Saison Un

: Obscure Prophétie

La petite routine s'installait au fur et à mesure dans cette petite baraque tranquille de Frîme. Une gentille grand-mère qui faisait son petit train de vie et dont l'apport d'éléctricité donnait semble t'il un brin de jeunesse et d'énergie, comme si le monde tournait droit à nouveau. Enfin droit, disons qu'il était toujours sacrément penché c'batar vu ce qu'il se passait de manière générale dans la Région. Je pouvais pas m'empêcher de penser aux autres villes que nous n'avions pas pu voir et ce qu'il en reste... Si tenté qu'il en reste... Où irons-nous manger des glaces à Cochignon ? Et même, est-ce que Vigneaux tiens toujours debout ? Où est Théa et maman ? Et ceux que je connais genre Kata, la dame trop musclée ou les vendeurs de pokemon que j'avais pu croiser au salon... Le seul truc qui me faisait un peu relativiser, c'est que j'aurai eu je penses une intuition ou autre si quoi que ce soi était arrivé à quelqu'un de proche... Je préfère perdre une maison que quelqu'un...

Vivia s'en remettait doucement ou en tout cas sa jambe, car elle n'avait pas grand chose au final si ce n'est des problèmes de confiance en soi. Nous avions un peu discuter tout de même. Il lui était interdit (et de toute façon y'a pas de négociation la dessus) de se mettre en danger physiquement. Seule règle que je tenais à ce qu'elle soit respectée pour elle comme pour moi cela va de soi.

J'aidais Madame Ranium à la cuisine et au ménage, comme une bonne femme au foyer que je suis (z'avez vu j'ai la tronche du métier en plus C'EST FAUX vous avez cru quoi que j'allais rester au fourneau toute ma vie et rien faire vous avez rêvé!). M'enfin, au moins le paysage était sympa. Enfin sympa, c'est vite dit. Au moins y'a de l'ambiance dans le ciel quoi.

J'admet qu'à part ça je n'avais pas remarqué grand chose dehors, la fenêtre que je regardais majoritairement se trouvait être de l'autre côté de l'animation puisque que le bruit que je finis par entendre provenait de l'inverse direction. Un sentiment presque nouveau envahit mon être au passage de l'onde sonore, transportant en son sein un millier de voix disparatre mais unies. Etrangement j'avais l'impression de pouvoir toute les écouter et les différencier et cette sensation enleva une grosse pression de sur mon petit coeur : Je n'avais pas entendu Théa... Je ne pouvais m'empêcher, entre deux frissons (evidémment ça faisait froid dans le dos quand même) de pousser un soupir de soulagement et de penser que ceci avait été fait dans une bonne intention. Mais qui cela pouvait-être ? Un cavalier ? Ont-ils arrêtés ? Ou quelqu'un d'autre ?

La mamie qui m'aidait ne semblait pas revenir car elle était parti chercher Roger, et dans cet élan je suis allé voir ce qu'il se passait à l'extérieur... Avant de me ramasser sur le pied d'une chaise et de me viander au sol droite comme un piquet...
Tiens j'avais presque oublié que j'avais pas de chance avec tout ça moi...
Dans le processus, deux pokeballs tombent et roulent, libérant Ken et Pépin.



J'avais posé la question sans vraiment avoir espoir qu'ils finissent par le faire. Mais, non. Au contraire ils se sont empressé de le faire. Pépin était devenu Chapignon (oui vous avez raté un épisode mais comme il se sentait de nouveau obligé d'affronter le monde tout seul il a évolué pour s'en sortir, livré à lui-même). Et franchement...



Pour une fois, je crû apercevori ce qui pouvait s'apparenter à un mini-sourire. Et quand une des portes claqua, il s'empressa d'utiliser Clonage pour se planquer, et Ken se tapa le front avec sa poutre comme pour signifier qu'il était ridicule.





Pendant ce temps, j'allais m'empresser de sortir Ruine aussi, le petit Ponyta qui n'avais pas vraiment pu sortir non plus, la cuisine ressemblait à une ménagerie et je les ferai sortir par la suite, mais il fallait que je leur fasse à tous un énorme câlin !

C’était une situation curieuse et insolite. Le monde était en proie à des flammes, à des morts et j’étais assise là, dans un bon canapé, dans une sécurité relative. J’aurais voulu aider pour les tâches ménagères, mais je boitais encore à cause de mon mollet blessé. Il fallait encore que je fasse attention à ne pas faire sauter les points. J’étais pratiquement sûre qu’elle ne serait pas ravie d’une telle chose.

Alors, je restais assise, silencieuse. On était le 31, le jour de mon anniversaire. Je n’avais évidemment dit à personne que c’était aujourd’hui. Je n’en voyais pas l’utilité. Je ne me souvenais pas avoir fêté une seule fois le jour de ma naissance. Au final, il n’y avait pas grand-chose à fêter. Bien au contraire.

Hier, le ciel était annonciateur d’un gros évènement. Quelle chose arrivait, mais je ne savais pas quoi. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à faire. Attendre et espérer. Que pouvait-on faire d’autres ? Est-ce que le monde allait se relever ? Est-ce que tout allait revenir comme avant ? Je l’ignorais.

Les derniers jours avaient été rudes. J’étais épuisée. Le toxic, le sommeil, l’escapade, la possession. D’ailleurs, le souci « Obscura » avait été réglé. Elle avait tenté de reprendre possession de mon corps, mais je n’avais qu’à utiliser sa pokeball sur elle. Ce n’était pas vraiment ce que j’aurais souhaité, mais je n’avais pas eu trop le choix.

En parlant de possession, j’avais également donné l’argent à Roger pour réparer cette lampe. Si Obscura était revenue, c’était à cause de moi. Et si elle était aussi en liberté, c’était aussi à cause de moi. Donc, c’était normal pour moi de rembourser cette lampe. Mon regard se perdit vers la fenêtre. Je ne pouvais y voir que la rue, j’étais perdue dans mes pensées.

C’était étrange. Personne ne m’en voulait de rester inactif. Au contraire même… Il fallait me reposer ma jambe. Tellement d’attention, de bienveillance… Cela faisait quelques jours et personne ne me détestait pourtant. J’avais peut-être couru en vain. J’avais peut-être craint pour rien ? Je m’accrochais à cet espoir. Je réussissais à passer outre les épreuves que j’avais pu vivre. Peut-être que tout se passerait bien.

Et le bruit survint et je sentis une sensation incroyable et étrange. Des milliers de voix en même temps… Quelque chose remuait en moi. Quelque chose avait changé. Mais quoi ? Un bruit sourd mit fin à mes pensées. Une chute… Neuf chances sur dix qu’Aurora soit impliquée. Prenant mon bâton, je boitais jusqu’à la cuisine. Cet exercice me prit un sacré bout de temps.

A peine j’arrivais que j’entendais Aurora nous dire de sortir nos pokemons… Mais ce n’était pas un peu dangereux ? Passant ma tête par l’encadrement de la porte, je vis Aurora… entourée de tous ses pokemons ? Que ? Quoi ? Comment ? Quand ? Pourquoi ? Ça avait l’air d’aller pour elle. Un peu hésitante, je finis par relâcher un premier pokemon : Haret.

Il avait toujours été un bon pokemon, naturellement doux. Le tentacruel sortit, me regarda un instant et m’entoura affectueusement de ses tentacules. Harret était de retour. Mon cœur bondit dans ma poitrine et je sortais tous mes compagnons. Roti me donna un coup de tête affectueux alors que Luna allait se blottir dans mes bras. Obscura resta en retrait, visiblement mal à l’aise. Elle avait été trop loin. Mais je lui souris.

« Allez, viens. »

Elle ne se fit pas prier et elle fonça vers moi, frottant sa tête sur ma joue, trop heureuse de ne pas voir de colère dans mes yeux. Et moi ? J’étais heureuse qu’elle ne m’en veuille pas… C’était le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire, même si il reste une légère peine : Morphée était absent.

M’adressant à Aurora, un large sourire illuminait mon visage. Un vrai sourire, pas un de mes nombreux sourires légers que je faisais en tendant de la rassurer.

« Tu penses que tout est en train de s’arranger ? »

Tant de joie dans ce petit moment où quelques secondes d'espoir viennent remettre un petit peu de sucre dans une période amer, où chaque action sent le sel à des kilomètres. Beaucoup de gens restaient très certainement en attente de ce moment qui viendrait remettre nos vies dans le droit chemin après toutes ces horreurs que moi comme beaucoup ont pu vivre. Oui c'est pas gai mais bon ! C'est le genre de moment où il faut penser au négatif pour apprécier le positif en face de nous.

En l'occurance mon petit moment de doute que j'eu quand même, c'est en regardant ma petite pouliche que je n'avais pas vraiment eu encore l'occasion de réellement saluer comme il se doit cette petite bouille fraichement sortie de son oeuf et qui, tout le temps depuis le bal jusqu'à aujourd'hui était restée cloitrée dans sa pokeball, sans savoir ni pour qui ni quand elle sortirait. Enfin si elle m'avait déjà vu mais tout était allé si vite depuis son obtention...
Mais j'avais... Une appréhension sur elle. Etait-ce un écho de douleur par rapport à un certain cavalier ? Non il n'y avait pas besoin de se poser la question c'était cela sans le moindre doute. Mais... Est-ce que pour autant elle finira de la même manière ? Est-ce posséder un tel pokemon fait de moi une future cavalière, est-ce que les flammes qui s'échappent de son corps corrompent l'âme des gens qui les ont auprès d'eux ?

Non
Je ne dois pas abandonner comme ça

Peut-être est-ce une question d'éducation ? Ou alors quelque chose de pas naturel était arrivé pour le faire participer de la sorte à une telle destruction ?
Il y avait forcément une raison et toi, petit cheval tout juste né, je ferai en sorte que jamais ô grand jamais tu ne finisse comme ça. Je prendrai soin de toi ok ?

Mes pensées se font interrompre par mes deux flanc, j'étais encerclé de regard. Certains étaient incertains, perdu, en rage... Que dire face à tout cela ? Je suis désolé ? Pardon ? Il ne sera pas comme celui que nous avons croiser ? Je ne penses pas que Roger se contente de cette explication, et beaucoup d'autres en dehors de cette maison. Je ne sais même pas si Vivia en fera parti et si celui de Théa subira le même genre d'apriori...

Je souffle, il va falloir être convaincante.
Je range tout le monde, l'heure n'est pas à entendre maman se disputer et hausser le ton. L'heure n'est pas à la provocation comme cela avait pu l'être au bar avant l'arrivé du cavalier. Non là cela sesra plus agressif si la conversation dure.





Calme...
Souffle, calme.
Ffffff...



Prenant mes cliques et mes claques, je ne veux pas prendre la peine de m'énerver davantage dans la maison de ceux qui nous ont accueuilli. Sortant pas la porte d'entrée (toute mes affaires sont restées) je vais m'assoir sur le pas du troitoir, au devant de leur demeure. Est-ce nécessaire ? Je veux dire tout ceci, cette haine... Je ne m'en exclu pas, car je ne suis pas la seule à pouvoir me retrouver pointée du doigts de cette manière. Thea, celle qui m'a vendu Ruine... Merde quoi et son nom qui n'arrange pas les choses...
Ca me faisait chier aussi d'apparaître comme ça auprès d'eux, que ce soit Vivia ou Roger et sa grand-mère qui nous avaient gentillement gardé chez eux le temps de récupérer...

Je regarde ce qu'il reste encore du paysage. Il y a des dégâts, mais le cavalier semble être passé sans chercher à faire d'autres dégâts que simplement passer et brûler de l'herbe, bien qu'il y ai des blessés, surement des morts, et des bâtiments détruits à quelques endroits.

Je souffle. Non, je soupire et coince mes mains dans mes cheveux afin de les ramener vers l'arrière et réfléchir à tout cela. Puis de ramener ma tête au niveau des genoux, cloisonnée par mes bras

Il m’avait fallu quelques instants pour comprendre la fureur de Roger. Au début, je pensais qu’il s’adressait à mon feuforêve. J’ignorai qu’il tenait tant à cette lampe… Mais, je compris bien vite que le problème : le ponyta. Il avait peur du ponyta ? A cause de ce qu’il s’était passé ? Mais ça n’avait rien à voir. J’étais totalement abasourdie. Pourquoi tant de haine pour un pokemon ? Et pourquoi tant de haine sur Aurora ? Pourquoi…

J’étais là silencieuse, écoutant la colère d’Aurora se déverser. Mais cette colère, elle me toucha. Je faisais mienne cette colère. Je la sentais couler dans mes veines comme un poison. Je ressentais ça si fort. Il avait blessé Aurora injustement. Elle avait bien assez souffert de mes fautes et de ce cavalier. Elle n’avait pas besoin de ce reproche en plus. C’était injuste.

Aurora finit par partir. Mon sang bouillonnait. Et ce qu’il se passa ensuite me sembla irréelle. C’était comme si je regardais la vie de quelqu’un d’autre. Je m’avançais vers lui, le visage calme. Ma main se leva et alla à la rencontre de sa joue. Une gifle. Pour la première fois de ma vie, j’avais osé lever la main sur autrui. Le pire, c’était que je ne ressentais aucun remord. Rien… Ma bouche parla d’elle-même, des mots tranchants, mon regard émeraude était gelé.

« Ne lui parlez plus jamais ainsi. »

Les mots sortaient d’eux-mêmes venant du plus profond de mon être. J’ignorai que je pouvais être aussi directe. Aucun filtre. Aucune timidité. Rien. Juste un instinct profond de justice.

« Bonté d’Hélix. Comment peut-on être traumatisé aussi facilement ? Il faut vous reprendre Mister. Ce que vous avez vécu au labyrinthe n’était rien. Que d’enfantillage. Que… de… »

Ma main trembla alors que je la posais sur ma bouche. Deux grosses larmes vinrent couler du coin de mes yeux. Qu’est-ce que je faisais ? Qu’est-ce qui me prenait ? C’était injuste. Il avait aussi vécu des épreuves. Mes pokemons étaient également perdus. Un tel acte, de telles paroles, ce n’étaient pas moi…

« Je… Je suis désolée. »

Je repris les traces d’Aurora, malade de mon comportement. Haret fut le premier à me suivre et à me soutenir. C’était d’une grande d’aide. J’étais malade de mon propre comportement. C’était non mérité. Bien vite, toute mon équipe me suivit vers l’extérieur. Mais Haret et Obscura n’hésitèrent pas à lancé un regard de haine sur Roger. Ils ne comprenaient pas tout, mais ils voulaient me protéger. J’étais nauséeuse au possible. A peine mon nez sortait dehors, je cherchais après ma Funécire.

Et je la vis, assise, cachant son visage au monde. Mon cœur se serra. Mes pokemons s’éloignèrent, comprenant qu’il nous fallait de l’espace. M’installant à côté d’elle, je la pris dans mes bras. Ma main me faisait encore mal de la baffe que j’avais mise. Pourquoi était-elle dans cet état ? Je ne comprenais rien à rien. Mais avais-je besoin de comprendre ? Peut-être, peut-être pas. Je n’avais pas de mots à dire. Je l’enlaçais alors… tout simplement.

Un peu de chaleur se colle à mon épaules, mais je n'avais pas envie de parler à nouveau si c'était pour être toute aussi agressive que précédemment. Est-ce que j'aurai agit ainsi si c'était Vivia qui m'avait agressé ? Me connaissant... Il y a des chances, j'ai beau avoir bossé sur moi-même, j'étais pas à l'abri comme ici d'une impulsion de colère. Pour autant est-ce que j'avais un regret ? Nop pas le moins du monde, mais je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à ce que j'aurai pu dire de plus intelligent... Moins vénère en somme.
Devais-je dire quelque chose à Vivi ? Elle qui n'avait pas grand-chose à voir dans l'histoire et qui me voit m'énerver ainsi ? Elle n'avait pas l'air de m'en vouloir. Je ne sais pas vraiment ce à quoi elle pensait, elle m'avait juste enlacé, et j'avais juste laissé faire.

Le principal interessé fait irruption derrière nous. Comme il a pu le deviner de toute manière, je boudais. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir raconter pour s'excuser hein ?

Wait, il s'excuse d'abord à Vivia ? Il s'est passé un truc durant le cours laps de temps où je n'étais pas présente ? Merde ! Vivia s'est-elle excusé pour moi ? Vu qu'il parle qu'elle ne devait pas s'excuser...
Bref, je verrai avec elle après.

Ca con, mon grand, tu peux le dire. Je n'ai pas été mieux certes, moi-même réagir au quart de tour comme cela n'était pas la meilleure façon de régler cette mésentante pacifiquement. Et je l'écoute, je ne compte pas arrêter ses belles paroles, qu'elles soient pleines de sincérités ou pas du tout. Par contre, je n'allais pas ressortir mes camarades pour l'instant, ils prennent trop de place. Entre le cheval, la poutre et le raptor, disons que c'était exceptionnel (en plus d'être aux 2/3 accidentel)

Bon, que dire que dire, je suis encore quelque peu sur les nerfs. Je me prend quelques secondes pour réfléchir à mes prochains déplacements. Est-ce que je continue à m'en aller loin d'ici ? Est-ce que je ne dis rien, est-ce que je rentre sans rien dire, est-ce que je reste sur place à déblatérer un monologue sur le respect ou toute autre réponse du même type ? Pas envie d'élever la voix encore une fois, pas envie de me faire remarquer d'autant plus dehors (c'est pas comme si je ressemblait à un Galopa non plus avec mes cheveux...)



Je regarde sa main se tendre dans ma direction.
Non je ne la prendrai pas, pas cette fois. Je n'en ai pas envie.

Je me redresse par moi-même, aidant au passage Vivia si elle souhaitait se relever aussi, avant de mettre mon point contre son torse, sans forcer, mais au moins appuyer dessus légérement.



Je le dépasse afin de rentrer dans la maisonée.

Alors que j’étais collée à Aurora et que je cherchais mes mots, Roger sortit. Certes, il n’avait pas eu l’air d’être en colère après la tirade d’Aurora mais, moi, j’avais peut-être attisé des flammes. Bon sang, j’espérai ne pas avoir causé trop de dégâts. Cependant, ce fut le soulagement qui se posa sur mon cœur.

En effet, Roger était venu avec une démarche de pardon. Il reconnaissait parfaitement son erreur. Il ne me tenait même pas rigueur pour mon acte et mes paroles. C’était parfait. Il ne restait pas sur ses positions. Tout allait bien aller… Enfin, c’était ce que j’avais espéré. Le pardon avait toujours été un principe chez moi. Je pardonnais à peu près tout ce qu’il se passait contre moi.

Face à la réaction d’Aurora, j’étais donc assez perdue. Cela l’avait blessée, mais je n’imaginais pas à ce point. Avec du recul, ce n’était pas grand-chose. Mais mon échelle de la tolérance était biaisé depuis toujours. Je ne comprenais ainsi pas sa réaction. Pourquoi refuser le pardon ? Pourquoi le menacer ? Il avait vraiment l’air repentant. Je ne comprenais pas tout ça.

Perplexe, je la laissais m’aider à me relever. L’ambiance risquait d’être un peu tendu, non ? Laissant Aurora prendre les devants, je m’attardais dehors. Baissant les yeux de gêne face à mon comportement passé, je m’adressais à Roger.

« Je vais… essayer de lui parler. Mais je promets rien… Je suis pas douée avec les sentiments humains. »

Je n’avais pas la moindre idée de comment m’y prendre. Aurora n’était en tort, du moins, pas à mes yeux. Mais je ne voulais pas qu’elle garde un ressenti contre Roger. Ca allait demander de la finesse, de la diplomatie, de la compréhension… Je m’étais peut-être embarquée dans un truc un peu trop gros pour moi, non ? Enfin, pas comme si faire des trucs insensés était réellement une nouveauté pour moi.

Prenant ma résolution en main, je m’avançais titubant à l’intérieur. Sur mes talons, Haret, Luna (qui était posée sur la tête du Tentacruel) et Obscura rentrèrent. Rôti avait décidé de prendre de l’altitude, pour compter je ne sais quoi. Bon, comment j’allais pouvoir la calmer un peu ? Bon, la dernière, quand elle paniquait, je l’avais embrassé… Peut-être que ce n’était pas la meilleure des façons de faire ici ? Surtout que debout, c’était plutôt difficile pour moi de faire un « surprise kiss ».

Alors que ma Feuvorêve s’éloignait, je préférais directement la prévenir. Je la connaissais suffisamment pour savoir ce qu’elle risquait de faire.

« Obscura, on casse rien ! Les machines ne sont pas tes ennemis ! »

Boitillant, je tentais une approche à mon niveau. Je viens enlacer Aurora par derrière, mes bras autour de son ventre. La voix hésitante, je répétais une phrase que j’avais souvent lu et entendu dans livres et divers films.

« Ne boude pas… Tu es plus jolie quand tu souris. »