Saison Un

: Obscure Prophétie

Ha bah, je savais que j’étais drôle. La technique du boup. INFAIBLE. Elle rigolait autant de moi, même plus que moi. Elle en pleurait presque. Héhé, elle était bon public. J’étais sûre qu’on allait bien s’amuser.

« Oh.. Eh… Je vais parfaitement bien. Et puis, c’est pas moi qui ai pas d’équilibre, c’est le monde qui bouge tout seul. »

Non, je n’avais aucune once de mauvaise foi. C’était le monde qui tanguait de trop, pas moi. Ha, Lior me suivait sur la lancé de fun, même en buvant l’alcool dégueulasse. Ha ses propos, je ne pus retenir un cri de satisfaction. Par chance, rien ne se trouva sur le chemin de mes bras qui se levaient de contentement. Je n’avais pratiquement plus aucune inhibition.

Alors, c’était quoi son idée. Une pierre, feuille, ciseau ? Attends, quoi ? Déjà. Rah… Je savais pas quoi choisir. Je fis donc la dernière chose que j’entendis, par pur instinct. Ce sera donc, ciseaux ! Contre pierre. Je clignais des yeux avant de me gratter la tête.

« J’ai perdu, je suppose. »

On n’avait pas parlé d’un gage. Erf, elle allait me redemander de porter une robe ? Je ne savais pas trop. Mais nous fûmes interrompu par une porte qui s’ouvrait et un Pendragon qui pointait le bout de son nez, attiré par le bruit.

« Penpen ! »

Je me mis debout sur la table pour courir jusqu’à lui, sautais, ratais ma réception et me prendre la tête dans le mur. Outch. Attrapant Pendragon par le coup, je lui montrais la bouteille et, toute contente, j’expliquai la situation.

« J’ai bu ! »

Il regarda Lior, encore sobre, soupira et se téléporta pour se libérer de mon emprise. Pas fairplay. Et il repartit fermant la porte… L’explication allait être délicate.

« Quel rabat-joie. »dis-je en croisant les bras, boudeuse.

Bien vite, mon sourire reprit. On avait un jeu à faire ! Me rapprochant avec quelques difficulté, mes yeux pétillèrent de malice.

« On fait quoi comme maintenant ! »

Danser ? Elle voulait danser ? C’était bizarre comme délire, mais ça pouvait être marrant. Surtout qu’elle danse n’importe comment. Enfin, c’est marrant comme elle danse d’habitude. Qu’est-ce qu’elle avait prévu comme danse pour le coup ? Un truc que je lui avais appris ? Du grand n’importe quoi ? Je ne savais pas trop.

Et la danse comment ça. Ca n’avait aucun ? J’en riais. C’était ridicule à souhait. Allez, le gage était le gage et j’essayais de m’aligner aux pas avec un succès assez discutable. Le plus dure, c’était de ne pas tomber… Surtout que le sol avait tendance à se casser quand je déposais un peu trop vite mon pied. C’était d’un ennui. Mais j’essayais d’imiter. Certains pokemons avaient sorti leur tête pour regarder la scène, visiblement surpris voir agacé.

Une bourrade à la fin me fit tomber comme une larve. Je ne pensais même pas à me rattraper et je tombais sur le dos. Arf. Allez on se relève ! J’appuyais sur le sol de mes deux mains créant une impulsion suffisant pour me redresser… Mais j’avais mal évalué la force et je me levais pour mieux tomber sur la face. Roulant sur le dos, je riais à gorge déployé.

« T’avais du poils à gratter dans ta culotte pour imaginer cette danse ? »

Quoiqu’il en soit, je fixais la brume, qui cachait le ciel étoilé. Dommage, on ne verrait rien ce soir. Me redressant, je me soulevais avec un peu de prudence. Bon, la soirée ne faisait que commencer. Allez, continuons.

« Pierre, papier, ciseaux. »

Mon poing fit papier par lui-même. Qu’avait donc choisi mon amie ?

Lior rigolait. C’était plaisant de se lâcher ainsi. Rire que c’était bon. La vie était tellement plus colorée comme ça. Mais ça ne tiendrait pas éternellement. Cependant, ne pensons pas à l’avenir. Juste, profiter et s’amuser. Quoiqu’il en soit, le nouveau duel commençait. Le duel du pierre-papier-ciseaux…. Attendez une seconde. On se moque de moi là. Je restais silencieuse pendant qu’elle expliquait son gage… La robe ? Encore ?

Mais je levais un doigt accusateur. On me la faisait pas.

« Je suis pas aveugle. T’as triché ! J’ai vu, c’est pas fairplay ! »

Non, mais… Ce n’était pas parce que le monde bougeait bizarre que j’étais devenue aveugle et stupide. Mais, je n’étais pas en colère. Je me rapprochais simplement, lui souriant. Allez, je voulais être de bonne humeur.

« Mais c’est pas grave. T’es la personne la plus importante pour moi, je peux fermer les yeux. Donc un moonwalk… »

Je regardais un instant le ciel embrumé, très pensive. Moonwalk, moonwalk. Jamais entendu ce mot de ma vie. J’essayais de comprendre le sens de ce terme… Moonwalk…

« C’est quoi un Mounewolque ? Ca se mange ? Ca se frappe ? »

Je ne pensais pas encore que ça serait un enième mouvement de danse bizarre. J’avais oublié qu’on avait du beaucoup travailler son jeu de jambes pour le bal. Disons que sa façon de danser n’avait jamais été très classique après tout. Mais c’était un point qui faisait que je l’aimais après tout.

Je savais qu’elle avait triché. Comme quoi, l’alcool me rendait pas aveugle. C’était le sens de l’équilibre qui était perturbé. Et puis, on savait que la force du combat l’emportait sur les coups fourrés des ténèbres. Echec et mat… Et câlin.

Bon, tout le monde le savait, mais je n’étais pas très tactile. Enfin si, je l’étais quand il s’agissait d’une réunion profonde et intense entre mon poing et le visage de quelqu’un. Mais les marques d’affection ? Non, ça, c’était extrêmement rare. Mais là, j’étais un peu… ailleurs. Je ne pensais même pas à me retirer. Au contraire, je lui renvoyais son câlin (et dites vous bien que si elle était quelqu’un d’autre, je lui aurais exploser les côtes).

Dans tout ça, j’avais tout de même gagné un gage gratuit. Hm. Je devais trouver une idée ? Boarf, j’y réfléchirai plus tard. Pour le moment, j’observais ce qu’était le fameux moonwalk. Et c’était… particulier. Je me demandais tout de même où est-ce qu’elle trainait quand j’étais pas là pour apprendre ce genre de trucs.

« En gros, on glisse en arrière ? »

Bon, gage était un gage. Je m’exécutais. Bon, le hic, c’était que je devais mimer un mouvement qui était déjà une réplique. Autant dire que le résultat était lamentable. Et mes pokemons étaient en grande consternation. Jaws fut la seule à lâcher un rire. Elle ignorait cette facette de moi.

Bon, trouver cette robe. J’ouvris en grand ma garde-robe et il y avait rien de bien fou. Que des tenues de sports ou style pantalons, veste, t-shirt. Que des trucs pour se mettre à l’aise. Les deux seuls vêtements qui détonnaient, étaient la robe et un smoking. C’était la tenue que j’avais mis au bal précédent.

« Je peux m’habiller toute seule ! »

Oh, j’étais encore capable de mouvement. Bon, premier réflexe. C’était d’essayer de mettre ma robe par-dessus mes vêtements. Pas glorieux. Bon, on enlevait la veste et le T-shirt pour se retrouver en soutien-gorges. Et hop, j’enfilais la robe au-dessus. Et oui, je gardais mon pantalon dans le processus. Elle avait dit de l’enfiler. Le résultat était tout de même ridicule. Le soutien dépassait de la robe, et on voyait clairement mon pantalon. Me retournant, j’imposais mon gage.

« Tu vas devoir sauter à pieds joints comme un sapereau et pour être sûre, je vais de ligoter les pieds. »

Cherchant dans un autre placard spécial aventure, je dénichais une corde sortie (posée tranquillement à côté d’épée) et je venais pour faire un solide nœud autour des chevilles de Lior. Et mes nœuds…C’était de sacrés nœuds.

« T’as triché aussi ! »

Non, mais. C’était la moindre des choses. Je vous en foutrais moi du c’était pas juste. J’allais tellement serrer qu’il lui faudrait le bras de Pendragon pour le couper. Ou j’étais trop saoul et je ne me rendais pas compte que je faisais n’importe quoi ? Qui sait…

« Haha. Tu sais pas sauter la lapine ! »

Oui, oui, je disais ça alors que je manquais de me rétamer tous les deux mètres. Mais oh… Je n’étais pas vraiment en état de réfléchir pleinement. Bon, on continuait du coup. Hé, elle allait faire quoi ? On s’en moquait. Parce que j’allais gagner grâce à la technique du puit. Dans ce plan génial, je n’avais juste pas prévu qu’elle change de jeu.

Et bam, je me pris un oreiller dans la face. Ce n’était pas prévu. Déjà, elle se remettait dans le lit, se calant en arrière et elle essayait de défaire ses liens ? Encore de la triche ! Mais à quel moment, elle avait pensé se tenir à l’abri avec son oreiller là. Non, parce qu’elle avait fait une erreur monumentale. Je posais une main sur le bord du lit et je gueulais.

« HO, D’OÙ TU RETIRES TON GAGE. »

Et hop, une bonne impulsion et je soulevais le lit avec Lior dessus. Celui se retrouva debout plaqué sur le mur. Voilà, ça, c’était de la défense. Déjà, je venais reprendre le lit pour le balancer sur le côté. Bon, je l’avais exploser avec mes bêtises.

« Tu vas garder ton gage, sinon, je retire cette robe. Compris, sis? »