Saison Un

: Obscure Prophétie

La première à donner son point de vue sur la bataille, c’était Lise. Il s’agissait d’une femme forte en apparence, mais pour Lorenzo même les êtres les plus vaillants ne pouvaient pas surmonter l’insurmontable. La dresseuse du persian lui raconta tout ce qu’elle avait vu dans les moindres détails, ce qui ne manqua pas d’intéresser le natif de Cosa. Ce dernier tiqua cependant sur un détail

« -De l’eau bénite vous dites ? C’est marrant que vous me parliez de cela, car chez les Tremblotti on a eu vent de cette rumeur depuis des générations, mais je ne pensais pas que cela serait vrai…

-Mais vous ne m’en avez jamais parlé père ! ajouta un Alessio surpris

-Il y a des secrets que l’on se transmet de générations en générations, mais malheureusement quand j’ai voulu te les inculquer, tu avais déjà pris le ferry pour le continent. »

Car oui, chez les Tremblotti, tout était savamment transmis de génération en génération. Le patriarche de la famille se devait de transmettre à son fils tous le savoir des Tremblotti, mais malheureusement, il avait failli à son devoir. L’eau bénite faisait donc parti des sujets que Lorenzo aurait du expliquer à Alessio avant son départ de Cosa. Parmi les autres sujets importants, il y avait toute la méthodologie sur la reproduction de spectres ou encore la fabrication de mets d’excellence à base de viscères de pokémons. La discussion se poursuivit et il se rendit compte qu’aucune des deux femmes ne voulaient toucher la soupe de pitrouille. Le natif de Cosa se demandait s’il avait mal agi ou si elles n’avaient juste pas faim. Pour ne pas s’emporter, le vieillard partit du principe que la seconde solution était la vraie. La plus jeune des deux femmes, une certaine Félicia, commença à se présenter avant de vouloir raconter sa version des faits, quand elle fut interrompue par un élément extérieur. Les regards se tournèrent vers l’extérieur et Lorenzo gloussa de surprise. Il s’empara ensuite de ses lunettes pour les nettoyer afin de vérifier s’il ne s’agissait pas d’une hallucination, mais le bras poilu qui passa par la fenêtre le convainquit qu’il s’agissait bien d’un angoliath. Le natif de Cosa en avait déjà croisé et même élevés quelques-uns durant sa carrière, mais il n’aimait pas trop ce pokémon qui possédait des attributs de fée. Il ne le détestait pas pour autant, car le pokémon était aussi de type ténèbres, un genre qui correspond déjà plus aux Tremblotti. Celui que Félicia nomma Gizmo prit ses aises, un peu trop même selon Lorenzo qui remarqua que l’imposante créature n’arrêtait pas de le fixer, du moins c’est ce qu’il pensait. L’ancien éleveur vit les étoiles dans les yeux de son fils qui ne put s’empêcher de contempler le pokémon et demanda même à sa propriétaire s’il était à vendre

« Un peu de tenu voyons Alessio, ce n’est pas digne d’un Tremblotti… Excusez-le pour la non-gêne dont il a fait preuve, je tâcherais de lui rappeler. Cependant je corrobore les propos de mon fils, c’est vrai que Gizmo dégage un charisme certain. »

Lorenzo continua de discuter avec les personnes présentes dans la salle, sous les yeux de pokémons qui le fixait, ce qui le mettait mal à l’aise. Afin de se sentir moins bête, le natif de Cosa s’empara de sa pokéball et appuya sur le bouton pour l’ouvrir, laissant une magnifique skelénox déambuler dans la chambre. Si la scéne ne semblait choquer personne, Alessio se sentit légèrement mal à l’aise

« -Père vous êtes sûr que vous savez ce que vous faites ? La dernière fois que Matilda est sortie la soirée ne s’est pas déroulée sous les meilleurs hospices…

-Bien sûr Alessio, elle faisait juste une crise de jalousie comme ta mère pouvait le faire, à moins que ce soit une crise d’adolescence bwahahahaha

-Mais père... »

Lise et Alessio semblaient un peu gênés de la situation, tandis que Félicia semblait prendre ça avec légèreté et rigolade. Les pokémons quant à eux vivaient tranquillement leur vie, bref, le temps s’écoulait et le récit des événements récents également.

Alors comme ça il y avait eu une malédiction qui rendait tous les pokémons sauvages… Lorenzo comprenait mieux à présent pourquoi Matilda lui faisait la tête depuis qu’ils étaient descendu du ferry à Kalank. Visiblement une pitrouille c’était sacrifiée pour le bien commun, ce qui n’étonnait guère le natif de Cosa. En effet, le vieillard trouvait que la plupart des pokémons spectres étaient guidés par des principes proches de ceux des Tremblotti, et l’intérêt commun en faisait parti. L’aîné se disait qu’un geste de ce genre, qui plus est qui avait un incidence sur tout Mistral, se devait à minima d’être écrit dans les livres d’histoire. L’éleveur se disait même qu’un jour férié devrait être posé en son honneur. Alessio et Félicia lui firent une description précise de la bataille. Tout ce que Lorenzo avait vu, c’était des lumières dans tous les sens ainsi qu’une grosse explosion vers la fin des échauffourées. Visiblement il s’agissait d’un ultralaser, chose qui surpris énormément l’ancien éleveur de spectres

« -Bah dis donc ! Je vois que la relève est assuré... Cela me rends d’autant plus fier que parmi eux tu étais là mon fils. »

L’aîné des Tremblotti était avare en compliment, mais aujourd’hui il se devait de le dire à son fils. Pour lui les compliments étaient le genre de mots à utiliser avec parcimonie afin de ne pas perdre de leurs saveurs. En effet, Le natif de Cosa avait du mal avec les gens complimentant les autres sans cesse, il se disait que c’était une marque d’hypocrisie. Alessio mentionna ensuite son arène et son désir d’y retourner le plus rapidement. Quand le champion fit une rapide description des lieux, ça lui rappelait la morbidité de Maison, ce qu’il apprécia tout particulièrement fils

« -Hâte de pouvoir venir te voir à Fricke et de me faire visiter ta magnifique arène !

-Oui père, bien sûr père ! »

Le groupe continua de discuter un long moment, quand la porte de la chambre s’ouvrit avec fracas, ce qui surprit toute l’assemblée. Tous les regards se tournèrent se portait dans la même direction, à savoir un médecin avec son machopeur qui était planté derrière lui. L’homme fût surpris de la scène, si bien qu’il poussa une gueulante

« -ON AVAIT DIT PAS DE POKEMONS ET PAS DE VISITE !!!! Et d’abord vous êtes qui vous ?

-Lorenzo Tremblotti, père de votre patient allongé juste ici.

-C’est vous qui avez fait pleurer ma standardiste ?

-Vous vous méprenez, c’est-à-dire qu’elle n’a pas voulu me laisser passer…

-Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « VISITE INTERDITE » ?

-Rien n’empêchera un père de voir son fils mal en point à l’hôpital... »

Lorenzo n’eut pas le temps de finir sa phrase que le machopeur était entré dans la pièce pour s’emparer du vieillard et le porter sur son épaule. L’homme tenta de se débattre comme il le pouvait, c’est-à-dire comme un enfant capricieux, mais c’était peine perdue. Erebos voulu s’interposer, mais Alessio lui indiqua que ce n’était pas une bonne idée. Le pokémon combat sortit de la pièce, laissant le médecin avec ses patients. La créature marcha jusqu’à l’entrée du bâtiment, résistant aux coup de poings du natif de Cosa. Matilda quant à elle avait suivi son maître et le regardait impuissant se faire maltraiter par un machopeur. Le spectre voulu sauver son dresseur, mais elle se ravisa quand elle constata la différence de niveau entre les deux créatures. Les portes du bâtiment s’ouvrirent et le machopeur lança Lorenzo tel un vulgaire sac à patates, les portes se refermant derrière lui. Le skelénox tenta de rassurer le Tremblotti et voir s’il allait bien. Pour sa part, l’aîné se sentait triste car il n’avait pas pu dire au revoir à son fils.