Saison Un

: Obscure Prophétie

Ma parole, mais c’est toute une colonie de bestioles qui nous attaque, là ! J’avais posé des pièges pour une dizaine, moi, pas toute une armée ! Néanmoins, il est trop tard pour reculer. On fait ce qu’on peut ! La détonation de mon pistolet retentit à plusieurs reprises, tout comme les tonnerre de Split. Les pièges se déclenchent un à un, arrêtant la majorité de cette première vague. Hélas, déjà on se retrouve à affronter 3 de ces assaillants au corps à corps.

Flammy couine de panique et s’écrase contre mes jambes, toute paniquée à l’idée de recevoir un de ces jets d’eau en pleine face. Pour ma part, je dois pas me mettre en avant, je tiendrais pas cinq minutes face à ces bestioles au corps à corps. Pour l’avoir déjà testé, ce genre de jet d’eau à bout portant, ça fait mal ! Et pour peu que t’atterrisse mal sur le mur de derrière, ça fait encore plus mal.

La première ligne de défense est donc représentée par Piège, en vol stationnaire. Et Kozuki. Il est sérieux, lui ? Mais il est tout mignon ! J’ai pas envie qu’il se blesse ! Pourtant, il se montre très courageux le bougre, et même efficace.

— Vas-y, Kozuki ! On est avec toi !

J’espère que ça l’aidera d’être un peu encouragé. Piège, pour sa part, se débrouille pour l’instant. Le sable tourbillonne autour des deux Mustebouée avançant vers moi, empêchant les bêtes de voir leurs cibles correctement. Ses ailes se remettent à vibrer, déclenchant un bourdon assourdissant pour ceux qui l’entouraient. Je porte mes mains sur mes oreilles, grommelant d’avoir appris cette attaque à mon Pokémon. Elle est puissante, elle touche tous nos adversaires, mais les alliés de Piège trop proche d’elle prennent aussi tarif ! Heureusement que Split est assez solide pour continuer à attaquer ceux qui arrivent.

Hélas, personne ne peut aider Piège dans ce deux contre un. Elle a beau être aussi forte qu’eux, elle ne tiendra pas longtemps comme ça. Déjà la libellule se ramasse contre un mur, finalement atteinte par un pistolet à o tiré en arc de cercle par l’un des deux Mustebouée.
Souhaitant venir en aide à son compagnon blessé, Flammy tente une sortie, crache de ridicules flammèches qui s’écrasent sur la peau humide de ses adversaires, puis réalise son inutilité. Elle revient aussitôt se planquer contre moi, encore plus inquiète de ce qui pourrait lui arriver durant un véritable affrontement.

— T’en fais pas, ça va aller, lui dis-je pour la rassurer.

Hélas, je sens qu’on va pas s’en sortir indemne. On aurait du courir, mais à présent, c’est trop tard.
Du moins, j’avais ça en tête avant l’occasion fournie par Hector ! Les Mustebouée se touchent entre eux !

— Split, maintenant !

Profitant du moment d’inattention des deux Pokémon, mon Pokémon et moi lançons la contre-attaque. Un énième tonnerre pour l’un, et une balle en pleine tête pour l’autre ! Les deux s’effondrent d’un seul coup. Ouf !

Hélas, pas le temps d’en profiter. Voilà le big boss qui revient, accompagné d’autres Mustebouée, et j’imagine qu’il en reste encore en arrière. Faudrait refaire s’effondrer le tunnel derrière eux, mais Piège est sonnée.
Je sors de ma cachette pour aider Hector à mon tour et frapper celui qu’il tient d’un coup de couteau. Bon bah, nous voilà tout tâchés de sang. Les gens vont avoir l’impression qu’on revient de la guerre en nous voyant comme ça !

Flammy panique en me voyant sortir. Elle se retrouve seule derrière son rocher ! Que faire ? Me suivre pour ne pas rester seule, ou rester à l’abri ? Poussée par l’espoir que je puisse la protéger, elle me talonne en couinant de terreur.

Je jette un œil aux derniers arrivés, espérant voir le piège à Lougaroc se refermer sur le plus dangereux, mais non. Au contraire, celui-là a bien compris le carnage devant lui. Il a tout survolé d’un Aqua-Jet jusqu’à nous ! Et voilà que ses sbires font de même. C’est la merde ! Y’en a déjà trois autour de nous, avec le gros !

C’est au tour de Split de quitter son abri. Le Mustéflott, il s’en charge ! Enfin ça, c’était le plan. Hélas, à peine a-t-il chargé ses crochets d’énergie que l’électricité s’y dissipe aussitôt. Il est à court, le pauvre ! À force d’utiliser toute cette électricité qu’il emmagasine avec le temps, il n’arrive plus à en produire assez vite. Loin d’abandonner pour si peu, il se jette sur sa proie queue en avant, tentant un tunnelier avant d’encaisser un nouvel aqua-Jet.

Je dois l’avouer, pendant un instant, c’est le chaos, je sais même plus où donner de la tête. Puis un des Mustebouée décide de s’en prendre à Flammy. La chienne panique, se planque derrière-moi qui me reçoit le coup de griffe en plein torse, déchirant en partie ma tunique déjà bien abimée pour révéler mon corps rougi par la griffure.

— Aie ! Foutu bestiole !

Je porte une main sur mon ventre, désormais aussi blessée qu'Hector. Mais avant que je n’ai à contre-attaquer, Flammy se sent prise d’une soudaine poussée de courage en me voyant blessée. Elle repasse devant moi, prend une grosse voix colérique, et se met à hurler de toutes ses forces.

Les Mustebouée reculent, effrayés par cette bestiole qu’ils avaient à peine remarquée et qui leur parait d’un coup si effrayante. Un par un, ils se ruent dans les pièges en sens inverse, ce qui n’arrange en rien leur panique. Même ceux de l’extérieur n’osent plus entrer à l’écoute de ce hurlement menaçant.
Réalisant une soudaine utilité, Flammy se place en avant de nous et continue de hurler à s’en déchirer les cordes vocales. Enfin quelque chose pour tenir quelques temps ! Le problème, c’est que de mon côté, il ne reste que Split face au Mustéflott qui semble insensible à ce hurlement. L’Insolourdo l’occupe comme il peut, mais faudrait pas qu’il s’attaque à Flammy maintenant !

Y’a du mouvement en provenance de l’entrée. Flammy commence à paniquer. Son hurlement a fait fuir les plus faibles, mais on dirait que d’autres Mustebouée plus costauds envisagent désormais la traversée à leur place ! Hélas, on est aux prises avec un plus gros problème pour l’instant : le Musteflott. Piège est hors combat, Flammy occupée, et moi je pisse le sang. Hector m’a récupéré tandis que je grimaçais de douleur et commence à m’éloigner. Je le remercierai bien, mais Split aussi a l’air de galérer ! Il s’est même fait virer du combat par son adversaire, il commence à vraiment fatigue mon pauvre Insolourdo, malgré toutes ses qualités ! Surtout qu’il manque de capacités pour achever la bestiole, avec ses crochets épuisés de leur électricité. En plus Hector qui me protège, il va tout prendre dans la figure !

Et là, au moment du coup décisif… Un Mélo ! Mais pas n’importe quel Mélo ! Kozuki ! Trop fort !
Moi, je serais bien restée ébahie dix minutes comme le Mustéflott. J’étais même partie pour ça ! Sauf que Ciboulette, il a vu que c’était un peu la merde et il a décidé de réagir. Après-tout, puisque son énergie à lui ne sert à rien…

— Aouch…

Déjà que j’avais mal au bide, là je me retrouve à porter une main sur mon crâne plus que douloureux. Aaaaah, la vache, mais ça fait super mal ça ! De sentir Ciboulette qui a mal à travers moi ! En plus qu’il lance une capacité et que ça aussi d’habitude ça nous met pas bien du tout. Sauf que la capacité en question, c’est balance ! Une drôle d’onde relie ma tête à Split pendant un instant tandis que l’Insolourdo semble reprendre des forces, assez pour agir de nouveau et frapper le Mustéflott par derrière de son fameux tunnelier. L’animal hurle de douleur avant de s’effondrer, Split poursuivant son attaque jusqu’à être certain que son adversaire ne bouge plus d’un poil.

OUF ! Victoire, enfin ! En voyant leur leader s’effondrer ainsi, les autres Mustebouée n’ont pas l’audace de poursuivre l’affrontement. Ils se carapatent l’un après l’autre jusqu’à ce qu’on se retrouvent enfin tranquilles au milieu d’une marrée de cadavres et de sang.

Première réaction ? Eh bah…

— Kozuuukiiii ! T’as été trop super impressionnant ! Comment t’as fait trop peur au méchant Mustéflott !

Je tends mes bras vers lui à travers l’étreinte d’Hector pour lui proposer un gros câlin malgré ma blessure, il l’a bien mérité ! Par contre, suis pas vraiment en état d’aller jusqu’à lui pour l’instant, alors il devra faire le trajet.

Split et Flammy se rejoignent ensuite devant moi. L’Insolourdo félicite sa disciple d’un sifflement chaleureux, tandis que je réitère de mon côté :

— Vous aussi, vous avez été trop trop fort ! Bravo tout le monde !

Même Piège ! Bon, là, elle fait dodo, assommée contre le mur, mais elle a trop géré aussi ! En plus, on s’en sort pas trop mal. On aurait pu avoir des pertes avec tous les imprévus ! Mais on a que des blessures légères sur tout le monde. Mention spéciale à Flammy qu’a pas mangé de coup, et à Split qui, malglré qu’il tient debout, peut se soigner à coup d’atterrissage et a profité de la balance, est encore plus amoché que tout à l’heure. C’est un dur à cuir mon copain !

En tout cas, maintenant qu’on a gagné, on va peut-être pouvoir enfin souffler ? Et on verra après pour ramasser tout ça. Encore un truc qui va être compliqué, ça !

Câliiiiiiin et… pouf. J’ai un Kozuki qui bouge plus dans les bras.

— Kozuki ? Kozuki ?!

Un peu inquiète, je porte son petit corps fragile contre mon oreille pour m’assurer qu’il respire avant de pousser un profond soupire de soulagement. Pfiou ! Ça aurait vraiment été une mauvaise blague qu’il soit mourut comme ça après un tel coup d’éclat !
Félicitations d’Hector. Aucune hésitation :

— Vous aussi vous avez été trop cools !

Et heureusement qu’il est encore là pour m’aider avec le bandage ! On fait une bonne équipe aujourd’hui ! Je rappelle la pauvre Piège complètement sonnée dans sa pokeball, ainsi que Split qui commence vraiment à être à bout. Sa capacité de soin l’aide à tenir face aux blessures, mais ça aide en rien contre la fatigue ! Reste plus que Flammy à mes côtés, étonnamment en forme malgré qu’elle soit la plus faible du groupe. En plus, faut avouer que si Hector et moi on avait une pokeball, on en aurait bien profité aussi ! Comme il le dit, on risque pas de rentrer tout de suite dans notre état, et encore moins de trimballer tout ça ! Manquerait plus qu’on se fasse encore attaquer dès la sortie de la grotte alors qu’on est à bout de force ! On ferait un casse-dalle gratuit pour n’importe quel prédateur.

— Normalement je mettrais tout en tas dans mon gros sac à gibier, mais euh… y’en a un peu trop, là ! Pis je crois pas qu’on pourra porter. Même un, euh… Du coup… chai pas…  

Me sens un peu bête sur le coup. Tout ça pour abandonner là notre butin ? Et laisser n’importe quel Chelours s’en emparer le temps qu’on revienne ? Ça serait scandaleux ! Hélas, on risque d’y être obligé… Surtout que malgré qu’on prenne enfin le temps de s’asseoir un peu pour souffler, on dirait que le destin a décidé de pas nous laisser tranquilles, lui.

— Oh non, attention ! J’ai vu de la lumière là-bas, y’a un truc qui arrive !

De multiples éclairs jaunes à répétition, comme les flashs d’un énorme Pokémon électrique pas content de nous voir et qui commence déjà à charger son fatal foudre ! Ça se rapproche… Et pas moyen de fuir assez vite ! Voilà déjà que Flammy se recolle contre moi, priant intérieurement pour que la bête nous confonde avec les cadavres.

Sauf que non. La bestiole qui débarque n’a rien d’un dragon, bien au contraire. La première incohérence fut un couinement incessant, comme celui des roues d’une charrette. Puis les cris de la bestiole, aussi rassurants que les couinements du mignon petit Mélo. Lorsqu’enfin l’ombre du Pokémon se révèle à la faible lumière du dehors, je réalise que ce n’est qu’un petit daim handicapé qui accoure vers nous.

— Viva, viva, viva ! hurle le Vivaldaim bien trop impatient pour attendre celle qui l’accompagnait jusqu’à nous.

— Truuuuuc !


Ah, oui. Du coup, c’était littéralement un Truc qui venait vers nous. Je tends les bras vers mon copain handicapé, encore plus heureuse que d’habitude de le voir !

— Mais comment t’es arrivé ici ?!

Une armée d’autres "Viva" me répondent. Logique. En tout cas, il a l’air horrifié par ma blessure ! Il me couvre de léchouilles pour s’assurer que je vais bien ! Je tourne la tête vers Hector :

— Doit y’avoir mon copain Jojo derrière lui ! J’ai envoyé un message à mon papa tout à l’heure ! Ou alors…

Ou alors ? Je me fige dans ma phrase tandis que débarque celle que je m’attendais beaucoup moins à voir. C’est vrai que Truc n’a jamais appris à faire des éclairs. Alors au final, bien sûr qu’il était avec elle. Mais les voir ensemble me paraissait si improbable que je n’y ai même pas pensé !
De nouveaux flashs illuminent la grotte, dissipant enfin la noirceur des lieux pour nous permettre d’observer la puissante Voltali qui avance vers nous. S’il voulait voir du Pokémon impressionnant, Hector allait être satisfait ! La Pokémon de ma défunte maman est sacrément balèze. Rien qu’à la regarder dans les yeux, on a froid dans le dos ! D’ailleurs, elle m’accorde un regard, en accorde un second à Hector, puis décide de nous ignorer. Sa tête se tourne vers les corps pour les renifler un à un, achevant au passage ceux qui n’étaient qu’inconscient ou jouaient les morts. Pas de prise de risque pour la renarde électrique ! Le visage rayonnant – et enfin visible –, je me retourne vers Hector :

— Je te présente mon copain Truc et ma grande sœur Volti ! J’ai envoyé un message à mon papa tout à l’heure, alors il a dû les envoyer !

Même si en réalité, il s’est contenté de grommeler en lisant le message à voix haute, et Volti a agi seule. Mais ça, je risquais pas de le deviner !

Hector répond gentiment à Volti, mais bien sûr, la renarde l’ignore. Y’a juste ses oreilles qui vibrent un peu pour montrer qu’elle a entendu. Je pouffe discrètement puis explique au monsieur :

— Volti elle fait tout le temps la tête, mais c’est la meilleure du monde entier ! On craint plus rien avec elle, même en étant tout blessés !

Une fois sa besogne sanglante achevée, la boudeuse revient vers nous. Malgré mes blessures, je lâche Truc et l’agrippe à son tour en m’accroupissant afin de la serrer de toutes mes forces comme si j’avais pas vu les pics de son pelage ! Heureusement, Volti se hérisse plus quand elle voit que je vais lui faire un câlin. Elle se laisse faire, et me gratifie même d’un petit mouvement de tête sans plus de démonstration d’amour. Elle semble chercher Split, surement pour le gronder de m’avoir laissé dans cet état. Je pense ça pasque, vu le regard mauvais qu’elle lance déjà à la jeune Flammy, j’imagine pas celui qu’elle réserve à son élève !
On va lui éviter ça, le pauvre, surtout qu’il s’est vraiment bien battu ! Heureusement que Hector détourne la conversation sur ce qu’il faut. Je renchéris pour Volti :

— Dis, dis, Volti. Quelqu’un d’autre il va venir ou pas ?

C’est un non. Ah. Bon. Bah on fera avec. Je fais la moue quelques instants, un peu déçue que même un appel à l’aide ait pas fait sortir mon papa de sa déprime.
Alors tant pis ! On va faire avec ! Je retrouve un semblant d’énergie en me redressant :

— Bon bah, c’est pas grave ! Volti elle peut déjà porter plein des choses, pas vrai ?!

La renarde lève les yeux au ciel, semblant se dire qu’elle aurait mieux fait de rester chez elle puisqu’on ne semble déjà plus en danger. Mais c’est trop tard pour ça ! J’ouvre mon sac et en sort un machin plié. Très plié. Genre, très très plié ! À la fin, ça donne un gros sac à gibier où on pourrait rentrer tout un gros Haydaim ! Même que c’est ce que je fais d’habitude. Et aujourd’hui, on pourra y mettre un bon paquet des Mustebouée en tas. Ensuite, plus qu’à attacher le traine gibier qui ressemble à une grosse corde sur Volti, et voilà ! C’est elle qui va pouvoir tout trainer !

— Aouch…

installer tout ça, ça appuie sur ma blessure. Hector et moi, on devrait rester sans bouger dans un lit et se reposer pour toute la journée au lieu de faire ça !
Inquiet de me voir souffrir, Truc repose sa tête contre ma blessure. Et cette fois, son corps s’illumine d’une synthèse tandis que le doux arome d’une aromathérapie se répand dans la grotte. J’avoue que ça fait toujours du bien ! C’est pas ça qui va refermer la blessure, surtout qu’on est dans une grotte avec des giboulées dehors, mais… ça soulage un peu la douleur. Je lui caresse la tête tandis que Volti semble déjà prête à repartir en tête de cortège. Même chargée comme ça, je crois qu’elle ira plus vite que les cabossés que nous sommes !
Je me tourne vers Hector :

— Bon bah, on tente comme ça ?

Hmm… Nan, il reste un truc qui me frustre beaucoup trop ! Laisser deux ou trois cadavres des petits, ça me va… Mais pas question d’abandonner le gros ! Il nous a trop embêté pour pas finir à la casserole !

— Oh, oh ! Sinon, on peut essayer de le porter à deux !

À deux blessés, on doit bien pouvoir porter un gros machin qu’un homme seul peut porter, non ? On peut toujours tester, ne serait-ce que pour traverser la grotte et on verra !

— Bien sûre ! C’est énoooorme de viande et les gens vont être trop contents ! Puis faut pas gâcher la nourriture.

Quand on chasse un Pokémon, faut le manger ! Ou utiliser tous les trucs de son corps pour plein de choses vachement utiles. Sinon c’est trop triste de tuer un Pokémon pour rien. Enfin sauf s’il est dangereux. C’est vrai que lui il est dangereux, mais toutes les gorges elles sont dangereuses alors c’est normal, les humains ils doivent pas y vivre.
Quoi qu’il en soit, si Volti peine déjà à tirer tout son bordel, Hector et moi c’est l’hécatombe ! J’ai toujours mal à ma blessure, j’ai peur que le pansement rougisse encore plus vite à forcer comme ça dans de mauvaises positions. Puis ça glisse. C’est chiant. Il a raison Hector, on y arrivera pas. Mais ça m’embête tout plein !

Déjà, y’a un premier problème qui pourrait se régler. La pluie. C’est vrai que ça aura beau nettoyer nos blessures, c’est quand même un coup à être encore plus malade, s’épuiser et surtout se refaire attaquer, ça ! Truc n’a pas pris le temps d’essayer à l’aller, bien trop préoccupée par ma santé, mais à présent…

Tel un preux chevalier à roulette, le Vivaldaim passe en tête de cortège – enfin presque, Volti est déjà sortie et traine son bordel sans se préoccuper de nous – et lève la tête en direction des cieux. Profonde inspiration… Son corps rougeoie d’un coup, illuminé par une chaleur agréable tandis qu’un trou de lumière se perce à travers les nuages.
Trou qui se referme bien vite. Truc rouvre les yeux, gromelle quelques secondes puis reprend sa concentration.

— Vas-y Truc, tu vas y arriver ! Comme à la tour !

Il connait pas encore bien cette attaque. Même s’il se débrouille de mieux en mieux ! Ça m’étonnerait qu’il arrive à balayer les nuages comme son mentor l’aurait fait, mais déjà… il parvient de nouveau à nous offrir une petite éclaircit, miraculeusement située au-dessus de nos tête. On peut carrément en voir la délimitation quelques mètres devant nous, de façon circulaire autour de lui ! C’est vraiment pas efficace comme zénith, mais ça va nous permettre d’avancer sans se tremper. J’attrape mon Pokémon par le cou pour un énième câlin et le félicite de bon cœur :

— Bravo tout plein ! Tu le fais de mieux en mieux, c’est trop cool !

Il fait le fier, le Vivaldaim ! D’autant que Flammy est au moins aussi admirative que moi, si ce n’est plus. Pouvoir se débarrasser de la pluie ainsi… C’est un miracle ! La Caninos à moitié tondue n’aura plus jamais à subir ce cauchemar mouillant !

— J’ai une idée pour le Mustéflott ! dis-je alors pour rassurer Hector.

Je sors ma… ah non, toujours pas. Elle traine en arrière ma machette. On fera avec un bon vieux couteau de chasse alors ! Toujours aussi peu inquiète à l’idée de me tâcher de sang – dont on est déjà tous couverts de toute façon –, je massacre la gorge du bestiaux de violents coups tout en lui maintenant la gueule ouverte, jusqu’à ce que mon couteau puisse la traverser de part et d’autre sans aucune peine. Parfait !
Maintenant, je sors une de mes cordes et l’enroule autour de la mâchoire du Pokémon. Puis une autre. Puis une autre. Parfait !

— Voilà ! On peut essayer comme ça ! Vu qu’il est tout visqueux, on va pouvoir faire qu’il glisse et on a qu’à tirer avec les cordes !

Puis les cordes, on peut se les attacher à la taille, ou n’importe où. Même Flammy, tiens ! Vu que c’est au final la plus en forme du groupe, je lui attache une des cordes autour du bassin pour qu’elle puisse aider à tirer. J’espère juste que la mâchoire du Pokémon tiendra jusqu’à Kedal ! Sinon bah… Volti commence déjà à s’éloigner, alors on aura qu’à attendre qu’elle fasse l’aller-retour si on peut pas suivre la cadence.