Saison Un

: Obscure Prophétie

Hm ? Bon, je n’allais pas céder aux demandes d’une enfant. Elle n’avait aucun moyen de négocier, aucun allié ici présent et aucune information qu’elle ne pouvait m’offrir en plus d’Anty. Alors bon… J’avais tenté de les réconcilier, de les aider… Au final, si les deux n’étaient pas en train de se battre comme des médhyena dans la rue, c’était uniquement de par mon intervention. Je voulais bien faire des efforts pour essayer d’être compréhensif, mais là, ce n’était plus l’heure à la gentillesse.

Je finis simplement par ignorer la jeune fille. Elle ne nous servait à rien dans cette affaire. Observant un moment Anty, je rebus une gorgée de café. Une affaire de braconnage ? Je posais calmement mon café. Cela me concernait particulièrement.

« Hm. Si j’avais su, je n’aurais pas perdu mon temps pour de telles simagrées. Vous connaissez très bien ma politique sur le bien-être des pokemons. Hm. Si j’en crois ce que vous me dites, il doit avoir trouvé un coin tranquille. »

Je réfléchissais rapidement. De ce que je comprenais, il avait l’air d’être un homme prudent. Donc, il devait surveiller l’endroit et les déplacements. Il devait même être habitué à surveiller ses arrières.

« Si vous voulez mon avis, il doit savoir que vous le cherchez. En appelant les rangers en renfort, des rangers pas habitués aux filatures, vous avez surement attiré l’attention. Et avec notre intercalation, le bruit courra qu’on m’a interpelé sans raison et je suis convaincu qu’il connait notre ressemblance. Ses hommes ont leur réseau.»

J’avais déjà eu à affaire à des hommes peu scrupuleux. Ils avaient leurs moyens pour atteindre leurs objectifs. Mais j’avais mes propres moyens de défense.

« Soyons réaliste. Il ne fera surement pas l’échange à Fricke même. Il ne prendra pas la voix de la Promenade… Trop visitée. La prairie des lavandes est trop exposée. La colline aussi. Le cimetière et la forêt seraient de bons endroits. Mais il a toujours su rester discret en ville de jour comme de nuit. Il doit avoir un moyen pour se déplacer discrètement. »

Un instant de réflexion. Un moyen de se déplacer et qu’on pouvait facilement oublier. Un moyen qui se trouvait juste en-dessous de nous.

« Lieutenant, avez-vous songé aux égouts dans vos enquêtes ? »

Un sans domicile fixe. C’était un excellent point à explorer, bien mieux que les dires d’une fillette bornée. Quel dommage de ne pas avoir suivi cette piste. Cette affaire aurait peut-être déjà été terminée. Quoiqu’il en soit, on avançait déjà un peu plus, jusqu’à une intervention. Oh, m’emmener au poste de maréchaussée. Oh ? Le sujet de mon arrestation ? Je le connaissais fort bien. Mais d’ici au poste, j’allais devoir traverser la ville, pas vrai ?Ils n'avaient aucun. La presse allait s’empresser de faire du bruit là-dessus. Et le lieutenant Issime et Adèle ? Je ne donnais pas cher de leur réputation ou de leur emploi.

« C’est n’importe quoi, comme si on pouvait accuser Monsieur Hater ! Vous devriez avoir honte et, toi aussi, planche à pain ! Attaquez un être aussi généreux, tu devrais avoir honte. »

Je soupirai. Le ton montait inutilement haut, n’est-ce pas. Oh, oui, je continuais à siroter mon café. Pourquoi user ma voix ? Je n’avais qu’à attendre. Finalement, je finis ma boisson, m’approchant de la jeune femme, lui tentant de quoi payer.

« Merci de votre bonté et gardez la monnaie. Je vous souhaite une agréable journée. »

Oh, je me tournais maintenant vers Anty. Bien, sa proposition allait retarder mon projet de me reposer, mais à ce rythme, Fricke allait rentrer dans une guerre civile pour un malentendu.

« Lieutenant, voici mes pokeballs, en signe de bonne foi. »

Je passais près d’Adèle, la regardant froidement. Non, elle n’était pas une ennemie. Elle était au mieux une épince dans un pouce : gênante, mais facilement retirable. Je lui adressais un dernier mot.

«Vous venez de perdre un ami de par votre seule faute, jeune fille. Et vous, vous venez de perdre votre travail »

Sur ce, je suivis Anty. Pas la peine de nous attarder ici.

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Le commissariat ? J’étais déjà venu ici dans le passé. Je ne me sentais nullement en position de faiblesse. J’attendais ainsi patiemment. Quel enfer. J’aurais pu rentrer mon zorua, mais elle avait décidé de la jouer ainsi. Grand bien lui fasse. J’avais à maintes reprises tendu une main chaleureuse, mais elle avait décidé de prendre le froid coupant de la lame.

Ha, à notre tour. Evidemment, le capitaine me salua avec chaleur. On se connaissait. Je ne dirais pas que nous étions amis, loin de là. Mais ni l’un, ni l’autre ne nous cherchions des poux. De toute façon, il savait qu’il était complexe de m’attaquer stupidement et il n’en avait aucun intérêt après tout. Une simple question ?

« Hm… Bien sûr. Voyons voir… Tellement de choses que je pourrais dire. Bien évidemment, je passerai sous silence ce qui était connu de la presse. Et même si je m’en souviens des détails, comment oublier, je passerai sous silence son réseau de prostitutions. Je crois que personne ici n’a envie de se souvenir ce qu’il faisait avec des enfants et des pokemons. »

Le genre de détails glauques qu’on ne voulait pas se souvenir et je n’avais aucune envie d’infliger à d’autres ici. Mais même là, cela risquait de faire jaser la ranger amateur.

« Mais bon, ce ne sont que détails. Après tout, peut-être est-il rentré ici en toute discrétion et il aurait eu accès aux informations du dossier, mais même là… Je n’ai qu’à raconter notre première rencontre pour nous en assurer. Après tout, c’est moi-même qui vous ai apporté ce dossier. Un vendredi matin, même. Si je me rappelle bien, j’étais assis à cette chaise. Vous étiez même un peu moqueur que je puisse avoir trouvé toutes les preuves. Vous étiez même exaspérés pour une histoire de gang qui peignait des citrouilles. Je crois que c’était pour cela que vous étiez quelques peu plus piquants. Vous m’avez même refusé un simple café si vous vous rappelez. Vous devez aussi admettre que cela vous a un peu perturbé de voir le dossier que j’avais mis au point. Après tout, vous faisiez chou blanc de ce que je me souviens. C’est même moi qui vous avais donné le lieu quand il avait voulu fuir. Une arrestation rondement menée et avec brio, je rajouterai. »

Je finis ma courte explication, souriant au capitaine.

« Est-ce que cela vous convainc ? Ou alors une illusion est capable de lire le passé, peut-être ? »

Je jetais un regard acéré à Adèle avant de m’en détourner et revenir au capitaine.

« Etant donné que la seule preuve de mon inculpation est une simple ressemblance, puis-je disposer ? Je suis un homme occupé. »