corps de base moi ? Cette question me taraudait l’esprit alors que je sortais de la chambre. Je devrais juste laisser le corps, non ? Mais alors, j’entendais des bruits de pas. Vite ! Courage ! Fuyons. Je me retournais, fonçais dans un mur par instinct et me le prit en pleine poire.

Sous le choc, je perdis l’équilibre et me retrouvais le cul par terre. J’en avais même lâché le bâton. Oh, mais oui, je me souvenais maintenant. J’avais pris ce corps pour ouvrir les pokeballs. J’avais oublié à cause du mini-soleil. Mais déjà, les autres arrivaient. Vite… Mode comédie.

« Feu, feuforêeeve. Feuforêve ! Feufo. Feuvorêve. »

Je faisais un sourire qui se voulait rassurant. Ca n’avait pas l’air convaincant. Ha mince, j’avais oublié, je ne savais pas parler l’humain. Mince. En plus, le choc lui faisait saigner du nez. Bon, je crois bien que ma couverture était grillée. Fuyons. Sans griller gare, je sortis du corps de Vivia qui retomba inconsciente et inerte dans le couloir et je partis me cacher quelque part dans la maison. Bon, j’avais été découverte. Fallait bien me cacher maintenant.

De l'éléctricité ? Pourquoi on l'avait perdu ? J'avais pas fait gaffe... Et puis choupette me semblait très familier comme moyen de s'adresser à moi. Mais c'est une personne d'un certain âge et il paraît vieux jeu alors je vais jouer pour cette fois



Et en comprenant vite que Roger préférait être au calme COMPLET pour bavarder, il m'invita dans la cuisine, chose que je suivis également.











Des réponses oui, j'en voulais. Est-ce que j'allais en avoir des qui me conviennent ? C'était fort possible que ce qu'il allait me raconter par la suite ne me plaise aucunement. Mais bon c'était un coup à prendre pour enfin mettre mon esprit à l'aise avec tout ceci...
Et je l'écoute, tranquillement. Sans me presser et faisant le point intérieurement. Je ne l'interromp pas tout comme il ne m'a pas interrompu, question de respect.

Puis un bruit, un gros. Puis un deuxième, plus lourd, comme une chute. Ca vient de la chambre à peu près où se trouvait Vivia, me dite pas qu'elle recommence à se mettre en danger pour rien !

Un sprint plus tard

Nani. Combien de fois je vais devoir voir quelqu'un de proche possédé par les spectres ? Par une feuforêve en plus... Même pas le temps de dire quoi que ce soit que le spectre prend la queue entre ses jambes et fuit par les murs, quittant le corps de sa dresseuse. Je la rattrape juste avant qu'elle finisse par tomber plus bas qu'elle ne l'était déjà. Je retiens une insulte de plus dans mon fort intérieur, et réussi à porter Vivia de nouveau jusqu'à son lit (enfin pas le sien mais vous avez compris hein)

Hm. Le sommeil avait été agité. Mon esprit était embrouillé. Et pourquoi j’avais mal au nez ? C’était bien un des seuls endroits où je n’avais pas mal. J’avais même mal aux fesses, comme si j’étais tombée. Mes yeux restaient fermés. Je voulais me reposer. J’étais si fatiguée, j’avais mal. Encore 5 minutes… En plus, le rêve était plus agréable. Je jouais au golf avec de petits soleils… C’était marrant.

Hm, Roger et Aurora parlaient. Pas attaqué les chevaliers, c’était bien ça. On n’était pas assez fort et je ne voulais pas qu’ils aillent. Surtout pas Aurora. Aurora devait rester loin du danger. Plus rien faire. Juste se reposer. S’occuper de moi… Oui, reste auprès de moi, s’il te plait. Je ne voulais pas le dire. Je ne voulais pas être égoïste. C’était un désir que je voulais cacher. Je devais vivre pour les autres, pas pour moi-même.

Mes yeux s’ouvraient néanmoins ? Ramasser le bazar ? Quel bazar ? Ma vision était encore floue. De l’électricité ? Pourquoi ils parlaient d’électricité ? La foudre était tombée ? Ha, non, les mots prenaient sens : l’électricité était revenue.

Mes yeux se posèrent sur Aurora. Ah, oui. Je devais finir ma phrase. Je tendis ma main et j’attrapais deux de ses doigts. Ma vision commençait à se rétablir. Mes esprits me revenaient. Je dis les mots que je voulais dire.

« Je suis désolée. Je voulais pas… »

Je n’étais pas encore totalement réveillée. Je ne savais pas vraiment quoi dire. J’étais désolée de l’avoir blessée, mais je n’étais pas sûre de ce que j’aurais dû faire. J’étais de me redresser, mais le mouvement de ma jambe me fit grimacer. Ah, oui, j’avais été blessée et surement recousue. C’était pour ça que j’avais été endormie après tout.

Abandonnant mes efforts, je restais allongée. Je sentis alors le goût du sang sur mes lèvres. Je tâtais mon nez de ma main libre. Du sang ? Hein… Mon regard se portait sur le sol. Pourquoi la lampe était cassée ? Ca s’était passé juste à côté.

« Mais il s’est passé quoi ? »

Je ne comprenais absolument rien à la situation. Pendant ma petite sieste, j’avais encore raté plein de choses. Et les doigts d’Aurora, je ne voulais pas les lâcher, mais si elle ne voulait pas de ma main, je n’insisterai pas. J’avais beaucoup trop échoué avec elle.