Saison Un

: Obscure Prophétie

« -Pour la deuxième soupe de pitrouille, c’est pour un gros mangeur ?

-Bwahahah non du tout mon cher ! C’est pour une personne qui d’habitude ne mange que les émotions des humains qui l’entourent.

-Hum… C’est marrant ça, votre ami me fait penser un peu à ce champion de type spectres…

-ALESSIO TREMBLOTTI ?

-Ouai c’est ça ! Et vous savez pas la meilleure… C’est qu’il a une chambre à l’hôpital !

-DIANTRE ! Vous ne me racontez pas des sornettes pour me faire plaisir hein ? Car j’avoue que c’est réussi… D’ailleurs, vous avez mis quoi dans cette soupe ? Elle possède des arômes très puissant et ce goût... Ce met pourrait réveiller le cadavre de mon grand oncle bwahahaha !

-C’est sans doute le sang de pokémon qui fait la différence.

-Sang de pokémon vous dites ? Finalement mettez moi un velouté de taille moyenne ça lui fera plaisir !

-Deux veloutés de tailles moyennes c’est parti ! »

Le cuisinier se mit à découper et mixer les morceaux de pitrouille avant de les laisser fondre et cuire tranquillement dans une casserole. L’homme avait pris le soin de creuser les deux pitrouilles qui serviraient de bols pour la mixture. Après une dizaine de minutes à manipuler des ingrédients divers, le cuisto se retourna vers Lorenzo avec un sourire aux lèvres. Le natif de Cosa remercia l’artisan, posa des pokedollars sur le comptoir avant de le saluer d’un signe de main et de sortir de la boutique. Le Tremblotti alpagua le moindre passant tout en évitant de faire tomber le breuvage, jusqu’à ce qu’il tombe sur un natif du coin. Son accent fit que le vieillard avait pigé que la moitié de ce qu’on lui avait dit, mais ce n’était pas grave. L’éleveur marcha vers l’hôpital, qui se trouvait pas trop loin de sa position. En effet, Lorenzo se trouvait non loin du château, car il avait voulu voir les dégâts de la guerre. Quelle ne fut pas sa peine quand le Tremblotti se rendit compte qu’il n’y avait pas grand-chose à voir sur les lieux du crime. Le natif de Cosa constata cependant la rapidité avec laquelle le roi voulu oublier toute cette histoire. En effet, des travaux de réparations avaient déjà lieu alors que la bataille avait eu la vieille.

Lorenzo prit donc ses cliques et ses claques, ainsi que les veloutés, puis il se dirigea vers l’hôpital qui se trouvait dans le centre historique de Carcakrok. Le Tremblotti y arriva sans trop de difficultés après de nombreuses minutes à déambuler dans les rues. L’homme était face à une bâtisse relativement ancienne, mais qui avait visiblement survécu à la guerre. Ce qui rendait la situation encore plus cocasse, c’est qu’il s’agissait littéralement du seul bâtiment indemne de la rue et des environs. Le natif de Cosa inspira un grand coup puis ouvrit les portes de l’hôpital. Il fallait dire que les Tremblotti n’aimaient pas trop les humains, mais ils détestaient encore plus les hôpitaux. Lorenzo se dirigea vers l’accueil en essayant de rester le plus calme possible, puis il s’accouda sur le bureau de la personne chargée de l’accueil avant de lui dire

« -Bonjour gente dame, je suis à la recherche d’une personne qui séjournerait dans vos locaux…

-...Encore une personne qui veut visiter la chambre de madame Sens et monsieur Tremblotti, ça commence à bien faire ses fans qui se croivent tout permis !

-Mais c’est-à-dire que…

-PAS de mais qui tiennent, hop hop hop, vous prenez vos affaires et vous sortez

-Mais puisque je vous dis que…

-PAS DE MAIS J’AI DIT !!!

... »

L’ainé de la famille fit un demi-tour pour se diriger vers la porte d’entrée, mais sa pokéball n’était pas du même avis. Celle-ci tomba de sa poche, s’ouvrit et laissa place à une Matilda excitée de pouvoir quitter sa pokéball. La secrétaire eut peur de surprise, mais celle-ci ne redescendit pas… Visiblement, madame avait peur des pokémons spectres. Lorenzo lâcha un de ses sourires les plus narquois, avant de se retourner vers la jeune femme

« -Désolé pour la gêne occasionnée ma chère.

-RAAAAHHHH MAIS RANGEZ MOI CE POKEMON !!!

-Seulement si vous m’autorisez l’accès à la chambre d’Alessio Tremblotti.

-AAAAAAAAAAAHHHHH Je ne peux pas ! Mes chefs m’ont dit qu’aucun fan ne devait entrer…

-Et concernant les parents, eux aussi sont interdits d’accès ?

-Ses parents ? Mais vous m’avez pas dit que monsieur Tremblotti était votre fils ! »

Ajouta la standardiste qui tentait tant bien que mal de se protéger d’une skélenox inoffensive. Pour le coup, le pokémon était resté dans les airs depuis la sortie de sa pokéball. Lorenzo expliqua qu’il était le père d’Alessio et qu’il était venu ici pour s’assurer qu’il était en vie. Non pas que le natif de Cosa était dévoué de sentiments humains, mais pour lui son fils devait forcément mourir des mains d’un pokémon spectres ou de vieillesses, le reste étant considéré comme une faiblesse. Le duo échangea quelques instants avant que le vieillard ne se dirige vers la chambre. Celui-ci avait rangé Matilda car la maison stipulait que les pokémons étaient interdits. Lorenzo se trouva nez-à-nez avec une porte en bois derrière laquelle il entendit plusieurs voix dont celle de son fils. Le Tremblotti fixa la porte un instant, avant de rentrer discrètement dans la pièce qui donnait sur trois lits occupés. Il y avait parmi ses occupants deux demoiselles que le vieillard ne connaissait pas et une troisième personne emmitouflée dans des bandages. Le groupe était en train d’échanger, quand l’éleveur se tourna instinctivement vers la momie qui avait à ses côtés un ossatueur qu’il connaissait bien, même trop bien

« -Bien le bonjour Erebos ! Que tu as grandi depuis la dernière fois, je sens que tu es devenu un homme un vrai.

-OSAAAA !!

-Dis moi petit, tu ne saurais pas par hasard où est ton maître ? J’ai cru l’entendre comme j’entends parfois la voix de ma femme… ajouta Lorenzo qui vit Erebos pointer le lit de son os ALESSIO ! C’est toi là dedans ? Ils ne t’ont pas raté fils, un vrai tutankafer bwahahahaha »

Lorenzo se retourna ensuite vers les deux autres personnes présentes dans la pièce. Il se présenta à elles comme l’homme à l’origine du champion qu’est Alessio.

« - Je dirai plus un Téraclope, si vous voulez mon avis. ~ Monsieur ?  

-Je vois que tu t’es entouré de joyeux lurons Alessio ! A ce qu’il paraît le rire fait augmenter l’espérance de vie, mais dans votre état cela risquerait plutôt de vous achever bwahahaha ! »

Lorenzo fît la connaissance d’une jeune demoiselle d’environ une dizaine d’années qui abordait une chevelure platine. Le vieillard aimait l’audace avec laquelle elle s’était adressé à lui, même s’il se disait que son fils lui l’aurait sûrement mal pris. Fût un temps où le Tremblotti aurait réagit comme sa descendance, mais si il y a bien une chose que le natif de Cosa a appris avec les années, c’est qu’il fallait relativiser les choses dans la vie et ne pas tout prendre trop au sérieux. Par exemple, Lorenzo avait pris avec légèreté le suicide de sa femme ; d’ailleurs il n’y croyait pas au début. Il fallu l’intervention de l’intéressée pour qu’il se rende compte qu’elle n’était plus de ce monde, enfin plus vivante… l’éleveur aurait sans doute préféré la première solution avec le recul. Alors que Tremblotti était perdu dans ses pensées, la deuxième demoiselle se présenta. Il s’agissait d’une fille de bonne famille du nom de Lise , du moins c’est ce qu’il pensait.

« -Ravi de vous connaître Dame Sens et vous également Ohuiiihun ! Je vois que vos parents vous ont bien éduqué, ils doivent être fier de vous. ajouta t-il avant de continuer Je n’aime pas trop le nom de monsieur ça me vieilli, Lorenzo ira très bien... »

Tandis qu’il faisait les présentations avec les compagnons de chambre d’Alessio, ce dernier ne pouvait s’empêcher de rechercher la reconnaissance de son père quelque soit la situation. Quand le vieillard vit son fils lui proposer son lit d’hôpital, il ne put s’empêcher de rigoler de toutes ses tripes, provoquant au passage un malaise dans la pièce. Lorenzo se calma mais les regards se portaient sur lui, mais il sentait que ce n’était pas pour contempler sa beauté ou pour le malaise qu’il avait provoqué, non c’était pour autre chose… Son fils l’interpella et lui demanda s’il y avait bien du sang de pokémon. L’éleveur lui indiqua que non, mais lui fît un clin d’oeil. En effet, s’il était courant de manger certaines parties de pokémons dans ce monde, boire leur sang était en revanche une pratique de l’ordre du kabuto voir assimilé à du cannibalisme.  Le Tremblotti regarda les deux pitrouilles pleines de breuvages, puis les patients de la salle, avant de regarder les pitrouilles de nouveaux. Le natif de Cosa répéta plusieurs fois le même schéma avant de partager la nourriture

« -Tiens Alessio je t’ai ramené de la soupe de pitrouille ! Les filles, vous en voulez aussi ?  Par contre vous devrez partager.»

Ajouta Lorenzo qui ne prit pas le temps d’écouter la réponse des intéressées, si bien qu’il avait déjà posé la pitrouille sur la table de chevet de Lise. Le vieillard déposa la seconde gamelle à côté d’Alessio, puis il sortit une paille de sa poche pour que son fils puisse déguster le breuvage. Le natif de Cosa recula pour se poser sur le fauteuil sur lequel se tenait Erebos. Ce dernier se trouvait désormais sur les jambes d’un Tremblotti qui l’avait toujours connu depuis le premier jour. Lorenzo soupira légèrement à l’idée de ne pas avoir pu déguster le breuvage, mais le sourit lui revint quand il vit les mines enjoués des trois blessés

« -Bon appétit à vous ! Sinon vous qui avez été au cœur de la bataille, vous pouvez me raconter comment ça s’est passé ? Car de là où j’étais le spectacle n’était pas assez morbide et je ne voyais rien bwahahaha »

Répliqua un Lorenzo qui écoutait sagement les rescapés qui lui racontaient leurs galères.